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3.37/5 (sur 30 notes)

Nationalité : Portugal
Né(e) à : Lisbonne , 1973
Biographie :

João Ricardo Pedro est né près de Lisbonne en 1973 et a travaillé plusieurs années dans les télécommunications. Victime de la crise économique, il est licencié. Il se met alors à écrire. La critique le compare à Saramago ou à Garcia Marquez.

Source : Editions Viviane Hamy
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Citations et extraits (7) Ajouter une citation
Duarte téléphona et pria pour que ce soit sa mère qui répondît.
Ce fut sa mère, et Duarte dit : "Grand-père est tombé, grand-père s'est senti mal et il est tombé, il vient de partir pour l'hôpital avec grand-mère dans le taxi de Fernandinho, on était en train d'attendre les cyclistes, non, il n'a rien de cassé, on pense qu'il n'a rien de cassé, il ne pouvait pas marcher tout seul, il ne pouvait pas parler non plus, oui, il allait bien, c'est arrivé brusquement, il fait très chaud, oui, il s'est évanoui, c'est ça."
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Une chose semblait certaine : le vingt-cinq avril mille neuf cent soixante-quatorze, bien avant sept heures du matin, Celestino attacha sa cartouchière à sa taille, mit son Browning en bandoulière, vérifia son tabac et le papier à cigarettes, oublia sa montre accrochée au clou qui retenait également un calendrier, et sortit. Le ciel commençait à s'éclaircir. Ou peut-être pas. En plus des mouillettes au café au lait, Celestino s'était envoyé sans mal deux gorgées de gnôle. La première, pour les aigreurs d'estomac. La seconde, pour les pensées cafardeuses, car c'était, comme le suggérait toute sa physionomie, un homme enclin aux mélancolies prolongées.
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(Mais) une fois ses partitions rangées, il n'aima pas le résultat. Trop institutionnel. Trop de B et de S. Satie coincé entre Rachmaninov et Schönberg : deux exilés en Amérique, l'un fuyant les communistes, l'autre les nazis, se fuyant tous les deux l'un et l'autre. Le Français lui fit de la peine. Il trouva que ses Gymnopédies et ses Gnossiennes, avec leurs douces dissonances évoquant des manèges et des barbes à papa, des promenades à Montmartre, des danseuses fumant et montrant leurs jambes décharnées ne méritaient pas une compagnie aussi discordante, quand bien même ce n'était pas la meilleure musique au monde.
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(Mais) rien n'entamait la foi inébranlable que Duarte plaçait en son ami. La certitude qu'un avenir glorieux lui était réservé. Et le privilège qu'il éprouvait à être son voisin de classe remplissait son coeur d'orgueil et de gratitude. Duarte était en effet intimement persuadé que l'Indien était un génie.
Face à la pauvreté dans laquelle vivait l'Indien, Duarte se comportait en véritable mécène. Avec l'argent économisé aux Noëls et aux anniversaires, il lui achetait des blocs de papier et des crayons de différentes marques et mines : d'abord les Viarco, puis les Faber-Castell, les Staedtler, enfin, les Caran d'Ache.
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Le professeur de musique esquissa alors un large sourire et dit : "Vous pouvez imaginer la valeur de ce tableau pour moi."
Et il conclut : "Je veux le donner à votre fils."
La mère de Duarte, émue par l'histoire du tableau, fut au bord des larmes en entendant cela, elle voulut savoir pourquoi.
Le professeur répondit aussitôt, comme si c'était une réponse qu'il s'était déjà faite à lui-même très souvent : "Pour les moments où je l'ai entendu jouer Mozart, Beethoven, Bach. Dire que ce sont les moments les plus heureux de ma vie serait peut-être exagéré, mais les plus sublimes, certainement."
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Lorsque la professeur de chant dit "Notre Duarte", Duarte regarda autour de lui s'il y avait quelqu'un d'autre dans la salle.
"Notre Duarte."
Habituellement, c'étaient ses grands-parents qui parlaient de lui en ces termes : "Notre Duarte", "Notre petit-fils Duarte", "Notre Duarte Miguel".
Même une fois devenue veuve, sa grand-mère continua de dire "notre", contribuant à exacerber chez Duarte la sensation déplaisante que son grand-père l'observait depuis le ciel.
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Le médecin lui demanda s'il aimait la musique.
Duarte ne sut pas répondre.
Le médecin lui demanda pourquoi il s'était mis à jouer du piano.
"Ce n'est pas moi qui ai commencé. Ce sont mes mains."
Le médecin esquissa un sourire appuyé. Un sourire qui dura beaucoup plus longtemps qu'on ne l'aurait attendu et qui, en plus de trahir une compréhension parfaite de ce qu'il venait d'entendre, typique de celui qui percevait qu'il ne s'agissait pas là d'une réponse purement rhétorique, révélait en même temps une complicité. Une tristesse aussi. Comme s'il venait de rencontrer un compagnon d'infortune.
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