Vraiment, dans l'enseignement, nous devrions aller à l'essentiel, sinon il n'y a pas beaucoup d'avantages.
Quand j'ai commencé à donner des enseignements Dzogchen, beaucoup d'enseignants tibétains m'ont critiqué directement ou indirectement en disant que Namkhai Norbu donnait l'enseignement Dzogchen aux étudiants qui n'avaient pas fait le ngöndro (pratiques préliminaires).
Mais cela ne m'inquiète pas parce que je connais l'enseignement du Dzogchen. Garab Dorje a dit que le premier point est l'introduction directe à la nature de l'esprit, qui est la voie principale pour obtenir la réalisation. C'est ce que j'ai déjà expliqué. Ati Guruyoga est une introduction.
Il y a différentes façons de présenter les choses, mais c'est essentiellement ce que j'enseigne. Je ne demande pas aux gens s'ils ont fait des pratiques préliminaires ou non. Je ne les leur apprends pas. Nous savons très bien que notre vie est très courte et nous essayons de faire de notre mieux pour en tirer des avantages.
Je ne suis donc pas inquiet parce que Garab Dorje n'a pas dit de faire les pratiques préliminaires en premier. Puisqu'il était omniscient, il l'aurait dit et aurait fait quatre déclarations si c'était nécessaire ; d'abord les pratiques préliminaires, puis ensuite l'introduction directe.
Non né
Continuant pourtant sans interruption
N'allant ni ne venant
Omniprésent
Dharma suprême
Espace immuable, non défini
Autolibération spontanée
État parfaitement sans obstacle
Existant depuis l'origine
Autocréé, non localisé
Sans rien de négatif à rejeter
Ni rien de positif à accepter
Expansion infinie, partout présente
Immense et sans limites, sans attaches
Sans rien même à dissoudre
Ni dont se libérer
Présent au-delà du temps et de l'espace
Existant depuis l'origine
Incommensurable dimension, espace intérieur
Radieusement lumineux tels le Soleil et la Lune
Parfait en soi
La méthode pratiquée dans la voie du dzogchen est appelée "l'auto-libération" parce qu'elle est fondée sur la connaissance et la compréhension. Mais il ne s'agit pas d'un quelconque objet qu'il faudrait connaitre, au contraire, il est question d'entrer dans l'expérience d'un état au-delà de l'esprit raisonnant, l'état de contemplation.
Ce chant n'est pas une prière et sa pratique ne comprend aucune visualisation : c'est plutôt une forme de contemplation dans laquelle le pratiquant intègre l'esprit avec le niveau d'énergie grâce au son de ce chant. En pratique, le son de ce chant (dans la langue d'Urgyen) est donc beaucoup plus important que sa signification.
Le dzogchen pourrait être défini comme une façon de se relaxer complètement. Ceci peut être clairement compris à partir des mots utilisés pour décrire l'état de contemplation, comme "laisse le tel quel" (cog.bzhag) "couper ses propres tensions" (khregs.chod), "au-delà de l'effort" (rtsol.bral) etc...
Indestructible tel le Vajra
Stable comme la montagne
Pur comme le lotus
Puissant comme le lion
Plaisir incomparable
Au-delà de toute limite
Illumination
Équanimité
Cime du Dharma
Lumière de l'univers Parfait depuis l'origine
1 Être directement introduit à sa propre nature
2 Décider définitivement sur cet état unique
3 Continuer dircetement avec confiance dans la libération
Dudjom Rinpoche a commenté ces trois points ainsi :
"I. Concernant l'introduction directe à notre propre nature : La conscience originale immédiate du moment présent, transcendant toutes les pensées en relation avec les trois temps, est elle-même la conscience ou Savoir (ye-shes) primordial qui est la Conscience intrinsèque non-créée (Rig-pa). Ceci est l'introduction directe à notre propre nature.
II. Concernant la décision définitive sur cet état unique : Quelque soit les phénomènes du Samsara et du Nirvana qui apparaissent, tous représentent le jeu de l'énergie créatrice ou potentialité de notre propre Conscience intrinsèque immédiate (Rig-pa'i rtsal). Puisqu'il n'y a rien qui ait simplement au delà de cela, on doit continuer dans cet état de cette Conscience singulière et unique. C'est pourquoi, on doit décider une fois pour toutes sur cet état unique et savoir qu'il n'existe rien d'autre que cela.
III. Concernant le fait de continuer en confiance vers la libération : Quelques soient les pensées, grosses ou subtiles, qui apparaissent, simplement en reconnaissant leur nature, elles apparaissent et se libèrent simultanément dans la vaste étendue du Dharmakaya, où la Vacuité et la Conscience (sont inséparables). C'est pourquoi, on doit continuer directement avec confiance dans leur libération.
Introduire l'état directement.
Ne pas rester dans le doute.
Continuer dans la profonde connaissance de l'auto-libération.
Bien que les phénomènes apparaissent très divers,
La nature de cette diversité est non duelle
Et de toutes choses individuelles
Aucune ne peut se ramener à un concept fini
En évitant le piège de dire : "C'est comme ceci" ou "c'est comme cela", il apparait clairement que toutes formes manifestées sont des aspects de l'infini sans forme et, étant inséparables de lui, sont parfaites en soi.
Voyant que toutes choses sont parfaites en soi depuis l'origine
On abandonne la maladie de s'efforcer sans cesse vers un but et
Demeurant simplement dans l'Etat Naturel non modifié,
La présence de la contemplation non duelle s'élève spontanément.