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Critiques de Alain Rémond (74)
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Un jeune homme est passé

"Jouer, c'est expérimenter le hasard."

(Novalis)



Le hasard a voulu que je trouve cette lecture dans une boîte à livres.

Aucune idée de qui peut bien être Alain Rémond (que vous connaissez peut-être en tant qu'ancien chroniqueur de Télérama ou de Marianne), et pour toute info j'avais juste un petit extrait sur la quatrième de couverture qui parlait d'une promenade à Rome. Un extrait assez séduisant, en passant...



J'ai donc joué le jeu, en ouvrant ce récit autobiographique... C'était quitte ou double.

J'avoue que si je savais d'avance que l'auteur est un ancien séminariste qui est devenu chroniqueur dans les médias, je n'aurais peut-être même pas eu envie de le lire, mais ce petit livret d'à peine 150 pages est une sympathique excursion dans la France des années 60, avec tous ses changements.

Le style de Rémond est simple, le livre est plein d'humour intelligent, et cette histoire de vocation ecclésiastique ratée est remplie de souvenirs, rencontres et impressions qui font de sa confession un intéressant témoignage de son époque. Sans oublier cet omniprésent hasard qui change des destins à n'importe quel moment.

Disons que je n'avais pas la moindre idée de comment on devient (ou pas) prêtre, en France. Quel cursus faut-il entreprendre, et comment cela se passe. Que je ne connais personne qui a vécu les événements du '68 à Paris. Rien que pour ça...



Alain Rémond est issu d'une famille catholique bretonne de dix enfants. La tradition veut qu'au moins un garçon de ces familles nombreuses voue sa vie à l'Eglise; le jeune Alain a la foi, il est bon élève, et rien ne s'oppose à son chemin vers Dieu. Ses rêves de jeune garçon sont très romantiques : un missionnaire en Chine, ou plus tard un "prêtre ouvrier motard", qui sillonne la campagne en apportant la bonne nouvelle et le réconfort à ceux qui le désirent.

Il entre donc à la Congrégation de Sainte-Croix, dont la branche américaine va d'abord financer ses études au Canada, puis à la prestigieuse université Grégorienne à Rome. Mais cette Eglise catholique traditionnelle est figée et corsetée dans les dogmes millénaires qui sont loin de ses rêves de "catho de gauche", et qui le font douter de sa vocation malgré la foi qui reste. Même le souffle nouveau, venu avec le Vatican II, n'est pas encore assez, malgré les changements presque révolutionnaires dans l'enseignement. Fini, l'omniprésent latin ! Les cours de philosophie le font réfléchir de plus en plus si cet avenir en soutane a encore un sens. Et cette découverte de chansons de Bob Dylan sur le campus américain à Rome ! C'est peut-être cela, le message qu'il cherchait...

Pendant qu'il fait son service militaire en enseignant le français aux enfants Kabyles, il assiste de loin aux événements de '68 à Paris. Il a envie de rentrer et de faire partie de tout cela. Il renonce à sa vocation...

Petits boulots, communauté hippie en plein coeur de Paris, passion pour le cinéma et les médias, engagement dans la politique, enseignement... Rémond ne sait plus où donner de la tête. Et toujours cette passion pour les chansons de Dylan, qui va aboutir sur son premier livre publié.



Cette vie errante d'un jeune homme qui a finalement rencontré Dieu ailleurs qu'il n'aurait pensé va s'achever avec le décès de sa mère en Bretagne. Un jeune homme est passé, après avoir parcouru son bout de chemin... et je le quitte là.

Je pense que j'ai apprécié le récit pour sa sincérité. Rémond a su rester humble et il a un don pour raconter; une gentille ironie qui ne fait pas mal, mais qui fait souvent sourire.

La personne qui a déposé le livre dans la boîte a pris soin d'écrire "Bonne lecture" sur la première page... au hasard, j'aurais pu me faire avoir, mais finalement cela mérite bien 3/5; et sans doute même plus pour les fans de ses chroniques.
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Tout ce qui reste de nos vies

« Il pleuvait comme si c’était la fin du monde », ce jour d’Août où Alain Rémond, en balade avec sa compagne, trouve refuge dans le hangar d’une ferme abandonnée. A l’intérieur, tout un bric-à-brac de vieux objets hétéroclites, machines, outils de ferme, meubles bancals, ustensiles cassés pourrissant là, à même le sol de terre battue. Tout ce qui avait un jour accompagné une vie de famille était jeté en vrac dans ce hangar perdu dans la campagne.

Mais le plus bouleversant pour les deux promeneurs est la découverte de cartons remplis de vieux papiers de famille, des fiches d’état civil aux extraits de naissance, des actes de vente aux contrats de bail, ou encore des relevés bancaires courant des années vingt jusqu’aux années quarante. Des noms, des chiffres, des dates…toute une vie piétinée par deux marcheurs en quête d’abri et réduite à ces papiers usés dégorgeant des caisses et jonchant le sol.

« Nous étions là comme au milieu de la mort »…

La vue de ces papiers de famille est un bouleversement pour Alain Rémond. Sentiment de pitié, de désespoir, d’abandon face à ces bribes de mots, de phrases, de lettres, de documents qui résument si tristement la vie de ces gens disparus chez qui il est entré comme par effraction ce jour d’orage, mais qui renvoient aussi à la vie de chacun, la sienne, celle de ses proches, la nôtre…Des vestiges du passé qui l’entraînent dans ses propres souvenirs et, dans une sorte d’urgence impérieuse, le pressent à sortir des tiroirs les quelques papiers qui lui restent de sa famille.



Chroniqueur de presse, Alain Rémond est surtout connu pour ses billets à Télérama (où il a longtemps tenu la rubrique TV) Marianne ou La Croix. Pendant plus de vingt ans le journaliste a émaillé leurs colonnes de mots élégants, enlevés et drôles, faisant montre d’un don d’observation et d’analyse toujours plein de finesse et d’à-propos.

Les livres qu’il signe sont davantage empreints de mélancolie. Principalement autobiographiques, ils revisitent le passé comme ce « Tout ce qui reste de nos vies » au titre si magnifiquement évocateur, dans lequel l’auteur ressuscite un peu de sa famille à travers les rares documents qu’il possède.

L’histoire familiale s’esquisse peu à peu au détour d’une carte de sinistré, d’un petit article à moitié déchiré, d’une lettre tachée, d’un certificat de décès…L’enfance bretonne dans une famille de dix enfants ; le suicide d’Agnès, l’une de ses sœurs préférées ; la relation difficile avec un père alcoolique, chef-cantonnier et syndicaliste convaincu ; l’admiration pour une mère pleine de courage et d’abnégation ; les privations et les difficultés financières qui n’entament en rien sa nature enjouée…



C’est toute la vie des gens humbles qui se révèlent dans ce récit intimiste et pudique. Une émotion qui se déverse sans misérabilisme, avec ce sentiment d’apaisement nostalgique que l’on peut ressentir lorsqu’on perpétue le souvenir, lorsqu’on garde trace des êtres disparus, lorsque l’écho du passé est répercuté bien au-delà de la mémoire individuelle et finit par toucher à quelque chose de collectif et d’universel.

C’est ce qui arrive ici avec « Tout ce qui reste de nos vies ». Sa résonnance va plus loin que le seul récit autobiographique et fait retentir chez le lecteur la musique lointaine de sa mémoire personnelle, la pensée de ses propres absents.

Le fondement du travail de l’écrivain est tout entier contenu dans ces pages brèves et touchantes qui réussissent à nous faire entendre la voix de l’âme, du cœur, de l’esprit, à travers celle du souvenir.

Un peu de l’écrivain Charles Juliet affleure dans ce ton amical, dans cette proximité avec le lecteur et dans cette façon chaleureuse et reconnaissante de communier avec lui, comme un acte de foi par les mots et l’écriture.



Au terme de la lecture, on se demande bien sûr ce qui pourra bien rester de nos vies quand on sera partis.

Un ticket de métro, une note de pressing, une carte d’identité, un permis de conduire, un avis d’imposition, un relevé bancaire, une facture d’électricité, un échéancier, un document administratif à en-tête, des lettres d’amour écrites à l’encre violette, une liste de courses à faire, un diplôme scolaire, un avis de passage du facteur, un post-it sur un réfrigérateur, une carte d’anniversaire, un acte de décès…

Bien peu en définitive. Presque rien. Quelques papiers vite jaunis serrés dans une vieille boîte à biscuits…

Mais finalement qu’importe ! Puisque dans le cœur des gens aimés, reste un peu des mots d’amour qu’on leur a un jour adressé. Ceux-là sont des mots sacrés.

Alors,

« Laissez parler

Les p´tits papiers

A l´occasion

Papier chiffon

Puissent-ils un soir

Papier buvard

Vous consoler »

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Comme une chanson dans la nuit

« Les feuilles mortes se ramassent à la pelle, les souvenirs et les regrets aussi » chantait Montand. C’est peut-être pour cela qu’Alain Rémond déteste l’automne, et continue le récit de sa vie. Un petit livre qui dit beaucoup de choses, avec une sincérité absolument touchante.

Un peu à la manière de Lionel Duroy (que j’aime beaucoup aussi).

Une sorte d’arrêt sur images sur sa vie d’homme, de journaliste, lui l'ancien de « Télérama » qui s'imaginait prêtre. Avec un effet miroir sur nos propres vies.

Des réflexions sur l’enfance, la famille, la filiation, le temps qui passe. Ca pourrait être ennuyeux, pompeux ce n’est une nouvelle fois que justesse et émotion.

« Comme une chanson dans la nuit ».
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Chaque jour est un adieu

« Chaque jour est un adieu », une citation empruntée à Chateaubriand, associe les aurores des petits matins à la campagne, riches de promesses, et les soirs où les souvenirs se font parfois plus douloureux.



C'est à l'âge où son père est mort, 53 ans, que l’auteur prend la plume, comme pour livrer aux lecteurs un album de famille jusqu'alors confidentiel.



Dans un style simple, mais avec beaucoup de sensibilité, Alain Rémond nous propose le témoignage de la vie d’une famille nombreuse et pauvre dans une maison de pays. Il évoque avec tendresse, pudeur et sincérité ses souvenirs d’enfance en Normandie, puis en Bretagne avec ses neuf frères et sœurs. Il relate son enfance puis le départ en pension, la découverte d’un monde nouveau. Sans jamais porter de jugement, il évoque avec simplicité les joies et les déceptions d’une initiation à la vie adulte faite d’amour mais aussi de malentendus et de heurts. L’univers de sa jeunesse, qu’il décrit, est touchant et chacun peut y retrouver, à sa manière, ses souvenirs du passé et parfois des regrets.



Au fil du récit, l’auteur nous livre ses souvenirs, ses émotions et ses moments de vie marquants. Il rappelle avec sincérité et tendresse, mais sans emphase, ce que chacun doit à sa propre enfance, la complicité, les joies, les déceptions et les peines.

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Ma mère avait ce geste

« Je suis plus vieux, bien plus vieux que mon père et ma mère au terme de leur vie. J'ai soixante-quatorze ans, je viens de réchapper d'un cancer, mon père est mort à cinquante-trois ans, ma mère à soixante ans. Pourquoi sont-ils morts si jeunes ? Pourquoi n'avais-je que vingt-cinq ans à la mort de ma mère, pourquoi suis-je devenu orphelin à vingt-cinq ans ? J'ai l'impression d'avoir été volé, escroqué de tout ce temps qui leur a été, à eux, volé. Tout ce temps que je n'ai pas eu avec eux, je le vis comme une injustice. »



Cette injustice, Alain Rémond va s'efforcer de la réparer, au moins en partie, en livrant à ses lecteurs, à sa façon pudique, le détail de ce qui l'a fait devenir l'homme qu'il est. Il n'était pas un inconnu pour moi avant de lire ce livre, mais je ne le connaissais que comme journaliste. Les chroniques, qu'il a longtemps tenues dans Télérama, restent dans mon souvenir pétillantes d'intelligence et d'humanité.



Peu d'écrivains, à l'heure des bilans et du retour inéluctable vers l'enfance, d'où souvent beaucoup découle, échappent à la tentation d'enjoliver un peu le tableau. Alain Rémond m'a semblé plus équitable dans ce qu'il retient, ou tente de retenir, de ce passé heureux mais douloureux, aussi.



Son père, cantonnier, était peu présent pour ses enfants. Mais la fratrie était nombreuse : cinq filles et cinq garçons. Sa mère, figure lumineuse de ce livre, a rapidement été contrainte de subvenir seule aux besoins de la famille. On se doute bien que chaque sou était compté.



La famille vivait à quelques kilomètres du Mont Saint Michel, dans un village nommé Trans. Alain Rémond est né en 1946. C'est donc ses années 1950 et 1960 qu'il fait revivre dans ce livre, dans une société encore largement christianisée.



J'ai vraiment été très ému par ce récit sincère et, je le répète, pudique. Evidemment j'y ai trouvé bien des résonances avec ma vie. le deuil, les regrets aussi, ne sont pas des expériences qu'on peut éviter à moins d'être un monstre d'égoïsme…



Je recommande chaudement ce livre, que je ne n'aurais peut-être pas lu sans l'assistance des éditions Plon et de NetGalley qui m'y ont donné accès.

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Ma mère avait ce geste

Le journaliste Alain Rémond, qui tenait de formidables chroniques "Mon oeil" qui auront bercé notre enfance et adolescence entre 1981 et 2002 ,dans le journal Télérama a en parralèle livré, depuis son premier livre "Chaque jour est un adieu", des écrits toujours profondément autobiographiques.

S'ayant débattu avec un cancer pendant deux ans, qui lui a rappelé celui qui aura eu raison de sa mère, décédée quand elle avait 60 ans, l'auteur décide de faire un nouveau récit, une sorte d'écho à Chaque jour est un adieu, afin de revisiter son enfance d'une famille de cinq filles et de cinq garçons.

Il nous livre ainsi de façon pudique, le passé heureux mais douloureux et revient sur son enfance et adolescence à Trans, petit village de Bretagne indissociable de son identité.

Dans cet hommage tendre, avec une langue simple mais toujours juste, il célèbre avant tout l'âme maternelle et cette maman qui aura voué sa vie à élever ses 10 enfants.

En revisitant les gestes de son enfance, dans le quotidien au départ le plus facile, Alain Rémond convoque le passé avec un intelligence et beaucoup d'émotion.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Tout ce qui reste de nos vies

"Le pire, c’était d’essayer d’imaginer ce qui s’était passé. Parce que tous ces papiers venaient certainement de la maison d’à côté. Qui donc avait vidé cette maison de tous ces papiers pour s’en débarrasser sous le hangar, au milieu des vieilles machines, des vieux outils? Qui avait décidé de les jeter là, de les laisser là? N’y avait-il personne pour les recueillir, les garder, les protéger? Les papiers qui racontent toute une vie , n’a-t-on pas envie de les transmettre, après les avoir pieusement, précieusement conservés? Il y avait là une telle violence, sous ce hangar, près de la ferme abandonnée. Comme un geste de rage, de colère. On ferme. On vide. Et on jette tout. Voilà tout ce qui reste de ces vies balayées: des papiers que profanent des inconnus, des étrangers.

Et c’est une telle pitié."



Lisant ce livre à la suite du très beau commentaire de Malaura, j’ai pensé à une autre lecture récente, d’un auteur japonais, Inoue Hisashi, intitulé en français: Je vous écris. Une sorte de recueil de nouvelles , dont les personnages se rejoignent à la fin, toutes ou presque sous forme épistolaire, toutes faisant intervenir des personnages différents, essentiellement féminins, dont on fait la connaissance grâce à des écrits divers: lettre à une amie, à un amant, à des parents, courrier d'un psychiatre au mari de sa cliente, réponses à une petite annonce, actes administratifs, etc. Et toutes racontent une histoire. Certaines de ces histoires sont déroutantes, beaucoup sont assez drôles et sarcastiques.

Mais Il y en a une qui est une merveille, qui raconte l'histoire de Ryôko. Uniquement à travers des actes administratifs , acte de naissance, de changement d'adresse, de décès, rapport d'autopsie, et quelques lettres de justification d'absence scolaire.

Quelques documents, une vie, et c'est bouleversant.



Là, c’est la même chose. La vie d’une famille découverte par hasard dans des cartons abandonnés, personne pour en récupérer au moins des bribes.. Qui n’a jamais été contraint à vider des maisons qui doivent être vendues à la suite de la disparition d’êtres chers, en se penchant sur chaque document, inspectant chaque photo, retrouvant des souvenirs, relisant des courriers accumulés au cours des années et tous préciseusement gardés,se disant que choisir, que garder moi-même, et après? n’éprouvera sans doute pas l’émotion que j’ai éprouvée en lisant ce texte. C’est un texte très personnel , il parle à travers quelques papiers de son enfance, des problèmes de ses parents qu’il a compris plus tard, du suicide de sa soeur , de la nécessité pour lui de mettre tout cela en mots , de ressusciter par l’écriture ces vies disparues.

" Mais j’écris pour faire mémoire. J’entends les morts me dire: fais ceci en mémoire de moi. ..Je veux unir les vivants et les morts en pensant à ceux que j’aime, à ceux que j’ai aimés, mais aussi à ceux dont je ne sais rien mais dont la vie est sacrée."



Un livre rempli d’émotion et de tendresse.
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Chaque jour est un adieu

C’est la chronique de l’enfance d’Alain Rémond à Trans près du Mont Saint-Michel.

Une vie rude au sein d’une famille de dix enfants avec un père alcoolique, trois enterrements et les études en pension. Une vie remplie de souvenirs tendres malgré tout.



L’écriture de ce petit opus est très agréable. Il nous touche en nous parlant d’un temps que les jeunes ne peuvent pas connaître, celui où l'on n’avait pas l’eau courante.

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Chaque jour est un adieu

Alain Rémond, ancien chroniqueur et rédacteur en chef de la rubrique "Mon oeil" dans Télérama se souvient et écrit dans ce tout petit livre autobiographique le temps révolu de son enfance. Un de plus, me direz-vous, et je suis d'accord.

Mais la nostalgie est un terreau fertile pour tout un chacun, et en parler (ici écrire) refait vivre ce qui n'est plus, et que nous regrettons tant, quand nous nous rendons compte que nous ne l'avons peut-être pas apprécié à sa juste valeur.



Le livre démarre avec les souvenirs de l'auteur  ancrés dans la maison dans laquelle il a vécu avec ses neuf frères et soeurs et leurs parents. Il faudrait la vendre ; l'idée en elle -  même lui est tout simplement insupportable, impossible. Et c'est de cette douleur que surgit la mémoire, que fait face la nostalgie.



Mais déjà avant cette maison, il y en avait eu une autre, celle de Mortain,  qui se trouva en 1944 au coeur de batailles terribles ( la bataille de Normandie ) entre alliés et allemands les obligeant à fuir et nourrissant ainsi la légende familiale pour ceux qui n' étaient pas encore nés (dont l'auteur).

Les récits sur la guerre que les plus jeunes réclament aux aînés se succèdent.  "C'est devenu, entre nous une véritable  obsession, comme si tout venait de là, ce qui nous unissait, nous, la famille. "



La chronique de cette "famille nombreuse, bretonne, catholique" s'écrira ensuite à Trans,  à partir de 1952, dans une nouvelle demeure (même si le mot "demeure" est fort au regard du bâtiment ), bref, leur "royaume".

Pas très loin du Mont Saint Michel.



Et là, on se dit qu'on est vraiment des guignols.... dans nos maisons modernes à la jolie déco, car ce que décrit l'auteur c'est l'habitation sans eau courante,  sans chauffage,  sans WC (forcément puisque sans eau), sans intimité, avec des détails qu'on n'a jamais lus, même chez Zola, comme les extrémités corporelles glacées au réveil du matin qu'il fallait tremper dans l'eau chaude pour éviter le pire.



Le paradoxe, c'est que ces mômes débordaient de joie de vivre et que leurs jeux étaient dune inventivité incroyable.

" On a passé là,  dans la cour, des milliards d'heures de pur bonheur. Ma mère, en venant donner à manger aux poules et aux lapins, venait voir à quoi on  jouait, on lui faisait visiter, elle nous donnait des idées".

Dur dur quand on songe aux enfants d'aujourd'hui !! 

Et  aux parents stressés que nous sommes PARFOIS.



Et puis, la nature et ses risques encourus étaient bien différents aussi.

Une troupe de frères et soeurs pouvait joyeusement parcourir des kilomètres pour aller jouer au coeur de la forêt,  au bord du lac, le coeur nourri par des tonnes de lectures diverses et variées, pendant des heures, sans danger.



Grâce à l'absence du tube cathodique, même dans une famille humble comme celle-ci,  on lisait et pouvait ainsi parcourir les alentours comme les aventuriers à la recherche de la Toison d'or.



Et puis, il y avait la vie au bourg, qui en ces temps-là, se répartissait entre partisans républicains ou religieux. Les Rouges contre les Blancs, même si les pouvoirs parvenaient quand même à s'équilibrer.



Toutes ces anecdotes du temps passé qu'on ne retrouvera plus sont épatantes pour les gens, comme moi, qui n'ont pas connu ce mode de vie du milieu du siècle dernier, dans nos campagnes.



Enfin, même si les douleurs les plus profondes sont souvent les moins dites, Alain Rémond nous avoue, presque du  bout des lèvres que derrière ce bonheur gentiment vécu, délicatement décrit, se cache sa grande souffrance, "l'enfer du paradis terrestre". Une douleur qui ronge de l'intérieur et ne laissera personne dans cette tribu indemne.

Mais certains plus que d'autres.

Je me retiens de dévoiler ce qui, dans l'histoire familiale des Rémond a  (et continue) probablement de ronger le petit Alain devenu grand, et probablement le reste de la fratrie.



Les parents ne mesurent jamais quelles conséquences peuvent engendrer certains de leurs comportements,  carences comme excès, même si tout cela ne s'adresse pas directement aux enfants.

Certains spectacles devraient être évités. Et l'on saisit alors cette bulle de bonheur tissée psychiquement  par ces enfants. Pour survivre.  



Que la vie est douloureuse quand on est prisonnier d'une histoire qui toute notre existence nous a dépassé et nous ronge.

Que peuvent les mots d'un enfant devenu journaliste face à ÇA ?

Comment la douceur du récit et les caresses de la nostalgie heureuse peuvent - elles ôter le poids de ce bloc de silence qui écrase  la poitrine ?

Et si la résilience se trouvait  simplement dans les lectures partagées au sein de cette famille si singulière que ça ?

Lisez ... et vous jugerez pas vous - même.



"On n'a jamais fait de réveillon,  jamais. Notre luxe, c'est ce bol de chocolat chaud et ces biscottes.  Et la découverte des cadeaux : un ou deux livres, choisis et achetés par notre mère pour chacun d'entre nous."



Puis, ensuite, (et on l'espérait presque), apparaît la fracture sociale ressentie, souhaitée, revendiquée par l'adolescent et elle nous rapproche des écrits d'Annie Ernaux (une voisine littéraire et géographique !), même si le ton employé pour le dire différe.

Être au milieu des Autres, ça ressemble parfois "à de l'ethnologie" !



Peut - on guérir de tout ? Et comment ? du trop et du manque d'amour.

En lisant des poèmes d'Émilie Dickinson. En militant. En se goinfrant de culture....

Ce livre c'est le récit intimiste du parcours à faire quand notre enfance a été marquée et que ce sont les murs d'une maison qui parlent à ses enfants.



Voici là, selon moi, un court ouvrage FORMIDABLE, tellement dense et profond qu'il nous réaffirme qu'on ne dit pas adieu à son enfance, on vit avec elle, chaque jour du reste de notre vie.

Un régal. .....


Lien : http://justelire.fr/chaque-j..
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Que sont tes rêves devenus ?

Toute personne de ma génération biberonnée avec Télérama garde un souvenir forcément ému de "Mon Oeil", la rubrique qu'Alain Rémond a tenu pendant plus de vingt ans et dans lequel il décortiquait le monde de la télévision, mais avec une sensibilité et un sens de l'observation souvent singulière et souvent très drôle aussi.

D'ailleurs, Alain Rémond en parle de cette rubrique dans son tout nouvel ouvrage, "que sont tes rêves devenus?", en reconnaissant que plus de 10 ans après l'avoir cessé, et même si depuis il a multiplié les casquettes, les gens qu'ils croisent dans la rue ont tendance à toujours le lui rappeller, tant cette rubrique fut, qu'il le veuille ou non son chef d'oeuvre d'une vie.



Ici, ce court recueil de souvenirs est l'occasion pour lui d'y raconter- à la seconde personne- moins son parcours intime que professionnel, philosophique et politique, en décrivant ses engagements, ses idéaux, ses déceptions, et les valeurs qui l'animent depuis toujours. ...suite de ma chronique sur le blog...
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Chaque jour est un adieu

Alain Rémond, Chaque jour est un adieu - 2000



« ...parce qu’on ne dit pas adieu à son enfance, on vit avec elle chaque jour de sa vie. »



Alain Rémond raconte ici son enfance et la fin de l’enfance, mais non pas l’oubli puisqu’on la sent encore toute vibrante chez l’écrivain de cinquante-trois ans. Il évoque avec beaucoup de précision les jeux, les rêves et les maisons qu’il a habités et si bien qu’on a souvent la sensation de faire partie du groupe. Je crois bien qu’il y a une part d’universel dans ce récit puisque j’y ai retrouvé un bout de ma jeunesse, de celle de mes frères et des gens de ma génération.



Et même si tout n’était pas rose dans la vie de sa famille, il nous fait le plaisir de ne pas s’appesantir et de ne pas sombrer dans le pathétique. Il en dit juste assez pour que nous comprenions la déception ou la détresse, les questions ou les attentes. Un livre sensible et tout en retenue.



Je vis chaque jour un peu de mon enfance. Avec elle, les saveurs, les couleurs, les sons s’enrichissent de sa présence dans l’instant, elle ajoute à l’expérience. Rémond me donne le goût de continuer.

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Les romans n'intéressent pas les voleurs

Jérome travaille aux éditions Hurtebise. Il « réécrit » les livres insipides de Bannister qui deviennent chaque année des best-sellers.

Il est fan inconditionnel de Santenac qui n’a écrit que trois livres puis a complètement disparu malgré des années de recherche. Par hasard, il le retrouve dans l’Aveyron. Mais cette rencontre va provoquer bien des surprises.

L’idée est bonne, les rebondissements sont intéressants, le livre se lit facilement et rapidement.

Par contre, je l’ai trouvé plutôt quelconque littérairement parlant. Le style est assez plat, le vocabulaire ordinaire, il y a pas mal de répétitions, surtout au début.

Je n’en regrette pas pour autant le lecture. A lire sans prise de tête.

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Chaque jour est un adieu

"Vivre intensément tous ensemble dans la chaleur de la tribu quand tout n'est que cendres au coeur même de la famille. Combien de temps cela peut-il tenir?"

C'est avec beaucoup de pudeur et d'émotion qu'Alain Rémond revient sur son enfance et adolescence à Trans dans cette maison à étage "mal foutue" où le bonheur d'appartenir à une famille nombreuse, avec une mère aimante, courageuse, qui avait sa "fierté", dans un "bled paumé", "territoire magique" était contrebalancé par la violence quotidienne d'un père cantonnier alcoolique.

Illusions perdues du paradis des prières d'un "enfant de choeur modèle", des prix d'excellence qui compensaient les vêtements rapiécés,du monde des jeux où tout devenait fête, des courses dans les ruelles où officiait un boucher qui pleurait chaque fois qu'il tuait un agneau,des visites au pensionnat où l'attente était bonheur...Chaque jour est un adieu à l'émerveillement qui protège les jeunes années des drames. Restent de beaux souvenirs tenaces et un amour avoué à la dernière minutes, les adieux touchants d'un père inconnu!

Chaque jour est un adieu, très agréable à lire ne tombe jamais dans le pathos: on se dit dix enfants mazette!!! Il est plein de vie et surmonte la mort; il couche les non-dits et leur cortège d'émotions sur le papier: amour,admiration,ressentiments,pardon,culpabilité,souffrance,soulagement,

angoisse,détresse,courage,révolte,impuissance....des sentiments qui forgent un homme et une sensibilité d'écrivain.

Romancier et biographe, Alain Rémond tenait (et tient toujours?) en l'an 2000 la rubrique "Mon oeil" dans Télérama dont il était (est?) le rédacteur en chef.
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Chaque jour est un adieu : Suivi de Un jeun..

Avec ces deux récits autobiographiques, Alain Rémond raconte avec une grande sensibilité et une grande justesse ce que fut sa jeunesse à Trans en Bretagne puis son apprentissage vers sa vie d'homme. L'auteur bénit ces moments à tout jamais gravé dans sa mémoire, l'amour pour ces parents, ces frères et soeurs. Le remord aussi de ne pas avoir réussit à sauver sa soeur de sa dépression. Un livre d'une grande pudeur ou l'émotion nous cueille au coin de chaque page. Un petit bijou.
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les chemins de bob dylan

1968. J’ai 12 ans, je rentre en 6ème…

Je fais connaissance à cette époque de mon meilleur pote. Sa sœur est enseignante en Sierra Leone, elle a 25 ans et elle rentre définitivement travailler en France (prof d’anglais) avec dans ses valises : « The freewheelin’ Bob Dylan » et « The times they are a-changin’ »…

Quel choc, quand les radios françaises nous cantonnent dans Claude François et compagnie.

« Blowin’ in the wind » devenu un classique, « A hard rain’s a-gonna fall » contre les missiles de Cuba, «The times they are a-changin’» «Ballad of Hollis Brown »… Et quel personnage que ce Robert Zimmermann, alias Bob Dylan, en hommage au poète gallois et néanmoins rimbaldien, Dylan Thomas…



« Les chemins de Bob Dylan », publié en 1971 par Alain Rémond se propose justement de dissocier le personnage de l’œuvre ; une gageure, me direz-vous, tant l’œuvre est intimement liée au personnage… Néanmoins un petit essai fort intéressant dans la mesure où il traite des thèmes quasi obsessionnels chez Dylan , comme la mort, si présente déjà dans son tout premier album (il a vingt ans) : « In my time of dying » ou « Fixin’ to die » et « See that my grave is kept clean »…



A recommander chaudement aux inconditionnels…

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Ma mère avait ce geste

Alain Rémond raconte comme si nous étions assis, ensemble, dans des fauteuils confortables devant un feu qui crépite et que la nuit avance, son cancer, son espoir et son combat. Et, voilà que celui de sa mère s’invite dans cet univers feutré. Et lui à vingt-cinq ans espère qu’elle ne peut être vraiment malade, au point d’en mourir. Ce n’est qu’après que la peur dévore celui qui y pense !

Alors, Alain Rémond décide de reprendre son enfance pour aller chercher loin en lui, les moments de bonheur qui lui sont attachés. Et, Trans, son village, sa maison, ses frères et sœurs se révèlent. N’allez surtout pas, comme une de ses lectrices ou les copains de ses dix ans, y faire un tour car, comme eux, vous serez déçu ! Dans Ma mère avait ce geste c’est le village coloré par ses bulles d’amour et d’émotions que nous découvrons !

Évidemment, dans ces pages, il y a forcément une partie de nous, de nos souvenirs et de nos amours. J’y ai découvert pourquoi j’avais passé un examen pour entrer en 6ème et pourquoi on mangeait tant de beefsteak de cheval !

Mais, dans Ma mère avait ce geste, c’est d’une nostalgie heureuse, apaisée et sereine qui nous est présentée. Car, ici, on a fait le tri entre le passé, les ressentiments et les aigreurs pour ne retenir que la douceur et la tendresse des situations et de l’amour. Alain Rémond est capable de raconter la honte sans la ressentir à nouveau, capable de raconter les cris, sans avoir peur de les entendre. Ce texte est d’une grande sensibilité, d’une grande tendresse et d’admiration pour cette femme dévouée à sa famille et à chacun de ses enfants.

Le geste de sa mère est le geste universel des mères qui sont inquiètes et qui affrontent les rigueurs de la vie pour préserver et protéger, coûte que coûte, leurs enfants. Car, il faut beaucoup de tendresse pour avoir l’impression qu’il ne manque rien grâce au dévouement d’une mère qui s’occupe de tout.

Il m’a fallu du temps pour découvrir ses mots, pour les lire avec le cœur. Les larmes de bonheur envahissent souvent, avec la vieillesse, lorsque le bonheur est trop brut, trop fort pour le gamin (ou la gamine) qui a pleuré souvent des larmes de chagrin et de tristesse. Et, il y a dans ce texte beaucoup de larmes de bonheur.

Alain Rémond m’a tellement accompagnée avec ses chroniques dans Télérama, que j’ai l’impression de le connaître, vraiment. Dans la confrérie des enfants de femme de ménage où l’on rencontre Camus, on se reconnaît à la fierté du « Ce n’est pas parce-que on a rien, qu’il faut se laisser marcher sur les pieds ». Et Dans ma mère avait ce geste, Alain Rémond nous confie la confiance que sa mère a eu en lui, cette force qu’elle a su lui insuffler malgré la rudesse d’une famille de dix enfants et d’un père cantonnier, qu’il a eu tant de mal à appeler papa. Un texte pour la douceur du souvenir qui peut aider à supporter la lourdeur du présent !

Chronique avec photos ici

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Secouez la neige sur les deux esquimaux

Un petit bijou !



Jérôme et Brigitte sont amoureux fous depuis 6 ans. Mais lorsque Brigitte aperçoit sur le portable de Jérôme un sms d'amour d'une certaine Sophie, tout bascule. Brigitte quitte Jérôme sans écouter / croire ses explications et Jérôme incrédule ne cesse de se demander comment une telle absurdité peut mettre fin à leurs relations.

Lorsqu'il rentre chez lui ce soir là, il constate que les affaires de Brigitte ont disparu et qu'elle l'a donc véritablement quitté. Ne reste sous le lit qu'une petite boule de neige avec 2 esquimaux à l'intérieur comme symbole de leur amour.



Très court récit parfaitement maîtrisé : c'est drôle, cocasse, parfois absurde mais en même temps tellement probable. Ce récit résonne comme une satire de certains travers de notre société dans laquelle le téléphone a pris une importance considérable. La technologie l'emporte sur les liens et les sentiments.

Les personnages sont attachants et les dialogues délicieux.



Un petit bonheur de lecture.

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Comme une chanson dans la nuit

Après Chaque jour est un adieu et Un jeune homme est passé, Alain Rémond poursuit son récit intime. L'auteur, par sa grande sensibilité et ses mots épurés prend comme point de départ son licenciement du magazine TELERAMA pour nous raconter sa vie, ses années d'adulte. Pour nous dire ce que les lecteurs de ses deux précédents livres lui ont confié.



Quoi faire des histoires des autres lorsque la sienne pèse déjà beaucoup ?



De son métier de journaliste, de sa passion pour le cinéma, de sa rencontre - amitié avec les Montand-Signoret, Alain Rémond parvient à  tisser cette fois encore un texte d'une rare justesse, car ses courts chapitres  lient enfance désirs et réalités sociales pour nous parler de ce qui a fait le ciment de sa vie.



Avec la douleur de quitter le journal qui l'a fait travailler 30 ans, on y lit partout son vertige du temps qui a passé, la question de l'écheveau de sa veau.



Comment nous permettre de faire se rencontrer celui qu'on a été et le personnage qu'on s'est  laissé devenir ?

Ouvrons nos valises,  vidons nos poches de tout ce qui nous entrave, car notre manteau nous pèse et nos poches sont pleines de souvenirs et de regrets.



Qu'est - ce qui nous permet de résister au temps et aux manques ?



 Qu'il est grand le plaisir de lire l'intelligence d'un auteur courageux et lucide (voir sa critique de la télévision) comme Alain Rémond et l'Amour de la vie, des autres, d'un conjoint, des enfants .... qui saute aux yeux à chaque ligne qu'il écrit, pour nous faire dire TOUJOURS et ENCORE :

"On devrait pouvoir comprendre que les choses sont sans espoir et cependant être décidé à vouloir les changer."


Lien : http://justelire.fr/comme-un..
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Chaque jour est un adieu

Superbe roman nostalgique. Je me suis plutôt bien retrouvé dans cette aventure, qui ressemble un peu à la mienne, mais sans le côté dramatique des évèvenements, évidemment. Une histoire et un récit très touchant. Bravo !
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Ma mère avait ce geste

Alain Rémond a vingt-cinq ans à la mort de sa mère. Son père, un homme agressif sous l’emprise de l’alcool, les avait quittés dix ans plus tôt. A onze ans, Alain, huitième de dix enfants, rejoint le séminaire à Dinan. Après un an de noviciat au Canada, deux ans à Rome, deux ans de coopération en Algérie puis un an d’études à Paris, il renonce à sa vocation.

Écrire, c’est descendre au plus profond de son enfance, à la recherche de souvenirs enfouis, tenter de comprendre ce père qu’il n’a pas vraiment connu.



« Combien de routes ai-je dû suivre dans mes rêves avant de devenir un homme? Avant de sortir de l’enfance, des pièges et des sortilèges, de l’enfance, du labyrinthe de l’enfance, hanté par ce père que je n’ai pas su aimer? »

Ses lecteurs lui reprochent d’écrire toujours la même chose. Personnellement, c’est la première fois que je lis cet auteur. Mais sur ce roman relativement court, je perçois cette obsession à ressasser les mêmes troubles. Pour mieux les cerner, les comprendre. Pour toujours faire revivre ces gens aux vies minuscules, pourtant si fiers et confiants.

Malgré quelques souvenirs concrets, intimes ou universels, ce récit apporte davantage à son auteur qu’au lecteur. Néanmoins, la qualité du style en fait une lecture agréable.
Lien : https://surlaroutedejostein...
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