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3.98/5 (sur 184 notes)

Nationalité : Grèce
Né(e) à : Erchia , le 430 av. J.C
Mort(e) à : Corinthe , le 355 av. J.C
Biographie :

Philosophe, historien et maître de guerre de la Grèce antique, Xénophon naquit en Attique, au cours des premières années de la guerre du Péloponnèse. Issu d'une riche famille aristocratique athénienne, Xénophon reçut une bonne éducation, et fut par la suite un des élèves de Socrate.
A la fin de la guerre, Xénophon s'opposa à la restauration de la démocratie, et décida alors de quitter sa cité. Il rejoignit l'expédition menée par Cyrus, fils de Darius II, qui tentait de s'emparer du trône de Perse, sur lequel était assis Artaxerxés II, son frère[2]. En 401 avant Jésus Christ, les Grecs l'emportèrent à la bataille de Cunaxa, mais Cyrus mourut. Les Grecs durent donc se retirer: c'est ce qu'on appela la retraite des 10 000.
Par la suite, parvenant à retourner en Grèce, Xénophon se mit au service du roi Agésilas II de Sparte. Ce dernier décidant de lutter contre les Perses alors qu'Athènes était alliée avec ces derniers, Xénophon fut banni de sa cité.
Réfugié à Scillonte, en Elide, il y passera vingt années, au cours desquelles il rédigera la majeure partie de ses ouvrages.
Après un bref séjour à Corinthe, Xénophon put rentrer à Athènes, la cité ayant fait la paix avec Sparte et mit fin au bannissement. Il y mourut une dizaine d'années plus tard.
Xénophon écrivit de nombreuses oeuvres, que nous possédons encore aujourd'hui pour la plupart. L'Anabase, récit de l'expédition de Cyrus et de la retraite des 10 000; la Cyropédie, une histoire romancée de la vie de Cyrus; l'Apologie de Socrate; la Constitution des Lacédémoniens, une apologie de Sparte; Agésilas, une apologie du roi de Sparte; Hiéron, une réflexion sur la tyrannie; etc.
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Source : www.histoire.fr
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La carte blanche de Christophe ONO-DIT-BIOT met en évidence les similitudes entre notre actualité et l'épopée antique de Xénophon, « L'Anabase », premier reportage de guerre, à découvrir dans une nouvelle traduction chez Phébus. « Les 10 000 » disponible dès à présent en librairie. https://www.editionsphebus.fr/catalogue/les-dix-mille/


Citations et extraits (60) Voir plus Ajouter une citation
[L'armée veut élire Xénophon comme chef]
Plus il réfléchissait, plus grandissait en lui le désir de prendre le commandement en chef de l'armée grecque ; mais, d'un autre côté, il se mettait à penser que personne ne peut être sûr de ce que réserve l'avenir ; il se disait qu'il risquait de perdre la gloire qu'il avait déjà acquise : il ne savait plus quoi décider. Pour sortir de sa perplexité, il estima que la meilleure solution était de consulter les dieux. Il fit préparer deux victimes qu'il sacrifia à Zeus Roi, la divinité que lui avait désignée l'oracle de Delphes. C'était bien ce dieu, pensait-il, qui lui avait envoyé un songe au moment où il devait assumer pour la première fois une responsabilité dans les affaires de l'armée. Il gardait également un souvenir à l'esprit : quand il était parti d'Ephèse pour être présenté à Cyrus, il avait entendu le cri d'un aigle sur sa droite, alors que le rapace était posé au sol. Le devin qui l'accompagnait lui avait donné son explication : "C'est le présage de quelque chose de grand, qui ne concerne pas le domaine privé, qui annonce de la gloire, mais aussi de la peine, car les oiseaux ne s'attaquent à l'aigle que quand il est posé. Et ce n'est pas un présage de richesse, car c'est l'aigle en vol qui se procure sa nourriture."
Pendant qu'il sacrifiait, le dieu lui manifesta clairement qu'il ne devait ni briguer le commandement en chef ni l'accepter, s'il était élu.
VI-1-21/23
Τὰ μὲν δὴ τοιαῦτα ἐνθυμήματα ἐπῇρεν αὐτὸν ἐπιθυμεῖν αὐτοκράτορα γενέσθαι ἄρχοντα. Ὁπότε δ᾽ αὖ ἐνθυμοῖτο ὅτι ἄδηλον μὲν παντὶ ἀνθρώπῳ ὅπῃ τὸ μέλλον ἕξει, διὰ τοῦτο δὲ καὶ κίνδυνος εἴη καὶ τὴν προειργασμένην δόξαν ἀποβαλεῖν, ἠπορεῖτο. [22] Διαπορουμένῳ δὲ αὐτῷ διακρῖναι ἔδοξε κράτιστον εἶναι τοῖς θεοῖς ἀνακοινῶσαι· καὶ παραστησάμενος δύο ἱερεῖα ἐθύετο τῷ Διὶ τῷ βασιλεῖ, ὅσπερ αὐτῷ μαντευτὸς ἦν ἐκ Δελφῶν· καὶ τὸ ὄναρ δὴ ἀπὸ τούτου τοῦ θεοῦ ἐνόμιζεν ἑορακέναι ὃ εἶδεν ὅτε ἤρχετο ἐπὶ τὸ συνεπιμελεῖσθαι τῆς στρατιᾶς καθίστασθαι. [23] Καὶ ὅτε ἐξ Ἐφέσου ὡρμᾶτο Κύρῳ συσταθησόμενος, αἰετὸν ἀνεμιμνῄσκετο ἑαυτῷ δεξιὸν φθεγγόμενον, καθήμενον μέντοι, ὅνπερ ὁ μάντις προπέμπων αὐτὸν ἔλεγεν ὅτι μέγας μὲν οἰωνὸς εἴη καὶ οὐκ ἰδιωτικός, καὶ ἔνδοξος, ἐπίπονος μέντοι· τὰ γὰρ ὄρνεα μάλιστα ἐπιτίθεσθαι τῷ αἰετῷ καθημένῳ· οὐ μέντοι χρηματιστικὸν εἶναι τὸν οἰωνόν· τὸν γὰρ αἰετὸν πετόμενον μᾶλλον λαμβάνειν τὰ ἐπιτήδεια.
Οὕτω δὴ θυομένῳ αὐτῷ διαφανῶς ὁ θεὸς σημαίνει μήτε προσδεῖσθαι τῆς ἀρχῆς μήτε εἰ αἱροῖντο ἀποδέχεσθαι.
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Socrate avait attaché la plus grande importance à démontrer qu'il n'avait jamais été impie envers les dieux, ni injuste envers les hommes ; mais qu'il ne pensait pas devoir s'abaisser à des supplications pour échapper à la mort, qu'au contraire il était persuadé dès lors que le temps était venu de mourir.
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[Les soldats veulent rentrer en Grèce, non fonder une cité en Asie]
Il faut comprendre quelle était la motivation de ces hommes : ce n'était pas le manque de moyens qui avait poussé la plupart d'entre eux à s'embarquer dans l'espoir d'une paie, mais la réputation de grandeur et de générosité de Cyrus dont ils avaient entendu parler. Les uns avaient amené des hommes avec eux, d'autres avaient fait des dépenses pour partir ; certains avaient choisi de quitter en secret leur père et leur mère, d'autres avaient abandonné leurs enfants avec l'espoir de revenir un jour, fortune faite ; ils avaient entendu dire que les affaires des soldats au service de Cyrus étaient belles et prospères. Les hommes de cette sorte n'avaient qu'un seul désir : revenir en Grèce sains et saufs.
p.391, livre VI, chap. 4, 8.
Τῶν γὰρ στρατιωτῶν οἱ πλεῖστοι ἦσαν οὐ σπάνει βίου ἐκπεπλευκότες ἐπὶ ταύτην τὴν μισθοφοράν, ἀλλὰ τὴν Κύρου ἀρετὴν ἀκούοντες, οἱ μὲν καὶ ἄνδρας ἄγοντες, οἱ δὲ καὶ προσανηλωκότες χρήματα, καὶ τούτων ἕτεροι ἀποδεδρακότες πατέρας καὶ μητέρας, οἱ δὲ καὶ τέκνα καταλιπόντες ὡς χρήματ᾽ αὐτοῖς κτησάμενοι ἥξοντες πάλιν, ἀκούοντες καὶ τοὺς ἄλλους τοὺς παρὰ Κύρῳ πολλὰ καὶ ἀγαθὰ πράττειν. Τοιοῦτοι ὄντες ἐπόθουν εἰς τὴν Ἑλλάδα σᾐζεσθαι.
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Les revenus ,
Introduction ,
J’ai toujours eu la conviction que tels sont les chefs d’un État, tel est l’État lui-même. Or, quelques-uns de ceux qui, dans Athènes, sont à la tête des affaires, prétendant connaître aussi bien que les autres hommes les lois de l’équité, mais se disant forcés, vu la pauvreté du peuple, à se conduire injustement, je me suis proposé d’examiner par quels moyens les citoyens pourraient subsister des ressources de leur propre pays, persuadé que, si ce projet réussissait, on mettrait un terme à leur pauvreté et aux soupçons des Grecs. En réfléchissant donc à l’objet que j’avais dans l’esprit, il m’a tout d’abord paru que notre pays est fait pour donner de forts revenus. Et, afin de prouver la vérité de ce que je dis, je vais parler en premier lieu de la nature de l’Attique.
L’extrême douceur du climat est attestée par ses produits mêmes : ce qui ne pourrait pas germer ailleurs vient ici à maturité . De même que la terre, la mer qui entoure le pays , abonde en produits de toute espèce. Tous les biens que les dieux accordent à chaque saison se montrent ici plus tôt et disparaissent plus tard. Et ce ne sont pas seulement les productions qu’une année voit naître et vieillir, qui donnent la supériorité à notre contrée, mais elle possède encore d’éternelles richesses. Le sein de la terre y est rempli de marbres ,dont on construit des temples magnifiques, de magnifiques autels, des statues dignes de la majesté des dieux. Aussi, nombre de Grecs et de Barbares viennent-ils s’en procurer. Si donc il est des terrains qui. ensemencés, ne donnent point de récolte, fouillés, ils font vivre plus de monde que s’ils rapportaient du blé. D’autre part, on ne peut nier que son minerai d’argent ne soit un bienfait du ciel, puisque, de tant d’autres villes situées dans les terres ou le long des côtes, il n’en est pas une seule où perce la moindre veine de ce métal. Il n’y a non plus rien de déraisonnable dans l’opinion de ceux qui placent cette ville-ci au centre de la Grèce, et même de la terre habitée. Car, à mesure qu’on s’en éloigne, on se sent plus incommodé du froid ou de la chaleur ; et ceux qui veulent voyager d’une extrémité à l’autre de la Grèce, tournent tous, soit par mer, soit par terre, autour d’Athènes, comme s’ils décrivaient une circonférence .En outre, sans être environnée d’eau de toutes parts, Athènes jouit à son gré, comme une île, de tous les vents favorables à l’importation et à l’exportation ; car elle est entre deux mers ; puis, par terre, elle fait un très-grand commerce, à cause de sa position continentale. Un autre avantage aussi, c’est que, tandis que la plupart des autres villes sont à proximité des Barbares qui les incommodent, les Athéniens n’ont dans leur voisinage que des villes, presque toutes très-éloignées de ces mêmes Barbares.
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L'anabase :
Marche à travers le pays des Macrons. — Arrivée aux montagnes des Colques. — Combat contre les barbares. — On descend à Trapézonte, où l'on célèbre des jeux. — Grande joie des Grecs.
Des enfants, pour la plupart prisonniers, courent le stade, et plus de soixante Crétois le dolique; d’autres s’exercent à la lutte, au pugilat, au pancrace. Ce fut un beau spectacle. Nombre de lutteurs étaient descendus dans la lice sous les regards de leurs camarades : il y avait une grande émulation. Les chevaux coururent aussi. Il leur fallait descendre par une pente rapide, puis, arrivés au bord de la mer, remonter et revenir à l’autel. Bon nombre roulaient à la descente, et, en remontant, c’était lentement, avec peine, au pas, qu’ils gravissaient la hauteur. De là de grands cris, des rires, des encouragements.

Xénophon l’anabase , VIII
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Divertissement donné par un Syracusain. — Digression sur les parfums, l'éducation des femmes, la danse et l'ivresse.
Dès qu'on a retiré les tables, fait les libations et chanté le péan, il entre, comme divertissement, un Syracusain, suivi d'une excellente joueuse de flûte, d'une danseuse merveilleuse par ses tours, d'un garçon fort joli, jouant de la cithare et dansant à ravir. L'homme qui faisait voir ces merveilles en tirait de l'argent. Quand la joueuse de flûte eut assez flûté, le cithariste assez joué de la cithare, et que tous deux parurent avoir suffisamment amusé : « Par Jupiter ! dit Socrate, tu nous traites splendidement, Callias ! Ce n'est point assez d'avoir servi un repas magnifique ; tu nous donnes un spectacle et une musique des plus agréables. » Alors Callias : « Mais si l'on nous apportait encore des parfums, nous jouirions de leur senteur. — Pas du tout, reprit Socrate; de même que tel vêtement convient à une femme, tel autre à un homme, ainsi tel parfum convient à un homme, tel autre à une femme ; et jamais homme ne se parfume pour un autre homme. Cependant les femmes, et surtout les jeunes épouses, comme celles de Critobule et de Nicératus, se plaisent aux parfums; [elles aiment à en exhaler l'odeur. Mais celle de l'huile des gymnases paraît aux hommes plus agréable qu'un parfum ne l'est aux femmes, au moment où ils la respirent, et plus désirable quand ils ne la respirent pas. Qu'un esclave et un homme libre se parfument, tous deux à l'instant même exhaleront une égale senteur; mais l'odeur que répandent les exercices libéraux a besoin d'application et de temps pour acquérir cette suavité qui caractérise l'homme libre. » Alors Lycon : « Cela va bien aux jeunes gens ; mais nous qui ne fréquentons plus les gymnases, quelle odeur devons-nous exhaler ? — Par Jupiter! celle de la vertu, dit Socrate. — Et où prend-on ce parfum? — Ce n'est pas, ma foi, chez les parfumeurs. — Où donc enfin? — Théognis nous l'apprend :

L'honnête homme du bien te montre le sentier;
Le méchant te corrompt et te perd tout entier. »

Xénofon . Le banquet , II
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[Neige en Arménie]
Mais, tandis qu'on s'était installé pour la nuit, il tomba une énorme quantité de neige, sans discontinuer : elle recouvrit les armes et les hommes qui étaient couchés ; elle immobilisait les bêtes de somme, qui ne pouvaient plus bouger. On ne cherchait même pas à se lever : la couche de neige tombée sur les hommes allongés leur tenait chaud comme un manteau, quand elle n'avait pas fondu. Mais Xénophon trouva le courage de se lever à demi nu, vêtu d'une simple tunique, et il se mit à fendre du bois : aussitôt un autre se leva, lui prit la hache des mains et continua le travail. A la fin, tout le monde se leva : on alluma du feu et on s'enduisit de corps gras ; on en trouvait là [au palais du satrape] en grande quantité et on s'en servait comme de l'huile d'olive : saindoux, huile de sésame, huile d'amandes amères et de pistaches ; il y avait aussi une huile parfumée tirée des mêmes substances.
IV-4
Νυκτερευόντων δ᾽ αὐτῶν ἐνταῦθα ἐπιπίπτει χιὼν ἄπλετος, ὥστε ἀπέκρυψε καὶ τὰ ὅπλα καὶ τοὺς ἀνθρώπους κατακειμένους· καὶ τὰ ὑποζύγια συνεπόδισεν ἡ χιών· καὶ πολὺς ὄκνος ἦν ἀνίστασθαι· κατακειμένων γὰρ ἀλεεινὸν ἦν ἡ χιὼν ἐπιπεπτωκυῖα ὅτῳ μὴ παραρρυείη. [12] Ἐπεὶ δὲ Ξενοφῶν ἐτόλμησε γυμνὸς ἀναστὰς σχίζειν ξύλα, τάχ᾽ ἀναστάς τις καὶ ἄλλος ἐκείνου ἀφελόμενος ἔσχιζεν. Ἐκ δὲ τούτου καὶ ἄλλοι ἀναστάντες πῦρ ἔκαιον καὶ ἐχρίοντο· [13] πολὺ γὰρ ἐνταῦθα ηὑρίσκετο χρῖμα, ᾧ ἐχρῶντο ἀντ᾽ ἐλαίου, σύειον καὶ σησάμινον καὶ ἀμυγδάλινον ἐκ τῶν πικρῶν καὶ τερμίνθινον. Ἐκ δὲ τῶν αὐτῶν τούτων καὶ μύρον ηὑρίσκετο.
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Economique ,
I , final ,
C’est que ce sont encore des esclaves, dit Socrate, asservis à de dures maîtresses : les uns à la gourmandise, les autres à la lubricité, ceux-ci à l’ivrognerie, ceux-là à une folle ambition et à la prodigalité, qui font peser un joug si lourd sur les hommes, dont elles sont souveraines, que, tant qu’elles les voient jeunes et capables de travailler, elles les contraignent à leur apporter tout le fruit de leurs labeurs et à fournir à tous leurs caprices ; puis, quand elles s’aperçoivent qu’ils sont devenus incapables de rien faire, à cause de leur grand âge, elles les abandonnent à une vieillesse misérable, et s’efforcent de trouver d’autres esclaves.] Il faut donc, Cristobule , combattre avec ces ennemis pour notre indépendance avec autant de cœur que contre ceux qui essaieraient, les armes à la main, de nous réduire en servitude. Et encore des ennemis généreux, après avoir donné des fers, ont souvent forcé les vaincus, par cette leçon , à devenir meilleurs, et les ont fait vivre plus heureux à l’avenir, au lieu que ces souveraines impérieuses ne cessent de ruiner le corps, l’âme et la maison des hommes, tant qu’elles exercent sur eux leur empire. »
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Apologie de Socrate par Xénophon ,
Final ,

Socrate, il est vrai, en parlant de lui avec tant de fierté devant le tribunal, souleva la jalousie, et fit que les juges furent plus disposés à le condamner. Mais pour moi, je trouve que les dieux lui ont accordé une heureuse destinée. Il a laissé de la vie la part la plus pénible, et obtenu le genre de mort le moins douloureux. Il fit bien voir, du reste, la force de son âme. Car quand il eut reconnu qu’il lui était plus avantageux de mourir que de vivre encore, de même qu’il n’avait jamais reculé devant les autres biens, il ne faiblit point devant la mort, mais ce fut avec sérénité qu’il la reçut et la subit. Aussi, quand je réfléchis à la sagesse et à la grandeur d’âme de cet homme, je ne puis m’empêcher d’en rappeler le souvenir, et de joindre à ce souvenir mes éloges. Et s’il existe parmi les hommes épris de la vertu quelqu’un qui ait vécu avec un homme plus utile que Socrate, je le regarde comme le plus fortuné des hommes.
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[1] Une pensée nous venait un jour à l’esprit : c’est le grand nombre de démocraties renversées par des gens qui préféraient tout autre gouvernement à la démocratie, puis le nombre de monarchies et d’oligarchies détruites par des factions démocratiques, enfin le nombre d’hommes qui, voulant exercer la tyrannie, ont été renversés en un clin d’œil, tandis que d’autres, pour s’être maintenus quelque temps, sont admirés comme gens prudents et chanceux. Nous réfléchissions aussi que, dans les maisons privées, composées, les unes d,’une foule de domestiques, les autres d’un personnel peu nombreux, il se trouve des maîtres qui ne sauraient se faire obéir même de ce petit nombre. [2] Nous songions encore que les bouviers commandent aux bœufs, les palefreniers aux chevaux, et qu’enfin tous ceux qu’on appelle pasteurs sont considérés comme les chefs de ces animaux qu’ils surveillent. Or, il nous semblait voir que ces troupeaux obéissent plus volontiers à ceux qui les conduisent, que les hommes à ceux qui les gouvernent. Car les troupeaux vont où les pasteurs les mènent, paissent dans les endroits où on les lâche, s’abstiennent de ceux dont on les écarte, et laissent les pasteurs user de ce qu’ils rapportent absolument comme ils l’entendent. En effet, nous n’avons jamais appris qu’aucun troupeau se soit révolté contre le pasteur, ou pour ne point obéir, ou pour ne pas lui permettre d’user du produit qu’il lui donne. Il y a plus, les troupeaux sont moins faciles à tous les étrangers qu’à ceux qui les gouvernent et qui en tirent profit. Les hommes, au contraire, conspirent de préférence contre ceux qu’ils voient entreprendre de les gouverner.

1] Ἔννοιά ποθ' ἡμῖν ἐγένετο ὅσαι δημοκρατίαι κατελύθησαν ὑπὸ τῶν ἄλλως πως βουλομένων πολιτεύεσθαι μᾶλλον ἢ ἐν δημοκρατίᾳ, ὅσαι τ' αὖ μοναρχίαι, ὅσαι τε ὀλιγαρχίαι ἀνῄρηνται ἤδη ὑπὸ δήμων, καὶ ὅσοι τυραννεῖν ἐπιχειρήσαντες οἱ μὲν αὐτῶν καὶ ταχὺ πάμπαν κατελύθησαν, οἱ δὲ κἂν ὁποσονοῦν χρόνον ἄρχοντες διαγένωνται, θαυμάζονται ὡς σοφοί τε καὶ εὐτυχεῖς ἄνδρες γεγενημένοι. Πολλοὺς δ' ἐδοκοῦμεν καταμεμαθηκέναι καὶ ἐν ἰδίοις οἴκοις τοὺς μὲν ἔχοντας καὶ πλείονας οἰκέτας, τοὺς δὲ καὶ πάνυ ὀλίγους, καὶ ὅμως οὐδὲ τοῖς ὀλίγοις τούτοις πάνυ τι δυναμένους χρῆσθαι πειθομένοις τοὺς δεσπότας. [2] Ἔτι δὲ πρὸς τούτοις ἐνενοοῦμεν ὅτι ἄρχοντες μέν εἰσι καὶ οἱ βουκόλοι τῶν βοῶν καὶ οἱ ἱπποφορβοὶ τῶν ἵππων, καὶ πάντες δὲ οἱ καλούμενοι νομεῖς ὧν ἂν ἐπιστατῶσι ζῴων εἰκότως ἂν ἄρχοντες τούτων νομίζοιντο· πάσας τοίνυν ταύτας τὰς ἀγέλας ἐδοκοῦμεν ὁρᾶν μᾶλλον ἐθελούσας πείθεσθαι τοῖς νομεῦσιν ἢ τοὺς ἀνθρώπους τοῖς ἄρχουσι. πορεύονταί τε γὰρ αἱ ἀγέλαι ᾗ ἂν αὐτὰς εὐθύνωσιν οἱ νομεῖς, νέμονταί τε χωρία ἐφ' ὁποῖα ἂν αὐτὰς ἐπάγωσιν, ἀπέχονταί τε ὧν ἂν αὐτὰς ἀπείργωσι· καὶ τοῖς καρποῖς τοίνυν τοῖς γιγνομένοις ἐξ αὐτῶν ἐῶσι τοὺς νομέας χρῆσθαι οὕτως ὅπως ἂν αὐτοὶ βούλωνται. ἔτι τοίνυν οὐδεμίαν πώποτε ἀγέλην ᾐσθήμεθα συστᾶσαν ἐπὶ τὸν νομέα οὔτε ὡς μὴ πείθεσθαι οὔτε ὡς μὴ ἐπιτρέπειν τῷ καρπῷ χρῆσθαι, ἀλλὰ καὶ χαλεπώτεραί εἰσιν αἱ ἀγέλαι πᾶσι τοῖς ἀλλοφύλοις ἢ τοῖς ἄρχουσί τε καὶ ὠφελουμένοις ἀπ' αὐτῶν· ἄνθρωποι δὲ ἐπ' οὐδένας μᾶλλον συνίστανται ἢ ἐπὶ τούτους οὓς ἂν αἴσθωνται ἄρχειν αὑτῶν ἐπιχειροῦντας.
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