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Critiques de Rascal (300)
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Le voyage d'Oregon

Voici un album très exigeant quant au sens, mais absolument fabuleux selon moi.

Quand on y regarde un peu vite, on aurait tendance à classer ce livre dans les lectures de maternelle or, ce serait une grave erreur.

Pour être tout à fait franche, je pense qu'il est inutile de proposer cet album avant l'âge d'au moins neuf à dix ans, et encore...

C'est une histoire très poétique et métaphorique où le non-dit est omniprésent. Une histoire qu'il convient de lire plusieurs fois afin que l'enfant se l'approprie et y trouve des significations chaque fois différentes.

Nous sommes aux États-Unis, probablement dans les années 1960 ou fin des années 1950. On sait juste que l'un des deux personnages principaux est né en 1935. C'est au style des camions qu'on peut conjecturer une date approximative où se déroule l'album.

De même, il n'est jamais précisé qu'on se situe aux USA, c'est au lecteur de le deviner.

Au début, nous sommes dans un cirque et le narrateur, qui est un des personnages principaux ne nous dit pas qui il est. Là encore, il faut chercher et ce n'est qu'à un certain point qu'on peut en avoir la certitude.

L'un des personnage souffre d'un handicap, mais une nouvelle fois, c'est à un certain point de la lecture qu'on l'apprend avec certitude. Pourtant, différents indices auraient pu nous mettre sur la voie, tant dans le texte que dans les illustrations, mais on n'y fait pas attention à la première lecture.

Les deux personnages décident de quitter le cirque et de voyager. Ceci aussi est sujet à interprétation.

On traverse tous les États-Unis pour finalement aboutir à un point précis. C'est la fin du voyage pour l'un des deux personnages. Pour l'autre, ce n'est peut-être que le début, allez savoir...

J'ai tâché de ne pas vous déflorer cet album extrêmement riche et qui peut être lu comme une enquête. Il y a mille liens possibles avec différents sujets. Les illustrations sont très pertinentes et donnent à voir ou à penser autre chose que le texte. On y décèle même un clin d'œil à Van Gogh.

Bref, c'est de la belle ouvrage, messieurs Rascal et Louis Joos, et je vous en remercie. Au demeurant, ceci n'est que mon avis, un petit point rouge cheminant sur les milliers de routes qui sillonnent les milliers de kilomètres des États-Unis, c'est-à-dire, pas grand-chose.
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Cassandre

-"Lundi, quand je retournerai à l'école, je dirai à Cassandre. Cassandre, j'ai un cadeau pour toi. Cassandre, c'est ma meilleure amie."

Dans son lit, la petite Marie-Paule parle à son doudou, un poupon nommé Martin. "Cassandre, je te donne Martin, et tous ses habits."





Cassandre est une petite fille que le Père Noël a beaucoup gâté, elle a de jolis jouets et des robes merveilleuses. Mais, Cassandre n'est pas heureuse.

Un jour, elle propose un échange, Martin contre sa belle poupée, Michèle. Un échange pour quelques jours, au nom de leur amitié...

Abandonner Martin?





Martin est le confident de Marie-Paule, elle lui parle tout le temps, quand elle ne parle pas à son chien... Petite fille solitaire, elle n'a que Martin à qui se confier, car elle a un secret dans son coeur:

-"Mort, c'est quand on ne respire plus, m'a dit Papa.

J'ai essayé de ne plus respirer pour voir comment c'était...

J'ai été morte au moins vingt secondes.

C'est dur d'être mort tout le temps !"





Dans l'enfance, on transforme de petits objets de rien en trésors inestimables: une petite pierre, une feuille morte ou une fleur des champs… Il en est ainsi pour Martin, le doudou!

Des aquarelles pleines de douceur et de délicatesse sur les amitiés qui

nous aident à grandir, dès le plus jeune âge.

Premiers pas vers la générosité, la confiance en l’autre et le don de soi à travers ce qu’on pense avoir de plus cher...

( Mais, c'est dur dur à cet âge là :)





Avons nous encore nos ami.es d"enfance ou les avons nous oublié.es?

Devons-nous nous retourner sur les ombres de notre passé?

Et si "On s'était donné rendez-vous, même jour, même heure, sur les marches de la place des grands hommes?"
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Ami-ami

"Mon meilleur ami." Déclaration d'amitié du chinois🐉Xi Jinping au russe 🐻Poutine. 😬

Le Point.fr , 16/06/19.





Ami-Ami: en mélangeant les lettres, ça fait...miaam!





Dans la vallée, un joli lapin blanc tout rond rêve d'avoir un ami.

Dans la montagne, dans sa demeure noire, un loup rêve d'avoir un ami aussi...

-"Le jour où j'aurai un ami, je l'aimerai immensément" dit le loup.





Ces 2 là vont se rencontrer, et le lapin apeuré, va offrir un bouquet de coquelicots au grand loup...





Déclaration d'amitié entre Macron-Trump. Et..."entre la France et l'Afrique, ce doit être une histoire d'amour " E.Macron, le 20/11/20
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Au vent mauvais

Le ciel bleu parcouru d'une envolée d'oiseaux... Des oiseaux qui seront les seuls à l'accueillir à sa sortie de prison. Abel Merian n'a qu'une hâte : se débarrasser de ses vieilles fringues pourries et de ce pauvre sac Tati. Le premier magasin sur sa route et le voilà qui en ressort tout propre et tout neuf. Ses quelques économies dépensées ne l'inquiètent pas : il sait que son butin l'attend bien sagement au fond d'une vieille usine désaffectée. Mais, une fois sur place, il se rend compte que la ville a bien changé. Des projets immobiliers qui pullulent et l'usine désaffectée s'est transformée en centre d'art moderne et contemporain. Plus qu'à dire adieu à son butin coulé sous des tonnes de béton. Assis sur un banquette, perdu dans ses pensées, il est bientôt interrompu par les Variations Goldberg. Au bout du fil, une jeune femme, la propriétaire du portable, qui lui demande de bien vouloir le lui envoyer en Italie, là où elle se rend par avion. Et pourquoi ne pas le lui remettre en main propre...



Plus rien ne retient Abel. Personne pour l'accueillir à sa sortie de prison, un butin envolé. Alors, il va suivre son instinct et retrouver la jeune femme qui a oublié son portable au centre d'art. Ce voyage, aussi inattendu qu'impromptu, va l'emmener loin de chez lui. Dans cet album, l'on suit Abel, un homme taciturne, un brin désabusé et dont on sait finalement peu de choses. Un homme qui va s'accrocher aux premières lueurs de vie, notamment en la propriétaire du portable. La voix-off, omniprésente, envoûtante, nous plonge dans une ambiance très intimiste, tantôt nostalgique, tantôt poétique. Ce récit introspectif, ponctué de silences assourdissants, fait la part belle à l'humain, à la vie, aux rencontres qui tracent notre chemin. Rascal Graphiquement, le trait profondément encré, la mise en page sobre et les couleurs bichromiques et sombres de Thierry Murat sert parfaitement ce voyage émouvant.
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Au point du coeur

Il y a au moins trois façons de lire ce livre :

1°) Ne pas le lire et juste regarder les images.

2°) Lire le texte et regarder conjointement les images.

3°) Lire le texte seulement.



Moi qui d'ordinaire aime beaucoup ce que fait Rascal, je considère cet album au mieux comme un plantage et au pire (ce que je soupçonne secrètement) comme une opération bassement commerciale où, n'ayant pas trop d'idées mais un impérieux besoin de produire un livre, Monsieur Rascal s'est dit :



" Tiens, je vais choisir un assortiment de tableaux pas trop moches, vais leur pondre un salmigondis vaguement poético-philosophico-branlettique et ils seront tous contents avec ça. "



Le livre est un réussite au moins sur un point : les peintures sont jolies. C'est déjà ça. Elles proviennent presque toutes (voire toutes, il faudrait que je me renseigne mieux) du patrimoine belge ou de peintres belges. Ceci a le mérite de porter l'attention sur des artistes pas forcément très connus et qui pourtant valent le détour. C'est la raison pour laquelle j'ai tout de même attribué trois étoiles à l'ouvrage.



En revanche, cette sélection émane en grande partie du fruit d'un travail préalable non pas tant de l'auteur qui a certes choisi les œuvres, mais plutôt essentiellement du livre de Michael Palmer, L'Art Belge aux éditions Racine. Donc, tout ce que je trouve bien dans cet album ne vient pas de Rascal car, que dire du texte ?...



De mon point de vue, c'est une imposture, des bredouillis de phrases qui se veulent profonde et qui sont en réalité creuses comme des barattes. C'est à la poésie ce que les termes de managing sont à la psychologie : du vent, des mots vides de sens, une outre percée.



Au terme de cette présentation ô combien succincte, vous comprendrez aisément que j'ai définitivement opté pour la première façon de lire ce livre, celle à laquelle chaque enfant, lecteur ou non lecteur, peut souscrire facilement, celle de l'émerveillement des yeux. Pour l'émerveillement des autres sens par la magie du texte, je vous conseille urgemment de vous focaliser sur d'autres textes du même Rascal qui a été capable ailleurs d'être un vrai bon auteur pour la jeunesse.



Mais ceci n'est évidemment que mon avis, c'est-à-dire, pas grand-chose.
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La Route du vent

Au départ, ce sont essentiellement les illustrations de Stéphane Girel qui m'avaient attirées vers cet album. J'aimais bien son trait simple, ses traitements assez bruts et son emploi magnifique de la couleur.

Puis, il m'a bien fallu lire le texte de Rascal, et là, je me questionne encore. De deux choses l'une, soit c'est hyper philosophique et trop costaud pour moi car je n'ai pas tout saisi. Soit il n'y a rien de particulier à saisir et vous y mettrez ce que vous voulez.

Ce dernier fait appel à tout un tas de références (une poule sur un mur, Aristote, Napoléon, les temps modernes, les Doors, Sur la route, etc.) pour finalement terminer son histoire en eau de boudin, qui retombe comme un soufflé qu'on aurait trop tardé à manger.

Peut-être faut-il y voir une allégorie du départ du nid familial pour découvrir le monde, s'y frotter, y perdre quelques illusions, puis retourner se créer son petit nid douillet à soi que les enfants se feront un devoir de s'extraire ?

Faut-il y voir un appel du large ? Une envie de conquête ou de découverte ? Faut-il y voir une dénonciation du style de vie Métro, Boulot, Dodo ?

Je n'en sais rien du tout messieurs, dames, car c'est tellement vague, obscur et ouvert que vous pouvez à peu près tout y mettre et même encore un peu plus, probablement.

Les enfants n'apprécient pas trop ces histoires hyper ouvertes et passent leur temps à vous demander après la lecture : " Mais pourquoi ils ont fait ça ? Mais pourquoi ceci.... mais pourquoi cela ? "

Donc, si vous cherchez un sens à cet album, il vous faudra faire confiance à Bob Dylan et vous dire : " The answer my friend, is blowin' in the wind... "

L'histoire commence sur un mur, posé au milieu de nulle part où trois animaux, une poule, une tortue et une souris, vivent de l'air du temps, loin de la grande ville.

Mais la sécheresse, la famine et la canicule subites les obligent à prendre la route...

Voilà, je vous ai donné un avant goût ainsi que mon avis, mais ce n'est pas grand-chose, messieurs, dames, alors à vous de voir...
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Prunelle

Voici encore un très bel album du duo Rascal/Stéphane Girel.

Une histoire toute simple, quatre mots jetés sur le papier, tout un univers suggéré. Ça, Rascal nous y a déjà habitué. C'est toujours aussi bien fait, c'est toujours aussi intéressant.



Mais il est vrai que pour cet album, celui qui fait une prouesse, c'est l'illustrateur Stéphane Girel. Je le trouve toujours très bon, mais là, là vraiment il parvient à transcender l'histoire, à dire beaucoup dans jamais rien gommer du suggéré que laisse volontairement planer l'auteur.



Une ambiance très Belgique ou nord de la France, mais avec une subtilité, une gamme de tons, des points de vue vraiment de grande qualité selon moi.



Rascal nous brosse le portrait de trois enfants, trois amis, dont l'un se différencie des autres par son courage à toute épreuve, son manque de crainte et d'appréhension face au danger. On le surnomme Jean-sans-peur.



Un jour, le grand-père de Jean-sans-peur lui confie un chaton, Prunelle. Celle-ci grandit et devient la compagne de jeu des trois amis, mais c'est surtout pour Jean-sans-peur qu'elle est importante.



Malheureusement, le soir du dernier jour d'école, Prunelle reste introuvable. Jean la cherche partout mais ne trouve que le désespoir de sa disparition. Qu'a-t-il bien pu arriver à Prunelle ? Les amis essaient bien de tirer Jean de sa mélancolie mais rien ne semble pouvoir y faire, si bien qu'il tombe malade de chagrin.



C'est bien la première fois qu'on voit Jean avoir peur de quelque chose...



En somme, un très bel album, qui vous emplit les prunelles et ravira nos petits lecteurs, du moins c'est mon avis, c'est-à-dire, bien peu de chose.
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Blanche Dune

Comme il est beau et poétique cet album ! Je l'avais oublié quelque part dans les rayonnages sans âge de ma bibliothèque sans fond.

C'est à un p'tit coup de ménage que vous devez cette petite critique. Une exhumation d'un superbe album, émouvant autant par ce qu'il dit que par ce qu'il me rappelle, de l'époque où je l'ai acheté, de la personne avec qui j'étais à ce moment...

Mais ça c'est de tes souvenirs Nastasia, cela ne nous intéresse guère. C'est un peu vrai, bonnes gens, mais c'est un peu le thème de l'album également, le souvenir.

Le duo Rascal/Girel a rarement été aussi bon, aussi beau, aussi poétique, aussi juste dans le ton et dans les teintes que dans Blanche Dune.

Tout d'abord le texte de Rascal est d'une rare beauté. Tout en subtilité, tout en dialogues et questionnements intérieurs d'une grande profondeur. La rencontre d'un enfant et d'un vieux monsieur, là, au bord de la mer, au pied d'une falaise trop belle et trop pudique pour se montrer dévêtue de son voile de nuages.

Quelque part dans le Pas de Calais, probablement, à deux ou trois encablures du Cap Gris-Nez, assurément. Un rivage pas sexy. Un littoral à la beauté subtile, au charme pas commercial.

Sur le front de la falaise, siège une belle demeure de style anglais version fin XIXème, l'époque des bains de mer en canotier et tenue rayée.

L'enfant interroge le vieil homme sur les blockhaus, les crabes, les étoiles, les ammonites...

Dans ce lieu (cette résidence secondaire), ces quelques objets et les réponse du Capitaine, le petit Tanguy trouve des réponses à des questions existentielles, métaphysiques et surtout, fait l'apprentissage de l'altérité, de la nuance et de la poésie.

Stéphane Girel quant à lui, sait trouver de cadrages, des tons, des ambiances dans ses aquarelles qui ajoutent encore à l'épaisseur, à la sensibilité, à la poésie de cet album.

Réussite indubitable à mon goût, un album fantastique que j'ai eu tort d'oublier depuis tant d'années. Le thème central de l'album, parmi tous ceux que j'ai évoqués déjà, me semble le rôle du souvenir dans le sens qu'il donne à nos vies, et par delà, le sens même de la vie.

Grande quiche Nastasia ! Pourquoi l'as-tu laisser prendre la poussière et se briser les reins sous des tonnes de gros bouquins ? Ne soyez pas si bête que j'ai pu l'être, ne vous en privez pas plus longtemps. A fortiori dans cette période où nous allons entrer de commémoration du centenaire de 1914.

Mais ceci n'est bien évidemment que mon avis, un petit point qui clignote à l'horizon et qu'une vague un peu plus haute effacera bien vite, autant dire, pas grand-chose.
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Buffalo Kid

États-Unis, 1884. Les bisons sont en voie d’extinction. Un grand musée d’histoire naturelle dépêche un jeune taxidermiste pour ramener des cornes, des sabots et des peaux avant que l’espèce ne disparaisse. Ce dernier ne se doute pas qu’il va vivre un moment de grâce, l’une de ces expériences qui marquent à jamais et donnent un sens à notre existence…



Rascal et Louis Joos s’inspirent de faits historiques terribles – le massacre de millions de bisons par les colons venus d’Europe – mais ce contexte n’infuse que subtilement ces pages qui ne donnent que des repères spatio-temporels assez généraux et n’entrent pas dans le détail des tenants et aboutissants de l’extermination des bisons (il y a une brève note explicative à la fin mais qui n’explique pas pourquoi on s’en est pris à ces animaux). Pour avoir partagé la lecture du roman Le dernier sur la plaine, de Nathalie Bernard, mon moussaillon de douze ans et moi avons immédiatement su de quoi il s’agissait mais les plus jeunes (l’éditeur conseille cet album aux enfants à partir de six ans) pourront lire cet album sans savoir.



En effet, le choix est d’aborder ce drame sous l’angle lumineux de l’initiation d’un homme qui trouve bonheur et sens au contact de la nature. Le texte lyrique et les illustrations à l’encre et à l’aquarelle (extraits via le lien ci-dessous) subliment la beauté des grandes plaines, du soleil couchant et de la nuit qui s’empare de la forêt, où les humains et leurs machines industrielles semblent des intrus. Et pourtant, on assiste dans cet album à une communion bouleversante entre l’homme et la nature.



Nous avons aimé retrouver des saveurs qui nous avaient transportées dans Le voyage d’Oregon : celle du voyage (ici de New-York vers le Kansas puis le Canada) et surtout celle de la liberté.



Un immense bol d’air, cet album !
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Au vent mauvais

Il y a des jours, comme ça, où rien ne se passe comme on le souhaiterait, il y a des vents contraires, des vents mauvais …



« Le ciel est par-dessus le toit

Si beau, si calme… »



Tel Verlaine, Abel Mérian, observait ce monde à travers une fenêtre flanquée de trois barreaux. Il regardait la vie défiler à grande vitesse. A sa sortie de prison, je suis rentrée dans sa tête et je ne l’ai plus lâché. Peu m’importe son passé, son délit, pour moi, Abel est un homme bien que j’ai envie de connaître, de comprendre, d’aider et d’aimer. Il a cette retenue, cette mélancolie que j’admire chez les hommes et pourtant c’est un volcan prêt à entrer en éruption.



Seul et sans illusion, il se débarrasse de ses vieilles guenilles et va dépenser sa solde pour ressembler à un homme ordinaire, mais quel bel homme ! Il a un but, qu’il attend depuis sept ans, sept longues années. Il se dirige vers une vieille usine désaffectée pour récupérer son butin et tirer un trait sur son passé. Mais le vieux bâtiment a fait place à un musée flambant neuf. Envolés ses projets, ses rêves, il est dans la merde jusqu’au cou.



Submergé par ses idées noires, les «variations de Goldberg» le ramènent soudain à la réalité par le biais de la sonnerie d’un portable oublié. Il décroche quand une douce et jolie voix lui demande de lui renvoyer le portable en Italie où elle est sur le point de se rendre. Abel, séduit, accepte mais va quelque peu fouiller dans le portable de cette inconnue et va s’immiscer dans ses textos, ses photos, son ex, ses copines, ses joies, ses peines, sa vie en somme.



Lui renvoyer son portable ? Mais pourquoi ne pas lui remettre en main propre en Italie ? Il vole une voiture, au hasard de sa route, et le voilà parti seul vers l’inconnu. Seul ? Pas vraiment. Son chemin va être jalonné de rencontres inattendues et de souvenirs de son enfance.



« -Qu’as-tu fait, ô toi que voilà

Pleurant sans cesse,

Dis qu’as-tu fais, toi que voilà,

De ta jeunesse ? »



Un road-movie sublime, l’introspection délicate, douce-amère d’un homme désabusé. Le graphisme sur fond de couleurs automnales nous absorbe. Une tranche de vie, authentique, douloureuse, qui laisse des traces, car parfois la vie ne fait pas de cadeau.



Il y a des jours comme ça où rien ne se passe comme on le souhaiterait, il y a des vents contraires, des vents mauvais…


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Les quatre saisons de Rose

Ce petit roman qui s'adresse à de jeunes lecteurs d'une dizaine d'années m'a beaucoup touchée, retomberais-je en enfance?

En quatre saisons, nous regardons la vie à travers les yeux d'une petite fille Rose qui a le bonheur de passer ses temps de vacances auprès de ses grands-parents à la campagne.

Les petits bonheurs égrenés au fil du temps qui passe sont universels: des gâteaux confectionnés avec la grand-mère à la cueillette des champignons en compagnie du grand-père. Rascal dépeint les ambiances et la nature avec une poésie tendre qui nous renvoie à notre propre nostalgie d'un doux temps révolu.

Un livre sur la transmission qui ne passe évidemment pas par de grands discours mais par des moments partagés dans un silence complice et joyeux.

Mais je laisse le dernier mot au grand-père parce que c'est encore lui qui parle le mieux au cœur de la petite fille qui sommeille en chacune de nous:

"On continue, jolie princesse?"

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Le Petit Chaperon rouge

L💗ve LPCR forever !

Le conte de Perrault du XVIIe siècle, les variantes orales qui l'ont précédé et donc inspiré, les interprétations psychanalytiques et littéraires (cf. Bruno Bettelheim et Anne-Marie Garat *), j'adore !

Ainsi que les versions pour enfants revisitées avec intelligence et/ou humour et/ou génie créatif.



Cet album de Rascal réunit ces trois qualités.

Il faut connaître l'intrigue, car elle n'est que suggérée.

Pas de texte, sauf l'onomatopée 'toc-toc-toc' qui fait rebondir deux fois cette terrible histoire.

Trois couleurs : blanc, noir, rouge.

Des formes minimalistes, comme sur la couverture.

Des images symboliques. Machine à coudre et ciseaux - qui serviront à confectionner le vêtement de la fillette. Forme en blanc de l'habit sur pièce de tissu rouge - l'étoffe est découpée...

Et marchez dans les bois, jeunesse, en direction de chez Mère-Grand. Rencontrez le loup, laissez-vous embobiner et la bobinette cherra, mais quelle sera la trombine sous le bonnet de nuit de Mémé ?...



Grandiose ! Quand minimalisme est synonyme de génie !



* 'Une faim de loup, Lecture du Petit Chaperon rouge', Anne-Marie Garat (Actes Sud)
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Ami-ami

Ami-ami est un album faussement naïf qui ne se termine pas forcément à la dernière page. Il peut continuer à tourner en boucle dans la tête du lecteur, qu'il ait 7 ou 77 ans.

La question étant : le lapin se fera-t-il croquer par le loup ? ou deviendront-ils vraiment amis ?

Au premier round (entendez première lecture), les stéréotypes sont bousculés si on se fie à ce que disent les protagonistes : le loup semble ouvert d'esprit, il désire un ami et l'aimera tel qu'il sera. Quant au gentil lapin, il est exigeant en amitié, son pote il le veut comme ci comme ça, et puis c'est tout. On aurait presque pitié de ce loup solitaire enfermé dans sa demeure anguleuse, surplombant la prairie où habite le gentil lapin, et on serait à deux doigts de décréter au lapin que s'il était plus ouvert, il en aurait, des amis.

Oui mais voilà. C'était la première lecture.

Au second round, le doute peut s'installer si on se fie aux images : le loup est souvent en contre-plongée, dominant, la gueule saillante, les couleurs contrastées et inquiétantes. le lapin en plongée traîne dans son sillage un univers coloré, arrondi. Tout laisserait plutôt penser que la nature ne bousculera pas les stéréotypes, du côté des images.

Un troisième round s'impose donc : voyons voir de plus près leurs occupations, à ces deux acteurs. Et l'on surprend alors le loup un tablier de cuisine autour de la taille, ou un couteau à la main. Ne penserait-il qu'à bouffer ce lascar ? Quant au lapin il se préoccupe d'amusements, de collections, ou de manger sa carotte. Gentil le lapin, méchant le loup, dans leur occupations quotidiennes.

Une quatrième lecture (l'album est court pas de souci) pourrait elle aussi réviser la première, celle qui précisément traitait de paroles : le loup ne répète-t-il pas qu'il l'aimera tel qu'il sera son ami ? Oui, mais aimer... à quelle sauce ?

Une 7ème lecture pourrait laisser penser que non, ils deviennent amis, en témoigne la dernière image où le loup tient dans ses bras le lapin.

Une 12ème lecture pourrait faire remarquer que justement, le lapin, il a l'air un peu coincé, entre les bras du grand loup. Plutôt inquiet, pour tout dire.

A la 37ème lecture, il est possible que le lecteur se mette à fredonner Ami-ami en boucle : amiamiamiamiamiamiami. Quoi ? Qu'entends-je ? Qu'ouïs-je ? Qu'acoustiquai- je ? MIAMIAM ???

Ah ok. Si le titre lui-même s'y met, à jouer les ambigus, il ne reste plus qu'à s'incliner bien bas devant Mr RASCAL, et mettre un 5 étoiles bien mérité à cet album jeunesse (ou pas).
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Le phare des sirènes

Ange 13 ans a été recueilli par son oncle Yann lorsque sa mère est morte en couches. Tous les deux vivent au bord d'une falaise dans une petite maison en bois. Yann pêche le hareng. Mais un soir il ne rentre pas. Plus tard Ange trouve la casquette de son oncle et des débris du bateau. Le jeune garçon est désormais seul au monde. Un jour, il croit apercevoir le corps de son oncle. Il se précipite sur la plage mais découvre une sirène, Swidja qui est blessée. Ange va porter la sirène jusqu'à la maison et la soigner. L'amour va naître entre eux. Jusqu'au jour où Ange est mobilisé et envoyé faire la guerre.



Un album hyper surprenant que j'ai adoré. D'abord le héros n'est pas commun. Une gueule cassée de la première guerre mondiale. Ensuite parce que cela mêle deux genres: le fantastique avec la sirène, et le tristement réel avec la guerre.

L'écriture est poétique. Le texte est vraiment très beau.



Les illustrations sont superbes aussi. Le format est XXL pour cet album. on a l'impression de contempler des tableaux aux pastels. La mise en couleurs est vraiment très réussie.

Enfin je m'interroge sur le placement en littérature de jeunesse. Cet album parle autant aux adultes qu'aux enfants, peut être même plus aux adultes qu'aux enfants. Les albums sont ils réservés aux enfants?

J'ai un peu galéré pour le trouver à la médiathèque où il était enregistré comme roman. Finalement il était bien caché (quel dommage d'ailleurs) et je suis ravie de l'avoir découvert.
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Cassandre

Réédition d'un livre originellement publié à L’École des Loisirs, cet album est un bijou de douceur !



Les illustrations de Claude K. Dubois déjà. Des couleurs pastel, crayons et aquarelles, des tons de sables, de mer et de ciel délavé.



L’histoire de Rascal enfin. Celle d’une Amitié. L’amitié que porte Marie-Paule à sa meilleure amie, Cassandre. Une amitié si belle, un lien si fort qu’elle est prête à lui offrir ce qu’elle a de plus cher au monde. Cassandre a tout mais n’est véritablement satisfaite de rien. Marie-Paule a beaucoup moins et est très heureuse comme ça. Et en plus, elle connait le sens véritable du mot amitié.



Laissez-vous bercer par Cassandre, une histoire pleine de tendresse et d’humanité, une ode à l’amitié, la vraie.



Merci à ma très chère Nad pour ce coup de cœur, un cadeau inestimable...





« Parce qu’avoir un(e) ami(e) comme toi, c’est le plus beau cadeau ! »




Lien : https://bouquins-de-poches-e..
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Le voyage d'Oregon

Magnifique album ! Les dessins sont un régal pour les yeux et surtout les couleurs chaudes qui font penser aux tableaux de Van Gogh avec cet orange qui prédomine. Un clown voit de la tristesse chez l'ours cycliste. Ils quitteront le cirque pour qu’il retrouve ‘sa’ forêt. Un voyage de plus de 4 000 kms entre Pittsburgh et l’Oregon, passant par Chicago et les Rocheuses, au gré des rencontres. Un texte qui fait écho aux poèmes de Rimbaud. Partons sur la route avec Duke et Oregon à la manière de Kerouac. Et peut-être, à la fin, poserons-nous aussi notre nez de clown pour être nous-même…



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En deux mille trop loin

Sujet que je vois évoqué pour la première fois dans un album : un enfant dont le papa est en prison. Il écrit pour lui dans un journal tout ce qu’il fait et à ses copains il invente un voyage autour du monde que fait son père. Émouvant !
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Ysoline, Tome 1 : Comme un poisson dans l'e..

A qui se destine cet album ?

On y trouve des références pour adultes (Kurt Cobain), mais les dessins sont tout ronds, enfantins.

Pourquoi pas ? Manu Larcenet est très bon dans le genre avec sa série du 'Retour à la terre', entre autres.

Oui, mais cette BD est estampillée 'jeunesse'.

Et la pauvreté des gags confirme qu'elle s'adresse aux moins de dix ans - mais penser/dire ça, c'est insulter les jeunes lecteurs.



En plus d'être creux, cet album est bourré de clichés : Youssef travaille pour son papa épicier ('l'Arabe du coin') et fait le Ramadan ; la maman esthéticienne d'Ysoline ne s'intéresse qu'à des futilités et épile une Madame Vargas.*



Un énième degré a dû m'échapper.

Et à d'autres lecteurs aussi, puisque ce « tome 1 » reste sans suite depuis 2006. L'album n'a donc pas trouvé le public attendu ? Ou alors les auteurs se sont brouillés ?



* finalement, ce nom serait d'origine hongroise, pas ibérique, mea culpa
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Le phare des sirènes

Ange est élevé par son oncle depuis le décès de sa mère. Un oncle pêcheur de harengs et une vie tranquille dans une cabane en bois au bord d’une falaise. Mais un jour le tonton ne rentre pas de la pêche. Ange le cherche, il retrouve sur le sable sa casquette bleu marine et des morceaux de son bateau. Quelques temps plus tard, alors qu’il regarde l’océan avec une longue-vue, le jeune garçon aperçoit une forme échouée sur la plage. Pensant que c’est la dépouille de son oncle, il se précipite et s’arrête, essoufflé, devant le corps d’une sirène : « Sa queue couverte de fines écailles était écorchée par endroits et laissait apparaître une chair rose semblable à celle des saumons. Accrochées à ses cheveux, de minuscules étoiles de mer parsemaient, ça et là, sa longue chevelure. » Cette sirène prénommée Swidja, il va la ramener à la cabane pour la soigner. Cette sirène, il va en tomber fou amoureux. Elle va lui faire découvrir son royaume et lui ouvrir un infini champ de possibles...



Mais la guerre éclate. Les hommes sont enrôlés de force. Sur le front, Ange est grièvement blessé. Il se réveille avec « la gueule d’un monstre. La gueule à faire peur. La gueule cassée. » Retournant sur la falaise de son enfance après sa sortie de l’hôpital, il trouve la cabane en ruine et accepte un poste de gardien de phare. 45° de latitude nord, 35° de longitude est. Le phare des sirènes. Depuis, il attend le retour de Swidja : « Un jour, je sais qu’elle me reviendra et qu’elle m’emmènera dans son palais de corail blanc. J’éteindrai alors la lumière crue du phare et nous nous en irons loin, bien loin sous la couverture des vagues. »



Bon on ne va pas y aller par quatre chemins : je suis raide dingue du Phare des sirènes. Depuis sa sortie, ce titre ne m’a jamais quitté. Comme un gosse, je l’ai relu des dizaines de fois et je suis toujours bouleversé par cette histoire. Pourquoi me direz-vous ? Parce qu’on y parle d’amour, de mort et de solitude. Parce qu’on y découvre la folie des hommes. Parce que c’est beau, triste et douloureux. Parce que ça ressemble à une vie. Parce que l’écriture de Rascal, très littéraire, fait de ce texte un petit bijou. Parce que les illustrations pleine page de Régis Lejonc sont autant de tableaux dans lesquels on plonge avec délice. Parce que cet ouvrage très grand format prouve si besoin en était encore que les albums ne sont pas uniquement destinés aux enfants et que certains d’entre eux s’adressent à un public beaucoup plus mature.



Une merveille comme on en rencontre peu dans une vie de lecteur.
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Buffalo Kid

Un très bel album de Rascal et Louis Joos: magnifique.



En ouvrant ses pages, une vraie émotion artistique m'a saisie: sa découverte m'a rappellé le voyage d'Orégon : un récit qui parlait de la traversée des Etats-Unis par un clown et un ours amis: le clown ramenait l'ours Orégon dans sa contrée natale, dans un album empreint de beauté et de douce mélancolie -.



Cet album, Buffalo Kid, prend pour objet les buffalos, ces bisons américains que l'illustrateur, Louis Joos, dessine avec talent.

L'auteur, Rascal, raconte l'histoire d'un homme travaillant dans un musée: Jack Bonham. A la fin du 19e siècle, il est demandé à ce jeune homme idéaliste de recueillir les dernières traces des bisons: cornes, sabots et peaux de bisons, avant la disparition totale de ces grands animaux.

Il restait encore quelques-uns d'entre eux au Kansas...

Jack Bonham prit donc le train: le cheval de fer qui l'a emporté dans les plaines.



Louis Joos, l'illustrateur, dessine une superbe locomotive qui emporte le voyageur dans les plaines des Etats-Unis: dans un nuage noir de fumée, d'abord de face, puis de profil sur fonds de soleil couchant.

Toute la fumée n'est pas sans rappeler la gare Saint-Lazare, la série de tableaux de Monet, avec la venue du train à la même époque (vers la fin du XIXe siècle) - liée à la venue de la révolution industrielle-. Modernité et pollution sont liées ... Ce n'est certes pas encore la ville d'aujourd'hui ...

Mais, avec un grand pont qui surplombe un fleuve immense, l 'album évoque les mêmes paysages américains que dans l'album du Voyage d'Orégon: des illustrations qui inaugurent la venue du monde moderne.



Des paysages urbains qui ne sont pas sans beauté d'ailleurs...

Cependant, la nature offre une plus grande beauté au regard du lecfeur.



Le voyage prend des jours et des jours... le voyageur s'arrête dans un môtel: le Tatanka Hotel, du nom amérindien des bisons.



La traversée de paysages changeants m'évoque aussi d'autres lectures :

Je pense bien sûr au champ de blé du Voyage d'Orégon - et aussi au road trip d'un autre album des mêmes auteur et illustrateur (Marilyn rouge).



La quasi-disparition des bisons est retracée aussi dans plusieurs ouvrages, notamment lorsque des hommes blancs s'amusaient à tirer sur ces animaux pour le simple plaisir de les tuer - comme dans le roman Mille femmes blanches.

Le tas d'ossements montre ces morts inutiles et choquantes - ce massacre des buffalos était alors encouragé par le gouvernement qui souhaitait éradiquer tous les indiens d'Amérique ... comme nous l'apprend par exemple la bande dessinée classique Red Road (créé par Derib).



Le voyageur décide ainsi qu'il doit en être autrement...

Il continue son voyage à cheval. Cheval à qui il donne le nom de Tatanka - ce qui sonne bien, je trouve ... -

Il croise un amérindien, Anoki, avec qui il échange:

"Si tu vois ce qu'il faut faire, fais-le !" lui dit Anoki.



Ensuite, le récit raconte la rencontre avec les bisons, leur force et leur puissance ... qui sont bien représentées dans les images de Louis Joos.



Le voyageur à cheval traverse les plaines en compagnie des buffalos.

Les mois passent, les saisons aussi. Lors de l'été indien, le héros croise des animaux sauvages : oiseaux et chiens de prairie. Les paysages défilent : plaines, montagnes lointaines... Les buffalos traversent un fleuve, des montagnes s'élèvent au loin.

Le nuage de poussière est désormais celui levé par les sabots du troupeau.

Les plaines défilent encore. Puis surviennent les montagnes et les forêts du Canada.

Car le héros conduit les buffalos de l'autre côté de la frontière, cela par tous les temps, : vers la liberté.



J'aime beaucoup ce moment où le voyageur se trouve à mi-chemin, à la lueur d'un feu de camps. Il prend son café, tout comme les héros de l'album de Rascal et de Louis Joos précédemment cité: l'une de mes pages préférées de cet auteur et cet illustrateur talentueux.: Là où il est écrit:

"Dans le matin blanc,

je partirai, le coeur léger et la tête libre".



Avec, encore, cet idéal de liberté qui traverse tout l'album.

Un album magnifique et d'une grande beauté. Un album qui saisit d'un choc esthétique. Superbe, unique ...





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