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Critiques de Montesquieu (149)
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Lettres Persanes

Les lettres persanes se lisent comme un roman épistolaire, même si le propos a des ambitions philosophiques et sociologiques

Usbek et Rica quittent la Perse pour découvrir l'Europe, et font par de leurs impressions dans ces écrits qu'ils adressent aux amis qu'ils auront croisés au cours d é leur périple mais aussi à des correspondants restés en Perse.

La naïveté avec laquelle ils décrivent les moeurs des pays traversés (et surtout la France) donne un ton léger à ce qui est pourtant une critique acerbe des us et coutumes locaux. (Montesquieu est aux Pays-Bas lorsqu'il rédige l'ouvrage, qu'il ne signe pas). C'est aussi un atout pour le lecteur que cet humour satirique.

Tout y passe : la mode, la religion, le mariage, la monogamie, le verbiage des érudits, mais aussi la monarchie, l'esprit des lois, la justice la presse quotidienne naissante et l'opportunisme des courtisans.

Si Montesquieu donne la parole à un musulman fidèle à sa religion, il n'hésite par cependant à faire part de ses doutes sur certaines pratiques (les interdits alimentaires notamment ). Mais l'occasion est belle aussi pour exprimer ses doutes quant aux fondements du christianisme et aux légendes qu'il colporte.



Les lettres couvrent une période de neuf ans et l'absence d'Usbek prolongée au sérail a des conséquences dramatiques : il perd ses épouses. le voyage a profondément transformé l'homme qui se sent contraint de retourner au pays.



Belle incursion au coeur du 18ème siècle, sous une forme accessible et plaisante ( qui demande cependant un peu d'attention, car le style d'écriture, le vocabulaire et les références sont d'époque, même si les adaptations les plus récentes facilitent la tâche).




Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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Lettres Persanes

Rédiger un commentaire sur ce livre est une tâche difficile. Ce n’est pas assez que de percevoir en lui un simple roman épistolaire constitué d’une douzaine de personnages orientaux. Les lettres persanes est un roman encyclopédique :

- Une analyse historique et commentaire original sur les genres de pouvoir politique.

- Une fresque universelle des sociétés occidentale et orientale.

- Un dictionnaire des métiers.

- Une vue sur les diverses religions.

- Un commentaire sur les domaines philosophiques traités par d’autres philosophiques.

- Une critique d’art et surtout de la littérature.



Les lettres persanes est un roman où son héros Usbek quitte ses femmes et voyage avec son ami Rica, de la Perse vers l’Europe et précisément en France où il s’installe. Usbek ressent une terrible nostalgie envers sa patrie et veut revoir ses femmes (ce sujet central n’est qu’un prétexte pour Montesquieu pour d’autres intentions).



Montesquieu a fait une ébauche de son projet ultérieur de L’Esprit des lois. Il traite du despotisme en exposant ses dangers pour le despote, ses inconvénients et les outrages qu’il exerce. De plus, il nous présente les rois –avec toujours cette comparaison Orient-Occident- guidés par leurs ambitions et la bassesse de leurs ministres mais aussi d’un savoir très modeste résultats du mauvais conseil des maîtresses multiples et des confesseurs. Montesquieu semble plus favorable vis-à-vis les républiques qui sont la voix du peuple et sa volonté (toujours selon lui). Après, il vient aux gouvernements dont les plus doux sont les plus parfaits, et aux ministres source de la corruption des rois qui seront parfaits étant de bonne foi et conscients de leur responsabilité.



Par ailleurs, Montesquieu décrira son idéal des lois et les règles selon lesquelles elles doivent s’établir. Pour lui les peines doivent être modérées et justes. Il fera une ample présentation de la justice, sa définition, son rôle, son importance et ses critères de réussite. Montesquieu trouve l’occasion aussi de mettre à nu les avocats et leurs manœuvres, de faire le portrait des juges et de ridiculiser les jurisconsultes qui manquent d’esprit et de justesse.



Dans son roman, Montesquieu n’oubliera pas la littérature. Pour lui les poètes dramatiques sont supérieurs aux poètes lyriques, les épopées sont rares (il n’y a que deux). Il décrira la vie des comédiens et leur détresse. Mais il est hostile aux romans et n’épargne pas l’art, pernicieux et enseignant la mollesse.



Les lettres persanes présente un débat sur les religions où l’auteur décèle leurs misères et leurs grandeurs. Il se réfère surtout aux adeptes de ces religions qui se plaisent à transgresser leurs commandements. Il esquissera de nombreuses questions métaphysiques comme l’existence de Dieu et sa bonté, la liberté de l’homme… et montrera la limite de la raison humaine.



Ce roman épistolaire est aussi un véritable dictionnaire des métiers : médecins, juges, avocats, évêques, acteurs, financiers, interprètes, militaires, marchands, astronomes, scientifiques, orateurs, paysans… et des conditions : esclaves, eunuques, maîtresses des rois, bourgeois, vieux, femmes (qui tiennent une place importante dans le roman)…



Montesquieu fera un vol sur plusieurs peuples, portugais, français, espagnols, turcs, persans, romains, grecs... faisant une description de leurs mœurs, caractères et spécificités, tout en rapportant plusieurs faits historiques. Le roman contient beaucoup d'anecdotes aussi.



Tout cela dans une prose admirable, l’une des meilleures de la littérature française. Ce qui fait de cette œuvre l’un des plus grands romans.

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Lettres Persanes

Le premier "roman épistolaire" n'était pas censé en être un ! Montesquieu, désireux surtout de publier une correspondance fictive, se rend compte quelques années plus tard que son ouvrage est perçu véritablement comme un roman à part entière. Montesquieu nous offre ici une œuvre captivante qui a l'immense intérêt de nous proposer plusieurs niveaux de lecture.

Au premier regard, nous avons le point de vue d'Orientaux fictifs en train d'observer, de commenter et de tenter de comprendre la société française du début du XVIIIe siècle. C'est donc sous la forme d'une intrigue légère, teintée de naïveté, qu'on découvre d'abord cette œuvre, intrigue qui ne peut que cacher un dessein plus important.

En effet, nous voyons bien sûr poindre, par la suite, les propres pensées de l'auteur : ses critiques de la société française, et surtout son système politique, la monarchie autoritaire de Louis XIV puis les abus de la Régence, ses doutes en matière religieuse (on ressent fortement la tentation déiste), ainsi que sur les modalités de pensée de l'époque selon le savant-philosophe qu'était Montesquieu. C'est un véritable commentaire social auquel se livre donc cet auteur unique.

Enfin, dernier regard possible, celui de l'historien. Les Lettres Persanes sont une fantastique plongée dans les circulations internationales au XVIIIe siècle. Publiées d'abord à Amsterdam, faussement à Cologne, puis dans toute l'Europe, par un auteur français qui fait intervenir des grands personnages orientaux, nous avons là des mobilités fantastiques à l'échelle de l'Europe ! De même, on voit que la circulation des idées dans toute l'Europe est parfaitement digérée et cela est surtout illustrée par l'usage de ces correspondances internationales qui, adressées individuellement, étaient souvent lues collectivement ensuite. Enfin, Montesquieu se base sur un nombre de sources impressionnant et d'origine très diversifiée, notamment des récits de voyage dont le nombre devient exponentiel au XVIIIe siècle.

En conclusion, les Lettres Persanes, sur certains aspects, pourraient certainement être rebaptisées "Les Français Ridicules" tant le regard porté sur la France est conséquent. Mais comme je viens de le décrire, cette œuvre est même bien plus que cela.

Entre humanité et identité nationale, c'est la vision de l'Autre qui est ici développée, vision finalement très (trop) actuelle (investissements en masse des Qataris, rejet de l'immigration, etc.), dans un monde globalisé qui stigmatise de plus en plus, malgré les bienfaits de toute compréhension de "l'Autre"...
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Lettres Persanes

Comme si j'n'existais pas

Elle est passée à côté de moi

Sans un regard, reine de Saba

J'ai dit Aïcha, prends, tout est pour toi



ça se termine dramatiquement, dans le sang, au sérail d'Usbek, qui est à Paris. Loin des yeux, loin du coeur ?

Les lettres persanes est/sont un roman philosophico-politique épistolaire. Usbek abandonne son sérail d'Ispahan à son grand eunnuque noir, et part plusieurs années pour Paris avec son ami Rica.

Ce qui les frappe d'entrée, ce sont les Parisiennes, libres, pas voilées, qui vont où elles veulent, qui disent ce qu'elles veulent.

Après, selon les lettres et la sensibilité des deux amis, ceux-ci ( le baron de Montesquieu) abordent divers sujets, religieux, politiques et sociaux.

Louis XIV, les jésuites et Dieu ( convention humaine) en prennent pour leur grade ; la justice et les lois aussi, mais surtout l'étroitesse d'esprit des magistrats et de ceux qui font les lois. Depuis Les lettres persanes ( 1721), on voit pointer le traité politico-philosophique " De l'Esprit des lois"(1748).

.

La forme épistolaire permet à Montesquieu une critique déguisée sous forme de deux étrangers qui s'envoient des lettres, entre eux mais aussi en Perse, de critiquer indirectement le système français.

Par exemple, quand Montesquieu croit percevoir un abaissement de la démographie. Il explique cela d'une façon intéressante.

Pour l'auteur, le système romain ( mariages-divorces) était meilleur ; ici, une femme qui n'aime pas son mari ne peut divorcer ; d'autre part, il y a trop d'ecclésiastiques ( qui ne font pas d'enfants) ; quand au système musulman des harems, le nombre d'eunnuques empêche, selon lui, l'augmentation des naissances.

Après une descente aux enfers de l'incompétence des médecins, l'auteur trouve une solution aux problèmes d'insomnies : des décoctions à base de tisanes de feuilles philosophiques saoûlantes, de harangues ou de sermons !

Il fait une belle analyse de chacun des pays d'Europe, relevant d'une phrase les points forts et faibles de chacun !



Puis le lecteur "souffle", se distrait quand Zalema imagine un sérail inversé où une femme aurait plein d'hommes !

Enfin, John Law passe au tribunal montesquien : c'est un infâme ministre ( oui, j'ai vérifié, cet Ecossais a été ministre français), qui donne le mauvais exemple avec ses billets, bouleverse l'ordre établi sous la régence, et l'on s'aperçoit que des débiteurs tuent alors leurs créanciers ( vrai/faux?)

.

J'ai été lent à le lire, ce livre est soporifique pour moi, comme les sermons de la décoction montesquieuse ; en plus je n'aime pas les romans épistolaires, car même si je rentre dans le coeur des personnages, je suis perdu car j'aime suivre un fil rouge. Là, on passe du coq à l'âne. Chez mon Friedrich aussi, mais lui, je l'aime, c'est différent, j'ai une profonde amitié pour mon moustachu souffrant de l'humain trop humain, tout comme pour mon Stefan en crise ( L'homme cardinal est, lui aussi, une révolte)

.

ici, Charles Louis de Secondat, baron de la Brède et de Montesquieu, par les yeux perçants de nos deux Persans, semble faire un froid bilan de la France de Louis XIV, qui abaisse les nobles, et de Philippe II, duc d'Orléans, qui se fait piéger par un financier étranger.

Cependant, c'est brillant ! le style est clair, malgré de rares passages obscurs, et comme mon Friedrich, Charles Louis ( n'est ce pas ; tu-vas-bien ?) Charles Louis donc, sait faire de petites phrases qui illuminent ce roman épisolaire :)

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Lettres Persanes

Véritablement transportée par l'ensemble des échanges de nos deux protagonistes et de leurs amis.



La qualité des réflexions nous renvoie inévitablement à notre société actuelle. L'humour piquant employé dans certaines lettres permet de confronter les différences de civilisation entre l'Europe et l'Orient. Le concept est très moderne. Montesquieu aurait bien pu écrire ce livre au XXIème siècle. C'est ce qui m'a le plus frappé.



Un regard très critique mais assez juste qui retranscrit parfaitement le mode de vie et de pensée des occidentaux et plus particulièrement des français dans le contexte européens. Personne n'est oublié (sourire).



Il est bien dommage qu'au lycée ce livre ne soit traité que par extraits, car la lecture entière de l'ouvrage apporte toute sa force et sa logique. Un travail méticuleux de Montesquieu qui aboutit sur une oeuvre magnifique.



Sans le challenge "Le siècle des Lumières" initié par Parthenia je serais passé à côté du "livre qu'il faut avoir lu". Merci
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Lettres Persanes

Bah oui, je n’avais jamais lu les « Lettres Persanes » de Montesquieu... Je sais, c’est très mal, mais la littérature du XVIIIe siècle ne m’a jamais particulièrement attirée et je garde un souvenir indifférent de mes lectures scolaires de Voltaire et franchement ennuyé de celles de Rousseau. Histoire de ne pas mourir stupide, j’ai voulu retenter tout de même ma chance avec Montesquieu et ses fameuses lettres encensées par tous les professeurs de littérature depuis que le Grand Manitou a créé le système éducatif.



Au cas très improbable où vous ne connaitriez pas le contexte du livre, le voici : à la fin du glorieux et surtout très longuet règne de Louis XIV, deux persans débarquent en France, poussés leur désir de découvrir le monde occidental. Usbek le penseur vertueux et Rica l’homme sociable arrivent donc à Paris et béent d’ahurissement devant ce monde si différent de celui auquel ils sont habitués : tout les étonne, des extravagances de la mode française aux incessantes querelles de l’Eglise, en passant par les petites manies des bourgeois parisiens et les ridicules des courtisans de la Cour du Roi Soleil. Montesquieu nous fait partager leur abondante correspondance avec leurs proches restés en Perse, prétexte à milles petites réflexions et commentaires philosophiques sur des sujets aussi variés que la politique, la religion, la littérature, la place des femmes dans la société, la justice, etc.



Première chose à souligner à l’avantage de Montesquieu, son style d’écriture est effectivement, et comme je l’ai souvent entendu répéter, très agréable à lire : à la fois fluide et riche, il capte sans difficulté l’attention du lecteur et on saute rapidement d’une lettre à l’autre, d’autant plus que la plupart sont très courtes. La plupart des réflexions exposées dans ces lettres sont à la fois pertinentes et faciles d’accès, présentées avec une simplicité et un humour légèrement narquois qui font plaisir à lire, quand on pense à l’herméticité de la plupart des ouvrages philosophiques (ô cours de terminale, comme vous vous rappelez douloureusement à mon souvenir). Montesquieu philosophe, j’adhère !



Montesquieu romancier, un peu moins … Je regrette notamment d’avoir trouvé l’aspect roman épistolaire si peu exploité et essentiellement prétexte à exposer les idées de l’auteur, simple artifice littéraire sans véritable impact narratif. Je n’ai pas éprouvé non plus d’intérêt particulier pour les personnages, aucun ne possédant de véritable « voix » littéraire, leurs réflexions étant interchangeables à mes yeux et variant uniquement sur les thématiques – vertu et éthique pour Usbek, société et mondanités pour Rica. Enfin, mais c’est très subjectif de ma part, le ton moralisateur de l’ensemble m’a un peu lassée sur la fin. Pas une révélation en ce qui me concerne, mais une lecture instructive et intelligente tout de même.

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Lettres Persanes

Lecture scolaire.

Voilà, on sait déjà que ce n'est pas un livre que j'ai choisi, que je n'ai pas parcouru les rayons de la bibliothèque pour le trouver, que je n'ai pas dépensé mon argent de bon coeur après l'avoir choisi à la librairie, que je ne l'ai pas rangé religieusement dans le tiroir de ma table de nuit une fois rentrée, et que je n'ai pas non plus attendu impatiemment de le lire. Et puis, j'ai 16 ans, une crise d'adolescence à faire, des parents contre qui me rebeller, des profs à contester, alors forcément, tout ce qui est imposé, je n'aime pas trop, question de principe. Mais d'un autre côté, les livres, c'est mon carburant, et les Lettres Persanes, c'est un classique littéraire, pas vrai? Soit, Montesquieu, je ferai un effort pour toi.

Pour toi, je dépenserai 3,20€, j'écouterai les discours interminables de ma prof de Français sur ton cher -et je cite- "regard éloigné, étranger, distancié, naïf ou plutôt dirais-je faussement naïf", je l'écouterai décortiquer bon nombre de tes lettres mot par mot, procédé par procédé, figure de style par figure de style...

Et comme je ne suis qu'une sale gamine insolente, laisse-moi te dire, mon cher Montesquieu, que parfois c'est trop long, d'accord, parfois une phrase suffirait au lieu d'une lettre, parfois tu en fais un peu trop.

Ah, mais je voulais aussi te dire, j'ai bien aimé cette lettre dans laquelle tu invitais les femmes à se libérer, et aussi celles, dont la 24 fait partie, où tu en mets plein la face au roi, ça lui fera pas de mal, et il y a ces moments où tu critiques la religion et là je suis bien d'accord avec toi, non mais, ça va massacrer des enfants au nom de Dieu et ça ne sait même pas qu'à la base Dieu répand l'amour!

Et mine de rien, quand j'écoute ma prof parler, je me rend compte que 1721, -tu sais, l'année de tes Lettres Persanes- c'était quand même il y a un bout de temps, et même si on a un peu avancé depuis (tu serais fier de nous!), je peux te dire que c'est affolant comme ton oeuvre est encore d'actualité. Alors je me dis que c'est quand même fort, qu'un drôle de bonhomme comme toi, avec ses phrases tordues et suintant l'ancien français, aie pu traverser les époques de la sorte, pour être encore crédible aujourd'hui.

Finalement, je pousserai mon arrogance jusqu'à te dire : bravo.

Et puis surtout : merci.
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De l'esprit des lois

De l'Esprit des Lois, publié en 1748, est une référence incontournable pour saisir les fondements des institutions qui gouvernent nos société contemporaines. Empruntant aux classifications d'Aristote, débattant des notions de droit naturel aux côtés de Rousseau et de Hobbes, Montesquieu a surtout l'originalité de replacer la loi non comme un commandement, une valeur abstraite à suivre a priori, mais comme une variable qu'il constate, analyse, suivant les cultures, la géographie, l'Histoire, pour mieux en dégager les grandes tendances. Il tire cette approche d'une théorie des climats par ailleurs contestable dans sa hiérarchisation des mœurs et différentiation des "races", alors même qu'il était personnellement opposé à l'esclavage.

Montesquieu estime que la République, qu'elle soit aristocratique ou démocratique, tire son essence, son moteur , de la vertu ; la monarchie de la pratique de l'honneur ; le despotisme de la crainte.

Il dégage un principe quasi mécanique de l'application possible d'un régime de libertés dans la séparation des pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire.

Cependant, les débats entre ses commentateurs sur le point de savoir s'il prône ou non le libéralisme ou l'élite aristocratique me semble surtout justifier de le classer, comme Machaviel, comme un observateur pragmatique des rapports politiques et des principes de gouvernement. Il s'interroge plus sur l'efficacité et la cohérence des institutions que sur leurs principes de vertu. Il le fait cependant avec une liberté qui l'a obligé à publier -comme tant d'autres- à Genève son ouvrage, qui fut mis à l'index.

Modéré en toute chose, visiblement adepte du juste milieu, Montesquieu me semble, par certaines de ses réflexions singulières, donner à réfléchir encore aujourd'hui. Ainsi sur la relativité du concept de liberté, dont il convient de considérer le ressenti, souvent plus que la réalité objective (valable aussi bien souvent sur le "ressenti" en matière de justice et de pauvreté... différenciation entre le ressenti et le réel bien connue des organismes de sondages, des PDG d'entreprises et des agences de com...) ; sur la valeur de l'exemple pour réformer une société ; sur l'adaptation des lois aux caractéristiques intimes d'un peuple. Combien d'erreurs de gouvernement seraient encore évitées par l'application de ces quelques principes simples...

Je finirai ce commentaire par le style de M. Charles de Secondat, baron de Montesquieu... remarquable ! plein d'esprit et d'éloquence, vif et précis ; on sent chez Montesquieu l'influence des auteurs latins tels que Cicéron. Par l'alternance de phrases courtes qui ponctuent sa démonstration, il développe un art consommé de la rhétorique, mais avec l'élégance du français du XVIIIème siècle.

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Lettres Persanes

Lecture laborieuse, je crois qu'il faut l'étudier pour bien comprendre toutes les remises en cause et tous les concepts étudiés.

Je vois bien que les idées de Montesquieu, philosophe des lumières, étudient les traits incohérents de sa société ainsi que ses travers. J'ai bien lu les idées modernes qu'il avance.



Le style est facile à suivre, les idées sont bien menées, mais je pense que je n'étais juste pas dans le bon état d'esprit.



Malgré tout, un livre que je suis contente d'avoir lu, il manquait parmi les déjà lus (Voltaire, Rousseau et Diderot).

Peut-etre le plus facile d'accès d'ailleurs!
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De l'esprit des lois



LA MONARCHIE MODEREE OU LE CHOIX DE MONTESQUIEU



Plusieurs exigences conditionnent la liberté politique. le renoncement du souverain à l'absolutisme, ce qui se traduit par la sauvegarde des corps intermédiaires et l'entrée du peuple en tant qu'entité politique.



Mais aussi un agencement particulier des lois pour que « par la disposition des choses, le pouvoir arrête le pouvoir », s'en suit une distinction des pouvoirs dans le prolongement de celle proposé par Locke en son temps, à savoir un pouvoir législatif, exécutif et judiciaire détenu par des organes distincts.



La monarchie constitutionnelle anglaise, au sein de laquelle il séjourna sert d'exemple à M qui y voit une porte de sortie à moindre coût pour une France où la monarchie absolue cause de sérieux dégâts tant au niveau économique que politique et social. M n'est pas dupe, l'Angleterre n'incarne pas dans les faits le régime qu'il décrit dans son oeuvre, l'emploi du conditionnel le prouve et il déclare lui-même « ce n'est point à moi à examiner si les anglais jouissent actuellement de cette liberté, ou non » mais c'est une analyse des textes et des lois que M entreprend.



UN POUVOIR REFORME



L'AVENEMENT DU PEUPLE, UNE CONSECRATION EN DEMI TEINTE



La première entrée du peuple en tant que corps institutionnel est judiciaire, en effet, M va assigner au peuple le rôle de magistrats. S'inspirant du tirage au sort des jurés populaire à Athènes, M y voit une façon de faire accepter les décisions de justices, souvent jugées iniques et pour cause. Mais le risque de faire du peuple un juge est limité par ses fonctions, M voit le juge comme « la bouche de la loi » ainsi il ne peut déroger aux lois édictées par le corps législatif.



La seconde entrée du peuple est plus édulcorée, il va être promu au rang de législateur, mais par directement, incapable lui-même de gérer les affaires il se dotera de représentants qui légifèreront sans pour autant être attachés aux volontés particulières de leurs électeurs. Peut-être M voit il l'urgence de donner sa place à une bourgeoisie qui nourrit quelques frustrations de sa condition.



S'« il faudrait que le peuple en corps eu la puissance législative » il ne pourra l'exercer qu'avec ce filtrage nécessaire des représentants, seuls à même de discuter les affaires « le peuple n'y est point tout propre, ce qui forme un très grand inconvénient de la démocratie ».



M va même plus loin en refusant à certains individus le droit de participer, c'est l'exclusion des citoyens jugés être dans un « tel état de bassesse qu'ils sont réputés n'avoir aucune volonté propre »



Enfin M récuse, 14 ans avant Rousseau et le Contrat Social, l'idée du mandat impératif car face aux aléas du pouvoir, « tout la force de la nation pourrait être arrêtée par un caprice. »



Une consécration indéniable du peuple comme acteur politique certes, mais M pose avec toute la prudence et la modération qu'on lui connait des gardes fous car il ne peut pas donner le pouvoir absolu au peuple alors qu'il le refuse au monarque.



LE REJET DE L'ABSOLUTISME



L'audace de M en tant que réformateur est de s'attaquer à ce qu'il considère comme une dérive dangereuse de la monarchie. L'absolutisme institué par Louis XIV a centralisé le pouvoir en une seule main et plongé la France dans une crise économique et militaire sans fonds.



Contrairement à l'Angleterre qui depuis le Bill of Right a réduit la puissance royale, M le dit « La puissance exécutrice ne saurait entrer dans le débat des affaires » c'est le seul moyens pour le commerce et les investisseurs de croitre dans une certaine sécurité juridique, en sachant que ce n'est pas la volonté d'un seul homme qui viendra réquisitionner le fruit de leurs capitaux.



Chacun doit être en sureté, et pour ce faire l'armée confiée au monarque, qui reste chef de guerre ne doit pas lui être acquise sans le consentement du corps législatif qui distribuera les forces à la disposition de l'exécutif.



Le monarque se trouve dès lors encadré mais sauf. M y voit une raison pratique, il faut empêcher le corps législatif d'exécuter les lois qu'il établit, autrement il n'y aurait plus de liberté : puissance absolue. Un rôle d'arbitre et de convocateur des représentants de la nation lui est dévolu. le monarque doit rendre compte de la façon dont il exécute les lois votées. Néanmoins, la personne du roi doit rester sacrée et jouir d'une immunité absolue. M reste attaché à la monarchie et préférera punir les ministres qui ont mal conseillé le monarque.



Les plus conservateurs et réactionnaires de son temps ont vu en M un irrévérencieux libéral. L'Histoire, sur laquelle M fonde ses analyses, démontrera qu'en réalité, par les réformes auxquelles il engageait la France, M ne désirait rien d'autre que de sauver la monarchie.



Sa modération lui apporta bien des ennemis du côté des progressistes qui virent en lui un nostalgique de la société féodale des ordres. Fondée sur des distinctions héréditaires et ancestrales dont lui-même fait partie et pour cause, il entend faire de la noblesse une force politique majeure et distinguée.



DES ORDRES CONSERVES



LA NOBLESSE, UN CORPS UNSOLUBLE



Le bicamérisme tel que l'entend M s'inspire de la Chambre des Communes constituée de représentants du peuple et de la Chambre des Lords, véritable bastion de la noblesse héréditaire.



M est en ce sens assez éloigné de ce qui sera plus tard l'article 1er de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen qui dispose que « tous les citoyens naissent libres et égaux en droit ». Quand M déclare qu'« il y a toujours dans un Etat des gens distingués par la naissance, les richesses et les honneurs […] la part qu'ils ont à la législation doit donc être proportionnée aux autres avantages qu'ils ont dans l'Etat »



Cette assertion n'est pas sans conséquences, en effet la noblesse échappe aux juridictions populaires et doit être jugée par ces pairs. Les nobles se placent ainsi au-dessus des lois applicables aux citoyens. C'est une justice à deux vitesses.



M justifie cela par l'esprit des lois qui régule le corps social de la noblesse qui concourt à des intérêts distincts de ceux du peuple, et qui serait en danger dans un gouvernement qui ferait la part belle à l'égalité.



UNE ARTICULATION MODEREE DES INSTITUTIONS GARANTE DE LA LIBERTE POLITIQUE



La clé de voute du régime idéal tel qu'exposé par M c'est la faculté d'empêcher. Inspiré par Rome et l'Angleterre, M y voit le rouage principal de la pérennité des institutions.



Il faut que chaque pouvoir dispose de la faculté d'annuler l'autre. Ainsi par exemple, la noblesse peut faire barrage à un budget voté par la Chambre des représentants, sans toutefois pouvoir elle-même légiférer en cette matière. Ces mécanismes de neutralisations mutuelles sont décrits par M quand il écrit que « l'un enchainera l'autre par sa faculté d'empêcher »



Ces mécanismes de « checks and balance » que l'on retrouve dans nombre d'Etats aujourd'hui, à commencer par les Etats-Unis procèdent d'une articulation méticuleuse qui a donnée son nom à la « séparation des pouvoirs ». En réalité, si l'indépendance de ces pouvoirs est juridique, ils sont dans les fait très étroitement liés.



« Ces trois puissances devront former un repos ou une inaction. Mais comme, par le mouvement nécessaire des choses, elles sont contraintes d'aller, elles seront forcées d'aller de concert » M ne craint pas les paralysies du système institutionnel, au contraire, elles pousseront ce dernier par l'équivalence des forces en présence et leurs facultés de neutralisations réciproques, au compromis. Car M est avant tout un homme de compromis.



« Comment dirais-je cela, moi qui crois que l'excès même de la raison n'est pas toujours désirable, et que les hommes s'accommodent presque toujours mieux des milieux que des extrémités ? »



(#2014)

(M disait de son oeuvre « je serai beaucoup lu, mais peu compris » j'espère avoir capté quelque chose...)
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Lettres Persanes

Toute critique serait vaine devant le talent , l’intelligence et l’humour décalé

de Montesquieu. Un texte qui ne vieillit pas .Un texte à lire,à relire et à relire encore

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Lettres Persanes

C’est sur les conseils d’un ami syrien féru de linguistique française que je me suis lancée dans ces Lettres persanes de Montesquieu. Quelle lecture originale ! J’imaginais une lecture ardue de par le style vieillot qui devait être celui d’un auteur du début 18ème, mais je me suis facilement laissé entraîner dans cet échange épistolaire. Par le biais de lettres fictives, Montesquieu veut nous montrer les travers de la société française sous Louis XIV puis sous la Régence. Ces lettres sont principalement échangées entre Usbek, maître persan ayant quitté son pays et ses femmes pour se mettre à l’abri de ses ennemis et vivant maintenant à Paris, et ses amis (dont un a rejoint la France avec lui), femmes et serviteurs restés à Ispahan pour veiller sur le sérail. Montesquieu critique non seulement la vie sociale et politique française de l’époque (il publia d’ailleurs au départ son livre sous le couvert de l’anonymat), mais soulève également toute une série de questions sur les religions, les sciences et l’art, sans compter bien évidemment son évocation des mœurs persanes et du traitement réservé aux femmes et aux eunuques à l’époque. C’est une lecture très enrichissante, et étonnamment actuelle dans tout ce qui concerne le contraste entre les cultures mises au contact les unes des autres lors des migrations.
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Poésies

Si on connaît et on lit encore les textes philosophiques de Montesquieu, on lit moins ses poésies, qui, pourtant, ne sont pas totalement dépourvues d'intérêt. Il s'agit en effet de poésies, je ne dirai pas exceptionnelles, mais agréable, avec un bon rythme poétique, des vers relativement évocateurs et de bonnes idées de rimes et de vers.

Sans aller jusqu'à considérer les Poésies de Montesquieu comme un grand moment de littérature, elles nous font passer un agréable moment.

De la bonne poésie.
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Lettres Persanes

Les « Lettres Persanes » est un roman épistolaire, c’est-à-dire un recueil de lettres écrites par des amis Persans visitant l’Europe de 1712 à 1720. Au fil de leurs rencontres et de leur découverte de la civilisation occidentale, ils échangent leurs impressions, leurs avis et leurs critiques sur la société du 18e siècle. Ainsi, Usbek et Rica, qui se trouvent en France, n’hésitent pas à dépeindre les mœurs, les conditions et la vie de la société française. Rhédi, quant à lui, voyage à Venise. En parallèle de cette correspondance, on lit également celle qu’entretient Usbek avec son sérail, c’est-à-dire ses eunuques et ses femmes restés en Perse.



Ce roman épistolaire est l’occasion pour Montesquieu d’aborder toutes sortes de sujets : politiques, religieux, moraux, littéraires et économiques. Avec un style satirique, il ne craint pas la censure de l’époque en émettant ses avis et idéaux car il se pose comme le simple traducteur de lettres trouvées par hasard. Ce n’est pas lui qui parle, ce sont les voyageurs perses. Ainsi, il expose ses idées sur la société occidentale du 18e siècle, mais aussi sur les us et coutumes qui se pratiquent en Orient, notamment par rapport à l’existence des harems.

J’ai trouvé ce roman épistolaire très agréable à lire. Le propos de Montesquieu, satirique et souvent plein d’humour, est toujours vif et incisif.

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Lettres Persanes

Je ne suis pas forcément un adepte des romans épistolaires, mais ces "Lettres persanes" sont probablement mes préférées dans le genre. Je suis tombé sous le charme de ce livre de Montesquieu dès la première lecture. Le ton satirique légèrement camouflé sous le vernis du voyage initiatique est merveilleusement bien dosé par l'auteur, qui se permet par ailleurs des analyses intéressantes et comiques sur les moeurs de son temps : qu'elles soient d'ordre politique, social ou religieux.





Une critique acerbe et intelligente qui sait également se comporter comme un roman relaxant et divertissant : difficile de faire mieux de nos jours, non ?! Voilà pourquoi je considère ces "Lettres persanes" comme un classique indubitable de la littérature française.
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Lettres Persanes

Roman épistolaire qui servit à son auteur de critiquer plus librement le système politique de la France du 18ème siècle, les Lettres persanes usent d'un stratagème simple, et pourtant si souvent éprouvé par nos contemporains à travers leurs voyages : le point de vue extérieur sur une société. Montesquieu campe deux personnages persans, Uzbek et Rica qui, dans les années 1710, viennent en France. Leur séjour dure neuf ans, et il est l'occasion d'étonnements très divers de la part des deux hommes, qui correspondent par lettres entre eux et avec d'autres Perses établis en Europe. Pour autant, ces deux personnages ne sont pas des coquilles vides : les développer sert aussi l'exotisme du roman, sorte d'attrait formidable pour le lectorat d'alors. Uzbek avait des relations étroites avec le shah, puisqu'il possédait un harem ; Rica, lui, prend le voyage à Paris comme une occasion de se former, laquelle le réjouira fortement.

Toutefois, la critique sociale est virulente : Rica montre du doigt le ridicule des élites françaises, l'orgueil aussi du peuple, la superficialité des hommes et des femmes. Les Perses décrivent, avec un œil neuf, la vie politique du royaume : le roi guerrier, le clientélisme permanent, le pouvoir absolu. La critique est enfin religieuse, visant l'intolérance de ceux qui se disent apôtres de l'Amour universel pour mieux frapper cruellement leurs ennemis.

D'une facilité de lecture remarquable, le livre est tout à la fois l'occasion d'un regard historique sur une société passée mais dont nous sommes encore les héritiers - notamment du siècle des Lumières - ainsi qu'un véritable et original traité politique.
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Lettres Persanes

Montesquieu - "Lettres persanes" édition établie et annotée par Jean Starobinski, Gallimard; 1ère éd en 1973. (ISBN 9782070429349)



Est-ce bien utile de préciser qu'il y a là-dedans de véritables trésors de réflexion ? Chaque personnage se voit doté de traits de caractères qui engendrent chez le lecteur quasiment à tous les coups l'évocation de tel ou tel de ses proches. Certaines observations sur le théâtre social n'ont pas pris une ride, et restent toujours aussi drôles. L'intrigue enfin se dessine peu à peu,au fil des échanges de courriers : les adeptes du courrier électronique d'aujourd'hui y retrouvent immédiatement leurs réflexes...



Oubliez tout ce que les profs ont pu faire et dire pour vous pourrir cette lecture : elles et ils sont bien obligé(-e)s de "respecter le programme" et de "débroussailler" des têtes en friches...



Plongez sans crainte et sans bouée, vous verrez, c'est rigolo, ça fait du bien, c'est inusable.

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Éloge de la sincérité

L'Eloge de la Sincérité est une œuvre de jeunesse, très convenue, de Montesquieu. Il y fait, comme son titre l'indique l'Eloge de la Sincérité, et, du même coup, la condamnation du mensonge.

Disons-le tout de suite, ce texte a ses faiblesses, il est comme je l'ai dit plus haut, convenu, ce n'est pas de la haute philosophie, on est loin de De l'Esprit des Lois. Ceci dit, s'il a des faiblesses, il y a dans ce texte quelques idées intéressantes, qu'on ferait bien d'étudier, tout de même.

Pas du grand Montesquieu, mais quelques idées vaguement évoquées loin d'être sans intérêt, quand même.

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De l'esprit des lois

Cette oeuvre à était pensée pendant toute une vie , il faut bien une vie entiére pour la comprendre .

Indispensable pour une vie ou la pensée soit vivante .

Un monument de la philosophie au service de la démocratie .
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Le Montesquieu

Cette version illustrée des Lettres Persanes offre une excellente occasion de relire un texte "classique" en lui rendant toute sa fraicheur et son acuité.



La langue du XVIIIè, élégante, nuancée, subtile, le style d'une suave ironie, les sujets tant sociologiques que politiques et philosophiques, l'humour en filigrane de toutes ces lettres, comment résister au charme de cette oeuvre aussi originale que plaisante?

A consommer sans modération, aussi pour les illustrations qui renforcent la modernité du texte.

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