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4.83/5 (sur 6 notes)

Nationalité : Cameroun
Biographie :

Éric Essono Tsimi est un écrivain et éditorialiste né à Monatélé, ville située à une soixantaine de kilomètres de Yaoundé, au Cameroun.

Polémiste et chroniqueur, Éric Essono Tsimi s'est illustré par des prises de position publiques sur une grande variété de sujets, surtout la corruption, les questions identitaires et migratoires et les communications interculturelles. Écrivain de langue française, il a publié des centaines d'articles de presse entre 2011 et 2014, parfois sous des pseudonymes. Sa première œuvre, publiée à 23 ans, fait l'objet d'une accusation de contrefaçon émanée de lui-même, contre l'éditeur Sopecam, qui l'aurait publié sans contrat d'édition.
Le recueil de nouvelles Saute, tu cales en l'air a été diffusé sous format numérique.
En 2013, Éric Essono Tsimi publie son premier roman, Le Métier d'aimer, manifestement inspiré de son parcours personnel, quoique l'auteur se défende d'avoir écrit un roman autobiographique.

L'essai qu'il publie parallèlement, Le principe de double nationalité au Cameroun, est une réflexion paradoxale, qui considère par exemple que la loi portant code de la nationalité camerounaise est l'une des plus permissives au monde.
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Source : wikipedia
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ICI Télévision, Arts et lettres avec Kamal Benkirane, invité: Eric Essono Tsimi


Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Il lisait énormément, se gavant d'une littérature incendiaire, d'idées anarchisantes d'arrière-garde, approuvant tout ce qui était susceptible de nuire à cette société qu'il reprouvait. Cet escogriffe, qu'on disait avoir deux pieds gauches, au-delà de sa complexion de guerrier Sao, était d'une violence à nulle autre pareille, se battant jusqu'au sang pour un oui ou pour un non.
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Alors jeune diplômée, Nadège était venue dans mon bureau en agence. La paronymie de nos patronymes lui avait fait deviner que nous étions du même village. C’était ma cousine, mais cela n’avait que la vertu de briser la glace, sans plus. Je ne voyais qu’une jeune femme douée, convaincue de son « désir d’apprendre » et de sa « motivation à travailler » pour reprendre ses propres mots. Je lui fixai plusieurs rendez-vous qu’elle honora tous, dans des cafés et restaurants de Douala. Grand seigneur, je payais toujours l’addition, lui offrant chaque fois 650 francs CFA de taxi, je ne sais pas si vraiment elle me disait merci, pas que ce fût si important à mes yeux, mais d’habitude les Camerounais disent merci pour tout et n’importe quoi, vous marchez sur les pieds d’un inconnu au marché, vous vous excusez rapidement, il serait capable de vous dire en retour : merci Grand, grand merci. Alors dans le contexte de mon mentorat bénévole, l’absence de merci ne passait pas inaperçue. Je me rappelle qu’une fois en chevauchant dans la mototaxi qui l’attendait, Nadège m’a fait la bise sur la bouche, une centrale comme on dit en camerounais ; sa peau était délicate et son cou gracieux. Jusqu’à présent je veux bien croire qu’il s’agissait d’un accident, cela arrive, le chauffeur klaxonne pour lui dire de se hâter, et elle, en voulant me montrer sa gratitude, a les lèvres qui dérapent dans le vide et viennent glisser sur les miennes. Peut-être pensait-elle que ma bienveillance méritait une sorte de caution, des préliminaires avant la pénétration finale, et m’en versait un acompte.
Je l’aidais en signe de reconnaissance à la vie, en raison de mon statut nouveau et inespéré, je n’attendais rien d’elle ; ni nos liens du village ni ses formes impressionnantes, à vrai dire, ne m’impressionnaient. Pas au point de commettre un inceste.
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Le groupe ethnique est la vérité absolue, l’origine est la valeur qui ne doit jamais être remise en question, le triba- lisme est un fanatisme en ce sens que son appel à l’action vise l’anéantissement ou la neutralisation de l’autre, qui n’existe qu’à travers son ethnonyme. L’appartenance à la tribu est un principe transcendant, auquel il est aménagé un statut spécial ayant prééminence sur l’identité africaine ou nationale. Cette vérité qui nie toute universalité ou mouvement vers un destin partagé illustre le triomphe des subjectivités, des intersections, de l’intersubjectivité mauvaise. Les inadmirables opèrent donc un travail de corroboration systématique d’idées que partout ailleurs la science a disqualifiées, au motif d’une spécificité tour à tour africaine, camerounaise, et tribale. Un ordre traditionnel ayant échoué depuis des siècles, ayant vu mourir en tout cas ses plus belles réussites, promeut la situation d’échec au lieu d’imaginer au destin commun de nouvelles avenues libérées des affiliations départementales.
Et quand cette obsession intègre des corpus théoriques, elle se lit sous la plume par exemple de Patrice Nganang qui dans Empreintes de Crabe rêve de faire la peau aux Bulu, aux « Bétis » (sic), aux « Ekangcres » (sic). Prenons deux extraits au hasard de son roman-pamphlet. Parlant du passé, du présent et du futur, Nganang écrit dans sa réécriture de l’Histoire publiée en 2018 : « Les Bamiléké sont l’avant-garde de la révolution camerounaise ». Et quelques phrases plus loin : « Les Bétis ont pris ce pays en otage. À l’ENAM, c’est eux, à l’IRIC, c’est encore eux. Partout, c’est toujours eux » : le pluriel sans S de
« Bamiléké », il ne vous échappe pas. Vous voyez celui de « Béti » qui ajoute un S/Z sonore. Qu’il parle de Bassa, de Bamiléké ou autre, le pluriel est toujours sans « S ». P.70
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Le livre Et si l’Afrique refusait le développement d’Axelle Kabou doit être considéré comme une théorie primitive de notre incapacité collective. Son hypothèse-titre apparaît a poste- riori comme une interpellation prophétique : jusqu’à quand, stupides, aimerez-vous la stupidité ? C’est une réflexion pion- nière sur la bêtise radicale, la laideur fonctionnelle, le handicap moteur (qui prétend faire avancer ; condition ou sanction du surgissement dans l’espace public) ou esthétisé : chacun de nous, en effet, disait-elle, connaît une ou deux anecdotes cadrant mal avec le répertoire officiel des causes du sous-développement en Afrique. « On en arrive ainsi, d’anecdote en anecdote, à se demander ce que vaut la thèse du complot néo-colonialiste ou celle de l’Afrique fraîchement intégrée dans la modernité ». Page 29
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