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Lourmarin rappelle à Camus la terre natale sans concession, brûlante à la végétation vert sombre, les plaines rondes de la Mitidja (...)
Camus aime son nouveau lieu. Il lui apporte force et silence. Il le nourrit et le ressource. L'âpreté du climat, le crissement des cigales, la raideur cérémonieuse des cyprès noirs, les tuiles romaines à la même tendresse que celles de Kabylie la proximité des grandes abbayes romanes, tout l'installe dans une sacralité et une tendresse solennelle dont il avait perdu la trace même dans le tournoiement illusoire de Paris. La vocation secrète de Camus s'épanouit à Lourmarin.