Je suis un Kurde, borné, mon corps élancé et souple est un cyprès dressé sur la terre du Kurdistan, un chêne que ne peut déraciner même la pire des tempêtes, mon coeur est fait de ces pierres où j'ai grandi, il n'est pas lâche il ne bat pas à cause de la peur...
La nuit dans notre chambre, tu livrais les souvenirs vivaces, la Shéherazade de Sablakh étati de retour, nous contant ses histoires, les événements tirés de leur caveau tournaient autour du réchaud Aladin, les tirs des canons et des fusils d'antan tonnaient, un vacarme s'élevait en s'entremêlant avec ton jargon fait d'arabe, de kurde, d'araméen, de persan, de turc, d'allemand et d'anglais même, l'amour se mêlait à la haine, à la folie collective des humains, à la dignité de l'individu, la barbarie humaine, mais l'odeur de la poudre et du sag recouvrait tout cela au point de me boucher les narines