La nuit, la marée, la tempête, comme trois sœurs s'en sont allées. Un jour nouveau se lève aux montagnes de l'Est, tirant de l'ombre le village des pilleurs d'épaves.
L’homme et son pays se répondent, mais les États forts rêvent de sujets déracinés ; le passé et le présent se répondent, mais les États forts rêvent de sujets amnésiques. Les peuples sans pied et sans mémoire sont des peuples sans défense.
On dit qu'un jour la ville d'Is réapparaîtra, triomphante, lorsque les injustices qui dominent le monde auront cessé d'affliger les humains, lorsque enfin la société sera réellement sans classe.
Car il y a un futur.
Le modèle social symbolisé par Is libéré n'avait aucune chance de s'imposer autrefois. Mais il le peut dans l'avenir, parce que l'avenir enferme toutes les potentialités.
Les bretons attendent depuis longtemps le retour du roi Arthur qui est en "dormition" dans l'île merveilleuse d'Avalon. Mais ils attendent aussi que Dahud, tenant la main de Bran Ruz, leur ouvre les portes de la nouvelle cité d'Is. En fait, nous attendons tous cette heure.
(quatrième de couverture signée Jean Markale)
Vous n'êtes déjà plus seuls! Et lorsque vous sentirez venir le doute et le découragement, regardez seulement les pierres du chemin.
D'habitude elles courbent peureusement le dos sous la roue de la charrette; et pourtant une seule, relevant la tête, suffit à endommager la maudite roue de cette maudite charrette, parfois même à la briser...
Alors, dix, cent, mille, des milliers de pierre relevant la tête...
Veillez, veillez, femmes d'Armor, veillez, veillez, femmes d'Argoat!
Que cette vistoire soit bien votre victoire, celle de la vie sur la mort, de l'amour sur la haine, et du jour sur la nuit. Vous seules êtes porteuses de vie, vous seules êtes la promesse du retour de l'aube et des saisons.
Vous seules...
Le druide : Je préfère les sentiers de la forêt, ils me sont familiers. Et d’ailleurs, tous les chemins mènent au même carrefour.
(p. 180, Chapitre 12, “Défense de cracher par terre et de parler breton”).
Saint Guénolé : Vous tous, les esclaves, soyez soumis à vos maîtres avec une déférence absolue. Non seulement à ceux qui sont bons et doux, mais aussi à ceux qui sont difficiles. Il est méritoire de supporter, pour plaire à Dieu, des peines infligées injustement. (…) Le Christ n’est pas venu transformer les esclaves en hommes libres. Des mauvais esclaves il a fait de bons esclaves.
(p. 178, Chapitre 12, “Défense de cracher par terre et de parler breton”).
Saint Corentin : Voilà bien toute la richesse du pauvre : un peu d’eau et de soleil !
(p. 72, Chapitre 5, “Pilpous (moitié fil, moitié laine)).