Dans l'impossibilité où j'étais de comprendre le discours, j'observai les visages alentour. Je leur étais tellement reconnaissante ! Ils m'avaient sauvé la vie ... Mais je corrigeai mentalement cette pensée qui n'était pas exacte. C'est Allah et Lui seul qui m'avait sauvée. Et tous ces gens étaient les instruments de Sa volonté.
A l'arrivée, je fus impressionnée par la taille de l'aéroport [...] J'étais si effrayée que je ne lâchai plus Imam et Laraba d'une semelle. Je craignais de les perdre de vue. Des gens affairés couraient de toutes parts et parlaient dans de minuscules objets tenus à la main. Ainsi c'étaient eux qui m'avaient sauvé la vie ! Ils s'étaient soucié de moi, alors qu'ils paraissaient déjà si occupés ! Comment était-ce possible ? Et pourquoi ne me regardaient-ils pas ?
- Safiya, tu vas bientôt te marier. Avec Mohammed, un de mes élèves à l'école islamique. Il t'a demandée en mariage, et j'ai répondu oui.
La nouvelle me rendit heureuse. Je connaissais Mohammed : il avait déjà deux épouses, mais cela ne me dérangeait pas. L'important était de me délivrer de cette infamie qu'était la répudiation.
Serrant Adama dans mes bras, je fis la queue avec Laraba. La fille, derrière le guichet, enregistrait les bagages. Quand vint notre tour, elle prit aussi les nôtre. Je songeai qu'elle devait avoir une bonne mémoire pour être capable de les rendre ensuite au bon propriétaire.