INTERVIEW DE MONSIEUR MICHEL DEBRE A L'HOTEL MATIGNON
Matignon - ITW par
Albert OLLIVIER de Monsieur Michel DEBRE sur le résultat des élections municipales - "La confiance" - "Refaire l'Etat... C'était l'essentiel ; mais la tâche n'est pas terminée" - "Mesures qui vont être prises"
- Economie : tâche qui suscite le plus de critiques - beaucoup à faire - échéances arrivaient - présentement nous avons l'
indépendance économique, pas...
D'évidence, Saint-Just est loin de l'intrigant ou même de l'ambitieux vulgaire. Il songe moins aux moyens de parvenir dans une société donnée, qu'à ceux de répondre valablement à la condition humaine qui est la sienne.
Ce n’est pas en allant déposer des couronnes sur les tombes des communards, en allant discourir le long du mur des Fédérés, que nous maintiendrons vivant l’esprit de la Commune. Trop facile de se donner de la majesté et un faux air de grandeur en allant s’incliner au-dessus des victimes ! La leçon est plus dure, elle exige davantage de nous. C’est par nos actes seuls que nous pourrons maintenir vivant l’esprit de la Commune, en quelque sorte la continuer.
Dédaigneusement, il met en garde contre "le patriotisme (qui) est un commerce des lèvres, chacun sacrifie tous les autres et ne sacrifie rien de son intérêt."
"Je méprise la poussière qui me compose et qui vous parle; on pourra la persécuter et faire mourir cette poussière ! Mais je défie qu'on m'arrache cette vie indépendante que je me suis donnée dans les siècles et dans les cieux." [Dernière page]
Dans ce que nous entendons encore de ses discours, dans ce que nous lisons de ses arrêtés, les historiens entendent moins l'écho de Robespierre que celui de Bonaparte.
André Malraux (Préface)
Trop intelligent pour vraiment prendre au sérieux ces diverses manifestations, il prêtait attention cependant à n'en pas perdre le bénéfice. Avant d'aller à Chauny, il avait rédigé ou fait rédiger une adresse à l'Assemblée nationale afin d'assurer une publicité convenable au serment fait par-dessus les flammes.
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L'aventure de Saint-Just avec Mlle Gellé, jeune beauté dodue au visage riche en taches de rousseur, n'est qu'un marivaudage de collégien en vacances, mais un de ces marivaudages qui laissent des traces. Ce sont d'abord des promenades dans les sentiers campagnards, de grands serments, de douces étreintes.
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La légende ne naît pas de la beauté de Saint-Just, sa beauté naît de la légende; pour que sa tête devienne celle de l'archange de la guillotine, il faut que le bourreau la ramasse. André Malraux (Préface)
Que Saint-Just appartienne au domaine où l'Histoire se confond avec la légende, on le sait depuis qu'on écrit sur lui.
André Malraux (Préface)