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3.25/5 (sur 69 notes)

Nationalité : Belgique
Né(e) à : Bruxelles , le 24/12/1977
Biographie :

Laurent de Sutter est un philosophe belge francophone.

Il fait ses études de droit aux Facultés universitaires Saint-Louis (1995-1997) et à l’université catholique de Louvain (1997-2000). Il effectue une maîtrise en théorie du droit à la European Academy of Legal Theory (2000-2001), puis un de sociologie du droit de Paris-II Panthéon-Assas (2001-2002). il soutient, en novembre 2006, sa thèse de doctorat, "Politiques de la représentation". Il est professeur de théorie du droit à la Vrije Universiteit Brussel (VUB).

En 1997, il devient pigiste au sein du magazine pop-rock "Rif-Raf". Il y reste dix ans, sept ans comme chroniqueur, puis trois ans comme titulaire de la rubrique "Cosy Corner".

Il a été chercheur invité à la Benjamin N. Cardozo School of Law, Yeshiva University (New York), au Käte Hamburger Kolleg "Recht als Kultur", Universität Bonn (Bonn), et au Waseda Institute for Advanced Study, Waseda University (Tokyo). Il est membre du comité éditorial de Law & Literature et de Décalages: An Althusser Studies Journal, ainsi que du comité scientifique du Collège international de philosophie.

Son travail porte sur l’histoire culturelle du droit, en particulier le lien unissant loi et transgression dans l’histoire de la culture juridique européenne. Il est l’auteur de nombreux livres, traduits en plusieurs langues et salués par la critique comme par le public – parmi lesquels, aux Puf, "Magic. Une métaphysique du lien" (2015), "Vies et morts des super-héros" (dir., 2016), et "Théorie du kamikaze" (2016). Il dirige la collection "Perspectives Critiques" aux Puf, et "Theory Redux" chez Polity Press, à Londres.

Son travail d’auteur et d’éditeur lui a valu de figurer à plusieurs reprises dans le Top 100 des personnalités culturelles de l’année établis par les magazines Les Inrockuptibles ou Technikart.

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Et si le sentiment de peur permettait paradoxalement de mieux vivre ? Dans ce Book Club, la romancière, scénariste et réalisatrice française Lucie Rico s'entretient avec le philosophe Laurent de Sutter sur la question du danger. #bookclubculture #horrorstories #litterature ____________ Venez participer au Book club, on vous attend par ici https://www.instagram.com/bookclubculture_ Et sur les réseaux sociaux avec le hashtag #bookclubculture Retrouvez votre rendez-vous littéraire quotidien https://youtube.com/playlist?list=PLKpTasoeXDrqL4fBA4UoUgqvApxm5Vrqv ou sur le site https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/bienvenue-au-book-club-part-2

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Citations et extraits (92) Voir plus Ajouter une citation
Nous sommes entrés dans une époque perdue, dont nous ne cessons de tenter de percer les murailles, sans parvenir à nous rendre compte que la plus importante d'entree elles est invisible : celle qui a été construite à l'intérieur de nous, avec notre concours. Cette muraille n'est pas celle de l'inconscience ou de la servitude volontaire, cette catégorie policière pour moralistes en mal de coupables ; elle est celle que la chimie de notre cerveau réclame avec toujours plus d'ardeur ; elle est la barrière du off. Confrontés à un monde dans lequel nous ne reconnaissons plus qu'angoisse, nous tentons de surnager à l'aide des remèdes qui, nous dit-on, nous soulageront et nous permettront de continuer à jouer notre petit rôle dans sa danse folle. Ce que nous ignorons, c'est à quel point ces remèdes sont anciens, à quelles étrangers familles ils appartiennent et quels sont les enjeux qui en ont motivé la popularité ; ce que nous ignorons, c'est la nature même de ce qui nous fait vivre. Nous le subodorons, cependant : la vie dont il est question, lorsque nous dépendons d'antidépresseurs pour nous maintenir à flot, de somnifères pour nous plonger dans le sommeil, d'excitants pour nous en tirer, de drogues diverses pour faire la fête, quelle est-elle ? Ce long dialogue avec notre pilulier peut-il vraiment être nommé "vie" - ou bien ce que nous entendons par là n'est-il pas ce à quoi nous devrions à tout prix échapper ? De quelle "vie" parle-t-on, dès lors que chacune de ses dimensions, du travail au loisir, de la veille au sommeil, de la joie à la paix, se trouve paramètrée en microcosmes à administrer à heure régulière ? Peut-être est-ce là que se situe la perte définissant notre présent : nous vivons une époque perdue dans la mesure où elle est une époque qui produit tous les moyens permettant de la fuir - de n'en ressentir que le plus insignifiant. Notre époque est une époque perdue, car son combat est celui de la mise sous tutelle de nos émotions, de nos sentiments, de nos excitations - de leur enfermement à l'intérieur d'une camisole chimique réduisant nos peurs au silence. Mais pourquoi les taire ? La réponse est sans doute la suivante : parce que nos peurs font peur - elles nous font peur à nous-mêmes, d'abord ; et puis elles font peur à ceux qui craignent qu'elles ne nous mettent en mouvement, qu'elles ne nous poussent à nous rassembler. Car la peur, comme toutes les émotions, est contagieuse : elle est le premier véhicule de tout changement, qu'il soit personnel ou collectif - l'affaire est entendue depuis que Nicolas Machiavel, au XVIe siècle, la définit comme un des deux affects que tout prince se doit de maîtriser. Sur ce point, les princes d'aujourd'hui ne sont guère différents de ceux d'hier : à leur yeux aussi, la peur doit rester un objet de management, une émotion qui soit à leur service quand ils en ont besoin - or, aujourd'hui, ce service passe par notre anesthésie.
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Tel était, aux yeux de certains, ce qu’il était raisonnable d’attendre de la révolution sexuelle : que l’on puisse inviter chez soi la personne que l’on désirait sauter. Il s’agissait-là d’un but petit-bourgeois ? L’époque n’en avait cure.
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Entre ces deux périodes de condamnation de la prostitution, la 'politique du moindre mal' s'appliquait. Les prostituées permettaient d'éviter un mal plus grand : l'adultère ou la sexualité non reproductive.
- Saint Augustin [fin du IVe siècle] : « Supprimez les prostituées, vous troublerez la société par le libertinage. »
- Saint Thomas [XIIIe siècle] : « Cela sent mauvais mais sans elles, c'est partout dans la maison que cela sentirait mauvais. »
Malgré la tolérance dont elles bénéficiaient, les prostituées devaient pouvoir être distinguées du reste de la population ; de même que leurs collègues romaines n'avaient pas le droit de porter la robe de la matrone, la coiffe et le voile de la femme honnête leur étaient interdits.
Les ordonnances de Saint Louis [XIIIe siècle] y ajoutèrent l'obligation d'arborer une aiguillette de couleur vive tombant sur l'épaule.
L'aiguillette signalait la prostituée, comme la rouelle le Juif et la crécelle le lépreux.
(p. 43)
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Chaque jour, presque chaque moment, livre une cause à notre indignation, tantôt écologique, tantôt politique, tantôt alimentaire, tantôt morale, sans qu’aucune d’entre elles ne finisse par constituer un tout avec les autres, dès lors que l’arrivée d’une isole les précédentes dans un passé flou. C’est la raison pour laquelle, de manière inattendue, l’indignation est l’affect premier de l’âge de l’anesthésie ; il est ce qui accompagne dans le champ affectif l’organisation générale de la dépression de nos sociétés, en ceci que nous scandaliser est ce qui nous reste pour nous donner la sensation que nous sommes en vie.
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S’il y a un système qui s’est trouvé associé aux idées d’accélération, c’est bien le capitalisme. Son métabolisme essentiel repose sur la croissance économique, la compétition entre les entités capitalistes individuelles mettant en mouvement des développements technologiques toujours plus poussés, sous l’aiguillon de l’avantage compétitif, entraînant toujours davantage de dislocations sociales. Sous sa forme néolibérale, son idéologie se présente comme libérant les forces de destruction créatrice qui entraînent des innovations technologiques et sociales en accélération constante. (Nick Srnicek et Alex Williams)
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L'humanisme est donc un engagement en faveur de l'humanité, mais pour le comprendre, nous devons examiner ce qu'est un engagement, ce qu'est l'humain, et ce qu'implique leur combinaison. (Reza Negarestani)
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Personne ne s'y attendait. Après tout, Nick Srnicek et Alex Williams n'étaient que deux thésards comme les autres, tenant vaille que vaille d'avancer dans leurs recherches, tout en tâchant de constituer un curriculum vitae susceptible de leur valoir une carrière universitaire ultérieure. À la London School of Economics, Srnicek préparait une thèse en relations internationales sur la "construction matérielle de la politique mondiale", tandis que que Williams, à l'université of East London, travaillait sur les liens entre "complexité et hégémonie" en politique. Ils n'étaient ni membres de groupes militants ni impliqués dans de vastes réseaux de chercheurs ; pourtant, lorsque le 14 mai 2013, ils firent paraître un petit article en commun, sur le site Critical Legal Thinking, celui-ci fit aussitôt le tour du monde. Son titre avait beau être énigmatique - "#Accelerate. Manifesto for an Accelerationnist Politics" - , il n'expliquait pas pourquoi, soudain, les réseaux sociaux, la blogosphère et les médias de gauche radicale se mirent tous à lui consacrer des pages furieuses. Du jour au lendemain, il n'y en eut plus que pour Srnicek et Williams, comme si leur texte avait matérialisé les espoirs les plus secrets et les peurs les plus inavouables de la pensée de gauche contemporaine - et qu'on ne leur pardonnerait pas.

Laurent de Sutter
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Le choix auquel nous devons faire face est dramatique : soit un post-capitalisme globalisé, soit une lente fragmentation vers le primitivisme, la crise perpétuelle et l’effondrement écologique planétaire. (Nick Srnicek et Alex Williams)
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Ce vers quoi nous pousse l'accélérationnisme, c'est vers un avenir qui soit plus moderne et d'une modernité alternative que le néolibéralisme est intrinsèquement incapable d'engendrer. (Nick Srnicek et Alex Williams)
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La naissance du concept de "lien social", et sa reprise ultérieure par la sociologie, s'inscrivaient donc dans une stratégie d'appréhension du tout: une stratégie d'appréhension du collectif comme tel, et non seulement comme simple somme, agrégat ou ensemble d'individus. Sans "lien social", il n'y avait que la rencontre plus ou moins aléatoire, plus ou moins hasardeuse, de monades liées par le caprice ou la force de l'une ou de plusieurs d'entre elles - telle était, du moins, la vulgate sociologique, qui naquit au début du siècle passé.
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