AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Lucrèce (115)


 Lucrèce
C'est trop souvent la religion elle-même qui enfanta des actes criminels et impies.

DE LA NATURE DES CHOSES, Chant I. (Cité par Montaigne dans le second livre des Essais, Chapitre XII.)
Commenter  J’apprécie          931
 Lucrèce
Qu'il est doux quand les vents lèvent la mer immense,
D'assister du rivage au combat des marins !
Non que l'on jouisse alors des souffrances d'autrui,
Mais parce qu'il nous plaît de voir qu'on y échappe.

suave mari magno- De natura rerum -
Commenter  J’apprécie          581
 Lucrèce
Chacun cherche à se fuir, personne n'y parvient. On reste prisonnier du moi que l'on déteste.
Commenter  J’apprécie          260
 Lucrèce
Rien n'est plus doux que d'habiter les hauts lieux
fortifiés solidement par le savoir des sages,
temples de sérénité d'où l'on peut voir les autres
errer sans trêve en bas, cherchant le chemin de la vie,
rivalisant de talent, de gloire nobiliaire,
s'efforçant nuit et jour par un labeur intense
d'atteindre à l'opulence, au faîte du pouvoir.
Pitoyables esprits, cœurs aveugles des hommes !
(De la Nature, livre II)
Commenter  J’apprécie          240
Éloge d'Épicure

La vie humaine, spectacle répugnant, gisait
sur la terre écrasée sous le poids de la religion,
dont la tête surgie des régions célestes
menaçait les mortels de son regard hideux,
quand pour la première fois un homme, un Grec
osa la regarder en face, l'affronter enfin.
Le prestige des dieux ni la foudre ne l'arrêtèrent,
non plus que le ciel de son grondement menaçant,
mais son ardeur fut stimulée au point qu'il désira
forcer le premier les verrous de la nature.
Donc, la vigueur de son esprit triompha, et dehors
s'élança, bien loin des remparts enflammés du monde.
Il parcourut par la pensée l'univers infini.
Vainqueur, il revient nous dire ce qui peut naître
ou non, pourquoi enfin est assigné à chaque chose
un pouvoir limité, une borne immuable.
Ainsi, la religion est soumise à son tour,
piétinée, victoire qui nous élève au ciel.
Commenter  J’apprécie          230
La piété, ce n'est pas se montrer à tout instant la tête voilée devant une pierre, ce n'est pas s'approcher de tous les autels, ce n'est pas se prosterner sur le sol la paume ouverte en face des statues divines, ce n'est pas inonder les autels du sang des animaux, ni ajouter des prières aux prières, mais c'est plutôt de regarder toutes choses de ce monde avec sérénité.
Commenter  J’apprécie          210
Il peut bien se faire qu'aucune d'elles(les religions) ne soit vraie,mais il est impossible en tout cas que plus d'une le soit
Commenter  J’apprécie          210
Mère des Romains, charme des dieux et des hommes, bienfaisante Vénus, c'est toi qui, fécondant ce monde placé sous les astres errants du ciel, peuples la mer chargée de navires, et la terre revêtue de moissons; c'est par toi que tous les êtres sont conçus, et ouvrent leurs yeux naissants à la lumière. Quand tu parais, ô déesse, le vent tombe, les nuages se dissipent; la terre déploie sous tes pas ses riches tapis de fleurs; la surface des ondes te sourit, et les cieux apaisés versent un torrent de lumière resplendissante.
[ ] Dès que les jours nous offrent le doux aspect du printemps, dès que le zéphyr captif recouvre son haleine féconde, le chant des oiseaux que tes feux agitent annonce d'abord ta présence, puis, les troupeaux enflammés bondissent dans les gras pâturages et traversent les fleuves rapides tant les êtres vivants, épris de tes charmes et saisis de ton attrait, aiment à te suivre partout où tu les entraînes! Enfin, dans les mers, sur les montagnes, au fond des torrents, et dans les demeures touffues des oiseaux, et dans les vertes campagnes, [1,20] ta douce flamme pénètre tous les cœurs, et fait que toutes les races brûlent de se perpétuer. Ainsi donc, puisque toi seule gouvernes la nature, puisque, sans toi rien ne jaillit au séjour de la lumière, rien n'est beau ni aimable, sois la compagne de mes veilles, et dicte-moi ce poème que je tente sur la Nature [ ]
Fais cependant que les fureurs de la guerre s'assoupissent, et laissent en repos la terre et l'onde. Toi seule peux rendre les mortels aux doux loisirs de la paix, puisque Mars gouverne les batailles, et que souvent, las de son farouche ministère, il se rejette dans tes bras, et là, vaincu par la blessure d'un éternel amour, il te contemple, la tête renversée sur ton sein; son regard, attaché sur ton visage, se repaît avidement de tes charmes; et son âme demeure suspendue à tes lèvres. Alors, ô déesse, quand il repose sur tes membres sacrés, [ ] et que, penchée sur lui, tu l'enveloppes de tes caresses, laisse tomber à son oreille quelques douces paroles, et demande-lui pour les Romains une paix tranquille.
Commenter  J’apprécie          180
 Lucrèce
Qu'il est doux de regarder la tempête depuis le rivage.
Commenter  J’apprécie          181
Maintenant, personne, tant on est lassé et blasé de cette vue, ne daigne plus lever les yeux sur les espaces lumineux du ciel. Si tous ces objets apparaissaient aujourd'hui pour la première fois aux mortels, s'ils étaient soudain présentés, on ne pourrait rien citer de plus étonnant ou dont les hommes aient moins osé concevoir la possibilité de l'existence. Par l'accoutumance des yeux, les esprits s'habituent, et ne s'étonnent plus des choses qu'ils voient toujours ni n'en recherchent plus les raisons.
Commenter  J’apprécie          170
Ainsi jamais les êtres ne cesseront de s'engendrer les uns les autres; la vie n'est la propriété de personne, tous n'en ont que l'usufruit.
Commenter  J’apprécie          150
Car l'esprit cherche la raison des choses et, face à cet univers qui s'étend à l'infini, bien au-delà des murailles bornées de notre monde, il a besoin de comprendre ce qui existe là-bas aussi ; là-bas, où l'intelligence veut pouvoir porter son regard, là-bas, où l'esprit s'envole, dans ce libre essor qui lui est naturel.
Commenter  J’apprécie          140
Lucrèce , de la nature , VI ,

Pourquoi le tonnerre ébranle-t-il l'azur du ciel ? C'est que dans leur vol élevé les nuages aériens subissent la poussée de vents contraires et s'entrechoquent. Car le bruit ne provient pas de la région sereine du ciel ; c'est là où les nuages marchent en troupe plus dense que se produisent frémissements et grondements les plus forts.
En outre, la densité des nuages ne peut égaler celle des pierres, du bois, ni leur subtilité celle des brouillards et des fumées aériennes. Dans le premier cas, entraînés par leur poids, ils tomberaient comme les pierres ; dans le second, ils n'auraient pas plus de consistance que la fumée et ne sauraient retenir les neiges glacées ni les averses de grêle.
Les nuages quelquefois font éclater dans les plaines de l'air un bruit semblable au claquement de ces vastes toiles qui flottent dans nos grands théâtres entre les mâts et les poutres. D'autres fois le nuage déchiqueté par la violence des vents veut imiter dans sa fureur le bruit du papier qu'on déchire. Car c'est là un des bruits qui se peuvent reconnaître dans le tonnerre ; il y a encore celui des étoffes flottantes, des feuilles de papier fouettées par le vent, qu'il roule et froisse dans les airs.
Il se trouve en effet parfois que les nuages ne s'affrontent point, mais se prennent de flanc et dans leur marche contraire s'effleurent l'un l'autre : d'où le bruit sec qui blesse les oreilles et se répercute jusqu'à leur sortie de cette sorte de défilé.
Il arrive aussi que le tonnerre ébranle rudement la nature et la fait trembler de toutes parts : on croirait que les puissants remparts du vaste monde, brusquement arrachés, volent en éclats. En ce cas, un ouragan terrible soudainement formé s'est engouffré dans un nuage, puis une fois dans ses flancs, tournant sur lui-même en tourbillon, a forcé le nuage à se creuser en son centre tout en se condensant à la périphérie ; enfin, dès que l'ouragan peut briser cette paroi sous sa violence impétueuse, il s'échappe avec un épouvantable fracas. Faut-il s'en étonner ? Une simple vessie pleine d'air fait, elle aussi, beaucoup de bruit dans sa brusque explosion.
Commenter  J’apprécie          140
Et Sisyphe est sur terre, sous nos yeux : c'est l'homme qui s'acharne à briguer les suffrages du peuple, qui veut les faisceaux et les haches redoutables, candidat toujours déçu, toujours vaincu, qui doit, toujours laisser sa place. Oui, briguer le pouvoir, cette réalité illusoire et toujours incertaine, endurer dans cette quête d’incessantes épreuves, c'est cela, s'efforcer de pousser au haut d'une montagne un rocher qui, à peine le sommet atteint, dégringole aussitôt pour rejoindre l'horizontalité de la plaine.
Commenter  J’apprécie          130
C'est au cœur du péril, de l'angoisse, qu'il faut observer l'homme ; c'est le malheur qui révèle sa véritable nature : alors seulement jaillissent du fond de son cœur des paroles sans fard, alors le masque tombe – et la réalité, nue, demeure.
Commenter  J’apprécie          130
La vie n'est donnee a personne en propriete,elle est donnee en usufruit
Commenter  J’apprécie          120
 Lucrèce
Le bien que nous n'avons pu atteindre encore nous paraît supérieur à tout le reste ; à peine est-il à nous, c'est pour en désirer un nouveau et c'est ainsi que la même soif de la vie nous tient en haleine jusqu'au bout.
Commenter  J’apprécie          110
Oui, mais si l’âme était immortelle et passait de l’un à l’autre, / les mœurs des animaux se seraient mélangées, / on verrait couramment un chien de l’Hyrcanie / s’enfuir devant l’assaut d’un cerf porteur de cornes, / un faucon dans les airs trembler en s’enfuyant / devant une colombe, et les bêtes sauvages posséder la raison, et les hommes la perdre.
Commenter  J’apprécie          100
À coup sûr, les éléments premiers des choses n'ont pas obéi à un plan subtilement élaboré quand ils sont venu occuper leurs places respectives ; à coup sûr ils n'ont pas consciemment programmé les mouvement que chacun d'eux devait exécuter. En réalité, ces innombrables éléments, soumis à d'innombrables et brutales poussées, entraînés aussi par leur propre poids, se sont laissé emporter, et ce depuis l'aube des temps. Déplacements qui les ont amenés à s'assembler, à essayer toutes les créations que permettaient leurs rencontres ; et leurs tribulations dans l'infini du temps, leur perpétuelle expérimentation de toutes sortes d'assemblages, de toutes sortes de mouvements, ont finalement permis la rencontre inopinée des atomes, dont la réunion est à l'origine de ces grands corps : terre, mer, ciel, espèces vivantes.
Commenter  J’apprécie          90
Tant qu'elles sont privées de corps, les âmes voltigent sans être inquiétées par les maladies, par le froid et la faim.
.
Enfin, n'est ce pas ridicule que les âmes soient postées à surveiller les accouplements et la délivrance des [ femmes ], et que ces immortelles se pressent en foule innombrable dans l'attente de corps mortels et luttent entre elles de vitesse à qui s'y introduira la première ?

NDL : ces deux phrases semblent paradoxales, mais je vais m'efforcer d'expliciter cela lors de ma critique.
Commenter  J’apprécie          90



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Lucrèce (737)Voir plus

Quiz Voir plus

Quiz littérature française à travers les siècles

Comment est appelé un poème (de quelques centaines de vers) en couplets d'octosyllabes, d'essence aristocratique et qui rapporte une aventure exceptionnelle, voire surnaturelle?

La satire
La laisse
Le rondeau
Le lai
Le sonnet
La ballade

14 questions
312 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *} .._..