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4.45/5 (sur 46 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Cernauti , le 01/03/1932
Mort(e) à : Paris , le 21/04/2016
Biographie :

Béatrice Tanaka, née Lauder, est née dans la province de Bucovine, alors rattachée au royaume de Roumanie, au sein d’une famille juive de langue allemande. Mais, entre 1940 et 1945, la zone est âprement disputée entre forces roumaines, troupes nazies et Armée rouge. La famille de la jeune Béatrice quitte le pays en 1944 par la mer Noire pour la Palestine, puis le Brésil qu’elle gagne en 1947. Elle en fera sa patrie élective, y multipliant les longs séjours (1947-1951, 1954-1955, 1959-1961) tout en choisissant la France pour sa formation esthétique et professionnelle. Elle a fait des études de dessin, langues modernes et pédagogie à Belo Horizonte au Brésil, puis des études de théâtre à la Sorbonne et à l'Université du théâtre des Nations, de scénographie à l'Atelier des Décorateurs Maquettistes et d'art graphique à l'école Paul Colin, à Paris.

Depuis 1955, Béatrice Tanaka est maquettiste de décors et de costumes de théâtre, essentiellement en France et au Brésil, pour des pièces destinées à la jeunesse. A partir de 1961, elle organise des activités manuelles et écrit des articles, des contes et des nouvelles pour des revues jeunesse : "Jeunes années" et "Gullivore" en France, "Puffin Post" en Grande-Bretagne et "Cricket" aux États-Unis. Dès 1969, elle organise des expositions d'arts et jouets populaires, de dessins d'enfants et de cultures traditionnelles. Entre 1968 et 1970, l'auteur désire faire connaître le peuple et la culture vietnamiens, menacés par les bombardements. Elle décide alors d'écrire son premier livre : "Le Trésor de l'Homme : contes et images du Viet-Nam", édité à La Farandole en 1971. On lui doit aussi des livres pratiques d'activités manuelles, des romans, des nouvelles et des poèmes. Béatrice Tanaka a écrit et illustré plus de 40 livres et albums, traduits en plusieurs langues et obtenu de nombreux prix. Elle écrit essentiellement en français, après avoir parlé allemand, roumain, russe, hébreu et portugais. Mariée à un artiste brésilien né au Japon, le peintre Flavio Shiro, auteure-illustratrice confirmée, Béatrice Tanaka fait partie des personnalités qui ont marqué l’histoire de la Littérature pour la Jeunesse des 50 dernières années en France.

Son ouvrage "Kantjil" a donné son nom à une maison d'édition pour la jeunesse dirigée par Lise Bourquin Mercadé. Cet éditeur le republie avec un CD sous le titre " "Kanjil" un mois après son décès.
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Source : divers
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Bibliographie de Béatrice Tanaka   (32)Voir plus

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Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
Le jeune homme disparaît dans le brouillard. Il grimpe en cherchant à tâtons son chemin parmi les rochers. Il escalade des parois lisses, monte de plus en plus haut, à travers pierrailles et nuages.
Il atteint le sommet. C'est comme un petit balcon suspendu, comme une barque dans le ciel. Trois vieillards souriants semblent y monter la garde.
- Puisque tu as entrepris ce voyage difficile, ta question doit être très importante, dit le premier, et sa voix ressemble au vent du matin dans les bambous.
- Le Ciel nous a envoyés à ta rencontre, comme récompense pour ton courage et ta persévérance, dit le deuxième, et sa voix est comme le bruissement des cocotiers à midi.
- Nous te dirons ce que nous savons, dit le troisième, et sa voix est comme la brise du soir sur la mer.
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L’un des anciens apprentis de Grand-père, Bastian de Guebwiller, avait épousé ma tante Gertrude. Or Guebwiller, situé à une demi-journée de marche de chez nous, est proche d’Issenheim, où la Commanderie de l’Ordre Hospitalier de Saint Antoine s’était établie depuis quatre siècles ; et lorsque, en 1515, le Supérieur de l’Ordre s’aperçut que le flot de livres nouvellement imprimés débordait de sa vieille bibliothèque, conçue pour de beaux et rares manuscrits, il demanda à mon oncle Bastien d’en construire une neuve.

Bastian était un digne élève de grand-père. Ses coffres, bahuts, bancs et tables étaient magnifiques dans leur simplicité, trop simples même, à son avis, trop nus surtout pour un noble seigneur comme le très savant Père Supérieur de la Commanderie de l’Ordre Hospitalier de Saint Antoine d’Issenheim. Il fit donc appel à son beau-frère pour ajouter quelques moulures et corniches à son travail, que mon père livra à Issenheim au début de l’automne.

À son retour il ne cessait de parler des étonnantes peintures, destinées au retable de l’église de la Commanderie, qu’il avait aperçues par une porte entrebâillée. - Cela suffit ! Depuis que tu radotes à propos de ces peintures, ton marmot se sent carrément encouragé à gribouiller partout ! Hier c’était même sur la nappe qu’on venait de laver... J’en ai par-dessus la tête ! criait Marthe.

Le marmot, c’était moi, et Marthe était ma jeune belle-mère....
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- Le sort est cruel. La mort est subite. Hier encore, nous apportions nos offrandes à la plus belle des princesses, et aujourd'hui la voilà partie au royaume des morts, où les bagues sont inutiles, les colliers sans valeur, les parfums sans pouvoir. Permettez-moi donc de reprendre mes dons, de même que ces messieurs : ces parures de femme coûtèrent une petite fortune à mon père, et vous, Sire, n'en avec sûrement pas l'usage...
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Je trinque avec elle, avec Jan et avec une demi-douzaine d’inconnus hilares. Pourquoi troubler leur joie  ? Ils ne comprendraient pas mon désarroi, ma déception. Ce n’est pas que je doute du talent de Jan, la technique de ses copies est parfaite. Non, c’est son admiration pour les oeuvres qu’il a copiées qui me gêne, pour ces acrobaties du pinceau bien léchées. Comme s’il ne saisissait pas le vrai sens du mot «  trompe l’oeil  ».

Avec toutes ces toiles, toutes ces études et ces dessins qu’il a rapportés, il devait ressembler à un véritable baudet à la fin de son voyage, tant il était chargé. Mais pas un seul croquis du retable qu’il m’avait promis d’aller voir...

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L’âge a du bon  : à quatre-vingt-six ans, les gens vous croient toujours quand vous prétextez la fatigue pour vous retirer. Même lorsque vous passez des nuits blanches.

Ce matin, je suis descendu tôt à l’imprimerie.
Jan m’attendait devant la porte. – Bonjour, mon oncle. Dans l’euphorie de la fête, hier, j’ai complètement oublié de vous parler de mon passage à Issenheim, dit-il.
– Tu y es donc allé  ?
– Bien sûr, puisque vous me l’aviez recommandé. J’y suis même allé avec deux compagnons que j’avais rencontrés chez un maître de Bâle. Mais le portier de la Commanderie de Saint Antoine n’a pas voulu nous laisser entrer, alors qu’il pleuvait à verse. Et le gargotier chez qui nous avons trouvé refuge, n’était jamais entré lui non plus. Tout ce qu’il savait, c’est que, du temps de son grand-père, des pèlerins affluaient par centaines, à cause du retable. Nous étions rudement déçus  : nous avions marché pendant presque deux jours avec nos paquetages sur le dos pour le voir  ! L’un de mes compagnons, celui qui venait de Prague, était persuadé qu’il s’agissait du chef-d’oeuvre d’un peintre inconnu que l’Empereur Rodolphe avait essayé d’acheter, l’an dernier. Et l’autre disait que, dans son pays, il y avait aussi un retable invisible, avec un nom bien étrange, Notre Dame des Neiges...

Je me sentis soudain glacé  :
– Il venait d’Aschaffenburg, ce garçon  ?
– Comment le sais-tu  ?
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D’étonnement, Jan s’était mis à me tutoyer comme lorsqu’il était enfant.
– Parce qu’à Aschaffenburg il y a un retable du même peintre, plus petit que celui d’Issenheim, qui est dédié à Notre Dame du Miracle de la Neige... Et ton collègue de Prague parlait d’un peintre «  inconnu  »  ? – «  Anonyme  », pour employer son expression. D’après son beau-père, qui fournit le cabinet de curiosités de l’empereur, les peintures d’Issenheim seraient de la main d’un proche d’Albert Dürer, peut-être même une oeuvre de jeunesse de Dürer lui-même...

J’ai de plus en plus froid, malgré le soleil de printemps. En même temps, des souvenirs incongrus m’assaillent  : je sens le poids presque palpable d’une vieille pelisse sur mes épaules  ; une tête blafarde, couronnée d’épines, se balance sous mes paupières, comme une barque en détresse  ; et à chaque mot de Jan, les épines s’enfoncent plus profondément dans mon front.
– Ce peintre s’appelait Mathis, dis-je. Maître Mathis Nithart... Ou Gothart... Il est mort il y a tout juste soixante-dix ans.

Les roues d’une carriole vrillent mes tympans. La poussière qu’elle soulève emplit mes narines, m’aveugle, m’étouffe. Un cercueil, sur la carriole, se soulève à chaque ornière, comme un dormeur secoué par des cauchemars. Mes vieux souliers heurtent les pierres du chemin...
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J’aurais aimé ne parler que de Maître Mathis, raconter ce que j’avais appris de ceux qui l’ont connu en ses jours de gloire, revivre les moments que j’ai vécu auprès de lui, et décrire les peintures du retable d’Issenheim, son chef d’œuvre qui orienta ma vie.

Or un peintre est toujours un homme façonné par son époque, même lorsque son oeuvre est hors du temps ; et soudain je me rends compte combien le monde - ou plutôt notre façon de le percevoir - a changé en moins d’un siècle. Les idées et les inventions qui ont bouleversé ma jeunesse semblent aujourd’hui aller de soi pour Jan et ses amis ; des rêves et des évènements qui semblaient annoncer un âge nouveau sont déjà oubliés, quand ils ne sont pas dénigrés. Et mon récit, déjà fragmentaire, serait incompréhensible pour ceux qui n’ont pas connu cette époque lointaine.

Si j’étais historien, j’aurais peut-être une vue d’ensemble des événements de cette période, je saurais expliquer les bouleversements et les orages que l’oeuvre de Maître Mathis semble annoncer... Mais je ne suis pas historien. Et nos chroniqueurs, ayant fort à faire à commenter d’antiques batailles romaines ou à raconter la vie des Grands de ce monde, ont très peu écrit sur le soulèvement des gueux qui embrasa alors le centre du Saint Empire Romain Germanique. D’autant plus que ces gueux furent vaincus, et que l’Histoire est toujours écrite par les vainqueurs...

Et, tout comme ces rêves et cette révolte, Maître Mathis, qui en fut l’un des innombrables héros et victimes, a été enseveli sous une chape de silence.
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On détruit les forêts sans savoir ce qu'elles contiennent, que ces dizaines de milliers d'espèces d'animaux et de plantes créent un équilibre complexe où la disparition d'un seul élément peut parfois causer un désastre.
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Avec courage, il avance, à l’écart des hommes et bravant les différents phénomènes météorologiques. Mais un orage terrible le persuade un soir de demande asile dans une ferme isolée. Nullement effrayé, un vieil homme prend soin de lui et se confie. Il est malheureux car son unique fille est muette. Voulant lui cacher sa différence, il a souhaité habiter en retrait de tout village. Le jeune homme promet de demander pourquoi aux génies.

Plus loin, il trouve la hutte d’un ermite à qui il révèle sa quête. L’ermite lui répond que lui aussi éprouve du malheur car seul un de ses trois orangers, qu’il soigne pourtant avec la même attention, produit des fruits. Le jeune étudiant promet de revenir avec la réponse.

Enfin la montagne se profile, et bientôt il commence son ascension. Mais il est stoppé par un torrent très tumultueux, jusqu’à ce que surgisse une carpe qui lui propose son aide contre une question. Pourquoi ne peut-elle sauter par-dessus le Pont-au-Dragon afin de se transformer alors que toutes ses amies y sont parvenues ?
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Un jeune étudiant, dont tout le monde se détourne, se moque ou se méfie en raison de son apparente laideur, décide un jour d’entreprendre un long voyage.

Se rappelant les paroles d’une comptine maintes fois chantée par sa mère, il marche en direction de la montagne qui touche les nuages ! A son sommet, vivent trois génies qui pourront lui dire pourquoi il est si laid.
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