rencontre avec Djalla-Maria Longa - Librairie Aux Temps Modernes Pamiers -Décembre 2016 -
Je ne regrette rien de mon enfance. Après en avoir écrit l'histoire, après avoir beaucoup parlé avec mes parents, c'est comme si la pommade de consoude de maman avait cicatrisé les plaies du passé. Je leur dois beaucoup, en particulier les valeurs qu'ils nous ont transmises et que je m'efforce d'inculquer à mes enfants.
Avec Sébastien, nous avons choisi de vivre dans un milieu qui nous paraît équilibré, où nos enfants peuvent s'épanouir dans la nature, sans jamais s'y sentir emprisonnés. Ils s'amusent dehors, grimpent aux arbres, construisent des cabanes, s'occupent de leurs hamsters, de leurs perruches, des plantes et des légumes, à mes côtés; partagent des jeux de société avec leurs copains et copines; vont dormir chez les uns et les autres; regardent en peu la télévision; jouent parfois sur l'ordinateur. Tout est question d'équilibre.
Plus je grandissais, plus mon rêve de découvrir le monde d'en bas se heurtait à la détermination de Barbara de me garder ici. Même si parfois elle parvenait à me faire douter, plus elle se montrait ferme à mon égard, plus ma révolte grondait. Je ne pouvais concevoir mon avenir tracé dans les seuls pas de mes parents, coincée entre les flancs étroits de notre refuge ariégeois, et me contenter de ce train-train que le connaissais trop bien. Je savais au fond de moi que, malgré les dangers auxquels je n'étais pas préparée, ma vie serait ailleurs.
Les matins après l'orage, c'est de la poésie pure. Dans l'aube brumeuse, la terre humide exhale mille saveurs secrètes, la nature repose, en silence, après une nuit agitée. Étrange sensation , mélange de tristesse et de beauté...