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4.29/5 (sur 24 notes)

Nationalité : Maroc
Né(e) à : El Jadida , le 11/02/1938
Mort(e) à : Rabat , le 16/03/2009
Biographie :

Abdelkébir Khatibi est un romancier et sociologue marocain.

Il a grandi dans un quartier d'El Jadida proche de la mer. Enfance qu'il célébrera plus tard en construisant son récit "Amour Bilingue" comme une métaphore océanique. Après le décès de son père, théologien et négociant, il devient élève interne au Collège Sidi Mohammed à Marrakech, entre 1950 et 1957.

Il écrit ses premiers poèmes à douze ans, en arabe, ensuite en français qui demeurera sa langue d'écriture. Après une année propédeutique au Lycée Lyautey de Casablanca, il entreprend des études supérieures en sociologie à la Sorbonne et soutient sa thèse en 1965, la première thèse sur le roman maghrébin.

De retour au Maroc, il mène une intense activité : chercheur, écrivain, enseignant, intellectuel engagé dans la politique, le Syndicat de l'enseignement supérieur dont il est un des fondateurs.

Il fait paraître en 1971 son premier roman, "La Mémoire tatouée", récit autobiographique qui inaugure une série de livres et d'études dans trois domaines : la littérature proprement dite, la recherche en sciences sociales et la critique d'art. Il encourage largement l'émergence de plusieurs jeunes écrivains marocains.

En 1979, il arrête d'enseigner pour se consacrer à la recherche et à l'écriture. Il occupe alors le poste de directeur de l'Institut Universitaire de la Recherche Scientifique de Rabat. Ses œuvres sont traduites en plusieurs langues et font l'objet de thèses universitaires, d'ouvrages et d'articles publiés dans des revues spécialisées et dans les actes de rencontres scientifiques nationales et internationales.

Couronné par de multiples récompenses dont le Grand Prix de l'Académie française (1994), le Grand Prix du Maroc (1998), le Prix de l'Afrique méditerranéenne/Maghreb (2003), il reçoit en 2008, le Prix de la Société des Gens de Lettres attribué pour la première fois à un auteur arabe. Son dernier livre est "Le scribe et son ombre", paru en 2008.
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Et la quête du savoir dans un car embrouillé dans les cailloux, ainsi se prolongeait le projet paternel dans la poussière des livres. J'aurais appris par clin d’œil, ficellement du corps, à lire dans un mort, et écrire pour les survivants de mon déracinement - ma génération -, rivé à un double langage.
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Ritualiser chaque mot
En son cadre d'or
Telle une fresque d'où revient
Le geste du peintre
Saisir au vol
Toute pensée ailée
Dans la calligraphie cursive
L'ajuster à cet horizon
A ce paysage si intime
Que lustre l'arc-en-ciel :
Geste du trait
Magnificence du signe
Selon la mesure
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Je me voulais écrivain sans en mesurer la souffrance et le vertige. Écrire était une manière de survivre au souvenir, de flotter dans le temps, feuille hasardeuse et trouble
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Lors de notre installation à Mazagan, Dawiya devint presque taciturne. Nous discutions rarement des étrangers. Elle se comportait comme s'ils n'étaient pas là. A sa vie, il n'y aurait eu rien à ajouter, ni à retrancher, comme si elle allait vivre éternellement. elle vivait dans un autre pays, un pays portatif et magique, qui l'attachait à l'esprit de l'Ancêtre.
Cette assurance de soi dans l'ordre du monde et sa stabilité lui donnait une force immense.
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-Tu es musulman?
-Suis-je musulman? Suis-je Algérien? Suis-je Français? Les trois. Mon père est arabe, ma mère kabyle. Une mosaïque de père en fils. Nous sommes un pays laïc.
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J'écrivais, acte sans désespoir et qui devait subjuguer mon sommeil, mon errance. J'écrivais puisque c'était le seul moyen de disparaître du monde, de me retrancher du chaos, de m' affûter à la solitude.
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J'appartiens à un pays magnifique qui est marginal. Il est de force vive. Je lui dois ma naissance, mon nom, mon identité initiale. Je lui dois mon histoire, sauf le récit de ma liberté d'esprit, celle d'avoir à inventer un espace et une relation de dialogue avec n'importe quel être venant vers moi. Je me modifie au contact de l'étranger qui me veut du bien, grâce au discernement et à la clarté d'esprit. Et, après tout, vivre avec soi-même avec la liberté d'esprit, partager le principe de communauté d'esprit avec le proche, le voisin, le lointain, l'ancêtre qui nous fait encore signe, est le destin de tout intellectuel contemporain qui soit conséquent en parole et en acte. Mondialiste et altermondialiste à la fois, je migre dans cette constellation d'affinités actives avec les scientifiques, les penseurs et les artistes. En tout cas, je fais mon travail, c'est-à-dire la transfiguration de mon expérience en un chemin initiatique.
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Est-ce possible, le portrait d'un enfant? Car le passé que je choisis maintenant comme motif à la tension entre mon être et ses évanescences se dépose au gré de ma célébration incantatoire, elle-même prétexte de ma violence rêvée jusqu'au dérangement ou d'une quelconque idée circulaire. Qui écrira son silence, mémoire à la moindre rature?
Qui dira mon passé dans l'effacement d'une page, qui saura varier l'obscurité au seul arrachement d'ailes? Plus que mon vouloir, le voici, le souvenir plaintif, le voici libre de sa figure! Durée de lierre qui ne trahisse pas l'enfant que j'étais, l'enfant fertile qui n'est pas mort en moi!"
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Un tel corps qui s'adonne de cette façon à la langue doit être aimé. Ceux qui l'auront rencontrée seront ses amants qui souffrent et jouissent définitivement en moi. J'insiste sur cette générosité gaspillée, bien plus que sur le faste de notre rencontre. Ne pas commencer, ne pas finir sans cette dissipation, comme si rien ne s'était passé : passage indécidable, danse de mes jouissances. En appeler à la pure réminiscence ne lui était pas accordé par cette violence nue, mais elle se nommait avec assurance. Quel triomphe déjà ! La confusion des sentiments qui l'avait déroutée (vers moi) se clarifia lentement. Aucun dieu n'assistait à cet éloignement, et sans trop me donner le change, je peux affirmer sans ironie qu'elle fit plus, si admirablement. Elle tourna le dos à la mort des dieux, à la sienne aussi. Vivre? Oui, avec l'intensité d'un désir qui s'affirmait en grandissant. Elle mena ce combat avec courage, luttant sans cesse contre les fantômes et les revenants. Ce qui revint fut l'oubli lui-même
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La langue a ses raisons incalculables. Elle frappe, coup pour coup, avec une énergie de surdité. L’entendre : épreuve, joie de chaque instant. Rien n’est assuré à l’insouciance de nos babils. Je te parle, c’est peut-être trop dire, c’est abuser d’un pouvoir illusoire, d’un simple souffle de respiration. Je te parle sans désespoir, pour le plaisir de te comprendre. Mais quelle ironie! Ta langue maternelle t’a donné à moi; et elle tient, probablement, plus à moi qu’à toi.
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