Nombreuses sont les merveilles du monde,
Mais la plus grande des merveilles reste l'homme.
À travers la mer blanchissante,
Il court, le vent du Sud en poupe,
Il va, sous les vagues gonflées,
Dont le bruit l'environne.
Et la divinité qui ne cède à personne,
La terre inépuisable et porteuse de grains,
Au soc de ses charrues chaque année ramenées,
Il l'a usée et retournée
Avec les fils de ses poulains.
Le peuple des oiseaux légers,
Il le capture et l'emprisonne ;
Les bandes des bêtes sauvages,
Les tribus marines des vagues,
Dans les replis de ses filets tressés,
Il a cent ruses pour les prendre.
Il dompte aux lacets de ses pièges
La bête fauve des hauteurs et des espaces,
Et sous le double joug il mène
Le cheval au col chevelu,
Et le fier taureau des montagnes.
Et le langage et la pensée ailée,
Et l'esprit poli des cités,
Il a appris à les connaître.
Il sait fuir sous son toit les coups de la gelée,
Et ceux de la pluie importune.
Il est l'Être aux mille ressources,
Et jamais l'avenir ne le prend au dépourvu.
Il sait l'art d'échapper aux maux inguérissables.
Seul le pays des morts peut arrêter sa course.