En effet, dit-elle, l'objet de l'amour, Socrate, ce n'est pas, comme tu l'imagines, le beau... - Eh bien ! Qu'est-ce en vérité ? - C'est la procréation et l'enfantement dans la beauté. - Pas possible, m'écriai-je. Hé oui ! absolument ! répliqua-t-elle. Mais pourquoi, précisément la procréation ? Parce que la procréation, c'est ce que peut comporter d’Éternel et d'impérissable un être mortel. Or le désir de l'immortalité, d'après ce dont nous sommes convenus, va forcément de pair avec le désir de ce qui est bon, s'il est vrai que l'objet de l'amour soit la possession perpétuelle de ce qui est bon. Ainsi donc, d'après ce raisonnement, l'objet de l'amour c'est aussi, forcément, l'immortalité.