AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

4.38/5 (sur 8 notes)

Nationalité : Iran
Né(e) à : Pasâ, sud de Shîrâz , 1128
Mort(e) à : Shîrâz , 1209
Biographie :

Abû Mohammad Rûzbehân-i Baklî (روزبهان بلقى شيرازى ) est un mystique soufi chiite, un poète et philosophe perse dans la lignée daylamite.

Dès l'âge de sept ans il pratiqua des exercices spirituels. Il reçut une révélation spirituelle à quinze ans, à Shîrâz. A vingt deux ans il trouve son cheikh, ibn Khalîfa ibn 'Abd al-Salâm, se rattachant à l'ordre des Siddîqiyya (ou Murshidiyya).

Il entreprend ensuite une série de voyage à Kerman, puis en Iraq, en Syrie, en Égypte, au Hijaz et à La Mecque. Il revient s'installer en 1165 à Shîrâz, où il construit un prieuré (khângâh) et fonde une confrérie soufie (tariqa), s'inscrivant dans la lignée de Hâllaj.
Il fut amateur du samâ', le concert spirituel des soufis. Sa mystique est basée sur l'amour et l'enthousiasme et sa pratique sur le jeûne, la retraite et le dhikr.

Il eut plusieurs épouses, deux fils (Shihâb al-Dîn Muhammad et Fakhr al-dîn Ahmad) et une fille. Devenu hémiplégique tard dans sa vie, il refusa tout soin, acceptant son sort, impatient de retrouver son Créateur. La veille de sa mort, il l'annonça pour le lendemain et il prédit à deux autres cheikhs qu'ils le suivraient de près (ce qui arriva).

Il mourut en 1209 à Shîrâz. Devenue un lieu de pèlerinage, sa tombe fut réputée car on y entendait sa voix, jusqu'à ce qu'avec le temps, tout sombra dans l'oubli.


+ Voir plus
Source : Wikipédia
Ajouter des informations
Bibliographie de Rûzbehân Baqlî Shîrâzî   (6)Voir plus

étiquettes

Citations et extraits (7) Ajouter une citation
incipit :
6. Maintenant comprends, ô mon frère, - puisse Dieu favoriser ta compréhension et le temps de ton amour - que lorsque en ayant fini avec la condition humaine du servage ('obûdîyat), j'accédai au monde de la condition divine seigneuriale (robûbîyat) et que j'eus contemplé la beauté du monde céleste (malakût) avec un regard célestiel (malakûtî), voici que je commençai le voyage dont les étapes sont marquées par les révélations intérieures (mokâshafât). Au banquet des purs êtres spirituels (rûhâniyân), je goûtai les mets des stations mystiques (maqâmat) et des charismes (karâmât). En compagnie des oiseaux du Trône, je pris mon envol dans la haute sphère de 'Illîyûn. Je contemplai la théophanie pure, laquelle est vision de l'Être divin - exalté soit son Nom - avec le regard même de son Unité indivise. L'amour pour l'auguste Majesté s'éveilla au goût intime de mon âme, comme un breuvage puisé à la coupe de la Beauté pure. La douceur de l'amour incréé enveloppa mon coeur dans la robe des hautes connaissances et des intuitions primordiales.
Commenter  J’apprécie          70
L'extase est l'oiseau de la théophanie qui s'est envolé du nid de Dieu. Il agite les ailes et sonde les cœurs de ceux qui recherchent. S'il voit la fidélité au pacte, il descend à cet endroit porter la lettre munie du sceau de Dieu. Mais s'il ne voit pas de sincérité, il ne montre pas le visage dans ce lieu étranger. La réalité de l'extase est telle qu'aucune de ses pratiques n'est réprouvée par le fondateur de la loi, le prince des extatiques. Elle est permise à ceux qui n'ont pas atteints mais interdite à ceux qui font des efforts pour l'obtenir, parce que c'est le lieu du tourment, le repaire des lions. C'est le bout de la rue des amants. Cent mille brigands sont tombés sans vie tués sous la palissade de la cour royale du bien-aimé. Les extatiques sont frappés d'impiété dans les révolutions incessantes des secrets. Tous les amants sont aliénés par l'ami lors de la descente de la théophanie, parce qu'eux-mêmes sont celui qu'ils sont. Dans l'assemblée de ces amants il se doit d'y avoir les brodeurs aux visages de lune, les Khusraw de la connaissance mystique, les témoins de contemplation de Chine, les amoureux de Perside, la musique de Byzance, la crécelle franque. Il y faut le musc du Tibet et le bien-aimé de l'empereur de Chine.

C'est là que le sabre acéré doit passer sur les lèvres. Ce phénomène ne se produit que pour les plus forts des amants, parce que leur transport a lieu dans le conseil de l'exil. Il est avéré qu'ils ont regardé dans la condition créaturelle par l’œil de la condition seigneuriale, et qu'ils n'ont pas regardé dans la condition seigneuriale par l’œil de la condition créaturelle. Ce sont les oiseaux royaux qui volent dans le conseil du bien-aimé autour du trône du royaume de la surexistence de « Gloire à moi! » [= Abû Yazîd Bistâmî]. La parole qu'ils prononcent est l'égoïté, la nourriture qui les fait vivre est l'unicité. Ils restent sobres en buvant le vin de la stupeur, et ils sont ivres dans l'océan de la majesté. Seigneur ! quelle couronne portent ces princes ! Seigneur ! qu'ils sont vaillants ces braves ! Content soit le cœur qui est leur ! (pp. 245-246)
Commenter  J’apprécie          60
L’interprétation de la sainteté combine l’idée d’une répartition territoriale des saints et l’idée d’une succession temporelle cyclique. Une autre tradition citée d’après Abû Bakr al-Kattânî nomme les différents types de saints et les rapporte à des lieux précis formant une véritable géographie spirituelle complétant l’aspect historial décrit dans le premier hadîth.

Les trois cents chefs, nuqabâ’, demeurent au Maghreb, les soixante-dix nobles, nujabâ’, en Egypte ou au Levant, les quarante substituts, budalâ’, en Syrie, les sept vertueux, akhyâr, voyagent sur toute la terre, les trois, ou quatre, suivant les manuscrits, soutiens, ‘umadâ’, sont cachés dans les coins de la terre comme l’indique leur nom, et le pôle, quant à lui, réside à La Mecque, comme pour ibn ‘Arabî. Rûzbehân complète d’ailleurs cette première géographie [Sharh : 10]. Il y a douze mille saints qui se trouvent au Turkestan [Asie centrale], en Inde, en Afrique orientale et en Abyssinie ; quatre mille dans le Rûm [Europe], le Khurâsan et l’Iran ; quatre cents sur les rives des mers dans les régions maritimes ; trois cents qui possèdent des confréries au Maghreb et en Egypte ; soixante-dix qui se trouvent au Yémen, à Tâ’if, à La Mecque, au Hijâz, à Basra et à Batâ’ih [Wâsit] ; quarante en Irak et en Syrie ; dix à La Mecque, à Médine et à Jérusalem ; sept qui parcourent la terre entière en permanence ; trois dont l’un est de Perse, l’autre arabe et le dernier de Rûm. Seul le pôle, qutb ou ghawth, n’est pas situé dans un lieu, mais les propos précédents le situent à La Mecque.

On a ici affaire à une double territorialisation, à la fois spirituelle, idéale et concrète, physique, puisque la particularité du saint est de spiritualiser le monde corporel. (Paul Ballanfat, pp. 107-109)
Commenter  J’apprécie          30
J'affirme, et je demande assistance à Dieu le Très-Haut [que] lorsqu'Il S'éleva - que Sa majesté soit exaltée - depuis l'orient de la prééternité, et qu'Il Se dévoila au néant par Sa science, Il ne vit rien d'autre que Lui-même. Il s'émerveilla à la vue de Sa beauté, et Il éloigna Ses attributs les uns des autres. Il donna forme à Ses amants, jusqu'à ce qu'ils jouissent d'être unis à Lui, et qu'ils se réjouissent de Sa surexistence. De par Sa volonté créatrice, Il désira créer les esprits de Ses prophètes et de Ses amis, ainsi qu'Il l'a dit que Son nom soit magnifié - « J'étais un trésor caché et j'ai aspiré à être connu ». Il puisa dans la mer du kâf et du nûn. Il répandit [ce qu'il avait puisé] dans le chaudron de la puissance divine, et Il alluma dessous le feu de l'amour incréé (mahabba). Alors la crème de la réalité phénoménale s'enflamma et [y] fut précipitée. Elle devint si pure qu'elle se mit à briller d'elle-même. Il l'illumina d'une lumière issue de Sa lumière, ainsi qu'Il l'a dit - que Son nom soit exalté - « Quand bien même nul feu ne l’effleurerait, lumière sur lumière » [Cor: XXIV=35]. Et il plaça cette clarté au repos au sein des lumières de la réalité prééternelle et de la pureté perpétuelle. (p. 98)
Commenter  J’apprécie          30
90.- Al-Duqqî a dit : "J'ai entendu al-Daqqâq dire : "Je me trouvai à La Mecque dans le sanctuaire sacré auprès d'Abû Ja'far al-Haddâd lorsque je vis un adolescent tourner autour des gens en disant : 'Une nouvelle vous est donnée, vous avez entendu une nouvelle.' Or Abû Ja'far dit : 'En effet, j'ai une nouvelle.' L'adolescent leva la main, frappa le visage de Ja'far d'un soufflet, et dit : 'Par Dieu ! Tu n'as aucune nouvelle !' Puis il entra dans la procession et se mit à accomplir de très nombreux tours, en nombre infini. Puis il s'arrêta au bord du lieu de procession. Nous nous levâmes et nous le regardâmes. Et voici que soudain il quitta le monde." Al-Daqqâq ajouta : "Je suis de ceux qui le bénirent." Ceux-là sont ceux qui, avec leur éminence et la perfection de leur connaissance, furent frappés par le chagrin et la stupeur sous les dais de Sa majesté, si bien qu'un groupe demeura, des années durant, la proie de l'océan comme Abû Yazîd al-Bistamî, Dhu-l-Nûn al-Misrî, Bahlûl le fou, Ma'ruf al-Karkhî, Sarî al-Saqatî, Abû Hamza le soufi, Samnûn l'amant, Abû Bakr al-Daqqâq (al-Zaqqâq al-kabîr), Abû-l-Husayn al-Nûrî, et d'autres comme eux ainsi que les principaux guides et maîtres spirituels.
Commenter  J’apprécie          30
Que la rose de la beauté créaturelle élève ces rossignols pérennes jusqu'aux branches de la majesté ; que le rossignol de « ne suis-je pas [votre seigneur] ? » [Cor., VII=171] chante les secrets de l'amour créaturel à ces oiseaux du trône ; que la main de l'automne de la fureur renonce à toucher au jardin du printemps de leur amour ; que dans la demeure de l'union la lune de leur affection soit écartée du nuage de l'exil ; et que lorsque perdant le souffle à cause de l'immersion dans l'extase, le toit du trône soit le tapis que foule leur sandale. Que dans la lointaine maison de la proximité le phénix (Sîmurgh) de leur unité soit libéré du trouble de la nouveauté. Que le cercle de l'existence soit poli par le reflet de leur beauté, et qu'à l'instant de la rencontre intime avec le bien-aimé la sphère des êtres soit le globe solaire de l'esplanade de leur désir.

C'est qu'en effet ils sont les candélabres des attributs dans les tabernacles des versets, les oiseaux des esprits saints dans les corps humains, les traces du briquet des déterminations individuelles qui sont tombées dans la fissure tissée de mensonges de la forme corporelle. Ce sont les hommes de l'étendue désolée de la prééternité qui se ruent dans le désert de la nouveauté, les oiseaux de la condition seigneuriale qui se sont envolés du nid de l'unité et qui ont placé la tête sous le joug de la condition créaturelle. Ils sont la ligne de la vérité qu'ils ont écrite dans ce volume tortueux. Ils sont la flèche de sainteté qui tirée de l'arc de gloire atteint la cible de la forme corporelle, les vagues des océans de la prééternité qui battent les côtes du néant, le courant du fleuve de la providence qui fait croître la lumière de la connaissance mystique dans le champ labouré des phénomènes, la flamme des gloires de la théophanie qui porte à ébullition le chaudron de l'amour incréé dans la cuisine de l'esprit.

Dieu a habillé leurs esprits avec les lumières de l'unicité, et a revêtu leurs consciences secrètes de la splendeur de l'individualité. Il a oint leurs yeux avec le collyre du royaume de gloire, et il leur a fait parcourir les esplanades du royaume angélique. Il leur a versé à boire du vin de la plus grande dignité et les a fait siéger dans les assemblées de la plus grande proximité. Il les a distingués en leur accordant le dévoilement des contemplations, et ils leur a attribué en propre les visitations des dévoilements. Qu'ils nous accorde la faveur de les rencontrer avant la mort comme après la mort, car c'est lui qui est apte à exaucer puisqu'il a le pouvoir sur eux tous s'Il le veut. (pp. 173-174)
Commenter  J’apprécie          10
89.- On a rapporté qu'un soufi a dit : "J'entrai dans une mosquée de Tarsûs et j'y vis une assemblée qui discutait de la science des principes. Il y avait un adolescent assis à côté d'eux qui écoutait, vêtu d'un manteau doublé de fourrure." Il reprit : "Je regardai l'adolescent, et voilà qu'il avait disparu de dessous le manteau, si bien qu'il n'y avait plus personne dessous. Soudain, il réapparut. Il était là, vivant, sous le manteau. Il venait doucement jusqu'à ce qu'il soit bien assis, sous le manteau. Lorsqu'il fut bien installé, il demanda : "Etiez-vous là ?" Et il s'éloigna derrière un voile, car les gens de la maison ont des secrets." Il dit : "Puis il disparut de notre vue derrière un voile avec son manteau, et je ne sais où il s'en est allé.
Commenter  J’apprécie          10

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Rûzbehân Baqlî Shîrâzî (17)Voir plus

Quiz Voir plus

Hunter x hunter

Qui est le père de Gon ?

Ging
Knuckle
Isaac
Wing

19 questions
286 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur
¤¤

{* *}