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3.77/5 (sur 422 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Marseille , 1983
Biographie :

Agnès Maupré est dessinatrice et scénariste de bandes dessinées. Après le baccalauréat, elle entame des études d’architecture avant de rejoindre l’École supérieure de l’image d’Angoulême, puis les Beaux-Arts de Paris, sur une suggestion de Joann Sfar. Elle tirera de cette expérience un album, le Petit traité de morphologie.
En 2007, elle adapte les Contes du chat perché, d'après Marcel Aymé, dans la collection Fétiche, de Gallimard, qui a pour vocation d'accueillir des bandes dessinées adaptées d'ouvrages appartenant au fonds littéraire de l'éditeur. Entre 2010 et 2011, elle travaille à la série Milady de Winter, qui met en exergue le personnage éponyme imaginé par Alexandre Dumas, auxquelles les autres adaptations des Trois mousquetaires ne rendent pas toujours justice.
Elle a collaboré à la production du dessin animé Le chat du rabbin et fourni des illustrations ou des planches de bandes dessinées pour le journal Astrapi.

Blog : http://agnes.maupre.over-blog.com/
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Source : Wikipédia et http://www.bd.gallimard.fr
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Bibliographie de Agnès Maupré   (23)Voir plus


Entretien avec Agnès Maupré, à propos de son ouvrage Le journal d’Aurore



28/10/2016

Le journal d’Aurore relate les déboires d’une jeune fille de treize ans « seule comme un rat, affligée d’un physique monstrueux et d’une famille ennuyeuse », d’après ses propres mots. Comment se remettre dans la peau d’une adolescente lorsqu’on est une adulte ?


Je n’ai pas vraiment eu la sensation de me remettre dedans. La vie d’adulte n’est pas si différente de la vie d’ado. A l’âge d’Aurore on se dit qu’on ne peut pas être plus perdu. Mais en fait, si. On s’en rend compte assez vite. Après, je retrouve de vieilles sensations, en dessinant Aurore. Je revois mes copines et leurs familles, mes profs. J’imagine que les vingt ans qui me séparent de ça déforment les choses mais c’est aussi ça qui est agréable…



Les couleurs vives de l’album contrastent avec l’humeur morose de l’héroïne. Pourquoi choisir un cadre si dynamique ?


Les couleurs sont de Grégory Elbaz, un merveilleux ami et dessinateur. On avait travaillé ensemble sur le dessin animé du Chat du Rabbin - intégrale Tomes 1 à 5 - tome 0 - Chat du Ra... de Joann Sfar et ça fonctionnait bien. Du coup, Aurore a été l’occasion de reconstituer le binôme, différemment. A mon avis, les couleurs ne s’opposent pas au fond. Aurore râle, mais elle râle dynamique. Elle est molle et avachie mais avec la tension sous-jacente de la bestiole prête à bondir. Elle est ado, on ne sait pas ce qu’elle va devenir. L’adolescence est le monde de l’incertitude mais aussi le monde de tous les possibles, c’est ça qui est beau.



Vous dessinez la grand-mère d’Aurore comme une dame d’âge mûre aussi fringante qu’enjouée. Est-ce l’image que vous vous faites de la grand-mère idéale ?


Oui, j’imagine. Aurore vit sa vie un peu à l’écart de ses parents. Mais elle a quand même besoin de soutien, en dehors de ses copines. Ancelin et sa grand-mère prennent ça en charge et la perfusent d’énergie et d’optimisme, chacune à leur manière.



Les parents d’Aurore sont esquissés avec des couleurs moins dynamiques que les autres personnages. Pourquoi ce choix ?


Ils sont un peu dans l’ombre de l’histoire, dans l’angle mort de la tête d’Aurore. Ils ne peuvent pas être intéressants, ce sont ses parents. Apprendre à considérer ses parents comme des humains à part entière, ça prend toute une vie.



Après lecture du livre éponyme de Marie Desplechin, l’image que vous vous faisiez des personnages concordait-t- elle avec celle de l’auteur ?


C’est merveilleux de bosser avec Marie, elle a une vision très ouverte de ses personnages. Elle laisse tout le monde s’y glisser, moi compris. Du coup, on a été assez vite d’accord… Et puis, c’est l’année d’Aurore, puisqu’elle est aussi adaptée au cinéma par Emilie Deleuze. Ca fait plein d’adolescentes revêches lâchées dans le monde…



Comment êtes-vous parvenu à préserver le rythme quasi-quotidien du journal intime sous le format de la bande dessinée ?


Au début, je pensais qu’il valait mieux se détacher de ça et supprimer un maximum de voix off. Mais finalement, il m’a semblé que les réflexions intimes d’Aurores et ses blagues étaient au contraire tout le sel du récit et que c’était ça qu’il fallait mettre en avant, tout en essayant de ne pas être redondant, de créer une complicité entre le texte et l’image.



Agnès Maupré et ses lectures



Quelle est la bande dessinée qui vous a donné envie de dessiner ?


Le petit monde du Golem, de Joann Sfar, quand j’avais seize ans. Je me suis sentie chez moi, la bande dessinée m’a appelée. Et dès que je m’y suis mise, j’ai trouvé ça très addictif, de faire avancer une histoire à la fois par le dessin et par le texte.



Quel est l’illustrateur qui aurait pu vous donner envie d’arrêter de dessiner (par ses qualités exceptionnelles...) ?


Boah, je ne suis pas sûre de fonctionner comme ça. Parfois, en regardant certaines choses, Alberto Breccia, certains mangas, comme l’L`enfer en bouteille de Suehiro Maruo, j’envie une technique et une limpidité dont je suis incapable. Ou bien, en lisant Peanuts, une compréhension de l’humain fine et délicate. Mais c’est plutôt dynamisant de voir de belles choses…



Quelle est votre première grande découverte en bande dessinée ?


Gros dégueulasse de Jean-Marc Reiser. Dans le dessin, c’est la vie à l’état pur et l’amour de l’humain. Je le lisais en cachette quand j’étais petite même si, en vrai, mes parents ne m’auraient pas particulièrement engueulée en me voyant lire ça.



Quel est la bande dessinée que vous avez relu le plus souvent ?


Peut-être les Donjons de Christophe Blain, ou Peanuts, ou les Gaston.



Quel est la bande dessinée que vous avez honte de ne pas avoir lu ?


Aucune idée. J’ai honte de ne pas connaître plus de choses, mais rien de spécifique.



Quelle est la perle méconnue que vous souhaiteriez faire découvrir à nos lecteurs ?


Capucin, Tome 1 : La mauvaise pente de Florence Dupré la Tour ! C’est un auteur génial et un de mes livres préférés. J’adorerais bosser avec elle, un jour.



Quel est le classique de la bande dessinée dont vous trouvez la réputation surfaite ?


Je ne suis pas tintinophile, ça m’ennuie un peu. Après, ce n’est pas que je trouve ça surfait. Plutôt que les personnages ne me touchent pas…

Avez-vous une citation fétiche de bande dessinée ?


Je pense souvent à une phrase du papa d’Achille Talon : « Comment ai-je pu croire que j’avais une chance ? ». Je me dis souvent ça quand je me plante.



Et en ce moment que lisez-vous ?


En ce moment, je me fais une session Virginie Despentes. J’ai découvert récemment, avec King Kong Théorie (je sais, j’arrive après la bataille) et c’est un gros coup de foudre.




Entretien réalisé par Héléna Suffrin

Découvrez Le journal d`Aurore de Agnès Maupré aux éditions Rue de Sèvres :



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Objet de désir ou de discorde empreint de jouissance ou de souffrance, le corps des femmes fascine ou intrigue. Une table ronde avec Florence Dupré la Tour ("Pucelle - Tome 1: Débutante", Dargaud), Éric Laurrent ("Une fille de rêve", Flammarion) et Agnès Maupré ("James Barry, la vie mystérieuse, improbable, stupéfiante, insolente et héroïque du Docteur", Steinkis). Animée par Laure Dautriche, journaliste à Europe 1


Citations et extraits (72) Voir plus Ajouter une citation
Pleurer ne sert à rien. Crois-moi, j'ai assez pleuré dans ma jeunesse pour le savoir. Tu seras malheureux, tu seras seul. Tu peux seulement choisir si tu seras fort ou faible.
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La vie n'est que ronces et l'amour en est sa plus cruelle épine.
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"_Voilà la Chine. C'est un endroit où tout le monde a la tête jaune et les yeux bridés.
_Les canards aussi ?
_Aussi ! Le livre n'en parle pas mais ça va de soi.
_Ah ! La géographie es quand même une belle chose...Mais ce qui doit être plus beau encore, c'est de voyager !"
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- Que c'est bête d'aimer quelqu'un qui ne vous aime pas.
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Chanson du bonheur

Au paradis des fanfreluches,
On pèle les filles, on les épluche,
Couche après couche comme un oignon,
Et quand elles sont nues pour de bon,
On sort le velours et la soie,
On les drape pour qu'elles n'aient pas froid.

Au bonheur des dames,
On rêve les femmes.
Au bonheur des dames,
On trompe les femmes.

On les noie dans le taffetas,
Dans le satin et l'alpaga.
On les affole, les empoisonne,
Les séduit et les emprisonne.
Elles perdent ce qu'elles ont de tête
Dans tout ce lustre et ces paillettes.

Au bonheur des dames,
On rêve les femmes.
Au bonheur des dames,
On dompte les femmes.

Au fond, les femmes sont des poupées
Qu'on ne se lasse pas d'habiller,
De coiffer et de pomponner,
De lisser et de cajoler.
Et si leur coeur est chiffonné,
Elles ont des robes pour le cacher.

Au bonheur des dames,
On rêve les femmes.
Au bonheur des dames,
On brise les femmes.

Car il y a un prix à payer,
A trop vouloir tourbillonner,
Elles se cassent en mille morceaux,
Les rêves en miettes sur le carreau.
Une de perdue, dix de retrouvées,
Tout ce qu'il reste, c'est la beauté.

La chanson est à l'écoute sur le soundcloud d'Esprit Chien :
https://soundcloud.com/user-175120400
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C’est la troisième fois que je recommence ma vie. C’est que je ne suis pas capable d’en garder une
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A part chez les imbéciles et les enfants, la légèreté est toujours forcée.
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J'ai cru qu'il suffisait pour revivre de tourner le dos à son passé, mais il faut le fouler aux pieds, l'écraser, le brûler pour enfin renaître sur une terre aride, nette et pure comme un désert. J'ai cru aussi que le temps cicatrisait les blessures, naïveté ! Chaque nouvelle plaie rouvre les anciennes. Elles s'additionnent, se superposent, et l'on finit exsangue.
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La Côte anglaise. Le coin le plus misanthrope que j’aie pu trouver pour m’exiler. Le vent qui déblaie les souvenirs ou mieux encore, la conscience. La pluie salée qui émousse et délave une terre parfaite pour les fantômes.
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Dans un monde de chiens, il faut devenir un loup.
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