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Critiques de Alejandro Palomas (401)
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Le petit garçon qui voulait être Mary Poppins

Guille, diminutif de Guillermo, est un petit garçon solitaire de 9 ans, très sensible. Il n'aime pas jouer au foot avec les autres garçons de l'école. Sa seule amie est sa voisine Nazia, petite fille pakistanaise. Après l'école, ils vont souvent chez lui, faire leurs devoirs ensemble. Un jour, la maîtresse, Mlle Sonia, demande à chacun des élèves de répondre à la question suivante : quand je serai grand, je veux être..., Guille affirme : "Moi, je voudrais être... Mary Poppins". Une fois les élèves sortis en récréation, l'institutrice le retient et discute un peu avec lui, tentant de savoir pourquoi un tel choix. Elle sent confusément que cet enfant a besoin d'aide et cache un secret. Elle sait qu'il vit seul avec son père, sa mère étant partie. Elle pense qu'une rencontre avec la psychologue scolaire pourrait lui être bénéfique, et après un entretien avec le père et son accord, l'institutrice et la psychologue Maria vont tenter de découvrir ce mystère que Guille, cet enfant fragile essaie de cacher sous une apparence tranquille et enjouée. Pourquoi Guille a-t-il tant besoin de ce pouvoir de Mary Poppins ?



Alejandro Palomas, auteur espagnol que je découvre m'a embarquée dans un roman original, plein de tendresse, de subtilités, de sensibilité. Impossible de ne pas s'attacher à ce jeune héros si fragile, si touchant, qui a su trouver sa force dans Mary Poppins, c'est à dire dans l'imaginaire. Quand tout va mal et qu'on a besoin d'aide, Mary Poppins n'a qu'un mot magique à dire pour tout changer, même si ce mot est très compliqué à dire : Supercalifragilisticexpialidocious ! Cette foi désarmante est vraiment bouleversante.



L'auteur donne à chaque chapitre le nom du personnage qui va prendre la parole. C'est ainsi que vont intervenir les pensées de Guille bien sûr, de Sonia l'institutrice et de Manuel Antùnes le père, mais surtout ensuite, en alternance celles de María la psychologue et de Guille. Chaque point de vue sur le quotidien du garçon et de son père permet de mieux saisir la difficulté qu'ils ont à vivre ensemble et comment l'un et l'autre vivent l'absence, pour l'un de sa mère et pour l'autre de sa femme.



Le petit garçon qui voulait être Mary Poppins est un roman qui, une fois commencé, ne peut être reposé, tant on est happé par l'histoire de cet enfant intelligent, oh combien émouvant, tellement fragile, mais tellement fort, si naïf et en même temps si mature. le père Manuel, quant à lui, bougon, blessé et dépassé est lié à son fils par un amour unique. Par chance, Sonia et Maria, ces deux femmes magnifiques ont compris très vite que ce père et ce fils souffraient anormalement et cachaient la face immergée de l'iceberg.



C'est avant tout un roman sur l'amour, le manque, le vide, le rêve, la puissance de l'imaginaire mais où le thème de la différence est également abordé de façon très sensible avec Guille, cet enfant mystérieux, pas ordinaire, que les autres fuient et avec son amie Nazia, pakistanaise dont les conditions de vie sont décrites de manière très fine et très sensible.


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Le petit garçon qui voulait être Mary Poppins

Quelle histoire ! Quelle fin !

Alejandro Palomas, bien traduit par Vanessa Capieu, a réussi un roman magnifique sur l’enfance, le monde des adultes et les problèmes causés par la disparition d’un être cher.

Le récit est vif, bien rythmé et c’est un régal de lire ce Guille (Guillermo), garçon de 9 ans, passionné par l’histoire de Mary Poppins que sa mère lui racontait depuis tout petit. Ses formules, ses réflexions sont savoureuses et pleines d’une lucidité admirable.

Côté adultes, il y a son père, Manuel, Sonia, la maîtresse, et surtout María, la psychologue scolaire, présentée à l’enfant comme une conseillère d’orientation.

L’essentiel du livre se passe entre Guille et María et si j’ai été accroché à l’histoire dès les premières pages, j’ai été passionné par l’échange entre l’enfant et l’adulte qui tente de percer le mystère. María s’investit de plus en plus mais Guille n’est pas en reste jusqu’aux dernières pages se terminant sous un violent orage. Il y a aussi Nazia, la copine de Guille d’origine pakistanaise que son frère veut marier à un oncle âgé de trente-deux ans. Tous les deux, ils doivent jouer une scène de Mary Poppins à la fête de l’école mais Nazia n’arrive pas à dire la formule magique : Supercalifragilistricexpialidocious. Guille rêve aussi d’imiter Billy Elliot alors que son père veut l’inscrire au rugby pour l’endurcir… Impossible d’en dire plus…

Tout de même, je reproche une chose à la version française : le titre. Intituler le roman : Le petit garçon qui voulait être Mary Poppins, induit en erreur. Personnellement, cela ne me donnait guère envie de lire ce roman alors que le sobre titre espagnol, Un hijo (un fils) est bien plus éloquent. Certes, Mary Poppins et sa légende ont une importance énorme pour Guille mais le drame que vivent un père et son fils, est bien plus profond qu’un titre paraissant léger.

La maturité dont fait preuve Guille, est impressionnante et permet à chacun de réfléchir à ce qu’il faut dire ou cacher aux enfants lorsque survient un drame.

La réponse est dans le livre. Lisez-le ! N’hésitez pas !

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Le petit garçon qui voulait être Mary Poppins

Guille est un petit garçon de neuf ans qui a une passion pour Mary Poppins.Il vient de changer d'école, parents séparés depuis peu, il ne côtoie que les filles, aucun intérêt pour le foot ou les jeux trop physiques, peu de relations avec les autres élèves, hypersensible et une intelligence hors du commun. Malgré tout ça un enfant extrêmement joyeux....est-ce grave ? C'est ce que pense Sonia sa maîtresse d'école....

Dans ce roman polyphonique, au langage simple et émouvant, l'auteur déploie le centre de l'intrigue par le biais de Maria, la psy chargée de déceler le mystère de la passion de Guille pour Mary Poppins. Guille a effectivement un gros secret que vous allez vite deviner. Mais le vrai intérêt de l'histoire réside à mon avis dans la prose magique de Palomas, que je rencontre pour la deuxième fois après son magnifique premier livre « Une mère ». L’auteur développe son récit à la manière d'un photographe d'antan qui en développant ses pellicules dans la chambre noir, vous y invite au délicat processus du déploiement de l'image à travers le processus chimique d'une prose toute simple. “La Passion selon Mary Poppins” est un conte fin, poignant et profond.





“Supercalifragilisticexpialidocious ! “



Un grand merci aux Éditions Le Cherche Midi et NetGalleyFrance. pour l'envoie pour ce petit bijou littéraire.

#LePetitGarconEtMaryPoppins#NetGalleyFrance

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Le petit garçon qui voulait être Mary Poppins

"supercalifragilisticexpialidocious"

C'est la formule magique de Mary Poppins. Une vraie calamité, cette formule, mais si vous la récitez dix fois sans vous tromper, vous verrez Mary Poppins descendre des nuages, pendue à une main à son parapluie, avec son grand chapeau, son sourire étincelant, ses grosses chaussures, sa joie inébranlable ; tout de suite les choses vont s’arranger pour vous, et les catastrophes s’éloigner.

Prononcée à l’envers, la formule magique marche aussi. Mais il ne faut pas se tromper non plus.

"supercalifragilisticexpialidocious"

Parce que la vie n’est pas simple pour Guille, notre petit bout d’homme. Et il a bien besoin de cette formule magique pour retrouver sa maman qui a rejoint les sirènes ; sa maman qui lui manque tellement qu’il ressent comme un grand vide à la place du cœur ; pour chasser cette immense tristesse qui rend le visage de son papa tout gris ; pour aider sa copine Nazia qu’on veut marier au Pakistan avec un gros monsieur moustachu.

Quand tout va mal, et qu’on a besoin d’un peu d’aide, il n’y a que Mary Poppins…

"supercalifragilisticexpialidocious"

Guille l’a vue pour de vrai à Londres, Mary Poppins. En le décoiffant, elle lui a dit qu’en cas de problèmes, il pouvait l’appeler. Alors !

Elle a mis du temps, la psychologue pour tout comprendre. Malgré tous les dessins de Guille qu’elle regardait toujours en fronçant les sourcils.

On a envie de le prendre par la main le petit Guille, puis de lui ébouriffer les cheveux, comme a fait Mary Poppins. Et la petite Nazia aussi, on a envie de la prendre par la main.

Un très beau livre, triste, touchant, tendre, drôle. À hauteur d’enfant. Les adultes ont beau essayer, ils ne le sont pas toujours, eux, à la hauteur.

Un livre qui fait « comme mal au ventre mais différent », si vous voyez ce que je veux dire…







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Le petit garçon qui voulait être Mary Poppins

Lorsque Guillermo répond avec l’honnêteté de l’enfance à la question « quand je serai grand, je veux être… », un signal d’alerte s’allume dans l’esprit de l’institutrice. Se distinguant des destins de footballeurs, princesses ou tennismen, l’enfant veut être Mary Poppins. Parce qu’elle peut voler, et qu’elle existe puisque Guillermo l’a rencontrée à Londres, en vrai, dans un théâtre. Et qu’elle lui a confié un secret. Et surtout elle est la seule à pouvoir remédier avec sa magie aux problèmes de la vie. Et la suite du roman, démontrera qu’ils ne sont pas fictifs, ces problèmes. De bons gros problèmes d’adultes que les enfants subissent de plein fouet.



A travers le discours naïf de Guillermo, et les commentaires de la psychologie chargée de mettre en lumière la partie cachée de l’iceberg, les thèmes abordés sont multiples. Le deuil, le mensonge bien intentionnée, les mariages forcés, le regard de l’autre, la souffrance de l’absence…





Lorsque Alejandro Palomas donne la parole à l’enfant, il le fait avec une grâce et une authenticité admirable. C’est pareil pour les autres personnages, ce qui rend le roman vivant et jamais mièvre ou ennuyeux. L’écriture est vraiment convaincante.



Et pour ce qui est de la fin, que je ne dévoilerai, pas, je préfère cependant suggérer de se munir de mouchoirs, et d’éviter de terminer le livre en public!





Très belle découverte d’un auteur tout en sensibilité, traitant de sujets graves avec beaucoup de style et d’empathie
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Le petit garçon qui voulait être Mary Poppins

Une couverture sublime. Un titre qui m'appelle, qui me hurle d'y aller.



C'est l'histoire d'un petit garçon, Guille, dont le sourire éclatant semble cacher une profonde tristesse. Son institutrice décèle la faille derrière l'optimisme de ce drôle de petit bonhomme et va tenter, avec l'aide d'une psychologue scolaire, de briser la carapace …



C'est un roman tendre. Une histoire émouvante.



Je découvre l'auteur et j'aime sa simplicité. J'aime ces livres, doux comme un baiser dans le cou, qui font du bien au coeur. Qui touchent la corde sensible sans vouloir prétendre à autre chose.



Même si dès les premières pages, j'ai deviné le dénouement de l'intrigue, je me suis quand même laissé touché par ces personnages. Un papa triste comme les pierres. Un petit garçon pas comme les autres, lumineux et sombre à la fois. Une camarade de classe, différente mais si aimante.



Alejandro Palomas raconte ces héros du quotidien dans une fable moderne ou les bonnes fées prennent les allures de psychologue. Où les enfants veulent tellement protéger leurs parents qu'ils sourient envers et contre tout. Où Mary Poppins finira bien par redescendre un jour de son nuage …



Un regard sur cette époque de nos vies où nous n'étions qu'en devenir. Lorsque le monde pouvait à la fois paraître merveilleux et terrifiant. Un roman d'enfance à hauteur d'homme, comme je les aime.



Si vous avez avez envie de tendresse, d'un roman qui se lit en quelques heures, au coin du feu, avec ce petit goût de chocolat chaud, vous tenez votre lecture du mois de janvier.



Pour les autres, le Beigbeder est sorti … 😉


Lien : https://labibliothequedejuju..
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Une mère

Me voilà encore bien en peine pour vous faire partager mon énorme plaisir à la lecture de ce roman.

J'ai ri (mais vraiment ri, aux éclats, ce qui ne m'arrive jamais en lisant, j'ai souvent l'habitude de sourire, c'est tout), j'ai pleuré (à chaudes larmes, et à plusieurs reprises ! ), j'ai acquiescé à ce que l'on disait, j'ai voulu prendre dans mes bras certaines personnes, j'ai vécu avec elles durant plusieurs heures, et je les porte dans mon cœur.





Oui !

J'ai A-DO-RE !





Ce n'est pas une énième histoire de réveillon familial où tous s'étripent, oh non.

Ce 31 décembre à Barcelone n'est que le prétexte à Alejandro Palomas (que je ne connaissais pas du tout, mais que je voulais lire grâce aux recommandations d'amis sur ce site) pour faire entrer l'histoire personnelle de chaque membre d'une famille, ou plutôt les désastres personnels...Car ils en ont connu, des petites et grandes catastrophes !

De la sœur ainée, Sylvia, au cadet Fernando (notre génial narrateur) en passant par l'autre sœur, Emma, et en n'oubliant pas l'oncle Eduardo, et surtout, surtout la mère !

Maternelle au possible, bienveillante mais si fragile aussi. Faut dire que le père est l'Absent, celui qui abandonne, qui déserte, qui ne vaut pas la peine qu'on en parle.





Ce roman est une réflexion sur la vie, sur l'amour, sur la mort, sur la maternité, sur le manque d'enfant, sur la confiance que l'on donne ou que l'on reprend, sur les liens familiaux entre grand-mère et petits-enfants, entre mère et enfants, entre frères et sœurs.

Ce roman est porteur d'espoir, optimiste malgré tout. Il montre que chacun a une face A et une face B, que celles-ci se dévoilent au fur et à mesure du temps et de ses pièges dévastateurs.

Ce roman croit en la résilience, grâce à l'amour, grâce à la famille.





Et cerise sur le gâteau, c'est superbement bien écrit ! Des phrases poétiques par moments, des passages carrément surréalistes quand la mère entame ses grandes envolées, des petits coups de pinceaux réalistes lorsqu'il s'agit de décrire les personnes et les 2 chiens, je peux vous dire que j'ai tout aimé.



Il parait qu'il y a une suite : "Tout sur mon chien". Chouette ! Je veux encore rire, je veux encore pleurer, je veux encore vivre !
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Une mère

Vous vous sentirez forcément concernés par ce roman, soit parce que vous êtes Une Mère, soit parce que vous avez (eu) une maman , soit parce que vous avez une famille et l'habitude de passer les fêtes de fin d'année avec eux , au moins le temps d'un repas ...

On est à Barcelone et Amalia , 65 ans , est super heureuse ; ce soir , elle va réunir le temps d'un dîner de Saint Sylvestre tout son petit monde .

Et son petit monde , c'est ses 3 enfants : Silvia qui viendra sans son mari Norvégien , Emma et sa compagne , Olga , Fernando le petit dernier ( gay , lui aussi ) et l'oncle Eduardo, vieux célibataire .

Autour de la table il y aura aussi les deux chiens ( Shirley et l'énorme Max) et puis Amalia n'oubliera pas d'ajouter , le 7° couvert , celui des absents et ils sont nombreux les fantômes de cette famille ...

Il y a aussi beaucoup de non-dits, de secrets, de ressentiments . La nuit promet d'être longue ...

Il y a eu par le passé , beaucoup de malheurs et d'incompréhensions ....

Oui la nuit est longue mais au bout, il y a le jour et avec le jour vient la lumière .

Amalia est une femme que j'ai sous estimée .

Souffrant de cécité à 64 % (et pas 65...) , Amalia est assez maladroite ,

(au propre comme au figuré) , elle parle beaucoup , parfois pour ne rien dire . Oui, jusqu'au chapitre 20, je sous estimais Amalia ...

A partir du 21 : attention Amalia est une madre , une mama, une lionne, une putain de bonne maman, une daronne, Une Mère .

Amalia , c'est "total respect" !

Ce roman démarre (très) lentement , et prend véritablement son envol avec les chapitres 20 et 21 , absolument poignants et sublimes ...

Un autre élément du livre qui ajoute du piment , c'est la meilleure amie d'Amalia, Ingrid, qu'on ne verra jamais, mais qui sera présente de mille et une façons à ce repas .

Les absents, les non-dits et l'amour maternel infini comme clefs de voûte de ce roman qui ferait un magnifique film.



Je remercie les Editions du cherche midi et Babélio pour ce repas de famille à Barcelone . Quand j'ai vu la couverture , j'ai su que je lirai ce roman , c'était une évidence ...
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Une mère

"Dans la famille le sens de l’humour arrive toujours au bon moment, comme un pas de côté qui nous sauve du précipice et nous octroie un délai, un temps de répit en fin de compte bénéfique."

Une mère, deux filles, un fils, un oncle et un père escroc de métier aux abonnés absents. Une famille avec ses " quelques lueurs et beaucoup de zones d'ombre" qui se retrouve pour un dîner de réveillon chez la mère, à Barcelone. Une mère divorcée, déchaînée et une soirée qui s'annonce mouvementée ! La mère et le fils ouvrent le cortège, dans l'attente des autres, en compagnie de Max et Shirley , les membres à quatre pattes de la famille. À partir de là, Le fils, Fer, le narrateur, nous déroule leur histoire le temps d'une nuit, au passé et au présent; le fil d'une pelote aux nombreux noeuds, que l'humour et la tendresse défont minutieusement,.....autopsie délicate d'une famille, en directe.



L'histoire dans le fond n'est pas des plus gaies et les sujets abordés sont difficiles et même tabous, mais c'est sans compter sur la prose truculente de Alejandro Palomas, dont je croise le chemin pour la première fois. Il nous croque des portraits de personnages excentriques haut en couleurs,

tendre d'Amalia, la Mère, ingénue mais pas tant que ca,

cruel d' "absolument" Olga, la compagne d'une des filles,

cynique de Silvia, la fille qui n'a pas la langue dans sa poche,

compatissant d'Emma la fille soumise, qui porte une cicatrice profonde,

stoïque de Fernando, le fils, le confident souffre douleur de la famille,

et caricatural du déluré "charmeur de serpents" Oncle Eduardo,

.......bref un régal !

Tous traînent un passé douloureux, mais leur grand atout est l'humour, leur bouée de sauvetage,comme le dit si bien Fernando. Et plus, détrompez-vous, tous s'aiment, et vont se faire aimer de vous....comment ? ......par la magie de la plume de Palomas, et dans le fond et dans la forme. C'est très fin et profond et la personnalité exceptionnelle de La mère qui se déploie au fur et à mesure que le récit avance, est la grande surprise.

Ne vous privez pas de ce grand plaisir de lecture, c'est aussi loufoque et coloré que sa couverture ! Et bien plus.......du Almodovar en prose.



« On ne peut pas trouver la paix en évitant la vie, Leonard »

(Virginia Woolf,"The hours")

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Le petit garçon qui voulait être Mary Poppins

J'avais besoin de magie, de légèreté. Je me devais de lire ce roman, un jour, peu importe quand, un jour... Et j'ai pris une claque.

J’aime le style narratif, une seule histoire racontée par plusieurs personnages avec des points de vue différents. Ce roman bienveillant m’a plongé dans une bulle de douceur, d’élégance. J’ai rapidement compris de quoi il en retournait, ce qui ne m’a pas empêché d’être ému, les personnages sont attachants, bien construits. Une vague d’émotions.



Guillermo, « Guille », un garçon de neuf ans vit seul avec son papa. Sonia la maîtresse d’école demande à la classe ce qu’ils aimeraient faire quand ils seront plus grands, Guille veut être Mary Poppins. Au fil du temps, Sonia décèle des blessures enfouies, cet enfant va trop bien et l’oriente vers Maria la psychologue de l’établissement scolaire, « c’est seulement les meilleurs qui viennent ici ».

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Le petit garçon qui voulait être Mary Poppins

Guille , jeune garçon, fréquente une nouvelle école depuis peu. Les autres le jugent particulier et le mettent à l'écart. Plus tard, il voudrait être Mary Poppins.

Sa maîtresse, Sonia est intriguée par ce rêve et elle l'envoie s'entretenir avec Maria, la psychologue de l'école.

Elles sont toutes deux désireuses de découvrir le mystère de Guille qui semble joyeux pourtant.

Le papa Manuel vit seul, Guille perçoit une grande tristesse chez lui. La maman, Amanda est hôtesse de l'air. Elle a dû partir à Dubaï pour exercer son métier et faire rentrer de l'argent dans la famille. Elle envoie de longues lettres à Guille

Amanda aime les contes et les transmet à son petit garçon. La dernière fois qu'il l'a vue avant son départ pour Dubaï, ils sont allés voir un spectacle avec Mary Poppins avec qui il s'est entretenu dans sa loge. C'est difficile pour un enfant de faire la différence entre le rêve et la réalité.

Dans le cas de Guille, le rêve semble l'aider beaucoup dans sa vie de tous les jours.

Dans le roman, la parole est donnée à Guille, Sonia l'institutrice, Maria la psychologue, Manuel le père qui se partagent les chapitres.

Ils sont tous criants de vérité. le style d'expression de Guille est craquant : on a l'impression qu'un enfant parle avec énormément de profondeur et en même temps, une grande naïveté.

J'ai mis beaucoup de temps à me procurer le livre que j'admirais pour sa couverture en plus.

Il me semblait trop fantaisiste, trop rêveur.

Et bien non, ma lecture m'a enchantée au point de ne rater aucun mot et de m'immerger totalement dans le monde de ce petit bonhomme.
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Le petit garçon qui voulait être Mary Poppins

Supercalifragilistic…etc

Quel souvenir d’enfance ! Mary Poppins et le rangement des armoires qui se fait tout seul, Mary Poppins et les excursions dans un parc, sur les toits, à partir de dessins sur le trottoir…

Ah ! Que j’aimais cette magie !



Le petit Guille l’aime aussi énormément, au point qu’il voudrait ETRE Mary Poppins, et non être COMME Mary Poppins. Son institutrice trouve cela très bizarre, et suggère que la psychologue de l’école s’en occupe un peu, histoire de voir si Guille ne cache pas un iceberg derrière son sourire toujours épanoui.

C’est vrai, il vit seul avec son père depuis que sa maman a été embauchée comme hôtesse de l’air à Dubaï pour six mois. Elle lui manque, sa maman, terriblement. Et son papa est malade de l’absence de sa femme.



Et nous voilà en train de suivre les séances avec María, la psychologue humaine et attentive. La narration plurielle est extrêmement intéressante, car elle superpose le point de vue adulte au point de vue enfantin.



Le drame couve, la tension va crescendo. L’écriture de Alejandro Palomas est enchanteresse, simple et allant au fond des choses. J’ai adoré lire ce roman frais, triste et profond sous des airs de ne pas y toucher.

Il n’y a pas à dire : cet auteur a le don de raconter ce qui fait mal, mais d’un ton naturel et comme « allant de soi ».



Alors, prêts à suivre Mary Poppins ? Faites comme Guille, vous ne le regretterez pas !

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Le petit garçon qui voulait être Mary Poppins

Une institutrice pose à l’ensemble des enfants de sa classe une question assez banale : Quel métier désirez-vous exercer plus tard. Un enfant l’interpelle parce que sa réponse et surtout la force de conviction qu’il a en la prononçant n’est pas banale. Plus tard, il veut être Mary Poppins.



Guillermo, 9 ans, se retrouve chez la psychologue scolaire Maria chargée de résoudre cette énigme. Au fil des séances elle tente de découvrir ce que lui cache ce jeune garçon intelligent, sensible, imaginatif et terriblement attachant.



Roman choral où les rôles d’un père et de son fils s’inversent, s’enchevêtrent, se nouent à la suite d’un choc familial violent. Deux vies aussi compliquées à vivre que ne l’est le mot Supercalifragilisticexpialidocious à prononcer.

L’un croit protéger l’autre tandis que l’autre veille sur lui. Les problèmes semblent insurmontables. Le paysage affectif est flou, terriblement flou. Ils tremblent. Ils dissimulent. Ils jouent la comédie. Ils font bien des erreurs. Ils sont maladroits. Ils souffrent. Ils n’y comprennent plus rien….. Et Maria est le témoin attentif de ces petits morceaux de puzzle en vrac…



Si Maria s’applique à voir un peu plus clair dans la vie confuse de Guill, peut-être que Guill réussira lui aussi à prononcer clairement et sans se tromper Supercalifragilisticeexpialidocious et ainsi devenir Mary Poppins au moins chaque fois qu’il voudra un peu rêver ?



Et si le fait de dire les choses exactement comme elles se sont passées suffisait à remettre deux vies en état de marche ? Si le fait de camoufler tant bien que mal une vérité trop lourde à porter mettait aussi bien le père que le fils dans un état de fébrilité absolue ?



Ce roman sensible aux allures colorées défend le droit de l’enfant face à la vérité, au dialogue, à l’échange, à l’insouciance même dans les périodes troubles de la grande souffrance.

L’auteur, Alejendro Palomas, soulève aussi quelques questions sur l’abandon, sur la différence, sur l’intégration.



Je conseille cette lecture aussi bien aux adolescents qu’aux adultes. Chacun en comprendra toutes les subtilités.

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Le petit garçon qui voulait être Mary Poppins

Quand on n'a que l'Amour

Pour tracer un chemin 🎵

Et forcer un destin

À chaque carrefour 🎶



Quand on n'a que neuf ans et seulement son Amour à opposer au chagrin qui jette ses filets noirs, quand on n'a que neuf ans...et aucune autre arme qu'une formule magique pour apprivoiser la perte et l'angoisse du pire...



Quand on tient seul, sur ses épaules d'enfant, l'équilibre de ceux que l'on aime. Petit Atlas au cœur d'or, si frêle et si robuste à la fois...



Un roman très tendre sur la résilience, le poids du secret, la perte.



Même si le lecteur comprend vite ce qui se joue dans ce roman, le traitement très sensible et le personnage extrêmement attachant de Guille sont les grands atouts de cet ouvrage. Superbe hommage également à tous ceux et celles qui travaillent à la réparation et à l'accompagnement, notamment auprès d'enfants.
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Le petit garçon qui voulait être Mary Poppins

Relation père-fils en souffrance

*

J'avoue que la beauté de la couverture m'a attiré bien avant la lecture du résumé. Le dessin présage de la douceur, du bucolique, du loufoque. Effectivement il y a un peu de ça.

Comment ne pas craquer pour ce petit garçon de 9 ans, sensible et solitaire. Mais il n'est pas le seul à nous raconter ses péripéties et tracas. Il y a là aussi son institutrice Sonia, son papa et également Madame Maria la psychologue scolaire.

Des sujets graves brisent l'innocence de l'enfance. Les adultes doutent même de la teneur de ces problèmes. Et pourtant ils sont bien là.



Ecrit de manière sensible, juste, très simplement, on ne peut que se laisser emporter par le récit et pleurer tout doucement pour ces pauvres enfants et sur leur sort. Même si l'intrigue est cousue de fil blanc, le récit se laisse lire avec tendresse et beaucoup d'émotions. On pense aux droit de l'enfant, aux problèmes d'intégration, à la gestion du deuil.

Pour tous les lecteurs qui ont gardé un coeur d'enfant.
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Le petit garçon qui voulait être Mary Poppins

Aussitôt commencé, aussitôt terminé ! Impossible de laisser le petit Guille, 9 ans, seul face à ses problèmes : assistance à personne en danger oblige ! Surtout quand la personne est un enfant.

Heureusement que le petit Guillermo a face à lui des adultes, institutrice et psychologue scolaire, attentives qui vont lui permettre de mettre des mots sur ses non-dits et ainsi le sortir de cet état de gaieté perpétuel qu’il semble avoir adopté depuis quelques temps. Un état de gaieté perpétuel, est-ce inquiétant docteur ? Oui, quand il se double d’une envie d’être Mary Poppins, cela peut soulever bien des questions. Un petit garçon particulier déjà, aux dires de son papa...



On s’attache très vite à ce petit garçon plein d’imagination et hypersensible, d’autant plus que le récit se met souvent à hauteur d’enfant pour mieux appréhender ses pensées. Et comment ne pas croire avec lui qu’en prononçant plusieurs fois le mot magique de Mary Poppins (celui qui est si difficile à prononcer), tout peut arriver ! L’histoire est construite comme un puzzle. Chaque pièce est apportée au fur et à mesure par les intervenants. Une construction bien menée donc qui permet de cerner petit à petit les évènements et de soulever les voiles qui empêchent de voir dans son entier le drame qui se joue.



Une belle histoire de tendresse et d’amour et dans laquelle le plus fort n’est pas toujours celui que l’on croit. Une histoire aussi pleine de bons sentiments mais qui ne verse pas dans la mièvrerie et qui fait bien comprendre, au contraire, que l’attention portée aux autres peut être source de bonheur, à recevoir et à donner.

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Le petit garçon qui voulait être Mary Poppins

Cela faisait un moment que je voulais lire cet ouvrage : rien que le mot Mary Poppins m'a intrigué d'entrée et en tant que fan de l'adaptation cinématographique des studios Disney avec la superbe Julie Andrews, je ne pouvais pas ne pas le lire. Deux mots pour qualifier ce dernier : superbe mais surtout Supercalifragilisticexpialidocious (célèbre chanson que j'avais apprise en cours de musique en 6ème et dont j'arrive encore à me souvenir et à prononcer le mot "magique"). Oui, ce mot est magique pour notre petit garçon de neuf ans, Guillermo, plus souvent appelé Guille qui est lui aussi, tout comme sa mère, trop souvent absente ici mais dont la présence se fait sentir à chaque page. Sur les conseils de sa maîtresse, le père de Guille, Manuel Antunez, se voit contraint d'emmener voir Guille voir la psychologue remplaçante de l'établissement, Madame Maria. En effet, Guille est comment dire un peu fantasque et différent des autres enfants de son âge mais ce qui ne veut pas forcément dire pas normal, au contraire, il est même extrêmement intelligent mais vit dans un monde à part. Pourquoi ? Que veut-il cacher ou que veut-il se cacher, pas seulement à lui-même (malgré ce qu'il ne dit pas, lui a très vite compris ce qui se passait derrière la "disparition" de sa mère, hôtesse de l'air de profession) mais à son père ?



Ce que lui confie comme "devoirs" Madame Maria, est simplement de dessiner ce qu'il ressent -les mots viendront plus tard, ou du moins sont-ils suggérés dans ces dessins et ce sera le travail de la psy d'arriver à lire entre les lignes ou du moins à discerner ce qui se passe derrières ses représentations. Y parviendra-t-elle et surtout arrivera-t-elle à délivrer cet enfant en souffrance du terrible secret qui le ronge. Une des amies de notre protagoniste, Nazia, quant à elle, a des soucis tout aussi importants à gérer : elle qui devait accompagner Guille lors du spectacle de fin d'année pour leur spectacle de fin d'année sur Mary Poppins se verra contrainte d'annuler ce dernier en raison de son frère qui lui a déjà arrangé un mariage "forcé" avec un homme beaucoup plus âgé qu'elle mais tel est ce qui est soit-disant dit dans leur religion. Comment Guille gérera-t-il pour interpréter à la fois le personnage de Bert et celui que devait interpréter Nazia, à savoir la seule et l'unique Mary Poppins ? Il faut dire que si lui, connaît le mot magique par cœur (ce qui déplaît fort à son père lorsqu'il le voit se déguiser en femme pour interpréter cette dernière), Nazia, elle, a beaucoup de mal ! Cependant, si le mot magique n'est pas dit, Guille pressent que rien ne rentrera jamais dans l'ordre et que non seulement Nazia devra partir mais qu'en plus, sa mère ne rentrera jamais.



Un roman où plusieurs voix s’entremêlent (celle de Guille de Maria notamment) et qui est à la fois non seulement très bien écrit mais surtout extrêmement percutant et touchant. Quel terribles secrets le lecteur va-t-il découvrir ? Une lecture dans laquelle on se rend compte que parfois, les enfants sont plus adultes eux-mêmes que les adultes et que je vous recommande fortement !
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Une mère

Voilà Une mère  qui n'a pas besoin de moi pour qu'on chante ses louanges.



Personne non plus, et sûrement pas moi,  pour lui faire sa fête.



 Chaleureux, braque, sensible, drôle, bien écrit, bien construit-  l'emballage des flash blacks successifs,  comme de jolis papiers cadeaux  en strates colorées, dévoilant  la surprise finale qui est  bien plus qu'un  cadeau de réveillon:  un vrai don d'amour - rien à voir avec un vulgaire kinder surprise! - .



Oui, vraiment, Une mère,  est un bon livre!



Alors,  pourquoi prendre la plume pour une énième critique qui n'arrivera pas à la cheville de celles d'Iris, de Booky ou de Latina, pour ne citer qu'elles? Pourquoi  rajouter du bon au bon, comme disait ma grand-mère en mettant de la crème sur son paris-brest, au  risque de frôler l'overdose glycémique?



 L'overdose glycémique,  tiens, justement...



J'écris pour faire mon Hugo, pas Victor, non, l'autre, notre pote Simpsono-babeliote, dont je suis une fidèle lectrice et une fervente admiratrice, pour faire mon Hugo, donc, mais sans sa gouaille ni son talent.



La seule ressemblance avec le maître sera d'écrire en faisant un pas de côté.



J'écris juste pour que le trop plein d'émotion ne m'étouffe pas, et pour vous dire,  derrière le masque commode de mon avatar babeliesque, protégée par mon ironie bien connue, que parfois, un livre, quand on le lit avec l'énergie de l'espoir, ça sauve .



Un mois de cauchemar vient de passer, un mois d'angoisse, un mois de surprises  - ni kinder , ni pochette-  plus mauvaises les unes que les autres, hélas, les surprises. Un mois d'épreuves.



 Un mois où j'ai compris comme jamais ce que c'était qu'être ...Une mère.



Oui, je reviens à mes moutons : en toute mère, il y a toujours une bergère qui sommeille...



Le dernier mouton de mon petit troupeau à moi vient d'être méchamment attaqué  par un de ces vilains crustacés à pinces qu'on trouve parfois sur la banquette arrière (Elisabeth Gille en savait quelque chose...). Tellement planqué dans le sable, ce salopard de crustacé,  qu'on n'a, pour l'instant, que son nom de famille et pas son petit nom de baptême- oui, même les f..batards ont des petits noms! Encore une "surprise" en perspective..



Mais pendant tous ces jours d'attente, et tous ceux à venir  où nous serons en ordre de bataille pour lui décortiquer la carapace et lui arracher les pinces, à  ce brachyoure  maudit, l'amour sera notre tour-prends-garde. Frère, soeur, copains, copines, compagne, chiens, père et mère,  tous à leur poste, en sentinelles -comme les foutus ganglions du même nom- pour repousser l'ennemi. Quant à l'assiégé lui-même,   il a revêtu sa cotte de guerrier pour descendre dans l'arène. Le décapode n'a qu'à bien se tenir!



Pour la mère, puisque c'est d'Une mère qu'il s'agit, elle est un peu sur le flanc, parfois, moins de pep ou trop de larmes, mais les livres  et leur chronique sont une merveilleuse façon de recentrer ses forces , de ressourcer son énergie.  Les livres, les chroniques  et ceux qui les lisent. La mère leur dit merci.



Merci, les potos. Voilà que je parle comme Hugo!



Une mère,  après tous ces livres dévorés depuis un mois pour éviter  les creux et surfer sur les vagues, est tombé entre mes mains au plus fort de la tempête,  un jour où une erreur médicale a failli expédier mon petit mouton dans un autre monde... Mais ce mouton-là est un bélier noir : il s' est battu à coup d'insuline,  après  sa toute premiere escarmouche chirurgicale,  contre un abruti qui avait oublié que le glucose c'était pas vraiment bon quand on est diabétique, fût-on attaqué par un vilain crustacé. 



L'overdose glycémique n'a pas eu lieu.



 Vous voyez qu'elle a encore sa tête, la mère, et qu'elle suit son fil.



Elle tisse son fil de mère,  la mère, son fil obstiné de tendresse et d'espoir.



C'est ça,  finalement, une mère,  ça tisse inlassablement, obstinément  un filet à attraper les crustacés. Les décapodes. Les brachyoures. Les étrilles.

 

Les crabes.



 Je n' ai pas tellement parlé d'Une mère,  c'est un fait, mais je suis restée dans le sujet quand même,  non? 





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Une mère

Quand j'ai terminé ce roman, j'ai à nouveau regardé la couverture, et je me suis dit que c'était du Amalia tout craché. Ce visage de femme dont les yeux et le haut du crâne sont cachés par une couronne de fleurs flashy, c'est elle, cette mère de famille de 65 ans qui semble vivre dans un monde d'incongruités et d'innocence, indécrottable optimiste voyant la vie à travers un masque de roses et de violettes, comme si derrière ces oeillères elle refusait de voir le monde réel, bien plus dur.

Comme ce soir de 31 décembre, où elle est excitée comme une gamine à l'idée de réunir enfin la famille au complet. A savoir ses trois enfants : Fer (pour Fernando), Silvia (sans son compagnon, mais c'est chaque année pareil) et Emma (avec sa compagne Olga) ; son frère, l'oncle Eduardo (sorte de Don Juan noceur et fort en gueule), et deux chiens improbables : Max, l'énorme dogue allemand de Fer, et Shirley (comme Shirley McLaine), minuscule gremlin sur quatre pattes.

C'est à travers les yeux de Fer qu'on découvre l'histoire et les relations des membres de la famille, et leur façon plus ou moins maladroite de (ne pas) communiquer. On comprend qu'Amalia, divorcée depuis trois ans d'un mari odieux qui prenait son pied en rabaissant sa femme et en escroquant tout le monde, a découvert, à 60 ans passés, la liberté, y compris celle de faire toutes les conneries du dictionnaire, comme souscrire cinq abonnements internet sans avoir d'ordinateur, ou héberger une « mendiante » trouvée en bas de chez elle. Ingénue, gaffeuse, naïve, généreuse, fantaisiste et inconsciente, elle fait tourner ses enfants en bourriques, renversant les rôles et se faisant materner par eux. Surtout par Silvia, auto-promue chef de famille et Madame « je-répare-les-bêtises-de-ma-mère ». Autant dire qu'elle, la maniaque du contrôle et de l'hygiène est (parfois) (légèrement) exaspérée.

Et il n'y a pas de raison pour que ce soit différent ce soir, réveillon ou pas. Chacun arrive à table avec ses secrets, ses souffrances, et la carapace qu'il s'est forgée pour y faire face et éviter la douleur au maximum. Fer le sait bien, et pressent que cette soirée ne sera pas un long fleuve tranquille, n'importe qui pouvant imploser à n'importe quel moment.

Tout cela pourrait n'être qu'une comédie familiale grinçante, mais c'est sans compter la complexité du personnage d'Amalia. Car elle cache bien son jeu, cette candide loufoque. Jusqu'au chapitre 20, où elle se révèle dans son meilleur rôle, celui de mère. Une mère, qui fonctionne aux tripes et à l'instinct, presque animale, qui berce son enfant fragile, le sauve malgré lui et l'aide à guérir. Tout ce qui s'est dit jusque là prend alors une autre dimension et l'histoire gagne en profondeur. On comprend que le vrai, le seul pilier de cette famille, c'est Amalia, malgré ses fragilités et avec son excentricité.



Eclats de rire, larmes, tendresse, ironie, des personnages attachants, un style fluide et agréable et un auteur qui a un sens certain du suspense, « Une mère » est un bouquet de sentiments, coloré et qui fleure bon le plaisir de lire.



Merci aux éditions du Cherche Midi et à Masse Critique de Babelio pour cette jolie découverte.
Lien : https://voyagesaufildespages..
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Une mère

Je le dit tout net: je n'ai pas aimé ce roman.

De très jolis billets m'ont pourtant incité à le lire. J'ai lu le fameux dernier livre de l'auteur. "Le petit garçon qui voulait être Mary Poppins"que j'ai beaucoup apprécié. Celui-ci non.



J'ai lu scrupuleusement les cent premières pages. J'ai regardé ma montre. Puis j'ai lu une page sur deux, puis plus rien. J'ai trouvé que ce texte ressemblait plus à un scénario qu'à un roman. Pour moi, les scènes relèvent de l'anecdote et je n'ai pas trouvé ça drôle du-tout .



Une femme divorcée s'apprête à réunir ses enfants à Noël. Elle prépare un repas festif. Chacun a son caractère, sa susceptibilité, ses petites manies, ses faiblesses. Il va falloir composer! Elle craint le pire....



J'avais déjà buté sur le roman de Pierre Assouline Les invités, roman qui se passait autour d'une table aussi.

Je n'ai pas aimé non plus Nous étions faits pour être heureux de Lionel Duroy , réunion-retrouvailles lors d'un déjeuner estival.



Je crois qu'il ne faut pas insister. La lecture doit rester un plaisir. Tout comme pour l'amour ou pour l'amitié ou bien il s'impose de lui-même ce plaisir d'être ensemble ou il n'existe pas.







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