Mais que signifient d'autre part l'entrée de Moïse dans la ténèbre et la vision que dans celle-ci il eut de Dieu ? (...) Ayant laissé toutes les apparences, non seulement ce que perçoivent les sens, mais ce que l'intelligence croit voir, il tend toujours plus vers l'intérieur jusqu'à ce qu"il pénètre, par l'effort de l'esprit, jusqu'à l'invisible et à l'inconnaissable et que là il voie Dieu. C'est en cela que consiste en effet la vraie connaissance de celui qu'il cherche et la vraie vision, dans le fait de ne pas voir, parce que celui qu'il cherche transcende toute connaissance, séparé de toute part par son incompréhensibilité comme par une ténèbre.
p. 211, II-162-163.
Peut-être la raison en est-elle que le mal ne se présente jamais dans sa nudité, tel qu'il est réellement. Le vice serait sans efficacité, s'il ne se colorait de quelque beauté excitant le désir chez celui qui se laisse tromper. En tout cas, à nous, le mal se présente toujours sous forme de mélange : dans ses profondeurs, il tient la mort comme un piège caché ; mais par une apparence trompeuse, il fait paraître une image du bien : la belle couleur de l'argent semble un bien pour les avares, ce qui n'empêche pas l'avarice d'être la racine de tous les maux. Glisserait-on vers le bourbier infect de la licence, si le plaisir n'était un bien désirable pour celui qui par cet appât se laisse entraîner vers les passions [1] ? Ainsi des autres fautes : leur action corruptrice est cachée. Dès l'abord elles semblent désirables et sont recherchées comme un bien à la suite d'une tromperie par ceux qui n'y regardent pas de près.
On peut dire à la fois en toute vérité et que « les cœurs purs voient Dieu », et que : nul n’a jamais vu Dieu.
En effet, ce qui est invisible par nature devient visible par les énergies, apparaissant ainsi autour de sa nature.
41-42. L’âme (...) est (...) immatérielle, invisible, intelligible et incorporelle.
28. et nous ne ferions pas volontairement l'expérience du mal, si la réalité n'était pas teintée d'une représentation mensongère du bien.
65. Une fois la nature passée à une condition plus divine, l'homme prend la forme que lui donnent ses traits moraux, sans que son essence soit différente de son apparence, mais il est connu tel qu'il est : tempérant, juste, doux, pur, aimant, pieux.
IV. Ce caractère royal (...) l'âme spontanément le manifeste, par son autonomie et son indépendance et par ce fait que, dans sa conduite, elle est maîtresse de son propre vouloir.
40. Dirigeons donc notre regard vers ce qui est invisible (Héb. 11,27) en nous, et croyons que notre être véritable est ce qui échappe à la perception sensible.
54. Etre purifié, soit dans la vie présente par l'attention et la philosophie, soit après son départ d'ici-bas par la fonte qu'opère en lui le feu purificateur.
III. La puissance divine improvise (...) la création (...) pour l'homme, au contraire, une délibération précède