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3.71/5 (sur 34 notes)

Nationalité : Canada
Né(e) à : Rapides-des-Cèdres , 1951
Biographie :

Métisse crie, née aux Rapides-des-Cèdres, Virginia Pésémapéo Bordeleau est peintre et romancière. Bachelière en arts plastiques, elle poursuit une œuvre sensible dans laquelle famille et territoire, animaux mythiques et plantes et rochers forment un monde organique, chargé d’une énergie sans cesse renouvelée. Elle a reçu plusieurs prix pour ses toiles. Elle a publié Ourse bleue (roman, La Pleine lune, 2007), De rouge et de blanc (poésie, Mémoire d’encrier, 2012) ainsi que L’amant du lac (Mémoire d’encrier, 2013), le premier roman érotique écrit par une auteure amérindienne.


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Bibliographie de Virginia Pésémapéo Bordeleau   (9)Voir plus

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Citations et extraits (30) Voir plus Ajouter une citation
Elle le sentait libre, cet homme, ce métis, avec ses mots pleins de lui-même. Il était libre en dedans grâce à ces sons qui emplissaient sa bouche et qu’il déclamait avec ferveur, extraits de son carnet comme des signes secrets et impénétrables. Lui-même, malgré sa présence chaude, demeurait une énigme, enveloppé dans un mystère insondable. Parfois dans le lit, nu, il regardait les papiers en parlant à voix basse. Elle avait l’intuition que si elle avait su déchiffrer les transcriptions, la lumière se lèverait sur lui; elle prendrait ses mots couchés sur le papier, les glisserait entre ses dents d’abord, dans sa bouche ensuite, les tournerait sur sa langue, les avalerait avec sa salive. Ils la nourriraient de son essence à lui, la conforteraient de leur douceur, la remueraient de leur tendresse ; ils remonteraient de son sein et elle les lui redonnerait en baisers sauvages et fougueux. Parfois il sortait de son sac une petite bouteille d’eau noire et un bâton auquel il ajoutait une pointe. De l’encre de Chine. Puis il traçait des lignes à main levée, sans hésiter. Elle voulait savoir.
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Je suis de promiscuité…


Extrait 3

Je suis le pont entre deux peuples
qu’un accident de parcours
a tendu au-dessus d’un précipice.

Je suis riche de différences,
marquée au fer du paradoxe.
Je suis de blanche et de rouge lignée.
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« Crois-tu que les deuils font grandir, Clarisse? Crois-tu que l’on puisse guérir d’une enfance malmenée ? Pense-tu qu’on devient adulte, vraiment adulte un jour ? Ou si on passe notre vie à ça, devenir adulte ? »

(Pleine Lune, p.162)
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Je suis un homme aux mouvements liquides
Une rivière qui se couche en cherchant un nouveau lit, chaque nuit
Je cours vers le fleuve, là-haut, loin vers le nord
Derrière la ligne de partage des eaux...
Les amours comme des bois morts
me griffent le dos
Je dois poursuivre ma vie d'eau, car même si tu me bois
Que tu m'as bu
Je m'échapperai encore et encore...

Tu auras été mon phalène, mon papillon de feu
Brillant au milieu de mes crépuscules
Envoûtant de mystère et de liberté du geste
Toi la beauté, toi la fille de la forêt
À la toison rouge, à la peau couleur de terre
Porteuse à jamais de mon éblouissement
Enfoui en ton ventre doux et affamé de joie...
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Un soupir, un dernier, sur ma défaite
Peu de temps m'aura été donné
Celui de dire, celui de trouver les routes
Qui mènent à soi, à l'autre là-bas
Que je ne connaîtrai pas...
Je ne suis qu'un souffle qui s'éteint

Des mots pour s'accrocher, pour accorder le hurlement du vent à sa vie, à l'espoir.
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Il dormit peu, mais profondément. Sa nuit fut adoucie par l’image de l’Algonquine qui, dans son rêve, marchait sur le lac; une vision sereine. Ensuite une clameur au loin, celle des oiseaux annonçant l’aube à peine née; le chant d’abord confus, devint de plus en plus clair, car il approchait, porté par la lumière qui inondait le monde.
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Je rêve. Un homme marche avec des raquettes aux pieds. Il avance péniblement. Sa misère n’est pas causée par la neige, dure, mais à l’état de l’homme lui-même. Le jour décline. Un rêve insolite, comme si la réalité s’y mêlait. Soudain, je me retrouve en lui. J’ai mal et j’ai peur ; une peur mêlée à de la panique. Je me sens gibier. Ma peau se hérisse sous l’effet de la douleur. Dans ma jambe droite, les crocs d’un animal s’impriment et me tirent vers le bas. Je hurle dans mon sommeil.
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C'est sur le commerce sans conscience
et sans limites
qu'il faut ériger des barrages,
pas sur les rivières.
Aurons-nous bientôt la sagesse de signer un traité de paix
avec la terre ?
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Il s'imprégna de son image, sentit une eau invisible couler en lui, par une faille tectonique d'où s'échappait une douleur si imprévue qu'il cessa de respirer quelques secondes. Il devait partir maintenant. Une urgence. Il leva le bras haut dans les airs, la salua. Il enclencha le moteur, mit plein gaz et fonça sur le lac en direction de la rivière. Il eut l'horrible impression de fuir, de perdre quelque chose qu'il ne retrouverait jamais. Le sentiment d'être pleinement vivant.
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La paix est de toutes les couleurs.
Comment pouvons-nous être des ennemis ?
Un lait du même blanc
coule de nos seins.
Un sang du même rouge
coule dans nos veines.
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