Simon laissa les larmes s'échapper de ses yeux. Elles roulèrent sur ses joues, et tombèrent sur le sol. Il était toujours assis par terre, alors, voyant ces pleurs perler, il trouva la force de s'amuser. Il dessina une petit rond humide dans la poussière, il fit des rayons autour.
Jacques admira :
- C'est bien quand le chagrin devient soleil
Simon releva la tête, il sourit au jeune garçon.
- C'est encore un tout petit soleil, un bébé soleil ! Tu sais, Jacques, il faut du temps pour transformer ses larmes. Oui, il faut du temps pour pouvoir guérir de ses blessures, et retrouver le sourire. Du temps... Et autre chose encore.
- Quoi ?
- Je ne peux pas te le dire, c'est un secret.
- Un secret !
Ce sont souvent les petites blessures de notre vie qui nous empêchent d’être en paix, même dans des situations difficiles.
Dans les rues, une foule de plus en plus compacte se pressait. Et les bouches parlaient, bavardes. Le nom de Thomas More était sur toutes les lèvres. Simon écouté, et, ah non... Il entendit cette seule phrase qu'il redoutait tant. Le verdict était tombé, terrible : " condamnation à mort pour haute trahison". Simon levât les yeux au ciel, il implorât le Dieu Tout-Puissant d'épargner son ami. Mais ce Dieu avait décidé de faire les hommes libres, libres d'aimer ou de tuer.
L’obscurité était totale lorsque le rossignol s’adressa aux habitants du chêne. De gros nuages gris masquaient la lune et les étoiles, et sous cette nuit opaque, personne ne chantait. L’oiseau brun et roux profita donc de ce silence pour faire sa déclaration. Elle fut brève, mais claire et nette. Voici : « Désormais, seuls les airs de rossignol seront admis sur l’arbre majestueux. Alors si vous voulez chanter, chantez rossignol ! » Un long murmure accueillit cette sentence, puis tout redevint silencieux, oui, parfaitement silencieux… jusqu’à ce qu’un pâle rayon de soleil traverse les nuages…
Thomas More va être condamné pour haute trahison. Ce n'est plus qu'une question de jours.