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Critiques de Gotlib (239)
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Franquin : Il était une fois - Idées noires

http://www.auracan.com/albums/2618-idees-noires-il-etait-une-fois-par-franquin.html - Bernard Launois



L'incontournable opus du maitre Franquin



Qui aurait pu penser que l'ineffable André Franquin se lancerait dans pareille aventure, celle de réaliser des histoires à faire rire jaune ? Assurément ceux de son entourage qui connaissaient son sens aigu de l'humour décapant n'ont guère été surpris !

De la mouette qui n'a de rieuse que le nom pour un synopsis que Hitchcock ne renierait pas, à l'amoureux transi qui finira par cannibaliser sa dulcinée pour assouvir sa fringale, le génialissime Franquin s'est lâché dans la série en offrant un scénario tantôt gore mais toujours drôle, tantôt hyperréaliste … au point que l'on pourrait se demander si ce n'est pas l'actualité qui est narrée. Rire de situations qui n'ont rien de drôle au départ mais que le scénariste est capable de sublimer, voilà ce dont était capable André Franquin. On ajoutera un dessin d'ombres chinoises à l'encre souvent aussi noire que l'histoire, et il ne restera plus qu'à déguster une bonne soixantaine d'histoires.

On soulignera l'excellent travail éditorial de Fluide Glacial qui ne s'est pas contenté de compiler toutes les planches d'idées noires, initialement parues dans le Trombone illustré puis dans la revue Fluide Glacial et éditées en deux albums, mais d'enrichir l'intégrale d'une soixantaine de pages d'interviews qui vont permettre au lecteur de (re) découvrir toutes les facettes de cet auteur aux talents multiples. L'intégrale comporte également des hommages de grandes figures de la bande dessinée : de Foerster à Pixel Vengeur en passant par l'incroyable Gotlib, près d'une dizaine de dessinateurs ont dessiné des odes à la série, des témoignages de l'attachement qu'ils ont pu y porter.

Au travers des interviews de ses proches et amis ainsi que des éditos ressortent toute la sensibilité et le talent de ce grand auteur qui aura marqué le 9e art, mais transparaît également un pan de son personnage peut-être plus méconnu du grand public, investi dans le militantisme pour l'écologie, la défense des droits humains et contre la guerre.

Voilà quarante ans que les Idées noires sont nées et ça valait bien un pareil hommage.



©AURACAN LAUNOIS

http://www.auracan.com/albums/2618-idees-noires-il-etait-une-fois-par-franquin.html - Bernard Launois



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J'existe, je me suis rencontré

Mon premier Gotlib, c'était Rubrique-à-brac, emprunté à la bibliothèque de l'école et j'avais bien ri . Après avoir harcelé le pater familias pour qu'il m'offre tous les albums disponibles, j'avais passé les meilleures vacances de ma vie avec des pélicans, des kangourous, une coccinelle, avec l'élève Chaprot, les éboueurs de notre enfance, le gamin qui écoutait, stoïque, son paternel raconter ses souvenirs du service militaire, avec Newton qui se prenait une pomme sur la tête, avec un mutant capable de replier une carte routière du premier coup sans se tromper…- Et chaque fois que je fais ce test, je constate avec amertume que je ne suis pas un mutant-…. le tout était présenté de manière foutraque, des personnages traversaient plusieurs cases comme la girafe et il y avait un lettrage unique, reconnaissable entre mille.



Bref, il était temps de lire ses souvenirs d'enfance et d'adolescence qui m'ont fait littéralement dégouliner de tendresse pour cet homme, et marré aussi car Gotlib, « marxiste tendance Groucho, et militariste tendance Sergeant Pepper », écrit comme il dessine , avec humour, tendresse et pudeur, même lorsqu'il revient sur son passé d'enfant caché et sur l'assassinat de son père à Buchenwald. « Je suis un type compliqué, j'ai toujours eu un mal fou à ouvrir en grand les vannes de mes émotions. Je suis constipé du coeur,. Grosse lacune que je comble tant bien que mal en faisant le " rigolo", un paravent très pratique dissimulant parfaitement les états d'âme embarrassants et générateurs de honte. » J'existe. Je me suis rencontré est une autobiographie drôle et touchante, qui donne envie de relire tous les Dossiers, et toutes les Rubriques.

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Rhâ-gnagna

A 82 ans Gotlib nous a quitté ce 04 décembre.

Je me devais de lire une de ces bd pour lui rendre un dernier hommage. Je me reconnais beaucoup de similitudes dans l'humour, mais je reconnais ne pas lui arriver à la ceinture, alors que cet album se situe plutôt sous la ceinture, style que je ne lui connaissais pas vraiment, je n'ai pas tellement apprécié....Rien ne vaut ses Rubriques-à-Brac !!!

Maintenant faites les pieds au mur, placez cette critique par terre et relisez tout ce texte à l'envers....
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Coluche - La BD hommage

C'est l'histoire d'un mec.... disparu bien trop vite. Cette BD, datée de 2006, lui rend hommage. Mais attention, pas un hommage larmoyant, sirupeux et hypocrite au possible (car, avouons-le, combien l'ont détesté et l'ont pleuré par la suite). Non, un hommage à son image, percutant, drôle, sans mâcher ses mots. On appelle un chat un chat et je suis certaine qu'il se serait bien marré en lisant ça.



Il s'agit d'un album collectif. De ce fait, chacun y est allé de son dessin, de sa planche afin d'écrire quelques mots sur cet artiste. Au final, cela donne un album très éclectique, tant au niveau des dessins que des scénarios, à l'image de ce saltimbanque qui en a dérangé quelques uns... Et lorsque je dis éclectique, cela ne veut pas dire pour autant que c'est foutraque ou mauvais, non, loin de là.



A lire absolument !


Lien : http://www.lydiabonnaventure..
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Fable express : Le scénario refusé

Allo ? M. le producteur ?

Ça y est ! Je tiens le sujet de mon scénario sur lequel je travaille depuis 2 mois !

Sans me vanter, je crois que c'est très bon.

Ça fera un gros succès !

En 1968, dans le premier numéro du "Super Pocket Pilote", Gotlib se lance.

Il se lance dans la fable express.

La fable express, c'est un genre.

C'est un genre littéraire, que l'on dit mineur, qui se caractérise par un texte bref, humoristique, et qui se termine par une moralité sous la forme d'un proverbe ou d'un calembour.

La fable express c'est un genre déjà bien éculé.

Mais Gotlib s'en moque.

Il ferait bon voir qu'on lui refuse un scénario !

En deux pages, il devient Ésope, La Fontaine et nous assène plusieurs de ces morales que l'on est pas prêt d'oublier :

"Le Grimm ne paie pas ."

"Soeur Anne aux deux berges raque".

"Les bons gongs font les bonzes amis".

"Le gars GH' est formidable et il fait rire tout le monde" ...

Gotlib se serait-il caché un temps derrière ce mystérieux pseudo du gars GH' ?

Car il était formidable et, dans "Pilote" et "Fluide glacial", il a fait rire tout le monde ... et moi, aussi !

Demain les historiens, discoureurs de la BD, s'emploieront à débattre sur de grands sujets :

Gotlib a-t-il inventé la pesanteur ?

Gotlib a-t-il inventé le rire ?

Gotlib a-t-il inventé la BD ?

Gotlib a-t-il inventé l'imprimerie ?

Gotlib a-t-il inventé la coccinelle ?

Gotlib a-t-il inventé le scoutisme ?

Gotlib a-t-il inventé Gotlib ?

Aujourd'hui Hamster Jovial, Chaprot et Gai Luron, eux, se sentent bien seuls ... et moi, aussi ! ...









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Rubrique-à-brac, tome 1

Pêle-mêle d'histoires drôles, de contes décalés, de personnages hautement historiques (à l'image d'un certain Isaac Newton) ou encore d'animaux (notamment d'une coccinelle), la Rubrique à brac du dessinateur Gotlib est un incontournable de la BD que je prends plaisir à relire ces temps-ci, tant cela me rappelle les franches rigolades lorsque j'ai découvert ces albums au lycée.

Nostalgie quand tu nous tiens !







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Cinémastock, tome 1

- Qu'est-ce qu'il y a au cinoche ce week-end ?

- "Hamlet", "Tarass Boulba", "La dame aux camélias" ou un film de chevalerie !

- Trop classique, ça va me prendre la tête ...

- To be or not to be !

- Quoi ?

- Rien, rien.

- C'est de "l'Art et essai" ?

- Non, du "Cinémastock" !

- Encore du cinéma suédois intello ?

- Non, c'est français.

- Ha, français ...

- Oui, c'est Gotlib qui raconte et Alexis qui dessine.

- Mais, c'est pas les deux qui ont fait "Notre dame de Paris" ?

- Si, si, ils se sont rencontrés au Grand Séminaire des Trois Suisses à Roubaix, je crois. Et depuis, ils travaillent ensemble.

- C'était d'après Victor Hugo ? Tu crois que ça lui a fait plaisir ?

- C'était pas mal. On avait bien rigolé. C'est les éditions "Dargaud" qui produisent. Ça vient de "Pilote", le journal qui s'amusait à réfléchir.

- Celui-ci, c'est le 1er tome. Il est paru en 1974.

- "Notre dame de Paris", c'est dans le deuxième, alors ?

- Je crois.

- Bon, t'es prête. Faudrait pas manquer cette vaste fresque pleine de truculence, de bruit et de fureur, d'humour et de fantaisie.

- Tu crois qu'on peut demander au voisin de nous céder la moitié de son accoudoir ?

- On pourrait le jouer au 421 ...





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Gotlib et toutes ces sortes de choses...

Cet album hommage parait pour les quarante ans de « Fluide glacial », mensuel crée par Gotlib avec son ami d'enfance Jacques Diament .Et je dois dire qu’il m’a permis de travailler mes zygomatiques de façon intense. Rire en lisant. Ma tendre et chère me jetait un œil inquiet, « Mon pauvre garçon, tu deviens fou, tu te marres tout seul ». « Non rassure toi, je suis en bonne compagnie et cela fait un bien fou ». Car le papy Gotlib si je puis me permettre, est quand même sacrement talentueux. Mêlant astucieusement BD, roman photo et éditoriaux, Gotlib est un touche à tout (sans pensées phallocrates). Son humour qu’on pourrait croire constamment en dessous de la ceinture, est bien plus fin que le laisse penser sa production. Ces chroniques montrent l’excellent jongleur de mots qu’il est. Bon camarade, il n’hésite pas à mettre de nombreux artistes en avant, provoquant une émulation créatrice. Chez Gotlib un chat est un chat (pour éviter toute grivoiserie), ça fera bondir les coincés du popotin surement, tant pis pour eux. Qu’est ce que c’est drôle.

Un grand merci à « Fluide glacial » et à Babelio pour ce très bel album, qui à sérieusement joué avec ma prostate (en plus des zygomatiques).

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Les Dingodossiers

"Trois personnalités du monde des arts vous parlent :

R. Goscinny, homme de lettres : - "...Oui, sur le plan de l'illustration ce livre est une pure merveille..."

Mr Gotlib, illustrateur, graphiste : - "...Oui, les textes de ce livre sont d'une finesse rarement atteinte..."

G. Dargaud, éditeur : - "...Oui, 12 francs pour un tel livre, c'est pratiquement donné..."



OUI ! Les avis sont unanimes !



Car voici enfin le livre qui vous révèle toute la vérité sur tout ce qui fait la joie de la vie moderne. :

Le téléphone ! La télévision ! Le cinéma ! La voiture ! Les enfants ! Les profs !

Le folklore ! Les disques ! Les animaux !...etc...



Vous trouverez tout cela dans les "Dingodossiers*"



En direct de Pilote - Mâtin, quel journal !, revue mythique des années 60,

ces planches réalisées par le duo le plus explosif de la bande dessinées sont formidables.

Qu'est-ce qu'un pays sans folklore ?

Que font les enfants le soir quand les parents sont sortis ?

Comment faire manger bébé ?

Qu'est-ce qu'un prof populaire ?

Quelles surprises vous réserve la rentrée ?

A quoi pensent-ils ?

Certaines des questions existentielles les plus importantes sont abordées

avec le sérieux qui caractérise l'un et la rigueur qui définit l'autre.



Une grande page de jeux vous est réservée :

Alors "Dingojouons ensemble !"



''Les touristes arrivent en bande décidée'' qui ferme l'album est une pure merveille,

de nombreuses stars y apparaissent,

notons que page 71, Pollux fait une courte apparition



Gotlib et Goscinny réalisent avec les "Dingodossiers" un classique indispensable de la bande dessinée,

et se révèlent être de fameux précurseurs puisqu'un an avant que le pauvre Neil Armstrong pose le pied sur la Lune, ils avaient prévu les voyages dans le cosmos

et ceci grâce à leur méthode habituelle, c'est à dire sans aucune documentation

et avec l'aide de collaborateurs ignorant tout de la question !



Cet album est un petit bijou malicieux, fantaisiste, original et intelligent.



* réalisé grâce à la l'annonce faite de l'album dans le numéro 436 du journal "Pilote" paru le 29 février 1968
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Rubrique-à-brac, tome 1

J’ai découvert Gotlib dans les années 70 (je n’étais pas lecteur de « Pilote », dommage…) par le mensuel « ROCK & Folk » alors qui’ il y faisait paraître une page, « Hamster Jovial », un chef scout obsédé par la chanson « Flamme pure », dont il nous décrit les différents arrangements à la manière de Jethro Tull, de Joe Cocker, des Rolling Stones, de Franck Zappa, de Magma (en Cobaïen, s'il vous plaît...), des Who, d'Alice Cooper. J'en passe... Hilarant …



Impossible de ne pas chercher plus loin pour voir si l’auteur n’a pas publié autre chose. Et si : entre autres, « La rubrique-à-brac », des pages publiées mensuellement dans « Pilote » et compilées dans des albums grand format à partir de 1970.

Ce qui frappe d’entrée chez Gotlib – en tout cas moi – c’est la qualité du dessin, et un vrai talent de caricaturiste, bien qu’il s’en défende. Ajoutons la « foisonnance » de l’inspiration : du grand art ! Et cette coccinelle espiègle…



Comme toujours, dans ce genre de travail, il est nécessaire que le dessin et le scénario s’affinent. C’est également le cas pour cet album, numéro 1 de la série (qui en contient 6). On atteint des sommets avec le « Taume 2 » qui reste mon favori.



Ouane maure taïme, pliz !

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Gotlib et toutes ces sortes de choses...

Un jour, une collègue au boulot me parle de coccinelles, de bédés, et de toutes ces sortes de choses, dont la teneur a aujourd’hui totalement déserté ma mémoire, mais qui m’amenèrent à lui demander à brûle-pourpoint : « Et Gotlib, tu connais ? ». Et là, à ma grande surprise, non seulement le pourpoint ne brûla point, mais Gotlib, non, elle ne connaissait pas. J’en déduisis immédiatement que la « jeune génération » ne connaissait, au mieux, que Titeuf et Walking dead. Cette anecdote montre que la parution d’une superbe rétrospective sur une partie de l’œuvre de Marcel Gotlib (les années Fluide Glacial 1975-1995), amoureusement conçue et dirigée par Gérard Viry-Babel, rédacteur chez Fluide, arrive non seulement à point nommé (on fête actuellement les 80 ans de Marcel Gotlib), mais est aussi salutaire, un peu à la manière d’un acte militant.



A la lecture de cet album-hommage, on réalise que l’humour de Gotlib reste et restera éternellement « gotlibien ». Le fait de devoir inventer un néologisme pour la cause montre à quel point l’humour de Marcel Gotlib revêt un caractère à la fois unique et à tout jamais irremplaçable, pour au moins deux raisons. La première : Gotlib symbolise une époque particulière de l’histoire de la bande dessinée. La seconde : on reconnait dès le premier coup d’œil une planche de Gotlib, par son trait précis réalisé à la plume et au pinceau*, au service d’un humour que d’aucuns qualifieront de glacé et sophistiqué**, mis en scène dans des décors insolites et grandioses***.



Gotlib symbolise presque à lui tout seul une époque, celle de la libération des mœurs, du dessin et de la parole, après des décennies de pudibonderie et de censure pratiquée avec zèle et insistance sur la bande dessinée (qui était bien sûr initialement destinée à la jeunesse). Mais les petits lecteurs d’autrefois sont à un moment donné devenus grands, et les auteurs de bédé d’après mai 68 souhaitaient s’émanciper et avaient compris que leur public avait évolué. La libération eut lieu avec la création de L’Écho des savanes en 1972, puis de Fluide glacial en 1975, premiers magazines « pour adultes » rêvés et réalisés par les dessinateurs transfuges du journal Pilote. Il reste de tout ceci, avec le recul, un côté enfantin, jubilatoire et transgressif dans les dessins « osés » de l’époque.



Gotlib, en tant que bon manager, n’hésite pas à donner la parole à ses compagnons de route et à s’impliquer dans leurs travaux. Assez cabotin et un poil narcissique, il se met en scène régulièrement dans son journal : dans ses planches dessinées, dans ses romans-photos et dans ses éditoriaux. Aucune importance, il faisait déjà cela dans Les Dingodossiers et dans La Rubrique-à-brac, le lecteur fidèle y est habitué et ne demande que cela. Dans cette rétrospective, organisée non pas chronologiquement mais par thèmes, le lecteur peut à nouveau savourer le travail du Maître collaborant avec l’un ou l’autre de ses élèves. Et ils sont nombreux : Léandri, Alexis, Mandryka, Bretécher, Franquin, Binet, Bilal, Mézières, F’murr, Solé, Cabu, Druillet… j’en oublie sûrement.



Le lecteur appréciera à travers les extraits proposés les nombreux hommages, références et allusions, au cinéma, à la littérature, à la musique, à la radio ou à la télévision… sources d’inspiration toujours omniprésentes dans l’œuvre de Gotlib.



Pour finir et pour illustrer ma chronique, je ne citerai que deux exemples (choisis parmi un demi-million d’autres exemples possibles figurant dans ces 152 pages). Le premier m’a fait rire aux larmes, le second m’a profondément touché. Premier exemple : Marcel Gotlib et Philippe Druillet nous livrent 4 pages d’énergie pure, réalisées à 4 mains. C’est indescriptible ici, je vous laisse découvrir tout ça dans l’album. Deuxième exemple : Gai-Luron et Belle-Lurette s’en vont au loin, petites silhouettes fragiles main dans la main, on voit au premier plan Gotlib de dos qui les regarde partir. C’est la dernière image de "La bataille navale ou Gai-Luron en slip" (1986), la dernière vignette du dernier album de Gai-Luron qui est aussi le dernier album de son auteur. Depuis, Gotlib a posé sa plume et son pinceau, et vit tranquillement une retraite paisible et banlieusarde, à l’abri des regards et de la médiatisation. Bon anniversaire, Monsieur Gotlib.





* Gotlib dessine avec un crayon Staedtler 4H, une plume J.B. Mallet (réf. 132), de l’encre de chine Pelikan noire (Black-Schwartz) et un pinceau Isabey-Spécial n°2 en poil de martre… Vous l’aviez déjà oublié ? Pourtant, ce n’est pas faute de vous l’avoir répété. Ce type d’info est assez récurrent dans son œuvre.

** Par ces deux termes, Gotlib qualifie dès les premières pages de la Rubrique-à-brac, son propre humour, à la fois subtil, décalé et pince-sans-rire.

*** Les mots « décors insolites et grandioses » apparaissent pour la première fois dans la RAB sur des petits panneaux désignant des paysages et des monuments extraterrestres pratiquement inexistants à l’image. Le dessin statique des décors n’est pas le point fort de Gotlib (contrairement à Mézières, Druillet…) qui préfère dessiner des personnages extrêmement expressifs et souvent mis en mouvement par des effets de caméra (zoom, travelling, gros plan, contre-plongée, etc).
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Superdupont, tome 3 : Opération Camembert

La France a peur.

Son économie alors florissante est à deux doigts de sombrer dans le marasme le plus profond.

Mais c'est qui qu'a fait quoi, hein, je vous le demande ? Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur nos têtes ? Un tiens vaut mieux que deux et la caravane lasse ? Bref, l'Hexagone est en passe de péricliter, son fleuron qu'est le camembert n'étant plus apte à la vente ! Zabotache !

Alors nous qui sommes habitués à de telles vilenies supputons bien encore un sale coup de l'Antifrance ! Comment ? J'ai balancé le final ? Ça me ferait mal, je serai au courant tout de même...



« Saperlotte ! Voilà qui est plus fort que du Roquefort ! »

De l'aveu même de notre champion national au regard d'airain, il ne sera pas dit que Caleçonboy, enfin que Superdupont sera resté les bras croisés à assister au naufrage imminent de toute une nation au PIB en rade et au PNB en berne. Du coup, Stéphane a peur itou. Et je vous parle même pas de l'individualisme économique, du monopsone où bien encore de la variable endogène, François Lenglet n'y survivrait pas...



La belle et bonne blague de potaches que voilà, encore.

Lob, Gotlib et Solé jouent à fond la carte de la caricature franchouillarde. Pourquoi faire les choses à moitié.

Prenez un type au physique moyen, attifez-le comme un sac, accordez-lui quelques super pouvoirs dont celui du chauvinisme exacerbé et vous voilà avec une parodie de super-héros à peine susceptible de faire trembler du calfouette le plus pathétique des mutants ricains, flageoletman. Je vous laisse imaginer son super pouvoir...

Il n'en reste pas moins que le trait est d'une précision et d'une beauté redoutable. Les dialogues sont de petites perles de pensées rétrogrades.

Le tout prend facilement pour qui n'attend rien d'autre que de passer un excellent moment en absurdie.

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J'existe, je me suis rencontré

A l’occasion des 80 ans de Marcel Gotlib et de l’exposition «Les mondes de Gotlib » (mars/juillet 2014) au musée d’art et d’histoire du judaïsme parisien, Dargaud a réédité en 2014 une version augmentée de cette autobiographie originellement parue en 1993.



Si votre but est d’en apprendre un peu plus sur le travail de Gotlib, son cursus, son art, la genèse de ses personnages, les rencontres professionnelles ce n’est pas le bon livre - cette autobiographie traite de la naissance en 1934 d‘un fils de juifs Hongrois réfugiés à Paris, jusqu’à l’heure du premier baiser à l’aube des années 60 – par contre si vous souhaitez une lecture sympathique, sincère, honnête, bourrée de tendresse et d’humour, c’est le bon ouvrage. Quelques planches agrémentent la fin de l’ouvrage, si, dans un premier temps j’ai été déçu de ne pas y trouver de planches originales – que des choses déjà publiées - la lecture de cette autobiographie leur apporte néanmoins un éclairage nouveau qui les rend bien plus touchantes.



J’ai adoré retrouver ce vieil ami d’enfance, dès les premières lignes, le style Gotlib est reconnaissable dans ses expressions et son humour pince-sans-rire. Il me confirme, une fois encore que l’on peut rire de tout … ( mais pas avec n’importe qui - comme dirait l’autre - ). Si je ne lui attribue pas la note maximum, ce n’est pas par manque de qualité de son livre mais plutôt parce que j’aurais aimé continuer à suivre Gotlib adulte, ses débuts de dessinateur, les aventures Pilote, L’écho des savanes, Fluide Glacial… Qu’importe, un grand merci au grand monsieur qu’est Gotlib, pour toutes ces années de rires et pour son humanité…

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Les Dingodossiers, tome 2

Il est bon de rire. Les dingodossiers grâce à la dream team (Gotlib, Gosciny), on ne pouvait rêver mieux pour aborder plein de thèmes par la rigolade, l'absurde, le génie comique. Lus et relus, mais qu'est ce que je me suis marré avec ces hsitoires! Merci les gars de nous avoir apporté autant dans un simple recueil!

Le dingodossiers devraient être obligatoires dans les programmes de l'Education Nationale! :-)
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Gai-Luron, Tome 4 : Gai-Luron et Jean-Pierr..

Je tenais à rendre hommage au grand Gotlib en me baignant à nouveau dans son œuvre.



Malheureusement, comme quand j’étais petit et lisais Pif Gadget, je reste assez hermétique à l’humour de ce cher chienchien à l’air inconsolable. Malgré la présence de son poteau Jujube et de sa p’tite souris aux gags de bas de case, je n’arrive pas à attraper les blagues au vol et elles s’écrasent comme des crêpes.



Bon, ce n’est peut-être pas le meilleur album dans lequel se plonger. Il est surtout consacré à la réponse au volumineux courrier de fans… qui se résume souvent à une petite lettre du brave Jean-Pierre Liégeois, jeune homme séquestré par l’éducation aride de son papa-pas-marrant et cherchant l’évasion dans la lecture des gags du cabot triste.



J’ai souri quand même hein (vive la souris d’ailleurs), mais je suis sûr que j’aurais dû me replonger dans la Rubrique-à-Brac ou les DingoDossiers pour un véritable et désopilant hommage.



Une autre fois…

Et merci Môssieur Gotlib !

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Rubrique-à-brac, tome 2

Le taume 2 (sic) est meilleur que le tome 1.

Des rubriques de plusieurs pages alternent avec de courtes rubriques d’une page, des supers-héros (Tarzan, Superman, Prince Vaillant, etc…) sont mis en pièces, la légende du Petit Poucet est réécrite à toutes les sauces, les extra terrestres sont plus minables que terrifiants, les ineffables leçons du professeur Burp vous feront voir d’un autre œil hyènes, girafes, poules, cerfs, cochons et autres animaux (cf ma citation sur l'hippopotame), etc…



Comme dit le facteur de la page 88 après une tournée bien arrosée : ‘’La cuite au prochain numéro’’ (je vais entamer le tome 3)



PS : la petite coccinelle a du pain sur la planche avec Gotlib…

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Clopinettes

Tout a commencé par une histoire triste mais populaire.

On aurait dû se méfier !

D'autant que le numéro du contorsionniste n'était pas très au point.

Emmanuel, l'homme-caoutchouc ... tu parles !

Des clopinettes, oui ...

Puis, point faut aux apparences se fier et plutôt se méfier du "candide raton".

Car derrière la fable-express ne se cache pas forcément Jean de la Fontaine mais parfois deux olibrius nommés Gotlib et Mandryka.

C'est, en 1970, dans "Pilote" le journal d'Astérix et Obélix, que l'un a entraîné l'autre et que l'autre s'est laissé faire !

On aurait dû se méfier !

L'année précédente, dans le quatrième "Super Pocket", les deux complices avaient glissé "un petit bruit", "un mystérieux météore bourguignon", "une jument interdite" et "un pauvre Auguste".

C'était déjà de la fable-express, mais en 2 planches, cette fois.

C'était drôle, inattendu, rapide et absurde.

Non, c'était pas anglais, madame ...

Jusqu'en 1973, les deux compères vont tirer sur la clopinette.

Et la censure va laisser faire ...

Malgré cette biographie de Joseph Lafreut, fable-express sans moralité, qui faillit tout gâcher !

De Gotlib ou de Mandryka, de Mandryka ou de Gotlib, lequel des deux est le plus responsable ?

Il ne faut pas chercher, ni parfois même essayer de comprendre.

Dans le journal d'Astérix et Obélix, le début des années 70 s'est vécu en roues libres ... avec Cabu, Brétécher, Chakir, Fred, Gébé, Reiser et de nombreuses autres grandes signatures dont celles de Gotlib et de Mandryka.

Quel plaisir !

Aujourd'hui est peut-être moins fantaisiste qu'hier.

On aurait dû se méfier !

Mais heureusement, grâce à cet album, on peut encore tirer sur la clopinette et se marrer un brin ! ...







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Rubrique-à-brac, tome 5

Chais-pas vous, mais moi, j’ai découvert Gotlib dans les années 70 dans les pages de la revue « Rock & Folk » où Hamster Jovial, chef scout de son état, nous présentait tous les mois (entre autres) un arrangement de « Flamme pure et légère », à la manière d’Alice Cooper, de Tina Turner, des Who… J’en passe…

Ce fut ensuite la découverte de « La rubrique à brac », par le volume deux, puis par le premier, et les autres…

Voilà le tome 5, paru en 74 et que je découvre, pour ma part en 1977. C’est un de mes préférés : d’abord, parce que c’est du grand Gotlib et ensuite parce que, pour terminer, le bouquet final se compose de « Drame dans le clapier », « Une tranche de vie », « Voyage au fond de l’effroi », « L’allée aux cent collines », respectivement en collaboration avec Claire Brétécher, Mandrika, Gir, et Druillet. Un régal !

En entrée : « Lucky Luke spaghetti », à la manière de « Il était une fois dans l’Ouest » (Ouuaah oouaaahh oouuahh…) et « SuperDupont à la rescousse de Félix Potin », SuperDupont , « le premier super-héros 100% français », nous dit Gotlib, tout un programme béret-baguette…

Suivent quelques pages thématiques sur le piano, le crocodile, l’escargot… et d’autres encore…

Impossible de tout énumérer tant l’imagination de Gotlib est foisonnante, et drôle… Quant au graphisme, on frôle la perfection (à mon humble avis)…

Bref, relisez Gotlib, si vous l’avez déjà lu… et découvrez-le au plus vite si ce n’est pas le cas.

Ouane more taïme !

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Les Dingodossiers, tome 2

Ces Dingodossier animèrent de leur bonne humeur hebdomadaire, le Pilote de René Goscinny... Vous savez, celui des années 60... Celui dont la double-page centrale (et détachable en prenant bien soin d'enlever proprement les agrafes) présentait un somptueux et passionnant Pilotorama...

Mais je m'égare un peu.

Que voulez-vous.. la nostalgie.

Or donc, ces Dingodossiers offraient une passionnante récréation d'humour et de douce loufoquerie, au milieu des séries "à suivre" dans lesquelles Astérix et Obélix filaient des mandales aux romains, Tanguy et Laverdure volaient sur leurs Mirages III, Blueberry défendait l' Indien d' Amérique et Barbe-Rouge sillonnait les mers...

Ces Dingodossiers, c'était cette douce ambiance des foyers français des sixties. Point de lointains ni d'aventures périlleuse, mais notre quotidien gentiment détourné par la plume joyeuse de Goscinny au service du beau crayon de Gotlib.

Ces Dingodossiers inaugurèrent, avec le tome 1, un format d'album plus généreux et avec plus de pages que ceux dévolus à Astérix, Barbe Rouge et autres valeureux héros de Pilote. Dame! Un dossier se doit d'être épais et bien documenté!
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Gotlib et toutes ces sortes de choses...

Si comme moi, vous avez la soixantaine un peu nostalgique des seventies en général, et une attirance particulière pour Gotlib, cet album, « Gotlib et toutes ces sortes de choses… » est fait pour vous. Publié pour le quarantième anniversaire de « Fluide Glacial », le magasine ou s’illustra notre fameux dessinateur, accompagné de sa coccinelle.

Un album qui reprend en long en large et en travers la production du « meilleur dessinateur de sa génération ». Un replongée dans mon adolescence revigorante, à une époque où on peut se demander si certaines publications ne susciteraient pas des campagnes d’indignation du style : « Balance Hamster Jovial » … Et Pervers Pépère ?

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