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François Caradec,
Alain Weill : le Café concert]
Dans les locaux de la Fondation Deutsch de la Meurthe à la Cité Universitaire Internationale de Paris,
Olivier BARROT reçoit
Alain WEILL auteur avec
François CARADEC d'un livre illustré : "Le Café concert". L'invité explique ce qu'est le
café concert et ce qui le caractérise. Tandis qu'il s'entretient avec
Olivier BARROT sont présentés à l'écran des gravures et affiches du livre et...
Des affiches, Chéret en a fabriqué une sacrée ribambelle. Pas moyen de les énumérer toutes ! (...)
Un qui a un nom de dieu de culot, mille polochons, c'est Lautrec : ni son dessein ni sa couleur ne font de simagrées- Du blanc, du noir, du rouge en grandes plaques, et des formes simplifiées, - voilà son fourbi. (...) C'est tout ce que Lautrec a manigancé comme affiches- mais c'est épatant de volonté, de toupet et de rosserie, et ça en bouche un coin aux gourdiflots qui voudraient becqueter rien que de la pâte de guimauve. (p.6-7)
Félix Fénéon- Le Père peinard- 1893
Le graphisme en France dans les années 1950-1960
Face à la Suisse et aux États-Unis, la France reste une exception culturelle : avec Savignac et Villemot, elle perpétue la tradition de l'affiche et de l'affichiste, l'homme qui trouve à la fois le concept et l'exprime librement, graphiquement selon son style. Révélé par sa vache Monsavon en 1949 et son gag visuel, Savignac redonne fraîcheur à la publicité française. Avec un dessin - faussement - enfantin et des couleurs vives, il invente des personnages qui serviront toutes les grandes marques françaises à partir d'idées simples mais fulgurantes - la tête de l'homme transformée en tunnel pour Aspro, l'arrière-train de bœuf humé par son autre moitié pour le bouillon Maggi ; avec ses campagnes pour Bic, Frigeco, Air France, Savignac s'impose comme un génie - il est appelé dans le monde entier - et suscite des disciples en France (Hervé Morvan) et à l'étranger (Herbert Leupin qui, en Suisse, abandonne le réalisme, ou Julian Key en Belgique).
Entreprendre une histoire mondiale de l'affiche est un projet un peu fou mais, je crois nécessaire. Un peu fou car la masse des documents est énorme - des dizaines de milliers d'images - et très inégalement inventoriée : ici, il faut trier, sélectionner ; là il faut chercher le document improbable. Ce travail gigantesque m'a cependant paru nécessaire car aucun ouvrage de ce type n'existe en langue française et que, la plupart de ceux consacrés à ce jour à l'affiche l'ont été en langue anglaise ou allemande et qu'ils ont presque toujours fait une place très privilégiée au pays dont l'auteur était originaire. (page 7)
Loin des avant-gardes, mais sans les ignorer, des créateurs, un peu partout en Europe, vont faire évoluer la communication et le graphisme : stylisation, raccourcis, nouvelle approche typographique forment le socle d'un vaste mouvement, qui constitue ce qu'on appelle aujourd'hui l'Art Déco. (page 59 - Chapitre 3)