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Critiques de Pierre Choderlos de Laclos (448)
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Les Liaisons dangereuses

N'écoutez pas ceux qui ravalent "Les liaisons dangereuses" au rang de roman libertin : assurément, ils ne l'ont pas lu ! Au contraire, l'auteur y démontre combien le libertinage est vain face à l'amour véritable. Rares sont les romans qui, en plus de magnifier la langue française, sondent avec autant d'acuité les rapports humains, et la passion amoureuse en particulier. Voilà pourquoi une œuvre épistolaire datant de 1782 suscite encore autant d'émotion et d'enthousiasme parmi ses lecteurs.



Le genre épistolaire, qui au premier abord pourrait dissuader certains de commencer la lecture, est la véritable force de cette œuvre. En effet, il exprime les sentiments des différents protagonistes, dans ce qu'ils ont de plus intime. De plus, c'est un redoutable outil dramatique car il permet, en passant d'un personnage à l'autre, en sautant certaines périodes de temps, de ménager des ellipses et des surprises dans le déroulement de l'intrigue.



Le roman commence comme un jeu entre la marquise de Merteuil et le vicomte de Valmont : pour se venger d'un de ses anciens amants qui doit épouser la jeune Cécile Volanges, la marquise demande à Valmont de séduire la jeune fille avant les noces. Devant le peu d'empressement de Valmont, elle encourage l'inclination de Cécile pour le chevalier Danceny, son professeur de musique. Finalement, Valmont va profiter d'un séjour chez sa tante à la campagne pour s'acquitter de sa tâche, tout en visant une conquête ardue, celle de la pieuse et délicate présidente de Tourvel...



Au fil des 175 lettres qui composent cette histoire, Pierre Choderlos de Laclos réussit à animer ses personnages de manière troublante, au point que l'on se demande parfois s'il ne s'agit pas d'une correspondance réelle. La marquise de Merteuil est une figure forte et complexe – une de celles que j'admire le plus en littérature. Pour une femme du XVIIIe siècle, veuve de surcroît, seule la réputation compte et le secret de la liberté réside dans la dissimulation. La fameuse lettre LXXXI, où la marquise explique au vicomte comment, à force de volonté, elle a acquis une parfaite maîtrise d'elle-même, ce qui lui procure la liberté d'action suffisante pour vivre à sa guise et avoir des liaisons sans que son entourage ne se doute de rien, est la clé de voûte du roman. C'est aussi un accès de sincérité – et de vanité – qui la perdra, lorsque la guerre sera déclarée avec Valmont.



Entre ces deux-là, qui furent amants par le passé, demeure une sorte d'entente fondée sur une estime mutuelle, mais aussi, sans doute, sur des secrets compromettants. Nous n'avons guère de détails sur ce qui les a séparés, mais il est facile d'imaginer que par fierté, aucun des deux n'a osé reconnaître qu'il aimait l'autre, et chacun a continué ses conquêtes de son côté. Or ce qui va briser le pacte, c'est que Valmont tombe amoureux de madame de Tourvel. Lui-même ne s'en rend pas compte tout de suite, à l'inverse de la marquise de Merteuil qui le décrypte instantanément. Alors elle n'aura cesse d'éliminer sa rivale, allant jusqu'à dicter les mots de la rupture à Valmont dans la lettre CXLI, articulée autour du bien connu : « Ce n'est pas ma faute ». Mais cette victoire aura un goût amer, car le dénouement théâtral choisi par Laclos flatte la morale.



Le libertinage n'est donc qu'un prétexte, un trait d'époque, pour planter une intrigue cruelle et haletante qui met en scène des personnages mus, au fond, par une soif d'amour qu'ils refusent d'admettre, ou alors trop tard. Pour compléter ou revivre cette lecture, je vous conseille l'excellent film de Stephen Frears, avec John Malkovitch dans le rôle de Valmont et Glenn Close dans celui de la marquise de Merteuil. Des costumes au jeu des acteurs, en passant par une musique délicieuse, c'est un chef d'œuvre digne de celui de Laclos.
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Les Liaisons dangereuses

Pierre Choderlos de Laclos - Les Liaisons dangereuses - 1782 : Choderlos de laclos était officier dans l'armée sous Louis XVI au moment où il écrivit ce livre. On en sera pas étonné tant la tactique mise en place par Valmont pour conquérir la trop belle madame de Tourvel prenait un tour militaire avec ses assauts directs préparés par des attaques de diversion et ses retraits stratégiques audacieux. Mais loin de donner de la mitraille ce sont les mots qui occasionnaient les pires des blessures. L'amour que Valmont et la machiavélique Mme de Merteuil utilisait pour nuire devenait entre leurs mains une arme encore plus meurtrière que l'acier et les flammes. Pour se venger d'un ancien compagnon et par pur cruauté Mme de Merteuil encourageait le marquis à pervertir une jeune femme innocente et à détourner de son mari la plus vertueuse des épouses. Valmont inféodé à la plupart de ses exigences par un passé en commun sulfureux s’appliquait avec toute la force de son charme à lui donner satisfaction. S'en suivait le déshonneur pour l'une, le désespoir et la mort pour l'autre. L'ignoble marionnettiste des turpitudes humaines trouvait en madame de Merteuil une représentante zélée. Le libertinage à l'époque des lumières était ils vraiment aussi cruel ? Écrasait il ainsi sans pitié les existences sur l'autel du bon mot, de la formule cinglante, de l'orgueil mal placé ? Car enjolivé dans une langue magnifique se jouait un drame terrible que le lecteur suivait à travers les correspondances rendues publiques par le chevalier Danceny, un autre protagoniste de cette affaire floué par les deux intrigants. Valmont poussé lui aussi par l’impitoyable madame de Merteuil à détruire son plus bel amour cherchait la mort dans un duel d’honneur sous le fer de ce jeune chevalier dont il avait fait son protégé pour mieux servir ses coupables desseins. La misère qui frappait le monde rural de l'époque ne présageait en rien celle qui décimait une noblesse inoccupée qui versait par sa légèreté dans les plus ignobles égarements. L’auteur étalait dans ces pages la tragique décomposition d’une société ayant perdue tous ses repères. Entre les mariages forcés, les jeux de conquête au mépris des sentiments humains, le piétinement de toute dignité, il y avait bien là un danger que les situations envieuses et l'argent ne pouvaient empêcher. Et si dans le peuple on mourrait encore facilement de la faim, chez les privilégiés on mourrait tout aussi facilement des suites d’un amour bafoué. Le roman mettait en exergue le style épistolaire dont il deviendra un modèle reconnu. C'était aussi par le scandale qu'il souleva dans une opinion déjà largement remonté contre les nobles un élément à charge supplémentaire pour les hommes et les femmes qui mettront bientôt à bas les murs de la Bastille et ceux de la royauté... une oeuvre majeur
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Les Liaisons dangereuses

Quand, sous l'Ancien Régime, un improbable militaire de haute noblesse empoigne sa plume pour rédiger un improbable roman épistolaire devisant d'amours libertines, on parle de curiosité.

Quand ce singulier roman, plus de deux siècles plus tard, malgré les changements de tous ordres et le fossé des classes sociales arrive encore à émouvoir jusques aux tréfonds de la moelle une insignifiante créature roturière de tout juste dix-huit ans, qui sait à peine ce que le mot "littérature" veut dire, on parle de chef-d’œuvre.

Quand, à travers les époques, ils sont des millions, de tous âges, de tous sexes, de toutes sensibilités, de toutes confessions, nationalités ou conditions sociales à avoir éprouvé un émoi comparable en tous points à celui de l'insignifiante roturière, on vénère l'un des plus grands patrimoines mondiaux de la littérature.

Aaaah ! Combien plus belle, combien plus grande eut été votre contribution aux choses de la littérature qu’à celles des armées, Monsieur le Général Choderlos de Laclos !

La Bruyère écrivait que: "Qui peut, avec les plus rares talents et le plus excellent mérite, n’être pas convaincu de son inutilité, quand il considère qu’il laisse en mourant un monde qui ne se sent pas de sa perte, et où tant de gens se trouvent pour le remplacer ? Combien d’hommes admirables, et qui avaient de très beaux génies, sont morts sans qu’on en ait parlé ! Combien vivent encore dont on ne parle point, et dont on ne parlera jamais !"

Certes, vous n'êtes pas mort sans nous rien laisser, Monsieur de Laclos, mais un seul, un seul malheureux et orphelin petit roman, c'est bien peu, c'est trop peu, quand on sait faire autant.

Que dire maintenant? L'histoire? tout le monde la connaît et si, par chance, vous l'ignoriez encore, ce serait sacrilège que de vous la déflorer. Les turpitudes du Vicomte de Valmont et de la Marquise de Merteuil auprès de la Présidente de Tourvel, sont, je suppose, à peu près connues de tous. Les dommages collatéraux également. Lisez-la, c'est la meilleure chose que vous ayez à faire. Qu'est-ce que vous risquez? Juste une superbe émotion dont vous vous réjouirez encore dans des décennies. Au pire, de l'indifférence... Si! Tous comptes faits, si! Il faut que je vous dise quelque chose, lorsque du haut de mes dix-huit ans, ignorante de tout et même de mon niveau d'ignorance, je lisais ces lettres, j'ignorais la classification des titres de noblesse. Aussi, peut-il être intéressant que je vous glisse cette information qui peut avoir son importance pour la bonne intelligence de deux ou trois subtilités. Le titre de noblesse le plus bas est celui de Chevalier, puis Banneret, puis Baron, puis Vicomte, puis Comte, puis Marquis et enfin, le plus élevé, Duc. Président n'est normalement pas un titre de noblesse, mais il peut être utilisé pour désigner une personne noble occupant un emploi élevé, par exemple dans la magistrature. Quant à "Madame", c'est la version féminine de Sire ou Monseigneur et évoque un titre de noblesse accompagné d'un apparentement avec une famille royale, impériale ou princière. Autre précision d'importance, ce roman n'est ABSOLUMENT PAS pro libertinage et n'a ABSOLUMENT RIEN à voir avec les écrits de Sade.

Sachez, pour conclure, que si aujourd'hui je lis des romans, vous y êtes vraisemblablement pour quelque chose, mes trois vibrants mousquetaires, Hugo, Laclos & Corneille. A vous trois, merci, et respect.



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Les Liaisons dangereuses

J'ai défloré l'année 2021 avec les Liaisons dangereuses. On se réchauffe comme on peut.

L'année risquant d'être plus pandémique qu'érotique, j'ai ouvert le courrier du Vicomte de Valmont et de la marquise de Merteuil. Je sais, ça ne se fait pas mais bon sang, cela change des factures et des publicités pour les bûches de Noel. Avec de telles correspondances, la Poste pourrait relancer la vente de ses carnets de timbres.

Par la grâce des films tirés de cette oeuvre de Chaud Chaud Choderlos de Laclos, inutile de trop déniaiser l'histoire, tout le monde la connaît.

L'action se situe dans les alcôves des cercles aristocratiques ; elle est centrée sur Valmont, un impitoyable et irrésistible libertin, et sur la venimeuse Merteuil, rivale, ex amante, qui fait bonne figure en société mais profite de son veuvage pour balayer tous les tabous devant la porte de sa chambre. Les deux âmes damnées ont passé un pacte marqué par le sceau du vice qui fait la chasse à cour à la vertu.

Valmont est fortuné et occupe son temps libre en séduisant des femmes naïves et innocentes de la bonne société. Parmi elles, la jeune Cécile et la dévote Présidente de Tourvel dont il est épris. Il ne jouit que de sa mauvaise réputation.

Coquin et Coquine, par jalousie et pour surpasser l'autre, se lancent des défis que la morale réprouve, trahissant, mentant, manipulant, jouant avec les sentiments comme d'autres jouent aux dés. C'est jubilatoire.

Cruauté exquise servie un style raffiné, une langue aussi mauvaise que magnifique au service du mauvais esprit, on finit par détester les malheureuses victimes pour leur naïveté et l'auteur fait du lecteur le complice voyeur des turpitudes des deux manipulateurs.

La construction épistolaire est millimétrée, l'histoire avançant au fil des correspondances, sans redite ni ennui. La conquête amoureuse est décrite comme une conquête militaire, faite de stratégie, de parades, d'engagements farouches. Pas de quartiers… sauf de noblesse. Garde à vous.

Dans ce brâme précieux, nul ne couche le premier soir. On laisse Tinder aux vulgaires. On biffe le kiffe. Une lettre sépare campagne de compagne mais il faut faire le tour de l'alphabet pour passer de l'une à l'autre.

L'épistolaire au pistolet. Ecrit par un militaire titillé par sa plume, qui s'ennuyait ferme dans sa garnison et dont ce fut le seul roman, les liaisons, dangereuses par définition, est un classique qui prend son lecteur en otage.

Point de crudités dans le menu, laissons la salade aux lapins empressés, le roman est plus machiavélique que libertin. Valmont est trop douillet pour se frotter au sadisme. Il partage davantage avec la Marquise le goût de la conquête que celui de la victoire, car elle précède chez eux le désintérêt et la lassitude. Don Juan a fait des émules.

Pour la petite histoire, Choderlos de Laclos échappât de très peu à la guillotine lors de la révolution et mourut général. La chance de la canaille.

Roucoulez mes bons amis devant ce chef d'oeuvre de perfidie.

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Les Liaisons dangereuses

Subtil ..



Une étude clinique des libertins , du libertinage et du vice comme de la vertu . Une réflexion servie par un texte somptueux et une langue absolument superbe .



Enormément de subtilité dans les nuances du texte qui font de cette prose un sommet dans la profusion des détails et dans l’intensité.

L'époque est puissamment ressentie et son atmosphère rayonne littéralement .



A bien y réfléchir c'est avant tout un essai sur la nature humaine .. le jeux ... la passion ... la ruse et la joute .

A force de simuler la guerre on finit par se la faire .

A force de manipuler et de calculer on déshumanise l'objet de ses attentions et de son affection , alors que l’on s’atteint soi-même dans la même mesure ?



Le libertinage est moins promu et pesé dans ce texte que la nature humaine examinée . Alors que l'innocence et la vertu ne sont pas plus respectable en soit que le vice, car elles apparaissent comme une faiblesse et une quasi inadaptation et finalement comme un obstacle au bonheur , à l’équilibre et à la raison .



Ce que Laclos espérait démontrer à mon humble avis et entre autres , c'est que seule la rigueur et la mesure couplés à la volonté et au discernement conduisent quelque part .



C’est un grand moment de langue et de civilisation française que ce roman.



Une sorte de grand siècle exquis de subtilités , d'exigences et d'ampleur .



Chaque phrase est un délice de rythme , d'intensité et de calcul .

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Les Liaisons dangereuses

Immense classique de la littérature française, "Les liaisons dangereuses" retracent la partie d'échecs flamboyante entre la Marquise de Merteuil et le Vicomte de Valmont. Sauf que leurs pions sont les êtres humains qui les entourent, leurs coups les lettres qu'ils s'envoient et la fin de la partie le déshonneur ou la mort...



Ma première lecture, faite au temps de mon adolescence, m'avait séduite et laissé le souvenir fort d'une histoire profondément amorale mais tout aussi profondément jubilatoire. De même d'ailleurs pour le très bon film de Stephen Frears. Lors de ma relecture ces derniers jours, j'ai aussi pris beaucoup de plaisir, mais vu tout autre chose.



Les premières lettres m'ont donné le sourire, tant j'étais contente de ma complicité retrouvée avec ces deux héros si brillants, si fins et si indépendants qu'ils pouvaient mener leur vie à leur guise. Puis j'ai apprécié le talent de l'auteur qui parvient à donner en 3 lettres une personnalité à tous les personnages secondaires, en adaptant le message, le ton et le style. Ensuite, je me suis régalée de ce passage archi-connu où Valmont joue sur les mots... et avec sa belle amie Emilie, ou ce passage oublié rempli de réflexions intéressantes sur les femmes d'un certain âge, probablement encore applicable aujourd'hui. Et pour finir...



Non, pour la fin je ne peux pas dire que j'ai pris du plaisir. La fin m'a profondément dérangée et elle m'a laissée assommée, nauséeuse, dégoûtée. Certes, il y a officiellement une morale à cette fable libertine, mais elle vient bien tard et n'épargne pas les innocents, les bons ou les faibles... A force d'orgueil et de jalousie, la marquise et le vicomte ont oublié qu'ils jouaient avec des sentiments et des personnes, et leur jeu a eu des conséquences terribles pour leurs pions, qui n'avaient pourtant rien demandé.



Au-delà de ça, j'ai été atterrée par la peinture de l'humanité faite ici, d'un côté les gens intelligents, forcément machiavéliques et immoraux, de l'autre les idiots, les faibles ou les naïfs. Avec à peine une vieille tante, à la fois lucide et généreuse, pour sauver le monde !



Ne croyez pas que je n'ai pas aimé ma lecture, au contraire. Elle m'a fait passer par des sentiments variés et s'est révélée riche et intéressante. Bien plus que le dossier joint à mon édition (pour les lycées dans les Années 1990), assez pauvre, qui m'a juste intéressée pour sa biographie du militaire Choderlos de Laclos.



Challenge Multi-Défis et challenge PAL.
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Cette critique peut heurter la sensibilité de certains lecteurs.

Les Liaisons dangereuses

N'ayez crainte ma bourgeoise que « j'obsièque(eue) » votre cul, à presser une fesse après l'autre pour le simple plaisir d'y libertiner un doigt ou deux dans l'antre d'une folie purement humidifiée par ce désir ardent qui « ma bite » jour et nuit entre vos cuisses…



Quel plaisir de jouer à sein ni tripote, à manipuler ces lubricités les plus inavouables, transformer le défi en jeu infâme et cruel, jusqu'aux dérives honteuses de l'amour, comment peut-ont ne pas chavirer « glorifiquement » dans le glauque sans lendemain ?



La goutte à l'air, voilà que je me sauve déjà vers d'autres petites chattes, par défi pensez-vous, ou par mépris assurément… Ô détestez-moi, détestez-nous, nous ne sommes que légèreté, un sourire insouciant, assumé, le reflet d'une société hypocrite d'infidélité, d'immoralité…



Allons bon, ne soyons pas si hâtif à juger la manipulation libertine sur « autretruie »



Mais l'amour un jour ou l'autre s'invite à l'indifférence bestiale d'une baise entre deux poubelles, résistons à cette délicieuse passion et douce folie qui causera routine et enfant sur le long chemin de la monogamie, je n'ose imaginer cette vieille chose m'aspirer après tant d'années avec autant d'entrain que la rossée du matin, qui chaque jour dépose ses gouttes arrondies et cristallines au sommet de l'herbe fraiche du voisin…



La tentation est tentatrice de tremper sa faiblesse dans la boite de pandore ouverte à l'occasion d'une soirée d'ennui glorifié par un sommeil agité par cette fatalité traitresse d'un amour infini, sans limite, fusionnel, inconditionnel, ardent et brulant, il faut souffler sur la baise jour après jour, mois après mois, années après années, ses seins tombent, ses rides s'affirment prennent de l'ambition, sa peau se plisse, son bide « s'affesse », mais je l'aime comme au dernier jour… et quelle beauté…



Valmont se joue, s'ennuie, et se brise d'un sentiment nouveau qu'il ne sera apprivoiser à temps, ce héros est un délice de perversité, un personnage fantasmant de génie, accompagnée d'une Merteuil « suce cul lente » de vice et de noirceur, insatisfaite et mal baisée…



Quelle histoire mes amis, quel plaisir sein, que le cul pour le jeu, sans limite, si ce n'est l'amour unique et sans condition, soyez-fous, gourmand, honteux, amusez-vous, explorez-vous, jouez à en perdre la raison, les jambes chancelantes de plaisir, manipulez à des seins lubriques vos fantasmes les plus fous, il faut savoir se marrer ne pas rougir, ne pas se scandaliser pour une pratique de traverse, soyez curieux de découvertes perverses…



A lire bien évidement…

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Les Liaisons dangereuses

Les nouvelles couvertures Hugo Poche Classique ravivent les classiques ! Et ce roman épistolaire ravive mon affection pour ces plumes françaises ou anglaises du 18ème : Aussi intrépides qu'élégantes, leur apparente complexité recèle de façons d'exprimer subtilement et sans vulgarité des propos les plus réfléchis aux plus coquins. Les lettres qui le composent imposent chacune le style de leur auteur : vif et pimenté, malicieux, machiavélique, désespéré ou encore ingénu, qui anime le texte et les personnages. A une époque sans réseaux virtuels, nos protagonistes s'écrivent presque tous les jours. Et c'est en recoupant les propos de chacun que se joue, sous nos yeux curieux, les comédies et drames de cette bonne société.

L'agencement soigné des lettres évite toute répétition inutile d'anecdotes. le ton est stimulant puisqu'il s'agit de la vengeance d'une femme du monde qui, après avoir été trompée, se comporte en vraie manipulatrice des jeux de l'amour qui l'entourent, en ne laissant rien au hasard ! Les épîtres sont donc piquantes, osées et provocantes, mais enveloppées d'un langage pur et châtié, ainsi que de tournures parfaites qui mettent en musique les plus sages pensées comme les plus parfaites saloperies. Un vrai plaisir de lecture pour qui aime à la fois la langue de ce siècle, mais aussi les récits enlevés et les histoires pimentées, l'ironie masquée d'artifices grammaticaux savamment orchestrés, les réflexions que, seul, le temps que l'on prend à écrire manuscritement permet.





Le vicomte De Valmont et la marquise de Merteuil sont deux amants terribles que leurs déceptions amoureuses ont rendus volages, amers et manipulateurs. N'ayant pas eu l'occasion de se venger, ils jouent maintenant avec les autres pour être ceux qui blessent plutôt que les victimes. Mais c'est sans compter sur l'arrivée de Cécile, débutante candide que sa mère veut marier… à l'homme qui a jadis planté notre exquise marquise ! Cette dernière va alors devenir la « protectrice » de Cécile, la pousser dans les bras d'un autre avant son mariage et lui faire détester son mari désigné, dans le seul but que celui-ci réalise un mariage malheureux. Machiavélique, vous dites ? Et vous n'avez encore rien vu ! Car c'est son ami-mant volage le vicomte qu'elle voulait jeter dans ses bras ; Seulement il est déjà pris… par une autre entreprise de séduction factice. La Marquise, s'apercevant qu'il pourrait bien être en train de tomber amoureux d'une autre qu'elle, qui par ailleurs ne veut pas de lui (vous suivez ?), une dévote mariée qui plus est, ne peut s'empêcher de pervertir le jeux en le mettant au défi de prouver ses prouesses… par écrit. L'autre ne pouvant évidemment pas résister à l'envie de prouver son talent, les paris sont pris. Et l'entrelacs des échanges s'enrichit encore lorsque les liens familiaux et hypocritement amicaux se mêlent à la fête des sentiments amoureux, ou de leurs pulsions simulées, et viennent les stimuler.





****



Ce que j'aime dans les classiques, c'est que tout est transposable encore aujourd'hui : histoires autant que sentiments, le tout lové dans des tournures jouissives. Lorsque la victime du vicomte subit un véritable harcèlement épistolaire de sa part, ça a quand même plus de cachet qu'un « vas-y t'es trop belle, file-moi ton 06 ou j'te viole dans la rue » : le lecteur a la satisfaction de voir Monsieur Volage se creuser la tête en fioritures travaillées pour parvenir à ses fins, même si ça sonne bien plat et creux à côté de la sincérité débridée des autres lettres alentour. D'ailleurs, ses lettres à sa victime sont les moins passionnées et passionnantes je trouve : elles ont été mon petit bémol de l'ensemble. La marquise, en revanche, est bien plus fine à l'analyse des gens et comportements, bien plus douée pour anticiper et improviser des stratégies croisées, quand le vicomte peine à accomplir son seul défi. Cette femme, sous son verni bien poli, est en réalité plus machiavélique et dangereuse, à l'image des liaisons qu'elle crée et manipule sans effort à son avantage…!





Comme dans l'amant de Lady Chatterley cependant, la réputation sulfureuse de ce roman doit plus aux agissements suggérés qu'à ceux décrits, même s'ils demeurent moralement répréhensibles aujourd'hui. Il n'en demeure pas moins un joyeux… bordel, orchestré de main de maître par l'auteur et soutenu par une plume appréciable, d'un temps que les moins de vingt ans ont peut-être du mal à imaginer, mais où les scandales n'avaient pourtant rien à envier à ceux des Ch'tits à Mykonos (où dieu sait où d'autre) : de bal d'apparat en séduction de salon, de tenues bouffantes en bouffons masqués, de manches à dentelles en effets de manches truqués, regarder sous les jupes longues, de filles faussement pudibondes, semble un sport national à prendre très au sérieux - si vous êtes une femme, et que vous ne voulez pas vous faire b… croquer !

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Les Liaisons dangereuses

Madame,

Vous m'avez demandé de vous donner mon ressenti d'une récente lecture en trois mots, à savoir Les Liaisons dangereuses, d'un certain Pierre Choderlos de Laclos. Trois mots, c'est beaucoup et peu à la fois. Allons, puisqu'il le faut, Madame, je citerai trois adjectifs : intelligent, audacieux et beau.

Quoi ? Vous voulez que je développe mon propos ? Allons, c'est une délicieuse invitation à aller plus loin, que je ne saurais refuser...

Je vous ferai grâce de l'intrigue puisqu'elle est connue de tous ici sauf des sots peut-être et de ceux qui n'ont pas lu le livre bien sûr.

Qu'un homme dont le métier était dédié aux armes ait su parler de la chose amoureuse de manière si délicieuse et admirable en dit long autant sur l'avenir de nos armées que sur une certaine vision de l'amour.

Ce que j'ai aimé c'est tout d'abord le genre, épistolaire dirons-nous. Cela ne vous aura pas échappé.

C'est sa richesse, c'est un procédé inouï, dont bien des écrivains médiocres devraient s'inspirer. Toute la force suggérée du roman est là, prodigieuse et suggestive, par ellipses successives...

Ici, ce sont des lettres qu'on écrit, qu'on envoie, qu'on lit, parfois qu'on retourne à l'expéditeur ou bien qu'on brûle...

Parfois ces missives sont de véritables sarbacanes qui touchent au coeur.

J'ai aimé l'élégance des mots qui disent avec la même délicatesse « Je t'aime » et « Adieu ».

Il y a ici des mots qui se posent comme de la soie sur la peau.

Des mots peut-être transgressifs par moments puisque l'audace de franchir des frontières inconnues s'invite dans ce paysage épistolaire presque à chaque page...

J'ai lu dans ces lettres un coeur égaré que déjà trop d'amour enivrait, j'ai vu des amours qui épuisaient des forces dans un combat inégal.

J'y ai vu cette sensibilité qui embellit la beauté.

J'y ai vu aussi cette confusion douloureuse entre l'amitié et l'amour et je pourrais vous en parler, Madame, durant des pages et des heures...

« L'amour aurait-il ce tort d'exclure l'amitié ». Il y a en effet, Madame, une amitié qui autorise l'amour et l'inverse aussi.

Cependant, ici, on ne va pas s'en cacher, l'amitié exprimée par certains hommes à l'égard de certaines femmes a bon dos pour permettre d'approcher mieux un coeur innocent à prendre dans sa nasse... Ces lettres ne disent-elles pas en creux le danger qui détournent les rêveries de jeunes filles vertueuses et solitaires ?

Parfois le désir devient une récompense au lieu d'être une consolation. J'ai aimé entendre cela dans ces lettres.

J'ai aimé lire ici les impatiences de l'amour, les vivre dans ces lettres brûlantes comme des braises...

Puisque vous m'invitez à parler des personnages, je ne les citerai pas tous, deux forcément retiennent mon attention : la marquise de Merteuil et le vicomte De Valmont dans cette joute épistolaire incroyable...

Je ne saurais dire pourquoi leur relation forte aura tant reposé sur une sorte de malentendu.

La marquise de Merteuil est selon moi le plus beau personnage de ce livre et donne à voir toute sa féminité, mais aussi ce que l'on imagine moins, sa solitude. Bien plus encore, ses toutes dernières lettres adressées au vicomte De Valmont révèlent un acte féministe foudroyant et un besoin d'amour inconsolable. Elle dispose de son coeur et de son corps comme elle l'entend et l'écrit, transformant la vanité des hommes en de cruelles défaites. En ce sens, ce roman du XVIIIème siècle est d'une exquise modernité.

Valmont a-t-il été une sorte de marionnette dans les mains de la marquise de Merteuil ? Mais ne l'a-t-il pas cherché aussi, bon sang ?

Ainsi je terminerai sur l'intelligence, Madame, puisque vous m'y invitez. Ce livre ne délivre aucune leçon de morale. Il ne faut pas être dupe des mauvaises intentions que l'on peut faire de ce roman, même s'il faut s'attrister du nombre de victimes laissées sur le champ de bataille à la fin de l'histoire. La marquise de Merteuil n'aura pas en définitive le monopole de la cruauté, je vous l'accorde, faut-il ici tout prendre à la lettre ? Pierre Choderlos de Laclos dénonce dans ces jeux de l'amour avec un cynisme débridé l'éducation des femmes dans l'aristocratie de son époque.

Madame, avant de conclure ce billet, je voudrais croire que ce roman ne parle que d'une seule chose et vous l'aurez compris : il s'agit ici d'amour, tout simplement d'amour, mais aussi de la liberté d'agir en tant que femme, pour qui le consentement n'est pas une simple vue de l'esprit.

À force, je me suis demandé quelle détresse avait pu abîmer à ce point le coeur de Mme de Merteuil pour le rendre si méchant...

On nous dit qu'à la fin de sa vie, Pierre Choderlos de Laclos faillit perdre la tête : pas à cause des choses de l'amour mais pour des faits politiques, nous voilà rassurés.

Avec toute ma profonde affection et mes plus sincères respects, chère marquise...

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Les Liaisons dangereuses

La première lecture de ce roman épistolaire remonte, mais elle a été suivie de bien d'autres, et ce, même si ce livre propose un suspens qui donne forcément du sel à la découverte initiale.



Un très grand livre, une oeuvre superbe et marquante, tant par l'excellence de l'écriture (soyons honnête, la même chose écrit à coup de tweets n'aurait pas le même cachet!), qui n'a rien d'alambiquée, que par la manière dont l'histoire progresse. Le choix de l'épistolaire était audacieux mais finalement s'avère payant, car le livre est vif, les lettres permettent une exploration profonde des pensées des personnages, de leurs travers, et nous permettent à nous d'être voyeuristes (ou complices, c'est selon l'humeur!).



Non dénué d'un certain humour, volontiers méchantes et cruelles, ces Liaisons dangereuses sont la représentation de la vie même, et même si elles dépeignent une société qui a beaucoup changé (quoique), elles en conservent un caractère universel qui les rendent étonnamment modernes. Cela sûrement leur a donné cette postérité exceptionnelle pour un livre du XVIIIe siècle, quand tant d'autres sont tombés dans l'oubli (au moins auprès du grand public).



Un très bon livre à lire, et sûrement LE roman épistolaire à lire pour s'essayer au genre. Un incontournable.
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Les Liaisons dangereuses

L’intrigue, et le mot prend ici tout son sens, est fort accrocheuse, tapie au coeur d’une toile d’araignée tissée par la noirceur des maitres du jeu, qui resserrent leur piège, lettres après lettres.

Et c’est tout le charme d’un roman épistolaire : point n’est besoin de présentation des personnages de subterfuges pour établir chacun dans son rôle : l’échange écrit entre les personnages y suffit.



Rapidement, après quelques missives, on y est : la jeune jouvencelle sortie du couvent, qui tombe amoureuse du beau chevalier Danceny mandaté par sa mère moins pour lui conter fleurette que pour lui enseigner la harpe, le maléfique vicomte de Valmont, séducteur sans vergogne, véritable Don Juan narcissique et amoral, et Mme de Merteuil, veuve, libertine, et susceptible.qui fut l’une des conquêtes de Valmont, et rumine une vengeance à la hauteur de son humiliation d’avoir été comme les autres délaissée après la conquête. Les autres personnages sont des faire-valoir, mais n’en détiennent cependant pas moins une place fondamentale.



On écrit donc beaucoup, et fort bien, (trop bien peut-être…j’y reviendrai) pour arriver à ses fins. La jeune demoiselle de Volanges prend sa plume pour créer les bases d’une relation avec Danceny. Sans doute cette passion naïve serait-elle morte dans l’oeuf, si Mme de Merteuil n’y avait pas trouvé l’occasion de se venger de de Gercourt un de ces anciens amants, et futur mari de la donzelle. Et quelle victoire si la fiancée n’est plus pucelle…



Valmont mène le combat sur plusieurs fronts : la jeune de Volanges est une proie peu appétissante, mais l’inimitié qu’il éprouve vis à vis de sa mère le pousse à entreprendre la jeune fille, même si son combat majeur est d’un autre ordre : s’attaquer à une proie plus rétive, la chaste présidente de Tourvel…



On voit donc à quel point les relations entre les personnages sont complexes et seul le lecteur est le témoin privilégié du tableau puisqu’il bénéficie d’une vue d’ensemble sur la correspondance.



Bourreau ou victime, chaque personnage se construit avec ce qu’il livre dans sa correspondance. Pas de guide de lecture et de décryptage par l’auteur : les confidences et les événements sont les témoignages et l’interprétation est confiée à la sagacité du lecteur. Pas de difficultés à ce niveau, les confidences sont explicites et les liens vite établis

Par contre, en ce qui concerne le style, il faut s’accrocher. Proust me semble une lecture de santé pour un lecteur d’école primaire, en comparaison. Les épistoliers usent et abusent de doubles négations entrelardées d’imparfait du subjonctif, ce qui rend l’ensemble très pesant Impossible pour moi de le lire d’une traite, même si, et c’est ce qui m’a incitée à poursuivre malgré tout, l’on est curieux de découvrir le dénouement.



Un classique du XVIIIè, siècle des Lumières et du libertinage, à lire ou relire.



Challenge pavés Babelio 2015-2016


Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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Les Liaisons dangereuses

Pour moi comme pour beaucoup de lecteurs, le roman De Laclos est le commencement de tout. Commencement de ma passion de lire, d'écrire, de creuser L Histoire... Commencement de ma curiosité littéraire. Commencement de réponse concernant la nature profonde de l'Homme. Commencement de compréhension de la passion amoureuse et du violent sentiment de vengeance...



Cette oeuvre n'est pas une oeuvre ; c'est une Bible.

Comme je regretterai toujours que Mozart soit mort à 35 ans et nous ait privés de tout le génie prématurément parti avec lui et qui aurait pu s'épanouir jusqu'à un âge avancé pour le plus grand bénéfice de la postérité, je regretterai toujours que Laclos n'eût pu être plus prolixe...



Dire ce que "Les Liaisons Dangereuses" représentent pour moi est quasi impossible, c'est comme si l'on me demandait de décrire le bien-être que j'ai connu in utero.



Une seule chose m'est possible d'exprimer : il FAUT le lire dans sa vie !



Relu en août 2021 pour :

Challenge MULTI-DEFIS 2021

Challenge PAVES 2021

Challenge COEUR d'ARTICHAUT 2021

Challenge des 50 objets 2021
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Les Liaisons dangereuses

Ce roman épistolaire du XVIII ° siècle nous montre la Marquise de Merteuil correspondre avec Valmont son bienveillant ami :

Cher Vicomte

Je vous écris de ma douillette alcôve; le tendre fessier du juvénile chevalier de Pinebel me sert d'écritoire. En effet mon fougueux étalon, assoupi après ses multiples assauts, a eu la complaisance de me servir de pupitre pour vous écrire. A ce jeune novice, j'ai dû tout apprendre des plaisirs de la chair, jusqu'aux complaisances ! L'air que je respire ici, est plein de volupté ; la table sur laquelle je vous écris, consacrée pour la première fois à cet usage, me ravit à plaisir et la vie que je mène ici est réellement épuisante !

Vous me demandez de dévergonder le prude baron de Tigemol, cette entreprise ne va certes pas sans manquer de sel mais vous n'avez toujours pas tenu votre promesse de déflorer la jeune marquise de Lamoniche. Ce n'est pas ce que nous avions conclu lors de notre pacte d'inviolable amitié. Selon vous, la jeune étourdie avait cru laisser sa porte ouverte, mais vous la trouvâtes fermée par le verrou. Mais cher ami depuis quand un inoffensif verrou vous empêche d'arriver à vos fins! Ce surprenant revers n'est pas dans vos habitudes et cache peut-être le début d'une coupable faiblesse. Certaines plantes, mixtures, onguents, pourraient vous aider à retrouver toute votre ardente vigueur.

Mon adorable complice, je vous rappelle comme nous l'avions convenu, que vous devez ensuite mener d'autres galantes batailles : séduire la toute jeune Cécile de Cliteau, la dévote Juliette de Fessebel, puis la candide Madame de Laminette et l'angélique Justine de Lacraquette.

Adieu, mon tendre ami, nous nous reverrons lors d'une entrevue pleine d'épanchements, quand vous aurez honoré vos charmantes promesses. Je veux avoir tant de plaisir à vous embrasser que votre maîtresse puisse en être jalouse.

Une analyse très en profondeur de la chaste société du XVIII ° siècle.


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Les Liaisons dangereuses

Lorsque Laclos publie les Liaisons dangereuses, le roman est encore un genre en gestation, aux règles indécises et mal définies. Ce livre a été écrit en 1782, quelques années avant la Révolution française. L'intrigue se découvre petit à petit. Madame de Merteuil veut se venger du comte de Gercourt avec qui elle a eu une liaison. Le Vicomte de Valmont devient son complice pour le meilleur et pour le pire. Gercourt doit se marier avec une belle jeune femme nommée Cécile de Volanges qui vient juste de sortir du couvent. Valmont fait faux bond à la Marquise car il a des objectifs bien plus intéressants : il veut séduire la Présidente de Tourvel, personnage moral qui a de solides convictions religieuses. On voit la relation du Vicomte et de la Marquise (anciennement amants) se détériorer peu à peu. Le roman est original par son style et sa structure, nous suivons divers points de vue qui permettent de voir l'histoire avec les yeux des protagonistes eux-mêmes. J'ai trouvé que les échanges entre les personnages étaient admirables, l'auteur a su jouer avec les styles tout en gardant une certaine fluidité. Le roman a été jugé scandaleux à l'époque car les personnages s'adonnent au jeu de l'amour et de la séduction en participant au libertinage des mœurs. Chaque lettre venant se combiner aux autres permet de voir l'évolution des aventures amoureuses entre les personnages. Madame de Merteuil et le Vicomte de Valmont sont des personnages diaboliques dont je me souviendrai un long moment. Laclos analyse les mœurs avec beaucoup de finesse, il a rendu son récit vraisemblable au possible. Les complots, les manœuvres et les tromperies sont nombreux dans ce roman. A lire au moins une fois dans sa vie pour découvrir une pépite inoubliable.
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Les Liaisons dangereuses

J’ai redécouvert récemment ce chef-d’oeuvre lu à l’époque où j’étais étudiante grâce à Audible. Quel bonheur ! Grâce à l’interprétation remarquable des acteurs (en particulier Karine Viard lisant les lettres de la marquise de Merteuil et Thibaut de Montalembert lisant celles du vicomte de Valmont), le texte gagne en relief et en profondeur, et m’a frappée par son intelligence, son audace et sa beauté. Je connaissais l’intrigue par coeur ou presque, ayant vu et revu les adaptations qu’en ont faites pour le cinéma Stephen Frears ou Milos Forman. Pourtant, j’ai eu largement l’impression de découvrir Les liaisons dangereuses pour la premières fois.

J’ai été totalement séduite par la beauté de la langue, si pure, si élégante, pas du tout ampoulée, étonnamment moderne si tant est que ce terme ait un sens. Sans doute la fluidité du style est-elle servie par le fait que le roman repose entièrement sur les lettres échangées par les protagonistes de l’histoire. On évite ainsi les longues descriptions, les lourdeurs qu’implique parfois l’intrusion d’un narrateur. Dans un dialogue ou un échange, même s’il est épistolaire, même s’il date du dix-huitième siècle, on fait forcément appel à un langage plus direct, on se perd moins en digressions que dans un roman de facture classique.

J’ai été très frappée de voir si finement dépeint le point de vue féminin qui, du reste, tient la première place dans ce récit. L’auteur parvient de façon surprenante à camper des personnages féminins aussi diamétralement opposés que la marquise de Merteuil et madame de Tourvel. Superficiellement, c’est l’éternel combat du vice contre la vertu, mais intimement, ce sont bien deux personnages vivants et crédibles avec leurs doutes, leurs faiblesses et leurs forces, pas de simples archétypes. La marquise de Merteuil ne se résume pas au monstre de cynisme qu’elle est devenue, elle est avant tout une femme qui revendique les mêmes droits que les hommes; madame de Tourvel n’est pas une simple dévote confite en religion, c’est une femme passionnée et authentique.

Que Choderlos de Laclos, un militaire de carrière dont on ne sait à peu près rien, soit l’auteur d’un tel livre ajoute à son mystère. J’ai lu qu’il aurait été très influencé par J-J Rousseau et par la lecture de La nouvelle Héloïse, également un roman épistolaire, dont on trouve d’ailleurs quelques discrètes allusions dans Les liaisons dangereuses. Il a laissé un traité inachevé à sa mort intitulé « De l’éducation des femmes ». L’éducation des jeunes filles de l’époque, l’ignorance dans laquelle on maintenait les femmes issues de l’aristocratie semblent avoir été au coeur de ses réflexions. Elles le révoltaient pour des raisons évidentes d’élémentaire justice, mais aussi parce qu’elles étaient cause de désordres pour la société tout entière. Et en effet, tout le livre peut se lire comme l’illustration des dégâts effroyables dont l’inégalité entre les sexes est la cause. Car dès lors qu’il n’y a rien de plus essentiel pour une femme bien née que de préserver sa vertu, tandis que rien de comparable n’est exigé d’un homme, que reste-t-il à une femme aspirant aux mêmes droits que les hommes? Dans le cas de la marquise de Merteuil qui veut vivre en libertine mais ne peut en aucun cas risquer de perdre sa réputation car la perdre, c’est tout perdre, il reste la ruse et la dissimulation, et leur corollaire : un cynisme à toute épreuve.

« Si cependant vous m'avez vue, disposant des événements et des opinions, faire de ces hommes si redoutables le jouet de mes caprices ou de mes fantaisies; ôter aux uns la volonté, aux autres la puissance de me nuire; si (…) ma réputation s'est pourtant conservée pure; n'avez-vous pas dû en conclure que, née pour venger mon sexe et maîtriser le vôtre, j'avais su me créer des moyens inconnus jusqu'à moi ? »

Ainsi à peu près tout ce que vivent ou subissent les personnages a été désiré et voulu par la marquise. Même Valmont, son alter ego, n’est qu’un pantin entre ses mains. Dans ces conditions, tout aurait dû se dérouler conformément aux voeux de la marquise de Merteuil. Mais quelque chose d’imprévisible se glisse dans la mécanique bien huilée qu’elle a mise en oeuvre, et ce quelque chose, c’est l’amour. L’amour, imprévisible et échappant à toute maîtrise, marque véritablement l’intrusion du tragique dans une histoire qui était jusque-là plus badine que tragique. Il fait irruption de manière impromptue et vient se fracasser contre la vanité des personnages. S’il y a une morale dans cette histoire, elle réside peut-être dans la mise en lumière des conséquences dramatiques engendrées par la vanité, celle de la marquise de Merteuil et du vicomte de Valmont en premier lieu. C’est en effet sa vanité qui pousse la marquise à imaginer l’odieux stratagème menant pupille, l’ingénue Cécile Volanges, à se retrouver engrossée par Valmont. Ceci, afin de ridiculiser l’un de ses anciens amants, le comte de Gercourt, qui doit épouser la jeune fille. C’est encore par vanité et en jouant sur celle du vicomte que la marquise obtient de celui-ci qu’il abandonne madame de Tourvel après l’avoir séduite.

« Oui, Vicomte, vous aimiez beaucoup Madame de Tourvel, et même vous l'aimez encore; vous l'aimez comme un fou: mais parce que je m'amusais à vous en faire honte, vous l'avez bravement sacrifiée. Vous en auriez sacrifié mille, plutôt que de souffrir une plaisanterie. Où nous conduit pourtant la vanité ! Le Sage a bien raison, quand il dit qu'elle est l'ennemie du bonheur. »



L’inégalité entre les hommes et les femmes et plus généralement entre les êtres, l’amour et l’humilité qu’il requiert, la vanité et l’inauthenticité, le cynisme, le pouvoir, tous ces thèmes sont toujours aussi actuels puisqu’ils sont profondément humains. Voilà pourquoi la lecture de ce chef-d’oeuvre du dix-huitième siècle reste si passionnante aujourd’hui.

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Les Liaisons dangereuses

Honte à moi. Même si je connaissais l'histoire, tellement elle a donné lieu à des adaptations, je n'avais jamais lu Les liaisons dangereuses. Si l'on veut jouer sur les mots, je ne l'ai toujours pas lu, puisqu'il s'agit ici d'une écoute. Et une écoute de plusieurs narrateurs, chacun interprétant un des personnages, ce qui permet de les identifier à la voix, en plus bien sûr de l'intitulé de chaque lettre, très utile dans le cas d'une écoute que l'on est parfois contraint d'arrêter au milieu d'une lettre. J'aurais juste un léger reproche pour la voix de la marquise de Merteuil, non par le ton employé, mais parce que la narratrice a un accent régional, qui au début m'a heurtée, et auquel j'ai fini par m'habituer.

Je craignais d'être parfois un peu perdue, d'avoir parfois du mal à suivre, pour cette écoute, forcément plus fractionnée qu'une lecture, d'un texte datant du XVIIIème siècle. Je peux rassurer ceux qui n'ont toujours pas lu ce chef d'oeuvre, la langue est magnifique, d'une fluidité remarquable, un bonheur déjà à écouter ces mots, la manière dont ils sont agencés, ces formules utilisées pour dire les choses, clairement, mais avec beaucoup de virtuosité. Et plus fort encore, la langue utilisée par ce militaire s'adapte à chaque personnage, et non seulement dans mon cas, le narrateur, mais aussi le style du texte permettait sans aucune difficulté d'identifier l'auteur de chacune des lettres.



Oui, vous avez bien lu, l'auteur de cette merveille de la littérature française était un militaire. Je suis époustouflée de sa capacité à nous décrire des personnages aussi justes, aussi fouillés, et très différents les uns des autres. Comment cet homme, à une époque où la séparation entre hommes et femmes était beaucoup plus forte qu'aujourd'hui, a-t-il pu ainsi pénétrer les mystères de l'âme féminine et en décrire toutes les facettes dans ces différentes femmes, dont l'histoire hélas bien malheureuse nous est contée par ces lettres.



Car c'est l'autre particularité de ce roman et ce qui contribue à l'attrait qu'il a exercé sur moi. C'est un roman épistolaire. Ce procédé permet d'éviter de se perdre en discours inutiles sur les circonstances, les actes des personnages, les détails de la vie de tous les jours de chacun. L'auteur nous permet ainsi pour chacun des protagonistes d'aller à l'essentiel, et de mieux les comprendre, d'aller plus avant dans leur intimité, que si l'on était face à un narrateur unique. Et ces lettres qui s'échangent, dont l'auteur et le destinataire varient à chaque fois, permettent aussi de susciter l'attente, le désir toujours renouvelé d'en savoir plus. J'ai été surprise par mon attachement aux personnages, par l'empathie suscitée en moi, par le désir de savoir comment cela allait se terminer. Plus exactement, puisque la fin m'était connue, de savoir comment l'auteur allait y arriver. Et mon intérêt n'a pas faibli une seule minute durant toute cette écoute.



Alors qu'en est-il de cette histoire et des différents personnages ? Je ne reviendrais pas sur les détails, puisque je pense que la majeure partie d'entre vous les connaissent déjà, et pour ceux qui ne les connaissent pas, je leur laisse la joie de les découvrir par eux-mêmes. Sachez qu'ils sont tous complexes, nuancés, qu'il n'y a pas les bons et les méchants, mais des personnages qui parviennent tous à un moment ou un autre à nous émouvoir, malgré ce qui au départ pouvait paraitre rédhibitoire, exagéré, ainsi la candeur et la naïveté de la jeune Cécile, la dévotion de la présidente de Tourvel, la rigidité de Madame Volanges, sans parler de l'absence de scrupules et la perfidie De Valmont et de la marquise.

Sachez seulement qu'il y est question de libertinage bien sûr, c'est la réputation de ce livre, mais aussi et surtout d'amour. Il y est aussi surtout question de femmes, de femmes à une époque où elles avaient surtout des devoirs des contraintes, et où l'on avait vite fait de les déclarer fautives. Et certaines vont en mourir.

Je crois que ma lettre préférée de ce roman est celle où la marquise de Merteuil explique au vicomte De Valmont, lettre qui lui sera fatale, comment elle a dû procéder, comment elle a dû acquérir la faculté de composer un personnage et des émotions ou au contraire de les dissimuler, pour parvenir à vivre la vie qu'elle désirait, ce qu'un homme pouvait choisir sans aucun risque. La réputation d'une femme était à cette époque une nécessité plus vitale que tout le reste. La marquise de Merteuil est de loin le personnage le plus complexe de ce livre, et malgré toutes ses manigances, tous ses mensonges, je n'ai pu la détester, bien au contraire. Je l'ai admirée pour sa volonté de ne pas se restreindre au carcan imposé aux femmes de son siècle.



Un roman surprenant, tant par son contenu que par son auteur, tant par le fond que par la forme, que j'aurais dû découvrir beaucoup plus tôt. Un roman dont la réputation de chef-d'oeuvre n'est pas usurpée.

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Les Liaisons dangereuses

La marquise de Merteuil veut se venger du comte de Gercourt, celui-ci étant persuadé que sa future femme lui restera fidèle. Elle demande alors au vicomte de Valmont de séduire la jeune Cécile Volanges, la fiancée du comte. Demande qui n’enthousiasme guère le vicomte, trop occupée à séduire une jeune femme pieuse et fidèle, madame de Tourvel.

Bien que ce soit un roman épistolaire publié en 1782, le roman est facile à lire, et même encore aujourd’hui, les personnages et leurs agissements marquent par leur fourberie.

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Les Liaisons dangereuses

Ah quel livre!

Il est dommage que j'ai du le lire à l'époque dans le cadre contraint et forcé qu'est celui du lycée pour un de mes cours. Je suis sûre que si je l'avais lu pour mon plaisir et non pour une future analyse textuelle, je l'aurais encore plus apprécié!

C'est pourquoi, huit ans après, je me suis décidée à le relire pour moi, ce qui est d'autant plus extasiant.

Je n'ai, certes, à 24 ans plus le même regard que j'avais à 16 ans, mais je dois reconnaître que ce livre a été et reste une perle de grandeur, une perle d'écriture, une perle passionnante et dévorante!



A lire, à lire et à relire!
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Les Liaisons dangereuses

Après avoir regardé une émission sur Arte* et la lecture de la critique de LalyM sur Babelio, l'idée m'est venue de relire le classique Les Liaisons dangereuses de Choderlos de Laclos.



A ma première lecture au lycée, à la fin des années 70, j'étais à peine plus âgée que Cécile Volanges. Maintenant, je dois avoir l'âge de Madame de Rosemonde. Je dois avoir relu ce livre à l'âge de tous les personnages féminins : la petite Volanges, la présidente de Tourvel, la Marquise de Merteuil, Madame de Volanges et Madame de Rosemonde.

A chaque lecture, je découvre de roman comme on découvre de nouvelles lueurs quand on contemple une pierre précieuse sous différents éclairages.



Longtemps, la Marquise de Merteuil est resté le personnage que j'ai le plus aimé détester, une araignée tissant sa toile et capturant ses proies dans un fil de soie avant de les dévorer. Scarlett O'Hara d'Autant en emporte le vent fait figure de femelette à côté de cette ogresse.



Le personnage féminin le moins apprécié (et le moins décrit par Laclos) est Madame de Volanges, cette mère si peu maternelle pour sa fille unique.



Pour sûr, je relirai encore et encore Les liaisons dangereuses.





* www.arte.tv/fr/videos/098428-000-A/les-liaisons-scandaleuses/
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Les Liaisons dangereuses

Ma chère Emilie,



Je fis une lecture personnelle décalée des Liaisons Dangereuses. Passé outre ce classique jusqu'en ma 44ème année, je tombai fortuitement sur ces échanges épistolaires alors qu'à des lieues de mon foyer je me trouvai à court de lectures édifiantes. Ce fut pour moi l'occasion de goûter ce nouvel art des temps qu'est la lecture en @book.



Hélas, je sentis bien que mon âge avancé, et mon expérience déjà pleine des moeurs de ce temps ne me permettaient plus de ressentir, avec la fraîcheur requise, toute la rébellion et l'horreur que méritait pourtant la lecture de ces Lettres, dans lesquelles M. de Laclos met en place sous nos yeux impuissants la mécanique infernale de liaisons croisées.



Ah ! Cécile ! tu avais14 ans, j'en avais 16, et c'est alors, c'est certain, que nous aurions apprécié comme il le mérite le projet éducatif de ce militaire -déjà vieux lui aussi de 40 années- à la carrière bloquée, qui mettait ainsi sa science de la stratégie militaire et sa frustration de ne pas avoir pu jouer parmi les grands du fait d'une trop petite noblesse, au service des midinettes ignorantes que nous étions alors.



Stephen Frears et John Malkovitch, repris par nos pamphlétaires télévisuels, n'auraient pas encore donné au récit le rythme d'un série streaming dont le souffre et le sel tentent de réveiller nos hormones moribondes, fatiguées par les excès de pollution et de trépidations ; et c'est avec la foi rousseauiste en un homme naturellement bon que j'aurais suivi M. de Laclos, et non dans l'espoir d'y retrouver le chant torturé de son contemporain Marquis.



A toi, ma pure et douce Cécile, encore enfant à peine sortie de l'adolescence, j'aurais pu lire ces jolies pages, si bien tournées dans le genre d'alors, si pleines d'esprit, et nous aurions pleuré ensemble, tant M. de Laclos a su justement résumer et dénoncer, avec autant de coeur que d'esprit, dans cette pièce de théâtre scandée par les révélations successives de lettres croisées, souvent dérobées, livrées au lecteur impatient, un esprit du temps dévoyé, le jeu perpétuel et pervers d'une haute société, que la vaine insouciance et l'opulence ennuyeuse conduit à jouer à l'amour comme une partie de tric-trac, où la victime naïve, aussi bien que son orgueilleux bourreau, finissent écrasés pour n'avoir pas joué suivant les régles convenues.



Mais, à 44 ans, mon grand écart était trop grand, et tu n'es plus sans doute, toi non plus, la souple danseuse de 14 ans que je tenais dans mes bras, et, espérant que la vie n'aura pas fait de toi une détestable Merteuil, à l'heure où je lutte chaque jour pour ne pas me laisser envahir par le cynisme du Valmont tapi en moi, c 'est donc deux maigres étoiles, lueurs d'espoir pour mon âme, déjà presque éteintes, que je t'adresse depuis la dernière page des Liaisons Dangereuses, laissant le soin à des esprits plus vierges, de saisir l'étoile filante, que mériterait sûrement ce livre en sus, qui par delà les siècles touche et éduque à la fois.



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