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3.76/5 (sur 34 notes)

Nationalité : Australie
Né(e) à : Western Australia , le 21/08/1938
Biographie :

Né sous le nom de Colin Thomas Johnson, Mudrooroo est un écrivain célèbre en Australie.

Il grandit à Beverley, non loin de Perth ; son enfance tumultueuse ne tarde pas à le mener en foyer d’accueil, en maison de correction, puis, une fois adolescent, à la prison de Freemantle. Décidant alors de changer de vie, il part pour Melbourne où il cherche à s’intégrer aux milieux bohèmes majoritairement blancs. Il place quelques épisodes de son passé de délinquant juvénile dans son premier roman Wildcat Falling (Chat sauvage en chute libre, donc), publié en 1965.

La décennie 1970 est placée sous le signe du voyage : notre auteur part pour l’Asie du Sud Est, Londres, l’Inde (où il reste sept ans et se convertit au bouddhisme), et enfin la Californie et le Canada.

À son retour en Australie au début des années 1980, il entre en contact avec des auteurs et militants aborigènes. C’est à cette époque qu’il écrit le roman historique Doctor Wooreddy’s Prescription for Enduring the Ending of the World, relatant l’arrivée des Blancs en Tasmanie.

Il adopte en 1988 le pseudonyme de Mudrooroo, enseigne au Koori Kollej à des élèves aborigènes et fonde, avec les dramaturges aborigènes Jack Davis et Marlene Chesson, l’AWOLDA (Aboriginal Writers, Oral Literature and Dramatists’ Association).

Sa carrière littéraire ne s’arrête pas pour autant : il publie Master of the Ghost Dreaming (Le Maître du rêve-fantôme, publié en France aux éditions de l’Aube et traduit là encore par Christian Séruzier), The Kwinkan, puis il décide finalement de quitter à nouveau l’Australie et part pour l’Inde.

Il renoue avec le bouddhisme et rencontre le dalaï-lama à Dharamsala, puis s’installe définitivement au Népal, où il vit avec son épouse Sangita et son fils Saman.
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Source : asphalte-editions.com
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
J’ai remarqué la librairie près du café. Un livre ferait bien dans ma panoplie et pourrait presque me faire passer pour un étudiant. J’entre et reste stupéfait devant les rayons et les tables qui débordent de volumes. Que choisir dans tout ça ? Un bouquin pas cher. Peut-être un de ces livres de poche à l’air austère. J’en tire un d’un rayon. Crime et Châtiment. C’est drôle, je l’ai lu en prison. Chouette histoire. Guerre et Paix. Anna Karénine. Mince ! On ne s’attendrait pas à les trouver ici aussi.
Je passe à la section Psychologie et creuse comme un chien déterrant un os. Plus mon genre, mais trop cher. Le temps passe. Théâtre. En attendant Godot. Je le feuillette au hasard.
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Aujourd’hui, c’est fini, les portes vont s’ouvrir et me rejeter, seul et soi-disant libre. Encore une dette payée à la société alors que je ne lui devais rien. J’émerge enfin dans ce paradis de pacotille dont je rêvais depuis dix-huit mois. Des mois de galère dans une vie. Des mois d’ennui sans fins, sans bornes. Les mêmes visages, les mêmes conversations, les mêmes blagues salaces jusqu’au dégoût. Les mêmes récits pathétiques de combines passées et à venir. Souvenirs héroïques. Espérances folles.
Il est près de onze heures, je m’apprête à prendre la couche qui purifiera nos corps souillés par la prison, les préparant à l’air doux et frais du monde libre. Un maton nous observe tandis que nous nous alignons. Les cabines nous arrivent à la taille, pour éviter que les prisonniers ne transgressent les règles. Pas de bavardage. Pas de sexe. Aujourd’hui, il n’empêche pas les conversations et choisit de regarder dans le vide, impassible. Personne ne songerait à enfreindre le règlement le dernier jour. A part moi, peut-être.
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Déprimé par mes souvenirs, je reviens vers les bâtiments et ne tarde pas à trouver L’Expresso, le café où je suis censé avoir rendez-vous avec la fille. Des étudiants vont et viennent, certains l’air grave, des livres sous le bras, d’autres en groupes ou en couples, riant ou bavardant. Je tends l’oreille pour écouter leurs conversations :
« Aucun doute possible ! Le plus grand des misanthropes, c’est Kafka ! »
Plus grand que qui ? Et qu’est-ce qu’un misanthrope ? J’ai lu un livre de cet écrivain, en prison. C’était étrange, mais je pense avoir fini par le comprendre. Je suis le groupe vers le café et l’un des étudiants me tient la porte, attendant que j’entre à mon tour. Je fais non de la tête et reste dehors, les poils de mes bras hérissés comme ceux d’un chat de gouttière effrayé, surpris dans un lieu incongru. [
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La prison de Freemantle a été une sorte de refuge pour moi. Ils m’ont accepté ici comme j’ai moi-même accepté le désespoir et la futilité. Les autres ont su garder l’espoir. J’en connais même certains qui ont pris des résolutions, mais ils ne s’y tiendront pas et rechuteront. Libéré pour quelques semaines, quelques jours, puis de retour dans cette prison bien-aimée quelques années. L’espoir et l’illusion des tocards. Moi, je ne me laisserai plus avoir. Je me fous de tout. Je me suis endurci afin qu’aucune émotion bidon ne puisse plus m’effleurer. J’agis dans la vie comme dans un rêve. Acteur et spectateur en même temps. Limite schizo. J’arrive à m’extirper de moi-même pour me regarder agir.
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C’est le directeur, le pire de tous. Sa sangle fait moins mal que celle de Dickie, mais c’est un vieux bouc particulièrement crétin. Les gamins racontent qu’une fois, une souris a grimpé le long de sa jambe de pantalon et qu’elle est retombée raide morte. Toujours à déblatérer qu’il se décarcasse pour nous et que nous sommes des ingrats, à nous espionner pour vérifier que nous allons bien communier et à nous interroger sur la nature de nos péchés. J’en ai ma claque !
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Retour assuré à la case prison.

Je n’ai pas oublié la première fois. Seize ans, malade et raidi par la peur dans un couloir, j’aurais préféré être mort. Le lieu me semblait immense. Trois étages de cellules jusqu’au plafond, où la lumière du jour transparaissait péniblement au travers des vasistas gris de poussière. Un espace au centre, où les prisonniers s’alignaient avant de partir travailler, souper ou retourner dans leurs cellules, enfermés à double tour. Dans ces petits cubes aux murs blanchis à la chaux et au plancher ciré, on trouvait un lit, un tabouret, une table boulonnée au sol et un seau hygiénique. Une ampoule au plafond, comme un œil maléfique. Laideur et désolation de l’enfer. C’est la même laideur aujourd’hui, mais tellement familière que je ne la remarque plus.
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Je devrais peut-être faire demi-tour. Personne ne se sera encore aperçu de ma disparition là-haut. Non. Il faut que je m’échappe d’ici. De toute façon, j’aurai droit à la ceinture demain, dès que Dickie aura vu mes exercices de calcul. Il faut que je me tire au plus vite. Loin de ce trou à rat, « oui, monsieur », « non, monsieur », repaire des sports d’équipe, des légumes pourris, des ragoûts et des frères qui nous brutalisent.
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A peine ai-je touché la poignée que la porte de la salle s’ouvre. A l’intérieur, la pièce baigne dans l’obscurité, mais les hautes fenêtres laissent entrer des rayons de lune qui s’étalent sur le sol. N’importe quoi pourrait jaillir de l’ombre derrière les casiers. La nuit est étouffante, pourtant, mes dents se mettent à claquer, mes genoux à trembler et à vaciller.
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