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Citations de Abdennour Bidar (221)


On a beaucoup dit que les évènements tragiques de ce début d'année devaient nous "ouvrir les yeux" sur les problèmes de notre pays. Les yeux de nos politiques se sont-ils ouverts? On me dit que nous avons entendu "de grands discours républicains". Soit. Mais lequel de nos hommes politiques de droite et de gauche a osé la fraternité? Non pas comme ça, en passant, au milieu d'une litanie de valeurs, mais en la plaçant au coeur de ce qu'il faut restaurer ici et maintenant?
Y en a-t-il un qui a dit que le temps de la fraternité était venu? Non, aucun. Une fois de plus, mais là c'était une fois de trop. Car pour la fraternité, c'est maintenant ou ce ne sera peut-être jamais.
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Se voir soi-même e,n train de creuser avec ses mains la terre noire de ses propres profondeurs.
S'exercer à voir cette terre devenir humide, puis à voir une eau claire en émerger, une eau lumineuse puissante et fraîche.
S'asseoir auprès de cette source pour contempler sereinement le jardin si vert que cette eau de lumière fait naître tout autour.
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Abdennour Bidar
“La fraternité, c'est un dénominateur commun à tous les humanismes”
Télérama.fr
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"Oui, nous avons créé l'homme selon la plus parfaite des formes." Lorsqu'on lit ce verset du Coran, il semble à première vue que l'islam donne à l'homme une place éminente dans l'univers. L'expression de "plus parfaite des formes" résonne en effet comme un éloge des facultés propres de la nature humaine, son intelligence, son imagination, sa volonté, etc. Ce sont elles qui s'installent logiquement au sommet de la création divine et font de lui la meilleure des créatures de Dieu.
Mais derrière cette valorisation apparente se cachent en réalité de redoutables problèmes, dont l'humanisme islamique peine à sortir pour produire l'éloge de la grandeur de l'homme que ce verset semblait promettre. Car la meilleure des créatures, si parfaite soit-elle et quelle que soit sa supériorité vis-à-vis des autres êtres créés, n'est jamais qu'une création condamnée en tant que telle à servir son Créateur, c'est-à-dire soumise à l'intelligence et à la volonté d'un Etre infiniment plus puissant qu'elle-même.
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En occident, tous les chemins mènent à l'homme.
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Abdennour Bidar
Ce qui fait notre dignité, c'est que nous avons la responsabilité de nous-même; celle de devenir nous-même, de faire quelque chose de nous.

Entretien pour Le Monde des Religions n°85 (09-10/2017)
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Nous devons décider une bonne fois pour toutes de faire de la France le pays de la fraternité pour que le monde musulman et l'Occident trouvent ici, chez nous, le lieu idéal, le modèle d'harmonie dont ils ont besoin et qui nous fera sortir du choc des civilisations. Il faut remplacer la guerre des sacrés contradictoires par la paix du sacré partagé.
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Nous sommes une civilisation où chaque génération a grandi pendant des siècles en voyant tous les jours au bord des chemins le martyre du Dieu-Homme gravé dans la pierre de ses croix.
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J'ai commencé à écrire ce Plaidoyer le lundi 12 janvier 2015. Dans un état de très grande émotion intérieure. En essayant de réfléchir un peu à ce qui venait de nous arriver. De terribles attentats venaient de blesser la France au plus profond d'elle-même et, comme vous sans doute, j'ai été d'abord sidéré, bouleversé, meurtri, et choqué pendant plusieurs jours. Puis, immédiatement après ces assassinats, sans véritable élaboration d'une réaction mûrement concertée, il y a eu ce formidable élan de mobilisation du dimanche 11 janvier. Des marches historiques partout en France, des foules - non, pas des foules mais nous tous ensemble, chacun de tout coeur parmi les autres! Unis, et jamais aussi nombreux dehors depuis la Libération.
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Je suis croyant. Mais je ne crois pas plus ni moins en un Dieu qui serait celui des musulmans que celui des juifs, des chrétiens ou des hindous. Je crois que tous les chemins mènent à l'homme -c'est-à-dire au divin en l'homme, en tout être humain, et là on n'est pas loin de la fraternité.
Je crois en philosophe et en mystique, c'est-à-dire en étant critique à l'égard de la religion au nom d'une expérience extérieure. Une expérience spirituelle à la profondeur de laquelle la religion conduit rarement, et dont trop souvent elle prétend pourtant détenir le monopole d'accès. Je n'ai rien contre l'athéisme parce que j'ai rencontré souvent des athées plus mystiques que bien des croyants. Mes amis sont des croyants et des incroyants qui croient tous en la fraternité, et qui sont très pratiquants : même si, comme à moi, il leur arrive d'en manquer, ils mettent le plus possible en oeuvre leur fraternité dans leur vie, leurs engagements. La vie spirituelle n'est pas toujours -pas souvent- là où l'on croit.
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Abdennour Bidar
Nous sommes les enfants d’une modernité qui n’a pas su maîtriser le surcroît de puissance acquis à partir de la Renaissance. Des découvertes techniques ont alors transformé le monde et nous ont confrontés à notre hybris – notre démesure. Depuis lors, ce progrès n’a été utilisé que pour satisfaire des besoins de confort, de possession et de prédation, sans aucun horizon d’espérance métaphysique.

Le monde
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On a oublié une évidence dans notre société : la fraternité s'apprend. On ne naît pas fraternel, on le devient.
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[...] Cet altruisme est mille fois préférable à l'individualisme exprimé par le fameux "parce que je le vaux bien", véritable gangrène de nos sociétés modernes et contemporaines.
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(…) un idéal et une vocation parmi les plus nécessaires de l'humanisme : éduquer en chaque être humain la capacité de se sentir relié à toute l'humanité par un lien de coeur et de chair, à le regarder avec considération, bienveillance et confiance, sans prévention, préjugé ni défiance d'où qu'il vienne et quelle que soit son apparence. Il n'y a (…) que le développement de ce lien à la fois spirituel et physiquement ressenti de la proximité d'autrui -malgré la différence de son origine, de sa religion, de sa culture- qui peut rendre réellement impossibles aussi bien le racisme que l'indifférence à la misère, le repli sur soi que le rejet de l'étranger ou de l'inconnu.
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La laïcité n'est pas en danger quand on en parle, quand on la défend, quand on la promeut. Elle est attaquée par les oukazes des communautaristes, par les outrances des populistes xénophobes, mais aussi par les silences des hommes qui pensent qu'elle est acquise. En effet, la laïcité demeure un éternel combat.
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Abdennour Bidar
[…] On ne me demande plus ainsi, à moi comme à d’autres, qu’une chose : de quel côté je suis entre Israël et Gaza, et, selon le camp que j’aurai choisi, de dénoncer l’autre camp. […]
Comment choisir entre des causes qui, partout aujourd’hui, ne sont plus que des prétentions de supériorité, des déclarations de guerre ? Comment peut-on ici décemment choisir entre l’armée israélienne qui tue la population de Gaza et le terrorisme du Hamas ? […] On ne choisit pas le bien entre deux égarements.
Disant cela, je pense à Erasme, qui, au 16ème siècle, avait refusé de choisir entre catholiques et protestants, au motif que les deux camps commettaient l’un et l’autre de terribles massacres. Quand il nous rapporte cela dans le portrait magnifique qu’il fait de lui, Stefan Zweig [1881-1942] nous dit qu’Erasme fut condamné des deux côtés pour avoir ainsi refusé de choisir. Les deux camps le déclarèrent traître au bien et complice objectif du mal commis par l’autre camp. Ils lui firent le grief de manquer de courage autant que de lucidité, et s’il fut traîné dans la boue pour cela, c’est que, dans une époque où la folie se répand, où les positions s’hystérisent, il ne fait hélas pas bon garder la tête froide et le cœur en paix. […]
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Une grande erreur issue du siècle des Lumières a été de laisser accroire que l'"individu" est un "tout" indépendant du reste, une individualité autonome dans le sens le plus dégradé du terme : celui d'un égoïsme ou d'un individualisme triomphant. Ce mythe de l'homme qui n'aurait pas besoin des autres mais qui pourrait et devrait se suffire s'est traduit dans les formes multiples de l'individualiste forcené qui s'est développé dans nos sociétés, continuellement encouragé dans son illusion d'autodétermination par les encensements médiatiques et cinématographiques du self-made-man et du héros solitaire. Ce culte de l'individu tout-puissant nous a fait un mal immense. Nous avons fabriqué des individualités qui, sous leur vernis de santé, de bien-être ou de réussite, sont en réalité très faibles, très solitaires et très agressives : très faibles et trop solitaires parce qu'elles n'ont pas appris à compter assez sur Les autres, pas appris à "bien dépendre" d'autrui par des liens de solidarité et de fraternité; très agressives parce que la première illusion de ne pouvoir compter que sur soi-même entraîne mécaniquement La seconde illusion d'être "seul contre tous", et donc La construction d'un monde dans lequel "l'homme est un loup pour l'homme". L'individualisme condamne à se battre.
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Abdennour Bidar
Pour ma part, j'essaie de me situer par-delà ces deux tentatives éculées que sont, d'une part, la critique moderne du religieux et, d'autre part, une énième défense de la religion établie. J'essaie de faire surgir, derrière tout ce que l'islam a de figé, son humanisme, son existentialisme,  son ouverture vers l'universel, sa spiritualité profonde...
Nous, les intellectuels ainsi capables de parler d'un islam spirituel, ne sommes pas assez nombreux. En France, nous nous comptons sur les doigts d'une main... à laquelle il manquerait des doigts! L'islam à des historiens, des sociologues, des imams à demi éclairés et même des Voltaire dont tout le discours se résume à crier contre l'obscurantisme. Mais il nous manque trop de penseurs capables de manifester leur être spirituel dans ce qu'ils écrivent et d'ouvrir la voie d'un islam de lumière. Cela seul - s'il en est encore temps - pourrait servir de contre-modèle à la propagation de la religiosité bornée qui prolifère actuellement du côté musulman, et ailleurs.

L'Obs n°2731 (9-15/03/2017)
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Il faut que les musulmans fassent le ménage - pas par la violence mais par l'éducation, le débat interne - de tous les stéréotypes du "bon musulman" et de la "bonne musulmane" : faire ses cinq prières, ne pas manger de porc, "vivre halal", etc. Et qu'ils se débarrassent aussi de tout ce qui est archaïque : la dissimulation complète du corps pour les femmes, y compris les petites filles, le refus de la mixité, l'école musulmane pour se couper des "infidèles", la conviction que l'islam est la meilleure des religions, l'interdiction de remettre en cause le caractère de "vérité absolue" du Coran, le dogme d'une "doctrine unique" qui doit rester vraie et appliquée sans tenir aucun compte des changements de temps et de lieu, etc.
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Abdennour Bidar
Je ne pense pas qu'on puisse, dans une existence humaine, faire l'économie du spirituel.
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