Les héros rohmériens, eux, sont complexes et n'hésitent pas à mentir ! Dans le cinéma d'Eric Rohmer la langue française "parle toute seule", toujours avec esprit et légèreté. Les dialogues agissent comme un charme. Le spectateur est invité à un divertissement fait d'intelligence et de drôlerie. On entend autant que l'on regarde.
Passionné de cinéma comme ses amis Truffaut, Godard, Rivette et Chabrol, Rohmer est, comme eux, un pilier de la cinémathèque du Quartier Latin. Aîné de la bande, il devient vite rédacteur en chef des Cahiers du Cinéma, la bible des cinéphiles. Ses jeunes amis et lui sont impatients : "S'emparer du cinéma !" Et tout de suite ! Ils fondent la Nouvelle Vague en bouleversant le cinéma de papa.
Je n'avais jamais été à la mer et mon premier souvenir frappant de cinéma fut une vue de la mer. J'ai commencé par voir des films muets, des films de forains. Ils arrivaient en ville, installaient un banc circulaire, un peu comme au cirque et projetaient la nuit.
Elles se nomment Suzanne, Claire, Rosette ou Delphine, Louise, Pauline ou Marion, Reinette ou Mirabelle. Toute une poésie de prénoms féminins, déclinée dans chaque film.