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3.19/5 (sur 52 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Natalie David-Weill a un Ph.D de littérature française et elle écrit des scénarios policiers pour la télévision.

Source : http://www.laffont.fr
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Bibliographie de Natalie David-Weill   (4)Voir plus

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Citations et extraits (36) Voir plus Ajouter une citation
L'animateur me regarda avec attention quand il me demanda quels étaient mes trois auteurs favoris.Sans réfléchir, j'annonçai : Gustave Flaubert, Philip Roth et Haruki Murakami.Il se mit à rire comme si ma réponse le rendait heureux.Il m'avoua qu'il aimait découvrir les goûts littéraires des autres, estimant que cela les définissait mieux que
n' importe quelle question qu'on pouvait leur poser.

( p.71)
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Je songeais aux écrivains ratés représentés dans les romans.(...)
" Exit le fantôme " de Philippe Roth met en scène Lonoff, bloqué dans son écriture pendant les cinq dernières années de sa vie. Faut-il réellement être malheureux, solitaire et enfermé pour écrire ?


( p.128)
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Je me souviens du début d' " Anna Karénine"," Toutes les familles heureuses de ressemblent, mais chaque famille malheureuse l'est à sa façon ", qui annonce la complexité de la vie chez les Karénine.

Enfermée dans ma chambre de jeune fille, je m'étais plongée à corps perdu dans ce roman. Ma mère s'était inquiétée, je n'étais pas sortie pendant plusieurs jours, je devais avoir treize ou quatorze ans et j'avais été envoûtée par la passion qu'éprouvait Anna.Avec elle, j'étais tombée amoureuse de Vronski et j'avais été bouleversée qu'elle se jetât sous un train.Ce livre avait suscité mon désir de me calfeutrer dans la fiction (...)
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Je me demandais si le fait d'écrire sur un écran ou sur une feuille de papier changeait quelque chose à la manière dont on pensait.
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- Est-ce que la littérature permet de s'emparer de la vie des autres ? demanda Stéphane. Serge Doubrovski, celui qui a inventé le terme " autofiction ", ce genre qui mêle l'autobiographie et la fiction, se prend pour modèle mais ne peut s'empêcher d'évoquer ses proches, et c'est là que les conflits surviennent .

( p.149)
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Ian McEvan était un de mes auteurs favoris.Il parvenait à me faire vibrer avec une description de la pluie contre les vitres dans la lumière déclinante du jour.C 'est ainsi que commence " L'intérêt de l'enfant" pour souligner la séparation d'un couple après trente-cinq ans de mariage.

( p.166)
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Les goûts disent de nous qui on est, c'est probablement pour cela qu'on y attache tant d'importance.Mais ce qui me fascinait le plus dans l'exercice de l'énumération, c'était le pouvoir des mot, leur juxtaposition.
Je me lançai : je n'aime pas le bruit de la craie sur un tableau noir, les factures, les choux de Bruxelles, les files d'attente, Bartok, les géraniums, les cris, la pipe, les gens qui fument la pipe, ceux qui se plaignent, les disputes, les certitudes, l'ail, la foule, le sifflement, l'apparition du printemps lorsque tout le monde se réjouit...

( p.54)
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J'enfonçai le clou en rappelant que, comme le disait si bien Marcel Proust, les seuls vrais amis sont les livres.
- Merci, Esther! dit Stéphane. Superbe transition, car cela me permet de lire un extrait de " Sur la lecture" (...)
C'est un texte formidable !Lumineux ! Jugez par vous-même .
Il fouilla dans le classeur devant lui où il avait noté des citations et lut : " Sans doute, l'amitié, l'amitié qui a égard aux individus, est une chose frivole, et la lecture est une amitié. Mais du moins c'est une amitié sincère et le fait qu'elle s'adresse à un mort, à un absent, lui donne quelque chose de désintéressé, de presque touchant." Mais le passage que je préfère, le voilà, énonça Stéphane avec enthousiasme: " Avec les livres, pas d'amabilité. Ces amis- là, si nous passons la soirée avec eux, c'est vraiment que nous en avons envie. Eux, du moins, nous ne les quittons souvent qu'à regret.(...)"

( p.236)
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2e atelier

Une amitié inconditionnelle

" La littérature a ceci de particulier qu'elle dialogue continuellement avec sa propre impossibilité."

Yannick Haenel, " Diane et Actéon"
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Samedi 2 septembre

— Il va falloir que tu t’y mettes maintenant que tu rentres en 6e.
— Comment ça s’y mettre ? Grégoire, tu te rends compte de ce que tu dis ?
Surpris du ton véhément avec lequel sa femme le reprend, Grégoire se défend. Oui, Félix devra se donner plus de mal au collège, c’est une évidence, il ne voit pas de mal à le lui rappeler.
— Tu ne peux pas passer ton temps à l’interroger ! Ça va ! Quant aux leçons de morale…
— Ne t’énerve pas, Maman, l’interrompt Félix qui a tendance à défendre son père.
— Je ne m’énerve pas ! Mais on n’est pas encore rentrés en classe. C’est peut-être pas le moment.
— Ça ne sent pas le brûlé ? remarque Louise en posant les assiettes sur la table de la cuisine.
Charlotte ouvre le four pour découvrir des toasts carbonisés.
— Bon, je les fais à la poêle les croque-monsieur, soupire Louise.
Sa mère rate tout ce qu’elle touche en matière de cuisine.
Quelques minutes plus tard, la famille est attablée. Le soleil pénètre par la fenêtre ouverte. Félix a déjà l’air fatigué sous son bronzage alors que sa sœur resplendit. À croire qu’ils ne sont pas partis ensemble en vacances.

— 5 × 12 ?
— …
— 6 × 70 alors ?

Félix pique un fard en silence tandis que Charlotte triture nerveusement son morceau de pain, prête à exploser. Quant à Grégoire, il est visiblement agacé :

— En 6e, tu vas devoir te concentrer. Ça devient sérieux, tu sais.
— Ah non ! Pas ça !

Charlotte ne supporte pas ces formules qu’on lui a serinées sur tous les tons, enfant, du CP à la terminale. Les « Ça devient sérieux », les « C’est pour ton bien », qui n’annoncent rien d’autre qu’un interrogatoire en règle.

— Écoute Charlotte, c’est pour son bien. Un peu de calcul mental n’a jamais fait de mal à personne.
— Tu vas le stresser et ça ne sert à rien. Tu le fais travailler juste pour te rassurer toi.
Louise, qui n’a rien mangé, râle.
— Hé, ho ! Maman, Papa ! Je rentre en terminale, j’ai besoin de toutes mes facultés mentales.
— Oui, enfin, toi tu n’as pas de problème, déclare Grégoire.

Ça veut dire quoi, ça ? Charlotte fulmine : Félix est comme il est. Inutile de le comparer toujours à sa brillante sœur. Ce n’est pas parce qu’il a du mal à l’école qu’il est moins intelligent.

— 9 × 55 ? Allez, c’est facile.

Félix, le regard fixe, semble ne pas comprendre.

Grégoire ne remarque même pas que son croque-monsieur est brûlé sur les bords.

— 72 × 8 ?… 8 × 7 ?… 2 × 6 ?

Insultant ce 2 × 6. Félix n’a pas le temps de répondre, d’ailleurs le voudrait-il qu’il ne le pourrait pas ; il mâche jusqu’à ce que la nourriture s’épaississe en boule immangeable. Charlotte, enfant, en faisait autant. Elle se souvient encore du goût de carton affadi qui finit par écœurer. Impossible de cracher. Félix reprend une bouchée dans une tentative absurde de tout avaler d’un coup. Heureusement, Louise se met à détailler sa rentrée : sa copine Justine ne sera sans doute pas dans sa classe, le prof de philo, qui remplace la vieille Mme Martin, est très jeune, la tenue essentielle du premier jour… Félix continue à mâcher. Dans la même situation, Charlotte imaginait des manœuvres ridicules pour se débarrasser de la nourriture. Le plus efficace était d’aller aux toilettes avant la fin du repas mais cela ne pouvait pas devenir une habitude – se lever de table était mal vu – et elle finissait généralement par cracher subrepticement dans sa serviette.

Grégoire regarde son fils, congestionné et rouge, en train de mastiquer. Comment peut-il avoir un enfant aussi lent, même pas fichu de répondre au calcul mental le plus élémentaire ? Louise lui ressemble, pourquoi pas Félix ?

Charlotte débarrasse. Autant quitter le plus vite possible ce déjeuner.

— Charlotte, on n’a pas fini ! s’exclame Grégoire en arrachant son assiette pour prendre un autre croque-monsieur.

Un moment de silence, une suspension, comme une bulle blanche dans une BD. Charlotte craint que Grégoire ne reprenne son interrogatoire auprès de Félix qui vient enfin de se décider à avaler sa bouchée.

— À propos de calcul, Papa, tu as dit qu’une petite différence de calcul sur la quantité de matière au moment du Big Bang pouvait tout changer, mais cela ne remet pas en question l’expansion de l’Univers ?

Lancer son père sur un sujet d’astrophysique prouve à quel point Félix est malin : Grégoire n’aime rien tant que de parler des heures de son métier.

Quelle idée d’aller au rayon papeterie de Gibert jeune le samedi après-midi précédant la rentrée scolaire ! C’est aussi périlleux que de plonger dans une mer démontée. La mère et le fils se partagent les tâches ; à chacun une moitié. Félix, méthodique, remplit son Caddie de Bic, gommes, stylos, compas, équerre, barrant d’une croix sur la liste les fournitures qu’il a trouvées. Charlotte ne parvient pas à repérer le classeur correspondant aux paquets de copies qu’elle a pris. Pas moyen non plus de trouver le cahier d’anglais dont les dimensions n’existent pas, ni le bon nombre de pages ni la taille des carreaux. Les vendeuses sont assaillies de questions : « Il n’y a pas d’autres classeurs ? », « Où sont les protège-cahiers ? » « Et les compas, je ne les vois pas »… Charlotte commence à faire la queue devant l’une d’elles tout en cherchant Félix des yeux. Il n’est plus là. La foule a augmenté, des enfants courent d’une allée à l’autre, les parents crient. Charlotte appelle : « Félix ! », mais sa voix se perd dans le brouhaha. Laissant à regret sa place, elle parcourt fébrilement les rayons bondés. Elle finit par l’apercevoir quelques mètres plus loin, en train d’essayer une blouse blanche trop grande pour lui. Elle se jette sur lui, soulagée.

— C’est trop grand, y a plus ma taille.
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