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3.25/5 (sur 216 notes)

Nationalité : Islande
Né(e) à : Reykjavik , le 18/09/1954
Biographie :

Einar Már Guðmundsson est un écrivain et scénariste islandais, Prix nordique de l'Académie suédoise 2012.

Einar Mar Gudmundsson a fait des études d'histoire et de littérature comparée à l'université de Reykjavik. Ensuite, il a travaillé à l'université de Copenhague et publié de la poésie.

Einar Mar Gudmundsson a été repéré dès son premier roman Les chevaliers de l'escalier rond (1982). Il a ensuite écrit une vingtaine de romans et de recueils de poésie.

En 1996, "Les anges de l'univers" (publié en France par Flammarion et 10/18) reçoit le prestigieux Prix littéraire du Conseil nordique. Gudmundsson est aussi le traducteur islandais de Jan McEwan.

Il vit à Reykjavik avec son épouse et ses cinq enfants.


Source : www.bibliomonde.com
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Einar Mar Gudmundsson - Les rois d'Islande


Citations et extraits (80) Voir plus Ajouter une citation
Ce serait bien de pouvoir dire, comme le philosophe allemand Hegel, à qui l’on objectait que ses théories ne correspondaient pas à la réalité : « La pauvre, c’est bien elle qui est à plaindre ! »
Les poètes peuvent écrire des choses comme ça.
Les philosophes peuvent dire des choses comme ça.
Mais nous, qui avons été mis à l’asile, internés dans des institutions, nous ne savons quoi dire quand nos idées ne correspondent pas à la réalité, car dans notre univers, ce sont les autres qui ont raison et qui savent faire la différence entre le vrai et le faux.
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Le silence.
Il est suspendu aux perles de lumière scintillante, aux appliques murales à côté de la table, aux ampoules Osram blanches comme la neige, aux abat-jour blanc crème.
Le silence.
Il joue à l'harmonium, virevolte au-dessus du petit autel de la salle à manger et dialogue avec les rideaux tout en aspirant les images pieuses à l’intérieur de leur cadre.
Le silence.
C'est un aveugle avec sa canne. Il entame un solo de batterie dans l'évier de la cuisine, tire la chasse d'eau et transforme les gouttes de pluie qui cinglent les vitres en orateurs qui, juchés dans leurs chaires comme des bosses sur un dos haussent de plus en plus la voix.
Ils haussent le ton, encore et encore jusqu'à former un chœur d'hommes à plusieurs voix tellement écrasant que même les serpillières se bouchent les oreilles.
Oui, le silence.
C'est un rêve qui renaît suspendu en l'air.
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La nuit est traversée d'oies bernaches et à l'extérieur, pendant qu'un chien noir aboie, que ce soit les yeux ouverts ou bien au creux du rêve d'un homme qui sommeille assis sur son siège, dehors l'obscurité tournoie, les bras chargés de gouttes de pluie transparentes.
Elle plane, toute en particule noir de jais qui volent haut dans le ciel, par dessus les toits, les lampadaires et les arbres, par-dessus les jardins, les rues et les champs ; elle tournoie parce que le jour a disparu du ciel afin que la soir puisse venir et, dans son voyage, envelopper la nuit.
Envelopper la mort, les gouttes de pluie et la nuit.
Sur les chevets dans les maisons, les réveils égrènent les minutes et, à côté d'eux, les visages reposent dans des positions si diverses aux têtes des lits qu'il doit évidemment vous sembler tout à fait étrange de voir tous ces gens endormis, à vous qui, vêtus de vos vareuses, passez ici et traversez cette nuit.
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Comme des draps qu'on enlèverait d'un lit, un décor peint qui n'aurait plus de raison d'être ou des voiles qu'on arracherait du visage d'une fausse voyante : ainsi s'en vont les nuages et les enfants se disent que, peut-être, le ciel a maintenant l'intention d'ouvrir d'innombrables portes bleutées, qu'éventuellement l'optimisme des prévisions météo va se vérifier et que, bientôt, vont apparaître sous leurs yeux ces boniments ensoleillés, voguant sur un plat argenté.
Débordants de joie, le cœur empli d'espoir, ils entendent bien assister au moment où tels des champions de natation, les rayons du soleil si longuement attendus vont plonger sur les immeubles et les maisons, ils entendent bien les regarder se refléter, tels des volcans en éruption, sur les vitres des fenêtres des salles à manger et se disent que, maintenant, ils ne devraient plus tarder, puisque les nuages s'en sont allés et que là-bas, il y a du bleu.
Mais c'est alors que...
Plus noires que les plus noires des ténèbres, des cohortes de nuages s'amoncellent par-dessus la ville.
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La même observation s'applique aux toilettes de la paroisse, lesquelles sont comparables à celles du Paradis dans la mesure où les hommes et les femmes urinent au même endroit et, bien qu'il s'agisse de W.-C. suédois dernier cri, ils n'en sont pas moins communs aux deux sexes, tout comme l'étaient jadis les plantes, les fruits et les feuilles du Paradis pour Adam et Eve. La chose n'est pas seulement gênante à cause du nombre d'hommes qui urinent à côté de la cuvette, mais aussi parce que cet agencement des choses comporte d'autres facettes plus sombres et plus douteuses quand, avec l'arrivée du printemps, les serpents s'élèvent à l'intérieur des malheureuses âmes des communiants et que, le cœur tenaillé par l'angoisse de leur chasteté, les jeunes filles tombent sur des garçons calculateurs qui, leur virginité toute tremblante à la main, font mine d'avoir oublié de fermer la porte à clef.
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Car nous voilà en présence non seulement d'hommes d'honneur et de bien qui sont mes meilleurs amis, les pêcheurs et Gunnar, oui des hommes d'honneur et de bien qui, en plus d'être hommes d'honneur, gens de bien et hôtes généreux sont aussi becs à vin et buveurs invétérés.
Tout du moins, ils éclusent par la grâce de Dieu, ils n'ont rien de commun avec tous ces bateleurs, farceurs et beaux parleurs qui ont la tête farcie de fantasmes sexuels ou de sornettes de ce genre.
Non, ici, chacun sait apprécier les histoires à leur juste valeur.
Chacun sauf, peut-être, le chien.
Du reste, il n'existe pas de tradition littéraire chez les chiens.
D'ailleurs, le chien, il dort comme un phoque assommé.
Eh bien, je me dois de vous dire les choses telles qu'elles sont : les chiens se rapprochent des alcooliques en ce qu'il est impossible de discuter ou de boire avec eux.
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Et la nuit.
La nuit qui franchit la porte de la maison avec le gardien du jardin des plantes.
Elle ne repose pas seulement sur ce jardin, sur les maisons et sur les immeubles du quartier.
Non, elle doit régner de toutes parts.
Également sur les pentes inaccessibles des montagnes, dans les tempêtes de neige, dans les minces filets d'eau des ruisseaux qu'on ne trouve nulle part et dans les sources qui, en fin de compte, se révèlent n'être que des mirages.
La nuit.
Elle est aujourd'hui au même endroit qu'hier.
Sur les dunes du désert où l'infini sans routes règne en maître et où la solitude s'étend nue dans toutes les directions.
Parfois, il fait aussi noir en plein jour et bien des gens luttent contre la nuit qui habite leur esprit.
Elle s'infiltre, noire comme du charbon à l'intérieur de l'atelier, parfois blanchie par le blizzard ou avec les yeux pleins de neige balayée par le vent, elle demeure cependant le plus souvent noire dans l'histoire de ces gens perdus dans la montagne et racontée par le sellier.
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Les gouttes de pluie transparentes tombent sur leurs vareuses vertes et déchirées, caressent leurs paupières telles des larmes de tristesse et, quelque part, bien loin au creux de l’obscurité, on dirait que le vent tend son bras vers une flûte traversière rutilante.
Il la porte d’abord aux lèvres détrempées de l’univers, s’emplit les poumons d’air et se livre à quelques exercices respiratoires à peines audibles.
En tout cas, les deux cloches de l’église demeurent parfaitement immobiles, comme figées, et les cordes de chanvre que les enfants du quartier viennent parfois tirer à la dérobée oscillent de manière presque imperceptible à l’œil nu.
Et, fermée à double tour, l’église flotte, plongée dans d’inquiétantes ténèbres qui ne renvoient rien d’autre en écho que les gouttes de pluie, ces gouttes qui tombent sur le toit en carton enduit de goudron et sur les fenêtres, sur la croix éclairée de bleu qui, désemparée et solitaire, fixe l’obscurité, la croix qui fixe la nuit, les gouttes de pluie et l’obscurité.
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L'espace d'un instant, on dirait que l'obscurité éblouie de bleu s'irise de lumière jaune et ils voient clairement la voûte céleste traversée par un chariot de feu bourré à craquer de sirènes aux poitrines généreuses, aux cheveux dont les boucles sont autant de rayons de soleil et aux lèvres si désirables, si tentantes, que même les chastes pêcheurs bandent.
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Et l'obscurité.
Cette obscurité qui arrivait avec l'automne.
Telle une flaque d'eau stagnant en l'air, elle perdurait des mois durant alors que l'hiver s'écoulait tout en brumes, sans soleil, sous la majesté des montagnes jusqu'au moment où l'astre du jour réapparaissait.
Ce n'étaient d'abord que quelques rayons dansant sur les crêtes où ils illuminaient les étendues neigeuses : c'était un avènement qu'on fêtait par des crêpes.
Mais ça ne s'arrête pas là, car le soleil, les crêpes, le retour de la lumière, tout cela était accompagné par les voix des villageois qui, en un chœur allumé par la clarté qui les animait pouvaient parfois tellement s'emballer que des plaques de neige se détachaient des montagnes déversant glèbe et limon sur les pentes.
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