AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

3.12/5 (sur 24 notes)

Nationalité : Belgique
Biographie :

Homme de théâtre, critique littéraire, auteur de romans (La grande roue, Parades amoureuses, Le ventre de la baleine), traducteur de Goethe et de Woody Allen, Jacques De Decker est aussi secrétaire perpétuel de l'Académie Royale de Langue et de Littérature Françaises de Belgique.

Source : 4e couverture
Ajouter des informations
Bibliographie de Jacques de Decker   (26)Voir plus

étiquettes
Videos et interviews (10) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de

Rencontre littéraire animée par Jacques De Decker avec Patrick Roegiers le 9 mai 2014 à la bibliothèque des Riches Claires


Citations et extraits (9) Ajouter une citation
En Angleterre, Ibsen était porté aux nues par des gens de théâtre et des intellectuels également passionnés, et piétiné par les critiques des grands journaux, qui le vilipendaient à chaque occasion. Le censeur de Sa Majesté, de qui dépendaient les autorisations de représentation, avait eu un verdict accablant : "J'ai étudié les pièces d'Ibsen très soigneusement, avait-il décrété en cette même année 1892, et tous ses personnages m'apparaissent moralement dérangés. Toutes les héroïnes sont des célibataires insatisfaites qui aspirent au mariage comme à la loterie, ou des épouses aussi insatisfaites dans un état chronique de rébellion. Quant aux hommes, ce sont tous des canailles et des imbéciles." Ce n'était pas l'avis de Henry James, dont les chroniques ne figuraient malheureusement pas dans les gazettes à grand tirage, non plus que de George Bernard Shaw, l'inconditionnel, ou d'Oscar Wilde, qui venait de se convertir à l'ibénisme.
Commenter  J’apprécie          160
Un de ses grands apports à la pratique théâtrale est ainsi d'avoir rompu avec la notion de "type". Il ne nous présente pas des avares, des prodigues, des traîtres, des candides comme ils fourmillaient dans le vaste répertoire que dans sa jeunesse il avait été tenu d'explorer en tous sens. Il cherche avant tout à montrer combien un être humain ne se laisse justement pas réduire à un caractère, à une seule dimension qui le résumerait à bon compte.
Commenter  J’apprécie          160
La vie d'Ibsen est un moteur à trois temps. Les années d'apprentissage, qu'il passe jusqu'à trente-cinq ans au au pays, et qui sont jalonnées de vicissitudes. Les années vécues à l'étranger, en Italie et en Allemagne, où les œuvres majeures s’élaborent. Le retour au pays, enfin, qui s'accompagne de la rédaction des pièces ultimes, qui ont, quoiqu'il s'en soit défendu, un fort accent testamentaire.
Commenter  J’apprécie          150
Jacques de Decker
Hommage de Christopher Gérard dans Causeur, Avril 2020.
Un des grands noms du monde des lettres belges est mort le 12 avril d’une crise cardiaque dans le taxi qui le menait à l’hôpital.

Triste nouvelle en ce lundi de Pâques : le cœur de Jacques De Decker s’est arrêté de battre. Une figure tutélaire des Lettres belges, ô combien amicale, si attentive à ses cadets dont beaucoup lui doivent tant, s’efface. Enthousiaste, généreux, présent sur tous les fronts, Jacques De Decker aura, des décennies durant, incarné et défendu les Lettres belges, tant flamandes que romandes, car ce germaniste, formé à l’Université de Bruxelles par les plus grands – comme Henri Plard, le traducteur d’Ernst Jünger – connaissait sur le bout des doigts les langues et les littératures françaises, néerlandaises et allemandes.

Né en 1945 dans une famille d’artistes, son père était peintre connu, il fonda avec des amis, à dix-huit ans, le fameux Théâtre de l’Esprit frappeur. Dramaturge, traducteur et adaptateur, l’infatigable Jacques De Decker marqua le théâtre belge de sa lumineuse présence. Touche-à-tout, d’une intelligence et d’une culture phénoménales, mais aussi et surtout d’une sensibilité hors du commun, l’homme, qui se définissait comme « un ciseleur de textes » et comme « un artisan », fut présent sur tous les fronts : professeur, critique littéraire, romancier (son roman La Grande Roue, publié chez Grasset, eut des voix au Goncourt), biographe (un Wagner et un Ibsen chez Gallimard), traducteur, directeur de revue (Marginales), éditeur et directeur de collections (entre autres à L’Age d’Homme, avec son ami Jean-Baptiste Baronian), animateur littéraire (il a interrogé tout ce qui compte en littérature depuis cinquante ans) ; cet amateur de Gracq et de Simenon, coiffa aussi la casquette institutionnelle en devenant rapidement Secrétaire perpétuel de l’Académie royale de Langue et de Littérature françaises.

Il y a moins d’un an, la mort de son frère Armand De Decker, ancien ministre qui fit l’objet d’une campagne assassine dans le cadre du Khazakgate, le frappa au cœur. Quelques mois plus tard, il quittait volontairement son poste à l’Académie pour préparer le centenaire de cette institution. Nul doute que ces deux événements l’ont touché au plus intime. Ces derniers jours, il relisait Simenon et souhaitait aux amis de bonnes Pâques, « malgré tout ». Cet homme délicieux, amateur de whisky irlandais et mélomane averti, était aux antipodes de toute forme de sectarisme ; homme d’influence et même de pouvoir, il aura pourtant sacrifié son œuvre à la vision qu’il avait du service rendu à la littérature comme à ses confrères. Terrible perte, vide béant, absence cruelle. Sit tibi terra levis !
Commenter  J’apprécie          120
Durant la période de maturation de "Maison de poupée", Ibsen manifesta autrement que par l'écriture son souci de promouvoir le statut de la femme. Il obtint d'abord qu'au sein de l'Association scandinave, qu'il fréquentait régulièrement ne fût-ce que pour consulter la presse, le poste de bibliothécaire pût être occupé par une femme, ce qui fut accepté. Dans la foulée, il mena campagne pour faire admettre les femmes comme membres effectifs de l'association, avec droit de vote. Il eu moins de succès : il fallait la majorité des deux tiers, et une voix fit défaut. Ibsen demanda un nouveau vote, sa proposition fut rejetée. Furieux, il quitta les lieux et bouda l’association, jusqu'au jour de la fête annuelle. Il s'y rendit en tenue de gala, couvert de ses décorations, et interpella alors les femmes de l'assemblée, qu'il soupçonnait d'avoir intrigué contre sa proposition. Comment les femmes, "à qui ce présent était destiné", avaient-elles pu se conduire ainsi ? Les récits rapportent que ses yeux fusillaient l'assemblée : "Qu'est-ce que ces dames ignorantes, sans véritable culture, immorales ?" vitupérait-il. Il fut si véhément qu'une des dames interpellées s'effondra sans connaissance !
Commenter  J’apprécie          110
La demande en mariage elle-même prit un tour moins solennel. Il se présenta tiré à quatre épingles au presbytère, fut introduit dans une pièce vide. Il y demeura seul très longtemps, commença de s'impatienter, se leva du sofa où il était assis, fit les cent pas, finit par prendre la porte. Au moment où il allait sortir, Suzannah surgit de derrière le sofa, où elle s'était tenue cachée, partit d'un grand rire, et lui donna son consentement.
Commenter  J’apprécie          80
Hugo ne voyageait jamais. Il se déplaçait. Le matin, il accomplissait machinalement les quelques centaines de mètres qui le séparaient du très sommaire arrêt ferroviaire où il montait dans le train : un abri en plexiglas, équipé de quelques banquettes aux couleurs criardes, qu'il n'avait à vrai dire jamais utilisées, parce qu'il était d'une ponctualité scrupuleuse et que, jusqu'à présent au moins, le train ne lui avait jamais causé de surprise d'horaire.
Commenter  J’apprécie          40
Son intention était-elle d'écrire une pièce féministe ? Il y a tout lieu d'en douter. Il voulait, semble-t-il, avant tout dénoncer ce qui, dans la société, entravait le développement des femmes dans leur singularité.

[A propos de la pièce "Une maison de poupée"]
Commenter  J’apprécie          40
Je connaissais très peu d'auteurs belges jusqu'à ce jour : Eric-Emmanuel Schmitt, Amélie Nothomb, Jean Philippe Toussaint pour qui j'ai beaucoup d'admiration mais de tous les autres, je n'avais jamais pratiquement entendu parler et je le regrette car en lisant les critiques de Jacques De Decker, je me rends compte que je suis passée à côté de très bons auteurs. Je n'ai pas encore lu toutes les critique et j'ai survolé le livre qui nous propose comme un plateau de friandises à piquer par ci par là. C'est très bien présenté et donne envie de faire des connaissances belges plus approfondies. Merci Masse Critique qui va me permettre d'élargir le champ de mes lectures du côté de la Belgique.
Commenter  J’apprécie          10

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Jacques de Decker (60)Voir plus

¤¤

{* *}