Citations de Alexander Sutherland Neill (78)
Quant je me sers du mot " anti-vie ", je ne veux pas dire " qui recherche la mort " je veux dire " qui craint la vie plus que la mort ". Être anti-vie, c'est être pro-autorité, pro-église et religion, pro-refoulement, pro-oppression ou pour le moins au service de toute ces choses.
En somme être pro-vie, c'est aimer l'amusement, les jeux, l'amour, le travail intéressant, les violons d'Ingres, le rire, la musique, la danse, la considération pour les autres et la foi en l'homme. Être anti-vie, c'est aimer le devoir, l'obéissance, le profit et le pouvoir. Au cours de l'histoire, l'anti-vie a gagné et continuera de le faire aussi longtemps qu'on inculquera à la jeunesse qu'elle doit accepter les conceptions adultes du jour.
En somme, c'est la vue large des choses que les enfants acquièrent qui donne à notre gouvernement intérieur son importance. Les lois traitent de questions essentielles, pas d'apparences. Les lois qui régissent la bonne tenue en ville ne sont que des compromis avec une civilisation moins libre. "En ville" - dans le monde extérieur - , on gâche son énergie précieuse à s'inquiéter des petits riens. Comme s'il était important dans l'ordre de la vie de bien s'habiller ou de se vêtir comme un sac. Summerhill, en échappant aux vétilles extérieures de la vie, a un esprit communautaire en avance sur son temps. Évidemment, on y appelle sans doute trop souvent une bicyclette une foutue bécane, mais, au fond, cela a-t-il tant d'importance ?
Quelle partie de notre éducation est véritablement constructive, réellement consentie ? Le travail manuel est trop souvent réduit à la confection de quelque objet fabriqué sous l’œil d'un expert. Même le système Montessori, reconnu comme un système d'enseignement imaginatif dirigé, n'est qu'un moyen artificiel de faire apprendre à l'enfant par l'activité. Je ne vois là rien d'imaginatif.
Jamais un homme heureux n'a troublé la paix d'une réunion, prêché une guerre, ou lynché un Noir.
Nous sommes anti-vie et pro-mort quand nous faisons le jeu des politiciens, des mercantis et des exploiteurs. Nous faisons leur jeu parce qu'on nous a appris à rechercher la vie d'une façon négative, nous adaptant humblement à une société autoritaire et nous apprêtant à mourir pour les idéaux de nos maîtres. Les gens ne meurent par amour que dans les romans ; dans la réalité, ils meurent par haine.
Le rôle de l'enfant, c'est de vivre sa propre vie et non celle qu'envisagent ses parents anxieux, ni celle que proposent les éducateurs comme la meilleure. Une telle interférence ou orientation de la part de l'adulte ne peut que produire une génération de robots.
Les mauvaises manières émanent toujours d'une psyché désordonnée. La calomnie, le scandale et la médisance sont des fautes subjectives ; elles expriment la haine de soi. Elles prouvent que le cancanier est malheureux. Si nous pouvons offrir aux enfants un monde dans lequel ils seront heureux, nous les débarrasserons automatiquement de tout désir de haine. En d'autres mots, ces enfants auront de bonnes manières,c 'est-à-dire qu'ils seront charitables.
Il es évident qu'une école où l'on force des enfants actifs à s'asseoir devant des pupitres pour étudier des matières inutiles est une mauvaise école
"Quand les enfants ne sont pas sous l'emprise de la peur ou de la discipline, ils ne sont manifestement pas agressifs" page 111 chapitre sur l'enfant libre
L'argument contre la récompense, c'est qu'une chose doit être faite pour elle-même, pas en vue d'une récompense ; et cet argument est des plus valables.
La raison pour laquelle à Summerhill nous recevons autant de compliments sur le travail de nos anciens élèves, dans quelque emploi qu'ils exercent, c'est qu'ils ont vécu à fond, chez nous, l'âge des rêves égocentriques. Quand ils deviennent de jeunes adultes, ils peuvent faire face aux réalité de la vie sans aucun regret inconscient d'une enfance mal vécue.
Le choix est entre la sexualité coupable et secrète et la sexualité ouverte et épanouie.Si les parents choisissent la mesure commune de la morale, ils n'auront pas le droit de se plaindre de la misère et de la perversion sexuelle de la société, car celles-ci sont le résultat de notre code moral. Ils n'auront pas le droit de haïr la guerre, car la haine du moi qu'ils donnent à leurs enfants s'exprimera par la guerre. L'humanité est malade, émotivement malade, et elle est ainsi à cause de la culpabilité et de l'anxiété acquises dans l'enfance. La maladie émotive est partout dans notre société.
"Mon critère de la réussite, c'est la capacité qui permet de travailler joyeusement et de vivre positivement" page 43
Nous ne donnons pas dans notre école de compositions proprement dites, mais, de temps en temps, j'en donne une pour le plaisir.
Voici le genre de de questions qu'on y trouve :
Où trouve-t-on Madrid, l'île-du-jeudi, hier, l'amour, la démocratie, la haine, mon tournevis de poche ? (Hélas, cette dernière question est restée sans réponse.)
Je frappe mon gosse parce que je le déteste, parce que je me déteste et que je déteste ma femme, mon travail et mes amis- en fait, je déteste la vie. Je frappe mon fils parce qu'il est petit et qu'il ne peut pas me le rendre. Je le frappe parce que je crains mon patron. (...) La cruauté naît de l'ignorance et de la haine de soi. (p.238)
Toute école devrait faire de la vie d'un enfant un jeu. Je ne veux pas dire que tout devrait lui être rendu facile. La facilité est fatale au caractère de l'enfant. Mais la vie elle-même présente tant de difficultés que les problèmes artificiels que nous présentons aux enfants ne sont pas nécessaires.
Je crois qu'imposer quoi que ce soit avec autorité est injuste. L'enfant ne devrait jamais être forcé à faire quelque chose avant d'être arrivé de lui-même à l'idée -- son idée -- qu'il doit la faire. La malédiction qui pèse sur l'humanité, c'est la contrainte extérieure, qu'elle vienne du pape, de l'État ou du professeur. (p. 158)
Les enfants , comme les adultes, n'apprennent que ce qu'ils veulent.
Votre enfant est victime du système - un système qui met l'individu dans une catégorie précise afin de faciliter la tâche du professeur.
Le bonheur et le bien-être d'un enfant dépendent du degré d'amour et d'affection qu'il reçoit.
On devrait afficher dans toutes les crèches cette vérité fondamentale : On en doit pas laisser crier un bébé. Ses désirs doivent être satisfaits en tout temps.