L'homme veut appeler , nul appel ne monte ,
veut siffler , ni sifflement ne retentit ,
cueille la tendre feuille mignonne ,
la porte à ses lèvres ,
appelle le nom de l'aimée , sans relâche ,
appelle le nom de l'aimée , sans répit .
Je gravis la montagne,
haute, plus haute se fait la montagne,
je cueille une feuille mignonne,
la porte aux lèvres,
la feuille aux lèvres,
elle ne chante pas la feuille,
j'appelle le compagnon de mon amour, il ne m'entend pas,
le compagnon de mon amour,
je souffle sur la feuille,
la feuille ne chante pas, la feuille aux lèvres,
j'appelle l'homme que je chéris,
l'homme que je chéris ne répond pas,
la feuille chante, la feuille craque,
j'appelle l'homme que j'aime
mais ainsi mentira ton aimée:
"J'appelle le nom de ma mère,
le nom de mon père, en souvenir du temps
où j'étais au royaume sacré",
j'ai cueilli une tendre feuille,
l'ai portée à mes lèvres,
la feuille tendre et mignonne
s'est rompue et brisée,
et tel est mon mensonge:
"J'appelle le nom de mon père,
le nom de ma mère,
en souvenir d'avant,
quand j'étais au sentier sacré."
Triste est notre sort dans ce monde ,
Il sera beau dans le monde céleste .
Cruel est notre sort sur cette terre ,
Il sera beau sur l'autre terre .
Mon cœur , s'il est liane de manioc ,
Ou lien de bambou , sera tranché d'un coup :
qu'il devienne papillon , s'envole de toutes
parts et protège de la pluie .
Quand je demeurai en
la maison de mère et père,
me fis un chevalet,
où mère et père enroulèrent,
pour sécher au soleil,
les fils de soie couleur d'or.
Quand je demeurais en
la maison de mère et père,
durant sept ans de jeune fille,
me fis un chevalet,
où mère et père enroulèrent,
pour sécher au soleil,
les fils de soie déjà blanchis.
Quand je demeurais en
la maison de mère et père,
tissais durant sept ans de jeune fille,
une longue attente de toi - mon aimé!
Cane et canard au lisse plumage,
nagent et s'ébattent sur le lac d'eau pure,
en notre amour, tous deux,
gardons mémoire du chemin
où la fille et le garçon nouèrent amitié.