Le silence des victimes est le meilleur allie des voyous
Je vis un cauchemar, une longue descente aux enfers. Je nettoie, repasse, fais la vaisselle, ramasse les assiettes de mes frères à la fin des repas. Ils ne se gênent pas pour m'injurier et se font servir comme des pachas ... Ils savent bien qu'en cas de refus, je ramasserai des coups. Pour ma mère, une fille doit servir l'homme et apprendre les bonnes manières pour devenir une bonne épouse.
Karima rêvait d'une vie ordinaire, travailler, se marier, avoir des enfants. Mais un caïd du quartier lui est tombé dessus. Élevée avec sa sœur par une mère kabyle, elle n'a rien d'une fille facile. Mais l'individu menace sa famille. Terrorisée par cet homme de 25 ans son aîné, Karima, va subir les pires atrocités. Libérée par sa tante, elle dépose en vain plusieurs plaintes contre son agresseur.
Pour mes parents, j'entre dans la période de tous les dangers, l'âge où je peux tomber amoureuse. Ils ont décidé de me retirer de l'école sans tenir compte de l'obligation scolaire. (...) Comme je dois justifier mon absence à l'école, mes parents font venir le médecin de famille, une femme, le Dr S... J'espère au fond de moi qu'elle refusera de signer un certificat médical de complaisance, d'autant plus que je suis en très bonne santé. (...) Ma mère lui demande carrément un certificat. Elle voudrait que je reste à la maison pour l'aider car elle est très fatiguée et ne s'en sort pas. Le docteur S... le rédige sans même m'examiner.
J'hallucine ! Je me demande comment, déontologiquement, elle peut fournir un tel certificat : quatre mois d'un coup, sans sortie autorisée !
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J'aurais du dire tout de suite ce qui se passait. Demander de l'aide. La famille, ca sert a ca. Je m'en rends compte aujourd'hui...En me taisant, en subissant, je n'ai finalement epargne personne. Ni moi, ni les autres.
J'ai aimé se livre même si la realité est dure comme elle ne peut pas sortir avec la permision,même si karima avait un travail ,mais karima à rompu les liens avec sa famille a cause d'un caid de cité a roubaix karima est passé devant la juge, et je n'est pas compris pourquoi les noms sont flouté. PIERRE-ALEXANDRE SAINT JEAN ST SULPICE
Karima est musulmane pratiquante. Au travers de l'islam, elle a appris à connaitre un dieu d'amour et de pardon. pourtant, c'est au nom de ce même dieu qu'elle a été brimée, insultée, maltraitée une bonne partie de sa vie.
A cause de l'influence d'une mosquée régie par des hommes aux conviction religieuses archaïques, elle est devenue esclave de sa famille.
Mais Karima a eu le courage et la force de s'en sortir.
Malgré les menaces, elle veut témoigner. Sans jamais renier l'islam ou sa famille, elle nous confie avec pudeur sa propre expérience, pour que plus jamais, sous le couvert de préceptes religieux, des filles, des mères, des femmes ne soient bafouées
Il me suffirait juste d'avouer la vérité pour que cela cesse. De dire, "maman, je suis prise au piège, aide-moi à m'en sortir". Je le sais. Mais j'en suis totalement incapable. J'ai tellement peur de ce type, de ce qu'il peut faire à ceux que j'aime, rien que pour se venger. Alors, je ne dis rien. Pire, désormais, je suis prête à me prendre la tête avec ma mère, que j'aime plus que tout, juste pour ne pas qu'elle se mêle de cette affaire et risque de prendre un mauvaus coup.
L'enfer mesure vingt mètres carrés. Et j'y suis.
Depuis bientôt une heure, enfermée dans cette chambre d'hôtel, je vis un cauchemar dont je n'imaginais même pas l'existence. Couchée sur le ventre, les mains liées dans le dos, un chiffon dans ma bouche, je ne suis plus qu'une chose entre ses mains.
Que la force me soit donnée de supporter ce qui ne peut être changé
et le courage de changer ce qui peut l'être, mais aussi
la sagesse de distinguer l'un de l'autre