Saving Max by Antoinette van Heugten
L’espace d’un instant, elle fut de nouveau la jeune fille qui pédalait en riant avec ses amies le long des routes verdoyantes, dans l’air frais et piquant. Celle qui nageait dans l’eau glaciale de la mer du Nord en janvier, quand personne d’autre n’osait y entrer. Elle rouvrit les yeux en soupirant. Le passé, c’est le passé.
Confortablement installée, elle but une longue gorgée de vin. L’alcool se diffusa en elle et la revigora. Elle ne s’était pas sentie aussi détendue depuis la disparition de Rose. Aussitôt, la culpabilité l’accabla. Comment pouvait-elle se détendre ne serait-ce qu’un instant, avant d’avoir retrouvé sa fille ?
Je te laisse cette fleur que j’ai brodée pour toi. Je te laisse l’amour qui est ici, dans mon cœur, aussi parfait que ton amour pour Rose. Ne perds pas de temps à me pleurer. Tu es l’enfant d’un grand amour : ne l’oublie jamais, et vis ta vie…
Il peut être aussi bien néerlandais, qu’allemand, américain, ou n’importe quoi d’autre. Il suffit qu’il revienne d’un voyage aux Pays-Bas pour avoir de la monnaie locale dans sa poche.
Tout le monde se fout de savoir qui rentre au Mexique. Nous, ce qui nous intéresse, c’est de savoir qui en revient. Y a pas mal de sombreros qui essaient de se faufiler chez nous.
Quand il parlait, les mots sortaient de sa bouche telles des pierres de rivière rugueuses qu’il frottait ensemble et polissait avant de les ranger jusqu’à la fois suivante.
Les empreintes latentes n’ont rien donné. En ce qui concerne l’analyse textile, il n’y a rien d’inhabituel. Des fibres de tapis, des vêtements… aucun corps étranger.
Elle regarda son chemisier noir d’un œil critique. Elle avait envie de quelque chose de plus léger, de plus coloré, qui corresponde mieux à la nouvelle femme qu’elle était devenue.