UNSA Éducation : Inégalités femmes / hommes : interview de Marlène Coulomb-Gully.
L'usage du surnom ou comment ramener l'inconnu au connu et faire rentrer dans des formules toutes faites ces femmes qui défient l'ordre des choses ? Elles sont qualifiées de pasionaria, muse, égérie, ou encore Vierge rouge (Arlette Laguiller) ou madone (Ségolène Royal). Caractérisée par la négation du sexe (la vierge, la madone), le rapport à l'émotion (la pasionaria), la subordination (la muse, l'égérie), cette grille de lecture qu'imposent les médias est d'abord une grille d'enfermement.
Les femmes sont toujours renvoyées à leur apparence, qui leur rappelle qu'elles restent des intruses en politique: songeons à la coiffure de Nathalie Kosciusco-Morizet (cheveux lâches ou retenus en chignon ? Le buzz a été intense), aux Louboutin de Rachida Dati ou à la robe de Cécile Duflot: à l'été 2012, dans ce temple de notre représentation politique qu'est l'Assemblee nationale, la robe à larges imprimés de celle qui était alors ministre du Logement du gouvernement Ayrault (2012-2014), suscite un vigoureux "Enlève les boutons !" d'un de ses confrères.
Les femmes ont joué un rôle décisif dans les "printemps arabes". Mais si leur présence fut bienvenue pour continuer à chasser les despotes au pouvoir, les hommes préfèrent désormais les voir rentrer à la maison.
Non, ni donné ni octroyé, conquis !
Par des générations de femmes opiniâtres, ingénieuses, courageuses, résistantes. Merci.
Christiane Taubira lors de l'anniversaire du droit de vote en 2015.
L'homme politique idéal doit être, si j'ose dire, couillu.