En dépit des courants divers qui le traversent, le XVIIème siècle chrétien, monarchique et classique, laisse une impression générale de stabilité. Le XVIIIème siècle au contraire est une période de mouvement aboutissant à une crise violente qui anéantit un système politique et social séculaire et instaure un ordre nouveau. De la Régence au coup d'Etat du 18 Brumaire, que de chemin parcouru !
On vient de me voler...
— Que je plains ton malheur !
— Tous mes vers manuscrits.
— Que je plains le voleur !
(Lebrun 1729-1807)
En dépit des courants divers qui le traversent, le XVII ème siècle chrétien, monarchique et classique, laisse une impression générale de stabilité. Le XVIII ème siècle au contraire est une période de mouvement aboutissant à une crise violente qui anéantit un système politique et social séculaire et instaure un ordre nouveau.
Isolé des hommes, le Promeneur Solitaire cherche ses plus grandes jouissances dans la nature, celles des environs de Paris, ou celle qu'il retrouve dans ses souvenirs. La nature qu'il évoque dans les Rêveries n'est plus le décor tourmenté de la montagne, c'est plutôt un paysage "modéré" et "riant", le bord d'un lac avec ses eaux fraîches et ses bouquets de verdure. Cette nature, il la goûte de de tous ses sens, de tout son être.
Les auteurs comiques du XVIIIe siècle s'inspirent abondamment de l'oeuvre de Molière, lorsqu'ils ne la mettent pas au pillage.
Ce livre est le sixième et dernier volume de la collection Lagarde et Michard (Anthologie et histoire littéraire). Le lecteur y retrouvera à peu près la même méthode de présentation que dans les recueils précédents : les vues d'ensemble de l'histoire littéraire s'éclairent par le contact direct avec des pages représentatives qui permettent à chacun de fonder son appréciation personnelle.
Tant qu'il s'agissait des siècles passés, la sélection opérée par le temps avait facilité notre choix. Mais à mesure qu'on se rapproche de l'époque contemporaine, cette tâche devient plus délicate. Aussi avons-nous dû adapter notre méthode à cette situation nouvelle.
Certains auteurs dominent évidemment le siècle : il était donc normal de les présenter avec autant d'ampleur qu'un Montaigne, un Racine, un Voltaire, un Victor Hugo ou un Balzac.
D'autres paraissent d'ores et déjà assurés d’occuper à l'avenir une place de choix : nous leur avons réservé ses analyses approfondies, illustrées par de larges extraits qui donnent de leur œuvre un reflet assez fidèle et invitent à examiner de plus près telle page célèbre...
(extrait de l'avant-propos inséré en début du volume paru chez "Bordas" en 1997)
Nous aurons un Roi qui donnera ordre à tout, et retiendra tous ces tyranneaux en crainte et en devoir ; qui châtiera les violents, punira les réfractaires, exterminera les voleurs et pillards, retranchera les ailes aux ambitieux, fera rendre gorge à ces éponges et larrons des deniers publics, fera contenir un chacun aux limites de sa charge, et conservera tout le monde en repos et tranquillité.
La Satire Ménippée, 1594.
Ce siècle est le nôtre ; en plein devenir il nous entraîne vers des horizons nouveaux comment, dès lors, nous en détacher assez pour pouvoir le juger ?
Surprise
Je meditais; soudain, le jardin se révèle
Et frappe d'un seul jet mon ardente prunelle.
Je le regarde avec un plaisir eclaté;
Rire, fraîcheur, candeur, idylle de l'été !
Tout m'émeut, tout me plait, une extase me noie,
J'avance et je m'arrête; il semble que la joie
Était sur cet arbuste et saute dans mon coeur !
Je suis pleine d'élan, d'amour, de bonne odeur,
Et l'azur à mon corps même si bien sa trame
Qu'il semble brusquement, à mon regard surpris,
Que ce n'est pas ce pré, mais mon oeil qui fleurit
Et que, si je voulais, sous ma paupière close
Je pourrais voir encor le soleil et la rose.
Anna de Noailles (1876-1933)
Les Éblouissements
Un départ plus beau !
Spirituel, ce désespoir ne sera dominé que par un salut lui-même spirituel. Ainsi le thème du salut, thème central de l'oeuvre claudélienne, trouve son origine dans l'expérience indélébile de l'adolescence. Il aura, ce salut, deux sources convergentes, la source poétique et la source religieuse : Paul Claudel sera de la sorte conduit à éprouver comme inéluctable l'unité de la poésie et de la foi, et l'une des Cinq Grandes Odes s'intitulera : La Muse qui est la Grâce.