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3.94/5 (sur 47 notes)

Nationalité : Royaume-Uni
Né(e) à : Saint-Pétersbourg , le 4-2-1901
Mort(e) à : Paris , le 5-3-1969
Biographie :

Né dans une famille d’Allemands des Pays Baltes, Alexandre Werth émigre en Ecosse avec son père juste avant la prise du pouvoir par les bolcheviks en octobre 1917. Etudiant en journalisme à Glasgow puis correspondant à Paris où il suit de près la politique française dans les années 1930. Journaliste reconnu, russophone, il est l’homme parfait pour aller couvrir le front de l’Est au lendemain de l’invasion de l’URSS par Hitler. Vingt-quatre ans après l’avoir quittée, la Russie redevient sa vie. Leningrad, Moscou, Stalingrad, Berlin, le camp de concentration de Majdanek… il informe les auditeurs de la BBC de manière hebdomadaire et, parallèlement, tient son journal de guerre qui sera publié en plusieurs volumes. Il reste en URSS jusqu’à ce que la situation ne soit plus supportable, en 1948. Dix ans plus tard, il se lance dans la composition d’un très gros ouvrage. Fruit d’années de travail, cette entreprise devait être suivi de La Russie en Paix, mais l’invasion de la Tchécoslovaquie par l’URSS détruisit les espoirs de cet humaniste qui mit alors fin à ses jours.

Il est le père de l’historien français spécialiste de l’histoire soviétique Nicolas Werth.

Alexander Werth écrivit énormément et avec passion sur la Russie : Leningrad 1943, Moscou 1941, Stalingrad 1942, La Russie en Guerre, Scandale Musical à Moscou 1948… mais il se pencha aussi avec intérêt sur d’autres sujets, en composant des ouvrages sur De Gaulle ou les Etats-Unis.
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Source : wikipedia
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L'historien Nicolas Werth est un grand spécialiste de la Russie et président de l'association Mémorial-France, attaché culturel près l'ambassade de France à Moscou durant la perestroïka avant d'intégrer le CNRS, est l'auteur d'une vingtaine d'ouvrages importants sur le système soviétique et les crimes staliniens. Il a de surcroît édité les carnets de guerre de son père, le journaliste britannique Alexander Werth, né en 1901 à Saint-Pétersbourg, correspondant à Moscou pour la BBC et le Sunday Times entre 1941 et 1948. Dans ce premier épisode d'une série vidéo en cinq volets, Nicolas Werth retrace l'origine sociale et la jeunesse de son père, le futur journaliste vedette du « Manchester Guardian » : Alexander Werth, né à Saint-Pétersbourg en 1901, mort à Paris en 1969. L'épisode est à voir en intégralité ici https://www.mediapart.fr/journal/international/090822/de-saint-petersbourg-sous-le-tsar-la-france-occupee#at_medium=custom7&at_campaign=1050 Abonnez-vous à Mediapart : https://www.mediapart.fr/abonnement#at_medium=custom7&at_campaign=1050 Abonnez-vous à la chaîne YouTube de Mediapart : https://www.youtube.com/user/mediapart

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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
A l'Ouest, presse et radio demeuraient sceptiques : témoin le refus de la BBC de diffuser mon reportage, et ce commentaire du New York Herald Tribune :

Mieux vaudrait attendre confirmation des horreurs qu'on nous apprend de Lublin. En dépit de tout ce que nous savons de la sauvagerie démente des nazis, ces faits apparaissent impensables...

Le reportage en question concernait le camps d'extermination de Maidanek en Pologne , premier camp libéré par l'armée russe en Avril 1944.
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C'est une guerre très moche. Vous ne pouvez vous imaginer quelle haine les Allemands ont suscitée dans notre peuple.Nous sommes des gens aimables, d'un bon naturel, mais je vous assure qu'ils ont fait de notre peuple une masse de misérables moujiks. Voilà ce qu'il y a dans l'armée rouge maintenant : des hommes assoiffés de vengeance.

Propos d'un capitaine de l'armée russe
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... qu'il y ait eu un peu moins ou un peu plus de vingt millions de morts (soviétiques), ces pertes effrayantes ont de toute façon marqué profondément les Russes, et bon gré mal gré nous devons y voir l'origine de la politique extérieure soviétique depuis la guerre, tant avant qu'après la mort de Staline. La défiance russe à l'égard de l'Allemagne, et envers quiconque aiderait celle-ci à redevenir une grande puissance militaire, garde toute son acuité. Il n'est guère de famille russe que n'ait directement affectée l'invasion allemande, et le plus souvent de manière tragique : ce sont les souvenirs de 1941-1945 qui expliquent pour beaucoup que l'Allemagne reste partagée en (écrit en 1964), et que Berlin demeure une pomme de discorde. Ces souvenirs sont encore gravés dans la mémoire de tous les Russes d'un certain âge, et les jeunes générations se voient sans cesse rappeler par des livres, des films, des émissions de radio et des spectacles de télévision ce que souffrit la Russie et comment il lui fallut sa battre, d'abord pour survivre, puis pour vaincre.

1771 - [p. 12]
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... un fait important souligné en 1944 par une simple phrase de Churchill : « Ce sont les Russes qui ont cassé les ressorts de l'armée allemande. » Oui, des raisons historiques et géographiques devaient faire que les Russes soutinrent le plus grand poids de la bataille contre l'Allemagne nazie, et que grâce à eux furent épargnées des millions de vies anglaises et américaines. Ces vies, les Russes n'ont pas voulu les sauver, pas plus qu'ils ne choisirent de sacrifier des millions d'entre eux. Mais telle fut la réalité, dont pendant la guerre les Anglais comme les Américains furent pleinement conscients. « Une vague de gratitude nationale submerge l'Angleterre », disait Sir Bernard Pares en 1942, et dans des sphères plus élevées on donna libre cours à des sentiments semblables. C'est ainsi qu'Ernest Bevin déclara le 21 juin 1942 :
« Toute l'aide que nous avons pu fournir a été peu de chose auprès des efforts fascinants du peuple soviétique. Quand ils liront leurs livres d'histoire, les enfants de nos enfants revivront avec admiration et gratitude l'héroïsme du grand peuple russe. »

1777 - [p. 13]
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L'histoire diplomatique de la guerre, dont je fus parfois le témoin, est exposée avec quelque détail. Mes nombreuses conversations avec Sir Stafford Cripps en 1941, et plus tard avec Sir Archibald Clark-Kerr, m'ont fourni de très précieux éclaircissements sur les relations anglo-soviétiques. J'étais un familier de l'ambassades des Etats-Unis, et l'un de mes interlocuteurs les plus utiles fut le perspicace M. Roger Garreau, représentant à Moscou du général de Gaulle.

1792 - [p. 19]
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Que ce soit lors des terribles moments de 1941-1942 ou pendant les deux années et demies de coûteuses victoires, il m'est toujours apparu qu'il s'agissait d'une Guerre du Peuple, faite par un peuple qui d'abord lutta pour sa vie contre un ennemi terriblement plus fort, puis commua son amour fondamental de la paix en une farouche détermination de montrer quelle supériorité militaire il possédait à présent : c'était sa guerre, et cette pensée n'était pas moins forte chez les civils que chez les combattants. Bien que tout le long de la guerre les conditions d'existence aient été presque partout extrêmement dures, et horribles à de certaines heures, ces gens continuèrent de travailler comme ils l'avaient jamais fait, jusqu'à l'effondrement parfois, et à la mort. Il y eu certes des jours de panique chez les civils et chez les soldats (...), mais l'Histoire offre peu d'exemples de l'authentique patriotisme et de l'esprit de sacrifice dont fit preuve le peuple russe pendant ces quatre années ; quant au siège de Leningrad, il est unique dans l'Histoire.

1784 - [p. 15]
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Saint-Pétersbourg ou Petrograd avait disparu pour toujours, laissant place à Leningrad. Beaucoup de choses subsistaient des deux anciennes villes, mais Leningrad avait sa propre identité. Leningrad n’était pas simplement un autre nom pour Saint-Pétersbourg ; ce nouveau nom signifiait des centaines de choses que l’ancien n’évoquait pas. De la même façon, ce qui appartenait en propre à Saint-Pétersbourg ne se retrouvait pas dans Leningrad.
La distinction entre les deux n’était peut-être pas aussi marquée trois ans plus tôt, mais la ville d’aujourd’hui avait accédé à une identité forte à l’instar de Stalingrad. On n’aurait pas eu davantage l’idée d’appeler Leningrad, Saint-Pétersbourg ou Petrograd que d’appeler Stalingrad Tsaritsine. Il se peut que, dans quelque temps, une fois les souvenirs du siège et du blocus effacés de la mémoire collective, il soit de nouveau possible de désigner la ville par son ancien nom. De manière révélatrice, durant tout mon séjour, je n’ai pas entendu une seule personne appeler la ville Saint-Pétersbourg ou Petrograd.
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Ce qui nous maintient en vie, ce sont ces gestes de la micro-vie : puiser un seau d’eau sur la Gorokhovaïa ; puis compter chacune des marches que l’on monte, les jambes en coton, jusque chez soi ; puis faire chauffer, sur des bûchettes, une casserole de lavasse ; puis sucer enfin, aussi longuement que possible, son quignon de pain – voilà ce qui nous détourne et nous sauve de nos pensées, de nos sentiments, et pour nombre d’entre nous, tout simplement de la folie.
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Nous étions presque tous morts de faim, et quand un homme a faim, il est facilement pris de vertige ; alors demander à quelqu’un de grimper au sommet de la flèche de la forteresse revenait à lui donner la tâche la plus vertigineuse qui soit. Repeindre la flèche aurait été beaucoup trop compliqué, aussi nous avons préféré une autre solution – envelopper la flèche d’une toile peinte en gris. Mais à qui confier un travail pareil ? Les volontaires sont légion à Leningrad et pour n’importe quelle mission. Beaucoup de candidats se présentèrent donc, mais nous réalisâmes qu’ils étaient beaucoup trop faibles physiquement et qu’ils risquaient de se tuer. Alors nous choisîmes ceux qui avaient l’air moins épuisés ; durant trois ou quatre jours, ils reçurent des rations supplémentaires – le temps de reprendre des forces – et ils réussirent à faire le boulot.
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Ceux qui participent directement à la production, qu’ils soient ouvriers, techniciens, cadres ou ingénieurs, sont mieux lotis que ceux qui travaillent dans des bureaux ou des administrations. Mais d’autres facteurs, moins affichés, jouent aussi : ainsi, les membres de la nomenklatura, des élites politiques, économiques, scientifiques ou intellectuelles, bénéficient de nombreux privilèges cachés – colis, cantines « fermées », accès à des biens de consommation introuvables. On sait peu de chose, encore aujourd’hui, sur la manière dont ces circuits de distribution privilégiés ont continué à fonctionner durant le blocus de Leningrad. Ce qui apparaît plus clairement est le fait que certains lieux de travail ont assuré à leurs salariés de meilleures chances de survie.
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