La beauté du corps qui ne s’assortit pas avec celle de l’âme ressemble à ces maisons dont la façade a l’aspect d’un merveilleux palais et l’intérieur celui d’une pauvre chaumière. Nous y entrons avec une impression d’émerveillement et sortons avec un sentiment de déception et de dégoût parfois parce que si la jouissance des yeux ne dure qu’un instant, celle de l’âme est pérenne.
Extrait :
"L’ami, cet abri qui nous protège des intempéries, ce rayon de soleil qui nous réchauffe le cœur et qu’aucun nuage ne parvient à éclipser. L’amitié résiste, par la sincérité et le dévouement, à toutes les tempêtes des jours difficiles. Héroïque et solide, elle combat l’usure du temps, comme ce raboteux roc contre lequel se brisent les vagues déchaînées de l’océan sans jamais rien perdre de son aplomb. Et quand les aléas du destin nous entraînent dans des chutes funestes, l’ami nous aide à nous relever. Et quand le vertige de cette chute nous ôte la justesse de l’action et la logique du raisonnement, et nous plonge dans la cécité de l’égarement, l’ami nous prend par la main et nous guide tout au long du sombre corridor de notre désarroi vers la lumière. Nous lui tendons la main et jamais il ne la refuse."
L’espoir qui dort en nous comme une épée dans son fourreau, est prêt à bondir dès que nous en manifestons le besoin. Et au désespoir, nous ne sommes que des proies qu’il engraisse furtivement.
Souvent la force engendre la peur. Et cette peur nous rend esclaves des autres et de nous-mêmes, horrifie tout ce qui doit charmer le moment présent et met dans un désordre désolant nos sentiments, nos idées et nos rêves qui ont besoin d’un plein essor pour vivre et s’épanouir. Craindre la force de quelqu’un c’est lui en attribuer davantage et cultiver la peur fera de nous une mauvaise graine.
Quand l’orgueil s’éveille au fond de notre petit être, il éclipse toutes les autres qualités et noircit inopportunément notre image. La force n’est pas nécessairement dans la taille, encore moins dans le pouvoir d’un être mais plutôt dans sa capacité d’adaptation, son endurance et sa flexibilité dans toute situation donnée.
Les numéros théâtraux et les boniments invraisemblables charment alors que les discours simples et sincères ne vont plus droit au cœur. Quel dommage de vivre dans une perpétuelle hypocrisie qui change de forme mais jamais de prise !
La vie, source inépuisable et pétillante d’enseignements, se feuillette comme les pages d’un livre dont le nombre s’étale à l’infini. Il faut avoir la patience d’aller jusqu’au bout de ce livre. Et quand on a la patience, il nous manquerait toujours une éternité afin de le parcourir en entier. C’est dire que le savoir n’a pas de limites quand on a pour école la vie. Sortons de l’ère des ténèbres et allons de l’avant, partout où nos pas nous guident. Dans les sillons non frayés, les horizons les plus lointains, les sentiers les plus étroits, les océans les plus profonds, il y a mille signes qui nous apprennent mille choses.
Qui que tu sois, viens te promener dans le jardin de la raison, cueillir la pépite de la sagesse, et sous l’ombre de l’arbre touffu de la vérité, méditer sur le sens de la vie, et emprunter au temps le recul de l’éternité...
L’empressement et l’arrogance, antidote de toute réussite, précipitent la chute. Seule l’humilité nous en préserve. Plus haut est notre ascension, plus fatale sera la chute. La victoire n’est qu’une étoile filante dans un ciel changeant et subissant les caprices d’un climat pervers et lunatique. Cette même étoile monte pour descendre et scintille pour s’étendre. Rien n’est immuable ou définitif dans cette vie. Rien !
Toute lutte a ainsi une moralité mais dans notre empressement à ressentir la frénésie du bonheur et du bien-être, nous ne cherchons que ce qui est facile et immédiat. Nous agissons, croyant bien faire pour précipiter les choses, mais nous ne faisons que les retarder davantage. Tout arrive en temps utile et même notre accomplissement personnel doit passer par des étapes souvent désagréables pour se réaliser.