Citations de Alexandre Jollien (1214)
La vie n'est jamais loupée. La vie n'est pas à réussir. Ce n'est pas un objectif. Vivre est à soi sa propre fin.
Je me méfie des hiérarchies dans la souffrance. Tout tourment est de trop pour celui qui le subit.
Me plaît cette histoire presque drôle : longtemps j'ai cherché la femme idéale, je l'ai enfin trouvée. Seul problème : elle aussi recherchait l'homme idéal !
Très vite, j’eus l’intuition qu’en fuyant le handicap, on s’isole. Il est là, il faut l’accueillir comme un cinquième membre, composer avec lui. Pour ce faire, la connaissance de ses faiblesses me semble primordiale
S'affirmer me paraît vital. Un copain souffrait d'un léger handicap au pouce. Il gardait toujours la main dans la poche. Je lui dis : "Il ne faut pas fuir le handicap. Regarde-moi, pour cacher le mien, il faudrait que je sorte dans la rue emballé dans un sac poubelle !"
" La douceur de la vie dans sa simplicité la plus pure rappelle qu'il faut profiter d'elle envers et contre tout. La vie n'était plus une rivale, mais une alliée. Alliée exigeant, sévère, mais alliée tout de même."
Nous sommes plus de six milliards d'êtres humains sur cette terre et la personne la plus importante au monde, c'est moi ! Je n'ai jamais été fort en calcul mais là, l'erreur est tout de même grossière.
Rien n’est grave, puisque tout est grave.
Dans"Une Vie Bouleversée" (son journal), Etty Hillesum me délivre d'une tentation : "Ce matin, je me suis octroyé une demi-heure de dépression et d'angoisse". Si je repense à mon enfance, je vois bien que les moments tristes, les chagrins et la peine, je ne les ai pas vécus à fond. Je n'ai fait que les accepter en surface. (...) Les souvenirs douloureux, rejetés, agiraient-ils comme des bombes à retardement qui, tôt ou tard, si je ne les désamorce pas, me péteront à la gueule ?
C'est vrai qu'un moment d'intense souffrance m'a permis d'ouvrir les yeux et d'aller à la rencontre des autres. Ce sont eux qui m'ont sauvé. A l'envers de Sartre, je dirais "le salut, c'est les autres".
Il y a des sourires qui blessent des compliments qui tuent.
Trouver la beauté, la joie, là où elles se donnent : dans ce corps, dans cet être, dans cette vie et non dans une vie idéalisée.C'est dans le quotidien, dans le banal que la joie réside.
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J'ai longtemps cru que l'équation, handicapé = malheureux, est une loi incontestable.
Tout ce que tu cherches à l'extérieur, découvre-le à l'intérieur !
Une personnalité ne trouve précisément sa quintessence que dans la virtuosité qu'elle déploie pour surmonter le mal.
La rencontre, voilà bien le lieu des passions, de la comparaison, de l'attirance et de la possession, de la fascination, de la peur et de la colère, de la honte et des jalousies. Mais surtout de l'amour, de l'émulation, de l'amitié et...de la joie.
Reprenant à mon compte la définition faite par les philosophes grecs de la sagesse, j’ai longtemps cru que celle-ci était l’ataraxie, c’est-à-dire l’absence de troubles, la tranquillité de l’âme.
Aujourd’hui, j’ai compris que la sagesse consiste à vivre avec ses passions sans que celles-ci ne nous rendent esclaves, à tenter de trouver une joie inconditionnelle qui ne se laisse pas altérer par les petits tracas du quotidien. Cette attitude nous permet de cheminer vers la liberté. Car il est impossible d’éradiquer les passions, et je dirais même que ce n’est pas souhaitable. En nous évertuant à les terrasser, nous tuons la vie.
Il faut avoir un chaos en soi pour mettre au monde une étoile dansante....
[...] en face, Jérôme, au regard profond, qui m'observait attentivement. Une fois, il me lança, de sa voix éteinte, dans un effort surhumain un «Çaa bva ?»
La pensée que Jérôme, paralysé au fond de son lit, s'inquiétait de mes infimes soucis me bouleverse encore aujourd'hui. Il ne m'avait pas sermonné sur le courage, sur la nécessité de penser positif comme le prône la littérature édifiante, mais par de simples mots : «Çaa bva ?» il avait tout dit. Son soutien était total.