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3.76/5 (sur 233 notes)

Nationalité : Iran
Né(e) à : Téhéran , le 1/04/1977
Biographie :

Née à Téhéran en 1977, Abnousse Shalmani s'exile à Paris avec sa famille en 1985. Après des études d'Histoire, elle emprunte la voie du journalisme puis de la production et de la réalisation de courts-métrages avant de revenir à sa première passion, la littérature. "Khomeiny, Sade et moi" est son premier livre.

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La journaliste, réalisatrice et écrivaine, Abnousse Shalmani explore le lien entre l'intime et le politique dans son livre "J'ai pêché, pêché dans le plaisir". L'ouvrage met à l'honneur deux femmes poètes qui défient les conventions de leurs époques et se retrouvent autour d'un point commun : assumer leur désir en même temps que leur quête de liberté. D'un côté, Forough Farrokhzad qui vit en Iran dans les années 1950 et de l'autre Marie de Régnier, muse maîtresse du poète Pierre Louÿs au temps de la Belle Epoque. Ces deux femmes, dans leurs vies respectives, ont trouvé la liberté dans l'amour du point de vue de la chair. Un combat toujours d'actualité aujourd'hui, dans une époque marquée par "le retour d'un discours puritain", selon Abnousse Shalmani, qui ne conçoit pas la liberté de penser sans la liberté du corps et va même plus loin en abordant la liberté sexuelle des femmes et leur rapport au plaisir. Un exemple parlant entre liberté du corps et liberté de penser, et qui donne espoir, est le droit d'avortement, sacré quelques jours plus tôt dans la Constitution française. Retrouvez l'intégralité de l'interview ci-dessous : https://www.france.tv/france-5/la-grande-librairie/

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Citations et extraits (144) Voir plus Ajouter une citation
Ce que rappelle ce « ghazal » à ma famille, c’est que pour elle, il ne faut jamais regarder la vérité en face et encore moins la dire (la dire, c’est l’accepter et c’est intolérable) et si le mari est homosexuel, mieux vaut raconter une histoire qui deviendra un mythe, une plaie béante dans le cœur des descendants. P 78
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J'ai vingt ans. J'ai vingt ans et j'ai déjà connu l'amour avec Louÿs, et j'ai découvert combien le sexe pouvait être révolutionnaire avec Sade. J'ai vingt ans et je sais que je vis les plus belles années de ma vie. Il me suffit de penser à Sade, il me suffit de penser au dialogue de Madame de Saint-Ange et d'Eugénie pour savoir que rien n'est perdu. Il me suffit de penser à Juliette pour savoir que la femme a un étendard et qu'elle le porte bien haut. Un jour, Sade sera la seule arme disponible pour casser les ténèbres. La violence de Sade n'est pas violente, elle est née de l'imagination et de la foi. La foi dans l'homme devenu le centre de la pensée et non plus le pantin d'hommes cachés derrière Dieu. Ce qui est violence, ce sont les attentats successifs contre le corps féminin à travers le monde. La violence, c'est exciser des petites filles qui aiment la chair et des grandes filles qui aiment la bite. La violence, c'est d'interdire à une petite fille d'apprendre à lire et à une jeune fille de choisir qui elle veut mettre dans son lit. La violence, c'est ce que les barbus font subir aux esprits en les broyant. Un jour, comme la Révolution française a mis ses barbus à la porte, d'autres révolutions éclateront qui réduiront les barbus au silence et célèbreront la parole de Hommes.
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les femmes intellectuelles ressemblent à des hommes. Elles s’habillent de pantalon et se maquillent « nude ». Il y a toujours le moment de surprise dans le regard des nouvelles rencontres quand j’ouvre la bouche. Il y a un raccord entre ma jupe et mon cerveau qui met du temps à se faire. Et parfois certains osent le constat à haute voix : « J’ai cru que tu étais une pouffe et tu es brillante. » Le pire est peut-être l’arrogance qu’ils mettent dans leurs remarques. Il y a un vrai problème entre la jupe et le cerveau. Comme si la jupe court-circuitait le cerveau et l’empêchait de se développer normalement. J’ai trop l’air d’une femme pour avoir un cerveau. Aujourd’hui, je suis encore plus fière de mes talons et du cliquetis de mes colliers.
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La littérature française m'a sauvée de l'isolement...
Et les premières héroïnes françaises que j'avais connues étaient Fantine et Cosette.

(pages 102-103).
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Jai péché péché dans le plaisir,
dans des bras chauds et enflammés.
J'ai péché péché dans de bras de fer,
dans des bras brûlants et rancuniers.
Dans ce lieu calme, sombre et muet,
je me suis assise près de lui, agitée.
Ses lèvres ont versé l'envie sur mes lèvres.
Du chagrin de mon cœur fou, je me suis libérée.(...)

L'envie a enflammé son regard,
le vin rouge a dansé dans le verre,
et sur le lit doux, mon corps
ivre de volupté sur sa poitrine a tremblé.
J'ai péché, péché dans le plaisir,
près d'un corps tremblant et évanoui.
Seigneur !Je ne sais ce que j'ai fait
dans ce lieu, calme, sombre et muet.

Forough FARROKHZAD,
«Le péché » in Le Mur, 1955.
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Ma mère était une elfe, une créature féerique qui possédait le don de rendre beau le laid. Par la grâce de la langue française, de boniche je l'avais métamorphosée en alchimiste. Et c'était exactement à ça que servaient les mots, tous les mots : à colorer autrement les humains en leur donnant une forme nouvelle. La langue française se métamorphosait en baguette magique pour combattre le réel et sauver ce qui restait de l'enchantement de l'enfance.
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Très vite, je compris que la France ne devait pas changer. Je découvris aussi ( folle découverte) que les français choisissaient leurs députés ; les gens décidaient vraiment de leur avenir, grâce à un bout de papier glissé dans une urne, et ils le faisaient en souriant, alors que personne ne souriait jamais en Iran quand il s'agissait de choisir des hommes politiques.
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Il est impossible de pleurer la nostalgie, c’est l’hymne national de l’exil. L’exil est une identité, un langage, un passé sans avenir. L’exil est une île où se retrouvent tous ceux qui n’ont ni le visage du pays natal ni celui du refuge : ceux qui sont trop vieux pour oublier et pas assez jeunes pour se fondre, ceux qui restent toute leur vie sur une île qui flotte sur des océans qui ne leur appartiendront jamais.
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Le grand écart entre l’Occident et l’Orient tient au corps. Là, il y a affirmation d’un corps, ici négation. Là, il y a des corps de femme qui somnolent, qui rient, qui posent, qui dansent, qui rêvent, qui se dressent, des tableaux, des sculptures, des métaphores, des poèmes, des dessins, des symboles, des romans, ici il y a des visages parfois, des regards le plus souvent, des mains qui s’échappent par mégarde des robes qui couvrent l’interdit absolu.
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La politique, c'était du fantasme, des idées qui volent alors que l'intime était ancré dans la réalité, fait de désir, de frustration, de silence et ils ne le supportaient pas, alors ils disaient n'importe quoi pour ne pas sentir la morsure de la vie. (p92)
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