Mrs Farley : Le théâtre ! Cet antre du péché ! Ce puits de perdition !
Nell : J'ai vu les comédiennes. Elles ont des robes magnifiques.
Mrs Farley : De la dentelle ! Elles forniquent ?
Nell : Dieu seul le sait...Elles récitent des poèmes et se pavanent.
(Elle lui montre, parlant d'une voix snob)
"Par ici la bonne huître, à la douzaine ou l'unité,
Gobez-les, gobez-les, pour une tige toujours dressée".
Mrs Farley : Et ils cherchent des comédiennes ?
Nell : Une seule
Mrs Farley : Une seule. Ah....
La particularité - et la richesse - de "Playhouse Creatures" tient donc largement à son ancrage dans les faits historiques. Mais si le matériau est avéré, puisque presque tous les personnages correspondent à des actrices de l'époque, l'histoire est aussi fantasmée, puisqu'il s'agit d'accéder au point de vue privé, intime, de femmes dont la vie était éminemment publique, amplement commentée par leurs contemporains et abondamment illustrée sur la plan pictural...
(extrait de l'introduction du volume paru, en 2014, aux "Presses Universitaires du Mirail)