Je suis entré à cheval dans le premier, tel un boxeur dans un combat en cage. L'enclos était si exigu que la jument a tout de suite paniqué. Elle s'est mise à galoper furieusement, les yeux exorbités, en se cabrant et courant d'un côté à l'autre. J'ai tenu ma position avec Clyde à l'autre bout de l'enclos, le plus immobile possible, mes sens en alerte maximale. Je maintenais la tête de Clyde vers la jument pour guetter un début d'attaque. J'observais ses oreilles, la tension de ses muscles, tout son langage corporel. À aucun moment je n'ai laissé ma peur ou ma nervosité paraitre. L'un comme l'autre aurait provoqué une agression. Et je n'ai pas arrêté de parler. Des mots gentils, fermes, encourageants.