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3.64/5 (sur 14 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Troyes , le 23/03/1840
Mort(e) à : Paris , le 16/01/1909
Biographie :

Albert Mérat est un poète français.

Issu d'une famille d'avocats, il fait des études de droit et entre dans l'administration de la préfecture de la Seine. Il rencontre Paul Verlaine et Léon Valade avec qui il écrit son premier recueil "Avril, mai, juin, sonnets" (1863).

Il est membre du Parnasse et est d'abord salué par Rimbaud comme un "visionnaire" dans sa correspondance. C'est cependant à la suite d'une dispute avec Rimbaud qu'il refuse de poser pour le tableau "Un coin de table" (1872) de Fantin-Latour.

En 1875 il est attaché à la présidence du Sénat au Luxembourg, puis devient bibliothécaire au palais du Sénat. Il obtient d'être décoré chevalier de la Légion d'honneur.

C’est surtout un poète de genre, qui a su exprimer les charmes de la banlieue parisienne de son temps. Il était loué par les poètes de son époque. Il se suicida en 1909.
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Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Albert_M%C3%A9rat
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Citations et extraits (59) Voir plus Ajouter une citation
LE DÉSIR


LA bonté du soleil n’apaise pas nos yeux.
Nous avons les prés clairs où l’eau met des buées,
Les collines aux plis charmants continuées
En des bandes couleur de perle au bord des cieux ;

Nos chênes sont si hauts, si vaillants et si vieux
Qu’ils connaissent la foudre et parlent aux nuées.
Les forêts de cent ans que l’on n’a pas tuées
Sont les chœurs où l’accord des voix chante le mieux.

D’où vient qu’ayant l’odeur vive des matinées,
Les pourpres du couchant dans le ciel entraînées,
Les molles nuits d’été qui s’allument pour nous,

Nous sentions nos désirs s’enfler comme des voiles ?
Pourquoi les horizons sont-ils d’un bleu si doux ?
Pourquoi chercher au loin de nouvelles étoiles ?

p.32
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Albert Mérat
     
Les étoiles ne me sont rien,
Et je ne saurais rien leur dire.
Un même éclat qui les vaut bien
Fait ton regard et ton sourire.
     
Ceux qui, niant un bien réel,
Cherchent les astres sous leurs voiles,
Se trompent : ce n'est pas au ciel
Que sont les plus douces étoiles.
     
L'éclat des yeux, bien plus certain,
Est meilleur parce qu'il est nôtre.
Il se lève soir et matin ;
C'est la nuit seule qui fait l'autre.
     
« L'Adieu », XVII – 1873.
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VI
ÉTOILES


SES yeux, tout un printemps, éclairèrent ma vie
Je marchais ébloui, la tenant par la main.
Elle était le rayon, l’étoile du chemin,
Et tant qu’elle a brillé sur moi, je l’ai suivie.

Ainsi mes jours passaient sans but et sans envie
Puis vint l’été ; ce fut un triste lendemain.
Je ne vis plus l’étoile au doux regard humain,
Et la sérénité du ciel me fut ravie.

Et souvent, dans l’azur profond des soirs d’hiver,
Lorsque la lune au front du paysage clair
Pose comme un décor sa lueur métallique,

Seul, dans l’apaisement des soirs silencieux
Suivant l’éclosion lente et mélancolique
Des étoiles, j’ai pu reconnaître ses yeux.

p.56
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LA LANDE


La ligne impérieuse et fauve de la lande
Change d’aspect, et forme au-dessus du flot clair
Un golfe harmonieux de verdure. Dans l’air
Court un parfum mêlé d’algues et de lavande.

Des barques de pêcheurs semblent en longue bande
Un vol silencieux de blancs oiseaux de mer.
Tout est calme. Le vent retient son souffle amer
Et la lune au couchant se lève toute grande.

C’est ici-bas que sont les paradis charmants.
Un tout petit ruisseau sous les saules dormants
Cause, malgré le bruit de l’Océan farouche ;

Loin de ces pars coteaux jusqu’à l’aube oubliés,
La lumière fuyant frissonnante se couche,
Vague orient des mers qui roulent sous nos pieds.

p.13
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TOILETTES D'ÉTÉ

à J. Guillemet

L'été quand le soleil couchant
Déploie au ciel ses oriflammes.
Je me réjouis en marchant
A voir les toilettes des femmes :

Ce tourbillon extravagant
De percales ébouriffées,
De plis retenus sous un gant,
De mousselines pour les fées :

Des plumes, des jais, des paillons
Dont les singes seraient bien aises,
Des nœuds comme des papillons,
Pris aux images japonaises.

Tout le fouillis parisien,
Les riens charmants d'une vitrine,
Relevés par le goût ancien
D'un bijou d'or sur la poitrine ;

Des caprices hors de propos,
Des incartades enfantines,
Des rêves de petits chapeaux
Et des trouvailles de bottines.

Pour la forme et pour la couleur
Ces toilettes semblent écloses
D'un oiseau-mouche et d'une fleur
Ou d'un souffle d'air sur des roses.

Périsse le chiffon d'hier,
Pourvu qu'un plus joli renaisse !
O variantes de cet air :
Élégance, charme et jeunesse.

Bouillons, jupons bouffants, volants,
Cols gaufrés montant sur la nuque.
Guipures noires, tulles blancs,
Cheveux plus lourds qu'une perruque:

Ombrelle longue en taffetas,
Dentelle frêle des voilettes,
Laissant derrière chaque pas
Comme une odeur de violettes ;

Poème fin, frivole et fou,
Strophe du pied et du corsage,
Rhythme de la taille et du cou,
Vous confondez l'esprit du sage.
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LA FONTAINE


LES femmes lentement descendent le chemin
Et s’arrêtent au bord de la margelle usée.
Sur leur tête la cruche en argile posée
Demeure droite et tremble à peine dans la main.

Le plaintif Océan, d’où monte un râle humain,
Jette aux pierres du quai son amère rosée.
Elles regardent l’eau, car la lame apaisée
Peut grossir, et l’homme est en mer jusqu’à demain.

Un geste harmonieux, comme le col d’un cygne
Élevant l’un des bras, en arrondit la ligne,
Et laisse mollement le grès rose osciller.

Ces femmes ont marché sur la terre biblique :
Et, plus tard, Phidias les fit étinceler
Blanches sur les frontons de marbre pentélique.

p.12
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POUR LES FEMMES


L’amour, je l’ai beaucoup aimé,
Non pas tant pour leur petite âme
Que pour leur goût de fleur de mai.
L’amour je l’ai beaucoup aimé !
Meurtri, mais plus souvent charmé,
J’ai répété l’épithalame.
L’amour, je l’ai beaucoup aimé,
Non pas tant pour leur petite âme ;

Pour l’étoile des yeux charmants
Où l’on ne peut pourtant pas lire
Et qui font pleurer les amants ;
Pour l’étoile des yeux charmants :
Dans la beauté des firmaments
Les seuls astres qu’on doive élire.
Pour l’étoile des yeux charmants
Où l’on ne peut pourtant pas lire ;

Pour la caresse de deux bras
Qui sont la chaîne la meilleure
Et la plus forte d’ici-bas ;
Pour la caresse de deux bras
« Fais de moi ce que tu voudras »…
On le fait, hélas ! et l’on pleure.
Pour la caresse de deux bras
Qui sont la chaîne la meilleure ;

Pour la bouche qui sent le thym,
La lavande, la marjolaine,
Où rit le clair et beau matin ;
Pour la bouche qui sent le thym.
Comment garder son cœur lointain
Quand on respire leur haleine ?
Pour la bouche qui sent le thym,
La lavande, la marjolaine ;

Pour les dents qui narguent le sel
De leurs blancheurs humiliantes,
Dont la morsure vaut le ciel ;
Pour les dents qui narguent le sel ;
Pour les lèvres au sang cruel
Vers qui nos mains sont suppliantes ;
Pour les dents qui narguent le sel
De leurs blancheurs humiliantes ;

Pour l’or qui frise sur le cou,
Le coquillage de l’oreille
Qui nous tente, qui nous rend fou,
Pour l’or qui frise sur le cou ;
Pour le nez rose, ce bijou
Par qui Roxelane émerveille.
Pour l’or qui frise sur le cou,
Le coquillage de l’oreille ;

Pour le sein de marbre plus beau
Que tous les marbres pentéliques
Et qu’on souhaite pour tombeau ;
Pour le sein de marbre si beau !
La mémoire comme un flambeau
Éclaire ces pures reliques.
Pour le sein de marbre plus beau
Que tous les marbres pentéliques.

C’est près du cœur que va finir
Ce court et tout petit poème,
Leur cœur si doux à retenir.
C’est près du cœur qu’il va finir.
Caresses de mon souvenir,
Gloire de mes yeux, je vous aime !
C’est près du cœur que va finir
Ce court et tout petit poème.

p.11-12-13
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La Berge.


Malgré le froid, le ciel est en fête, et l’azur,
Pâle encore, adoucit la lumière adorable;
Penché sur l’horizon, le soleil favorable
Se répand et ne laisse aucun détail obscur

La colline, montrant au loin sur un fond pur
Le profil dépouillé d’un saule ou d’un érable,
Abrite des maisons blanches, et sur le sable
De la grève un vieux banc se chauffe près d’un mur.

Le jour clair, les coteaux courant comme des ondes,
Et les blanches maisons, et les tonnelles rondes,
Se fondent en accords comme dans un concert:

Un concert où, tenant le devant de la scène,
Entre les joncs fredonne à petit bruit la Seine
Un de ces airs légers que l’on chante au dessert.
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La Nuit.


Tiède du souvenir des occidents vermeils,
La nuit sur les coteaux palpite immense et bonne.
Elle est comme la mer un vent d’aile y frissonne;
Leur couleur est semblable et leurs bruits sont pareils.

Le sein large et profond qui porte les soleils,
Où le flot incessant des univers rayonne,
Est indulgent et n’a d’embûches pour personne,
Et, mérités ou non, berce tous les sommeils.

Pourtant, Nuit, je te sais peu sûre et décevante;
Ta vague illusion de spectre m’épouvante:
Si les matins allaient oublier le retour!

Certitude, ô raison, aurore coutumière!
Je sens que ma pensée est faite de lumière;
Même les yeux fermés, j’ai le souci du jour.
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L'HUÎTRE


Je ne vois pas tes yeux, mais je vois ton sourire.
Tout ton être respire un grand air de bonté.
À te sentir si fraîche en ta calme beauté,
Chavette ému tressaille et Monselet soupire.

Ta rondeur savoureuse au poète inspire
Des rêves d'embonpoint et de satiété…
L'abbé hâte pour toi son benedicite.
On peut te manger crue ou bien te faire frire.

La plupart des gourmets te gobent, simplement;
Pour d'autres, il vaut mieux te mâcher doucement.
Beaucoup à t'épicer ressentent de la joie.

Tout embaumée encor d'algue et de goëmons,
Paris te sollicite, et Cancale t'envoie,
O toi qui fait aimer, ô toi que nous aimons.

p.23

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