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Les eaux ne se sont pas encore retirées de La Nouvelle-Orléans que, le 10 septembre, apparaissent dans les rues de la ville d’étranges patrouilles d’hommes en armes que ne contrôlent ni la police, ni l’armée. Ce sont les mercenaires de la société Blackwater (littéralement «eau noire», cela ne s’invente pas), de retour d’Irak où ils officiaient pour le compte de compagnies privées américaines. Pour les journalistes qui les croisent et qui s’entretiennent avec eux, leur présence est étonnante. Que protègent-ils ? Quelle est leur mission ? Qui sont leurs employeurs ? Surprise… ils portent un badge de l’État de Louisiane qui les a engagés. D’autres structures étatiques sous-traitent d’ailleurs elles aussi, de la même façon, l’« ordre public ». Le Department of Homeland Security agit de même et le justifie en expliquant qu’il répond ainsi « à une demande de sécurité en utilisant des forces mixtes». Des hôtels et des propriétaires de luxueuses maisons ont également engagé des milices privées. L’assureur Axa veille sur les trésors du musée de La Nouvelle-Orléans grâce à une troupe composée d’anciens marines et d’anciens policiers de New York. Blackwater ne fait pas mystère de sa présence à La Nouvelle-Orléans et revendique ouvertement sur son site une participation « aux opérations de secours » (www.blackwaterusa.com). À l’évidence, les manoeuvres de l’après-Katrina quant au devenir économique (donc immobilier), social (donc racial) et politique (donc « démocrate ») de la ville ont commencé. Dans l’immédiat, les sociétés rapaces sont à l’affût des crédits fédéraux – on parle de 200 milliards de dollars d’aides fédérales pour les années à venir. Parmi elles, la reine de la captation de fonds public, Halliburton, qui s’est joyeusement taillé la part du lion avec les premiers subsides. Fin septembre, Business Week proposait déjà aux investisseurs boursiers une première liste d’entreprises qui allaient profiter de la reconstruction.
Citons, parmi d’autres, Manitowoc (infrastructures), Quixote (constructeur d’autoroutes), Caterpillar (équipementier, « car une demande d’équipements électriques doit être anticipée » ajoute l’hebdomadaire financier), Astec (équipementier). Les secteurs d’activité de ces entreprises indiquent à leur manière l’ampleur des dégâts qu’a connus la ville. « Bien que personne ne souhaite, selon Business Week, apparaître comme profitant de la tragédie, ces sociétés joueront un rôle dans la reconstruction»…, il est donc conseillé d’acheter des actions de ces sociétés. C’est, dans un premier temps, de la reconstruction des infrastructures que naîtront les profits boursiers. Mais à plus long terme que faire de cette ville ? Le débat est lancé.
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