36 auteurs pour autant de nouvelles, illustrés par les dessins de Mako.
36 auteurs engagés, car cet ouvrage polyphonique n'a qu'une seule ligne éditoriale : celle de défendre les services publics, un certain « idéal de solidarité »
concrétisé ici par le train dans la tourmente de cette nouvelle « bataille du rail ».
36 pierres apportées à l'édifice d'une lutte, puisque les droits d'auteurs sont entièrement reversées aux caisses des grévistes contre cette réforme ferroviaire 2018.
À chacun d'en juger la nécessité bien sûr, mais il fallait le préciser, car il ne s'agit pas ici d'un don seulement caritatif, mais profondément politique.
Bien sûr, ces nouvelles sont très différentes, et parfois inégales, mais toutes réussissent la gageure de parler à nous tous, qui avons en commun cet « imaginaire du rail».
Comme Didier Daenincks dont « le sang noir du monde ferroviaire coule dans [s]es veines. »
Lu en juillet 2018.
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L'originalité de cet album est d'entremêler plusieurs fils narratifs en une alternance de séquences. Un petit garçon roux prend son bain et ensuite à chaque page la phrase commence par « maintenant ». Une page = une séquence d'une des histoires. Celle de la tante Samia est très touchante. Les saisons défilent et on sent ainsi le temps passer. Comme écrit sur la quatrième de couverture « à chaque instant, tout change, tout bouge, tout grandit, et [lui] d'abord ! ». C'est donc tout naturellement que vers la fin, il fait sa toilette « tout seul », sans l'aide de son papa. L'image correspondant au moment où il aide « à faire la soupe pour le dîner » est très drôle.
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La petite Lydie a décidé de cuisiner une soupe au potiron et au sirop d’érable. Quoi de meilleur, en effet ? Encore faut-il avoir les bons ingrédients – potiron, carottes et sirop d’érable – et, bien évidemment, rester en vie en évitant si possible de croiser la route de l’ours (pas bien méchant) ou bien du loup (ça c’est une autre histoire !).
Elle va donc son chemin, son panier à la main, joyeuse et chantonnante. Elle cueille ceci, et puis cela, toque à la porte des voisins, troque ceci contre cela, des myrtilles, un poisson, un bouton et même un collier en crottes de lapin… suivie par les oiseaux de la forêt : un, puis deux, puis trois, puis quatre, bref, pour finir il y en a sept qui la suivent, chantante et sautillante, en route vers sa maison, le cœur content et le panier rempli…
Reste la soupe à préparer, et les surprises, et les amis…
Un très joli petit album en forme de conte de randonnée qui célèbre les notions de partage, de troc et de solidarité, le vivre ensemble dans l’acceptation mutuelle des différences et des singularités. Le dessin, fin, soigné et très coloré est particulièrement réussi et met bien en valeur cette histoire joyeuse et légère, pleine d’humour et de douceur. [A partir de 7 ans.]
[Challenge MULTI-DÉFIS 2019]
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Lu à haute voix à une trentaine d’enfants. Succès garanti ! Trois enfants sont fascinés par le nouveau voisin qu’ils observent à travers les vitres de son atelier. Il trempe son pinceau et en quelques gestes apparaissent des animaux en mouvement. Il va leur faire découvrir le monde de la rue, que tout peut être art et beauté. De belles planches de dessins expressives en peu de traits.
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Avec les éditions "Rue du monde " je ne suis jamais déçue.
Cette excellente maison fondée par Alain Serres est une mine pour la jeunesse.
Après avoir lu " Une cuisine grande comme le monde " j'ai consulté " Une cuisine tout en chocolat" , la couverture du livre de recettes me faisant de l'œil.
Partir au pays du chocolat est porteur de rêves et Alain Serres est un auteur doué qui par son enthousiasme débordant sait accrocher le lecteur.
60 recettes parcourent ce livre qui grâce au très grand format met en valeur les illustrations poétiques de Nathalie Novi.
Lorsqu'on ouvre le documentaire, des recettes de cacao ainsi que des histoires se présentent sur une page accompagnées parfois par des connaissances essentielles .
J'ai salivé devant "Le chocolat brûlant de la Route des épices " où personnellement je déguste avec un churro. Où plus inattendu il est possible de manger "La salade de crevettes aux pépites de grenade et de cacao.
On s'enrobe ainsi de parfums exotiques et partons pour des voyages imaginaires ou réels.
Des grands noms sont cités: Menier, Suchard, Nestlé, Tobler et même l'inventeur de la tablette Joseph Fly.
S'ouvrir au monde culinaire est donc une porte vers l'ailleurs et vers l'autre. Car quoi de plus fraternel que partager les mets autour d'une table .
Fin de la critique d'une gourmande.
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« Travailler moins pour lire plus. »
Ça alors, c'est justement la raison pour laquelle j'ai maintenu mon temps partiel, alors que mes enfants n'ont plus besoin de ma présence le mercredi (ni les autres jours).
Je crains de ne jamais voir la couleur de ma retraite, si d'ici quelques années, comme dans cette histoire, on demande encore aux centenaires de travailler.
Carpe Diem.
Ce petit album jeunesse nous parle d'un royaume où tout le monde bosse beaucoup :
« Quand par-dessus le bruit des vagues,
on entend monter un mystérieux brouhaha,
on sait que l'île Turbin n'est plus très loin.
Bling, blang ! Bling, blang !
C'est son peuple qui s'affaire
pour que son bon roi
fasse de bonnes affaires ! »
A Turbin, on produit de quoi produire toujours plus : 'des pinces à mollets pour stimuler des muscles démotivés', de la nourriture qui booste, 'des suppositoires aux orties qui permettent à tous les habitants de courir comme des lapins quand ils vont au travail le matin'.
On fabrique aussi des livres, mais ils sont exclusivement destinés à l'export. Interdiction formelle pour les habitants de les consommer - perte de temps.
Critique de la surproduction, du monde capitaliste, éloge amusant, poétique & coloré du temps libre, des loisirs et de la lecture en particulier.
Sur ces thèmes, je garde une nette préférence pour le dernier album jeunesse de Lupano-Itoïz-Cauuet ('Le Loup en slip n'en fiche pas une', 2019).
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♪♫ https://youtu.be/zbbPAuAtSAA
♪♫ https://www.youtube.com/watch?v=QVtt6Cd1s94
♪♫ https://www.youtube.com/watch?v=4hXJamFm8fY
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Zaü est un enchanteur. Il m'a embarquée tout de suite dans son sillage avec "La cuisine grande comme le monde". Avec ses magnifiques illustrations dignes du peintre Kupka, j'ai été transporté dans un voyage culinaire à la portée de la jeunesse.
L'objectif de cet ouvrage est de s'évader vers des contrées lointaines en traversant les océans pour découvrir des recettes de cuisine qui émoustillent les papilles.
La curiosité s'accentue avec la diversité de légumes, de fruits, de céréales sans compter quelques lignes sur les traditions du pays.
Savourer le gratin de christophines, les galettes de falafel accompagnées d'une belle salade verte ou un mafé du Sénégal; le dépaysement est total.
Un enchantement pour les yeux et le palais.
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La saison des soupes est lancée.
Dans "Une cuisine qui sent bon les soupes du monde" Alain Serres nous a concoctés 75 recettes accompagnées d'histoires sur les pays visités.
La soupe cajun à la jambalaya à la Harira du marché (j'ai une excellente variante de cette recette), de la soupe coréenne au coq farci au velouté de châtaignes anisé au foie gras, toutes les papilles sont en effervescences.
Même la soupe aux cailloux clôture cet album jeunesse riches de saveurs et d'illustrations d'Aurélia Fronty.
Chaque soupe nous invite à un exotisme sensuel et à un voyage imagé aux airs du Douanier Rousseau.
Cette naïveté des illustrations nous emportent vers une enfance joyeuse où les odeurs resteront à jamais dans notre mémoire.
Encore un excellent album des éditions "Rue du monde" où l'on navigue le ventre plein dans des contrées merveilleuses.
C'est délicieux.
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Pour des enfants, le sujet de la bombe atomique doit être abordé avec sensibilité. Alain Serres se place à leur hauteur pour raconter cette période tragique où deux bombes nucléaires sont tombées sur Hiroshima et Nagasaki.
Yoko est une petite fille japonaise qui va rendre visite à sa grand-tante Tsukiyo. Elle lui offre une tasse de thé avec un coq dessiné pour compléter la collection de la vielle dame. Témoin de ce cataclysme, Tsukiyo se réfugie dans le fantasme pour évoquer la chute de la bombe d'Hiroshima.
Le récit de la grand- tante se transforme en un conte poétique où les cerisiers sont en fleurs, les grues emportant le monstre vers la mer. Un poisson-lune gobera la bombe pour la déposer dans une huître perlière.
C'est donc Yoko qui narre la réalité surtout la terrible journée du 6 Aout 1945, l'année du coq dans l'horoscope asiatique.
Le conte étant un échappatoire à l'horreur et aux traumatismes, le dialogue de Yoko est appuyé par des images de la guerre donnant un aspect documentaire précis sur l'entrée nucléaire de l'humanité.
La course folle des pays vers plus d'armes puissantes est lancée.
Les illustrations de Zaü calquent les deux aspects du récit.
Le monde poétique de Tsukiyo est peint dans des bleus couleurs d'espoir tandis que la réalité vécues par les deux femmes sont dans des ocres sombres portant un constat affligeant de vies sacrifiées qui jamais ne se remettront de cet apocalypse.
Avec émotions et intelligence, Alain Serres a su dévoiler le coté sombre du Japon où plusieurs générations ont encore les stigmates de cette deuxième guerre mondiale.
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On sait seulement qu’il a vécu un jour terrible, si terrible que tout a basculé pour lui. Depuis ce jour noir, il marche, sans savoir ce qu’il cherche, sans jamais se poser de question, sans jamais voir personne. Il marche jusqu’à ce matin qui le rassure, où il redécouvre qu’il n’était pas seul au monde… lui qui avait tout oublié rencontre des animaux qui peu à peu lui permettent de se souvenir… alors, il marche plus vite et il regarde mieux. Il apprend aussi à ralentir le pas pour ne rien perdre du monde et c’est ainsi qu’il apprend à se voir lui-même.
Mon avis : J’ai un méga coup de cœur pour cet album hors du commun qui me laisse sans mots ou plutôt me fait prendre conscience qu’il y a des ouvrages comme ça qu’on ne peut décrire sans leur porter atteinte… qu’il faut seulement se contenter de partager cette intense émotion ressentie pendant la lecture… et après... quand on referme la douce couverture de ce livre somptueux, qu’on la caresse d’une main distraite, laissant notre esprit vagabonder à la poursuite du personnage. Un texte sobre mais bouleversant, des illustrations à l’encre de chine à couper le souffle, un magnifique objet livre digne de les recevoir… tout est là, sous mes yeux ! J’aimerai tant que vous puissiez à votre tour vivre cette rencontre magique qui nous parle de la vie et du monde animal ! Et peut-être, comme moi, à l'issue de l'histoire, aurez-vous envie de dire à l'enfant : n'y vas pas...
A la médiathèque, afin de relancer un peu le portage de documents en maison de retraite, nous envisageons de plus en plus sérieusement d’offrir des moments contés pour les pensionnaires… pour le magnifique voyage qu'il nous offre, cet ouvrage sera privilégié dans ma liste de suggestion.
Nota Bene : en fin d'ouvrage se trouve la liste des animaux présents dans l'album, d'une part par ordre d'apparition, d'autre part par ordre alphabétique.
Public : à partir de sept –huit ans en lecture accompagnée et jusqu’à pas d’âge
Les auteur et illustrateur de cet ouvrage, Alain Serres et Zaü, n’ont pas de sites personnels, mais vous pouvez faire une recherche d’images sur Google pour avoir un aperçu de la puissante beauté des illustrations
Le 20 septembre 2014 : commentaire trouvé dans le magazine Citrouille, la revue des libraires sorcières : " Il est de ces livres qui ne se racontent pas. Où plutôt si, mais alors "livre en mains". Pour en prendre plein les yeux, plein les sens, pour partir en voyage, dans les pas de Kessel et Kipling. Mais raconter les images de Zaü, paraphraser Alain Serres, ne nous semblerait pas très fidèle à la magie de ce petit chef d’œuvre d'humanité - un paradoxe, s'agissant d'un bestiaire. A moins que celui-ci ne cherche justement à nous questionner sur notre condition d'homme, ou alors d'enfant qui n'aurait pas su le rester. Ou peut-être tout simplement d'animal fragile... Autant vous dire qu'on n'en dira pas plus, tout le plaisir de la découverte d'un trésor étant de le chercher... "
Cyril Malagnat, Rêv'en Pages
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Encore un magnifique livre des éditions Rue du Monde!
Alain Serres a rassemblé des recettes de soupe des quatre coins du globe, toutes plus originales les unes que les autres. En avant pour l'exotisme!
Bien que mes goûts culinaires ne soient pas si exotiques, j'ai apprécié les anecdotes sur l'origine de plat ou la culture culinaire des différents pays. Ma grande surprise a été de découvrir l'origine de la soupe au caillou.
Coup de cœur pour une recette: crème de courgettes au basilic et au parmesan.
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60 poèmes à dire comme si ou comme ça , à lire à haute voix nous dit la première page .
Textes de qualité assez inégales je trouve , classés en poèmes pour aimer les mots , pour faire l'acrobate ; à murmurer , à gazouiller ; à dire sans rire ...
J'ai particulièrement apprecié : J'aime les mots
Le chat
Berceuse
Le dromadaire
L'ecole
L'histoire du discours amoureux
Mais mon coup de coeur est L'âge d'or que je vais vous faire partager
Maman , plus tard , moi je serai
blanchisseur de nuages ou berger d'oiseaux,
peut-être compteur de gouttes d'eau ,
arbitre pour combats d'escargots ,
garde du corps pour papillons ,
acupuncteur pour herissons ,
clown pour passants fatigués ,
imprimeur pour sans -papiers ,
decorateur de coccinelles ,
empêcheur de tomber du ciel .
Puis, j'inventerai la machine à ne rien faire
qui se tendra en hamac depuis la Terre
vers un point très lointain du vaste univers .
Alors , on m'élira comme la plus lente
et la plus mignonne étoile filante .
Respirant le garnd air des galaxies ,
à cheval sur l'Ourse , sur la queue de Castor ,
employé des affaires privées de l'infini ,
je connaîtrai enfin l'age d'or .
Ah quel beau programme , je relirai encore ce poème de Carl Norac , qui est un poète d'une grande sensibilité , il est le fils de Pierre Coran et .... ben oui il est belge , et en tant que belge j'assume , oui j'ai le droit de mettre en valeur nos artistes et de les faire découvrir .
Merci à Masse critique pour cet envoi .
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Ce grand livre est un joli voyage culinaire mais aussi un cadeau pour les yeux ! Les recettes sont simples et représentatives de chaque pays, facilement réalisables avec des enfants ce qui est, évidemment l'objectif. Les aquarelles sont splendides et chaque page est agrémenté d'anecdotes instructives sur les aliments ainsi que de petits proverbes dont on repère bien l'équivalent dans notre culture.
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Parti d'une histoire vraie, une expédition scientifique, Alain Serres a souhaité y introduire un personnage auquel les enfants pourraient facilement s'identifier: Martin des colibris.
Martin est jeune garçon de neuf ans qui aime plus que tout dessiner des oiseaux. Il trouve le moyen d'embarquer sans qu'on le voit à bord du bateau La Coquille. Le naturaliste René-Primevère Lesson participe a cette expédition qui a pour but de découvrir la faune et la flore. C'est à partir de planches naturalistes du 19e siècle que Judith Gueyfier, l'illustratrice, a pu réaliser les illustrations de ce livre. A la manière d'un carnet de voyage, on trouve au milieu du livre "le carnet de Martin" avec des dessins de colibris.
Ce magnifique livre qui nous permet de d'apprendre à regarder la nature contient donc un carnet de voyage imprimé sur du papier plus épais, des pages de calques, le tout respectant les normes écologiques et achevé d'être imprimé en France. C'est pour toutes ces raisons que je félicite les éditions Rue du Monde et surtout Alain Serres pour son engagement et ses choix.
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Ce livre est une véritable pépite (de chocolat bien sûr !) d’une grande originalité offert à mon fils il y a quelques années. La dédicace de l’auteur le résume parfaitement :
« Pour …
Ces couleurs
Ces saveurs
Ces voyages
Et ces histoires »
Mon petit marmiton était encore un peu jeune pour apprécier ce livre à réserver aux enfants à partir de l’école primaire, idéal pour des adolescents curieux de tout qui aiment en cuisine les mariages audacieux et les contrastes.
Feuilletons ensemble ce grand livre propice à la rêverie et à la gourmandise…. Sur chaque double page un petit texte empreint de poésie invite à plonger le regard dans les superbes illustrations de Nathalie Nova. Ce sont d’énigmatiques tableaux aux couleurs chaudes et aux lignes arrondies qui donnent des airs de conte à ce voyage culinaire.
Le regard peut s’attarder sur de délicieuses recettes du monde entier (sucrées ou salées à la fin de l’ouvrage) mais Alain Serres a aussi parsemé le livre de brèves anecdotes historiques ou de définitions…
C’est la fête des yeux et des papilles ! Un vrai coup de cœur.
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