Lacan maintient toujours qu'en dernier ressort il ne faut pas faire confiance aux analystes. Il faut toujours les reconduire de force à l'acte analytique. Il serait extraordinaire de pouvoir faire une anthologie des injures adressées par Lacan aux analystes ! Elle serait fascinante, n'est-ce pas ? Aucun adversaire de la psychanalyse n'oserait dire le quart de la moitié de ce que Lacan déclare aux analystes, surtout à ceux qui viennent écouter confortablement son séminaire. Mais c'est sur le fond d'une adresse essentielle, adresse que les injures elles-mêmes constituent. De même que pour Pascal, le libertin, c'est vraiment l'homme perdu, mais c'est à lui qu'on s'adresse ; de même on pourrait soutenir que pour Lacan, l'analyste, c'est l'homme perdu aussi. Il est toujours traité comme s'il était dans l'égarement (...).